Aujourd'hui, sort au cinéma une nouvelle version de « Bambi ». Cette fois pas en dessin animé, mais avec de vrais animaux dans une histoire racontée par Mylène Farmer. Florian Gazan nous raconte pourquoi Bambi a été victime des nazis.
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00:00Martial You, les équipementiers français de Boeing commencent à s'inquiéter sérieusement
00:04d'une faillite du constructeur d'avions américain.
00:06Il faut dire que la situation n'est pas brillante pour Boeing.
00:08Ah bah c'est le moins qu'on puisse dire.
00:09Est-ce que vous savez ce que c'est qu'une junk bond ?
00:12Bah non, pas du tout.
00:13Alors c'est pas un agent secret britannique.
00:16Non, une junk bond, c'est une action pourrie, c'est-à-dire une entreprise que personne
00:22ne veut acheter à la bourse.
00:24Ça, ça veut dire la faillite à court terme et c'est précisément ce qui pend au nez
00:28de Boeing.
00:30Le fameux chapitre 11, la loi sur les faillites, oui, est en bout de piste.
00:34C'est pour éviter ça d'ailleurs que Boeing tente un dernier coup en demandant aux investisseurs
00:39d'acheter des titres de l'entreprise, des obligations pour être précis, pour une valeur
00:43de 25 milliards de dollars, ce qui est énorme pour un groupe en grande difficulté.
00:48Dites-moi, Boeing cumule les problèmes depuis des mois.
00:50Ah oui, alors comme disait Jacques Chirac, les emmerdes ça vole en escadrille, ce qui
00:55pourrait être normal pour un fabricant d'avions.
00:57Mais quand même, vous avez donc des crashs de son avion, dernière génération, le 737
01:01Max, des défauts de fabrication avec une porte ou un train d'atterrissage qui tombe
01:05en vol, un plan social de 17 000 suppressions de postes, une action en bourse qui a perdu
01:11la moitié de sa valeur en 6 ans et une grève qui dure depuis un mois dans ses usines et
01:15qui lui coûte une centaine de millions de dollars par jour.
01:19Ça fait beaucoup.
01:20Et ça menace maintenant les fournisseurs français de Boeing.
01:22Oui, c'est ça, parce que Boeing a un carnet de commandes de 5 500 avions à livrer dans
01:27les prochaines années.
01:28C'est énorme.
01:29C'est environ 500 milliards de dollars.
01:31Mais le groupe doit maintenant faire des économies pour rétablir ses comptes financiers.
01:35Et dans ces cas-là, ce sont toujours les équipementiers et leurs sous-traitants qui
01:39trinquent.
01:40Safran, le français qui fournit les moteurs, les toboggans, les sièges, les gilets de sauvetage
01:45à Boeing.
01:46Safran en fait les frais.
01:47Boeing pèse la moitié du chiffre d'affaires de l'entreprise et l'avionneur américain
01:51a commencé à réduire ses livraisons selon les échos.
01:54Et est-ce que Boeing fait travailler beaucoup de monde en France ?
01:5635 000 personnes en France.
01:58Vous avez une centaine de PME qui travaillent directement pour Boeing ou un de ses équipementiers.
02:02Boeing est le premier client étranger de la filière aéronautique française.
02:07Vous avez la Boeing French Team qui rassemble 17 entreprises internationales françaises
02:12dont Thalès, Michelin, Latécoère, Dassault Systèmes.
02:16Airbus n'est pas le seul donneur d'ordre, loin de là, en aéronautique dans l'Hexagone.
02:20Dernière question Martial, elle n'a peut-être rien à voir, est-ce que l'élection américaine
02:23peut changer la donne ?
02:24Et bien, ce n'est pas forcément dans le bon sens, mais oui.
02:27Puisque Boeing, c'est un fleuron américain et aucun président ou présidente ne le laissera
02:31tomber.
02:32Mais en période électorale et avec Donald Trump comme candidat, il peut y avoir une
02:36tentation protectionniste.
02:38Et si Boeing a des difficultés, Washington va l'inciter fortement à privilégier les
02:42fournisseurs américains, même si le savoir-faire français est reconnu.
02:45C'est l'heure de la préférence nationale, ça n'ira pas dans le sens de nos entreprises
02:48tricolores.
02:50Alors en aéronautique, quand les emmerdes ne volent plus en escadrille, c'est que le
02:53crash a eu lieu.