Affaire Grégory: "On n'a jamais frappé Murielle pour qu'elle change son témoignage"

  • il y a 6 heures
Le 16 octobre 1984, le corps de Grégory Villemin, âgé de 4 ans, avait été retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges). Les enquêteurs s'étaient orientés d'abord vers un cousin du père, Bernard Laroche. Inculpé d'assassinat et écroué, il avait été remis en liberté mais tué peu après par Jean-Marie Villemin, le père du petit garçon. L'affaire s'est ensuite concentrée sur un "corbeau" auteur de nombreuses lettres anonymes menaçantes envers les Villemin, sans parvenir à lever le mystère.

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Transcription
00:00Il y a un gendarme qui a levé la voix et puis j'ai eu peur.
00:04Ils m'ont dit que Bernard Laroche avait fait ça et j'ai montré pareil.
00:08Bernard est innocent. Mon beau-frère il est innocent.
00:11J'ai jamais été avec mon beau-frère.
00:13C'est votre sœur. Que s'est-il passé cette nuit-là ?
00:16Pourquoi a-t-elle changé de version ?
00:18Pourquoi a-t-elle, au début, dit avoir vu Bernard avec un enfant ?
00:22Écoutez, je ne sais pas ce qui s'est passé quand elle a été emmenée à la gendarmerie.
00:28Forcément, à l'époque, j'étais jeune aussi et j'ai passé entre les mains des enquêteurs aussi.
00:35Je sais de quoi ils sont capables.
00:37Une jeune de 14 ans, forcément, on lui fait dire n'importe quoi.
00:43Mais cette soirée, il est sûr et certain, et je peux jurer si vous voulez,
00:50on n'a jamais frappé Muriel pour qu'elle change son témoignage.
00:55D'ailleurs, ce soir-là, maman a appelé ma sœur.
00:59Muriel n'était même pas chez mes parents.
01:02Elle n'était pas là.
01:04Quand elle a craqué le lendemain chez ma sœur,
01:06elle a vu le journal, elle a dit c'est pas vrai, c'est pas lui, c'est pas lui.
01:10Ma sœur a appelé ma mère.
01:12Muriel est repartie chez mes parents et est allée au gendarmerie.
01:16Mais elle n'a jamais pris de route, comme on dit.
01:19Alors, nous, on nous traite de menteurs, on ne veut pas nous croire.
01:22Mais il y a des personnes qui mentent, ont certainement menti aussi, on croit.
01:26Voilà, c'est ce que j'ai à dire.
01:28Est-ce que votre sœur, Muriel, vous la revoyez aujourd'hui ?
01:30Vous êtes amie, vous êtes restée en contact ?
01:32Écoutez, si on s'aperçoit dans un magasin ou quoi que ce soit, on salue, salue.
01:38On ne parle pas de l'affaire.
01:40Mais c'est tout, ça ne va pas plus loin.
01:42Et si elle avait dit la vérité ?
01:44Si Bernard, votre mari, est allé la chercher à la sortie de l'école ?
01:47Si ce qu'elle avait dit est vrai ?
01:49Qu'elle soit montée, sera coincée dans cette bande dessinée,
01:52qu'elle soit montée dans la Renault 5,
01:54que votre mari se soit arrêté, qu'il ait fait monter un petit garçon dans la voiture,
01:57qu'il se soit arrêté plus loin au bord d'une rivière
01:59et qu'il soit descendu avec le petit garçon et est revenu tout seul ?
02:02Non, je ne crois pas.
02:04Elle connaît ça, malgré tout, elle a vieilli aussi, elle a des enfants.
02:07Je pense qu'elle n'aurait pas pu vivre avec ça sur la conscience.
02:10Non, c'est neutre.
02:11Et sur ce point, Dominique Rizet, dans le dossier,
02:14parce que tout le monde parle du dossier,
02:16dans le dossier en 1993, le chef de la brigade des recherches,
02:20des Vosges, des gendarmes,
02:22celui qui a raccompagné à l'époque, le 1er novembre 1984, Muriel Boll,
02:28après sa garde à vue accusatrice,
02:30il a été entendu par le juge Simon à Dijon.
02:33Et qu'est-ce qu'il a dit ?
02:34Il a dit « J'ai raccompagné Muriel,
02:36j'étais convaincu que ce qu'elle disait, c'était n'importe quoi,
02:39c'était des accusations inexactes.
02:42D'ailleurs, elle m'a dit qu'elle voulait rentrer la jambe. »
02:44Voilà ce qu'a dit un professionnel de l'enquête.
02:48C'était le responsable de la brigade des recherches des Vosges.

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