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Plusieurs milliers d'opposants à la future ligne à grande vitesse entre Bordeaux, Toulouse et Dax étaient annoncés en Gironde, ce samedi 12 octobre, pour protester contre un chantier "pharaonique", lancé au printemps et évalué à une quinzaine de milliards d'euros. La manifestation avait été interdite à Bordeaux et dans cinq communes environnantes par un arrêté préfectoral.

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Transcription
00:00En tant que maire, je n'étais naturellement pas présent à une manifestation interdite,
00:06mais par contre, je suis un militant de la première heure contre ce projet néfaste et dangereux
00:13pour notre région et pour notre pays.
00:17Je pense que s'il y a de telles mobilisations aussi contre un tel projet,
00:21c'est que ce projet, depuis des années, on essaie de le faire passer en force,
00:26sans respect des oppositions qui se manifestent.
00:29Je vais vous dire qu'il est assez exceptionnel de voir que lors de l'enquête publique qui a eu lieu en 2015,
00:35vous avez eu 14 000 avis sur l'enquête publique, ce qui est énorme.
00:39Ces avis étaient à 93% défavorables au projet,
00:44à tel point que la commission d'enquête elle-même a émis un avis défavorable,
00:49en disant que ce projet, l'investissement est démesuré par rapport aux services supposés,
00:55et surtout, elle disait que des solutions alternatives, moins coûteuses et plus adaptées au territoire n'ont été étudiées.
01:02Donc si vous voulez, démocratiquement, c'est un projet qui est refusé par la population, qui est refusé par les élus.
01:08C'est rare aussi que pour un tel projet...
01:10– C'est pourtant un projet qui a été décidé en toute légalité, dans un débat démocratique.
01:16On va parler du fond dans un instant, Pierre-Eumic,
01:18mais est-ce que ce n'est pas compliqué de se placer du côté de ceux qui ne respectent pas les règles,
01:23qui ne... – Est-ce que je vous ai dit que je m'étais placé de leur côté ?
01:27Je vous ai dit que je n'avais pas participé à cette manifestation,
01:31que je suis un militant résolu pour la non-violence.
01:36Je ne dénonce pas d'eux.
01:37Je trouve qu'actuellement, c'est un projet qu'on essaie de faire passer en force,
01:42et quand on essaie de passer en force contre l'avis des habitants, mais aussi des élus.
01:47Vous avez tous les élus de cette région du Sud-Gironde
01:50qui sont foncièrement hostiles à ce projet.
01:53Et malgré ça, on essaie de faire passer le projet en force.
01:56Si vous faites passer un projet en force, il ne faut pas vous étonner
01:59qu'il y ait des manifestations et des colères et des colères sur le terrain.
02:04Même si je n'y participe pas, je comprends que des manifestations de cette nature puissent avoir lieu.
02:09Mais je le redis une nouvelle fois, qui n'est pas de ma gamme,
02:11je suis un élu de la République, attaché à l'État de droit.
02:15Je ne participe pas à des manifestations interdites,
02:18et je condamne les violences d'où qu'elles viennent.
02:20Mais j'ajouterai aussi qu'à mon sens, la faiblesse de la force, c'est de ne croire qu'à la force.
02:26Et les gouvernements successifs qui soutiennent contre vents et marées ce projet,
02:31contre l'avis des habitants concernés, contre l'avis des élus, prennent des risques énormes.
02:36Et moi, j'essaie d'être un élu de terrain et constructif.
02:40Je crois qu'au point où nous en sommes, il faut sortir de ce dossier par le haut.
02:44Et des parlementaires ont déjà demandé qu'une consultation citoyenne puisse avoir lieu
02:52sous l'égide de la Commission nationale du débat public.
02:55Je crois qu'il y a de telles oppositions, à un moment donné, il faut dire,
02:59on calme le jeu, le gouvernement doit calmer le jeu, et de dire,
03:02OK, nous allons organiser cette consultation citoyenne sous l'égide de la Commission nationale du débat public.
03:07Ce projet, il a bien été décidé.
03:10Cette commission du débat public, que nous, on a déjà vu fonctionner ici à plusieurs reprises en Gironde,
03:15qui fonctionne bien, elle a été créée par M. Barnier en 1995, quand il était ministre de l'Environnement.
03:19Donc il y a des outils démocratiques qui peuvent nous permettre de sortir de cette situation par le haut.
03:26Donc moi, je demande au gouvernement de dire, il faut calmer le jeu.
03:30Vous avez aussi 5 sénateurs sur 6, c'est-à-dire pratiquement tous les sénateurs de Gironde dont on nous dit
03:38que ce sont les élus des territoires qui ont déclaré que ce projet était nuisible au climat,
03:43à la biodiversité et aux territoires sacrifiés.
03:45Et malgré ça, vous avez des gouvernements qui veulent le faire passer en fondons.
03:50Moi, il est dans mon rôle d'élu aussi de dire, à un moment donné, il faut calmer le jeu,
03:53et il faut accepter de reprendre ce dossier.
03:57Il traîne depuis 20 ans déjà, donc on ne va pas me dire qu'on est à quelques montées.
04:01On a eu des premiers ministres qui étaient contre, Mme Borne par exemple,
04:05d'autres qui étaient pour, Jean Castex par exemple.
04:07Donc si vous voulez, il y a du flottement au niveau du gouvernement.
04:10Donc ce flottement fait que ce projet traîne.
04:13Je pense que maintenant, il est temps de prendre une décision importante et courageuse.
04:17Comment s'opposer à des projets ferroviaires, quand on se dit écologistes ?
04:22À travers une consultation citoyenne, à mon avis, il n'y a que ça qui est de nature
04:25à rassurer les habitants et les élus du territoire qui sont hostiles à ce projet.

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