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00:00Bonjour à tous et merci d'être venus.
00:09On est aujourd'hui face à une situation extraordinairement intéressante pour un homme capable d'avoir écrit et parlé, d'avoir tenu des discours et écrit des ouvrages,
00:21qui fait face à 30 ans de prison en France du fait de poursuites qui sont mises en oeuvre à son encontre par l'État français en représailles de son engagement contre le néocolonialisme
00:37et contre les attaques des régimes françafricains aux Tuis, notamment en Afrique de l'Ouest.
00:44Jimmy Sivai est une personne qui a été engagée depuis 30 ans dans un combat qui repose toutefois sur des violences de façon explicite, mais aussi dans ses actions
00:55et qui a toujours utilisé des instruments démocratiques, que ce soit à l'extinction publique, à l'arrestation, pour faire entendre ses idées.
01:02Et je le dis sans aucune exagération, il fait l'objet d'une persécution historique et antisociale.
01:08Il a d'abord eu droit à des arrestations nombreuses et mythiques sur le continent ouest africain par des régimes français qui servaient des intérêts de la France, au détriment des populations africaines.
01:23Il a ensuite, du fait de cet engagement, fait l'objet d'une privation, d'un retrait de sa nationalité, dans le cadre d'une disposition qui avait été créée par Édouard Daladier.
01:38Il faisait le conseil sur la 3ème République coloniale, qui avait signé les accords de Munich et créé les camps dans lesquels des juifs et des résistants seraient enfermés.
01:46Une disposition évidemment inique, héritière de dispositifs coloniaux sur l'indigénat, les double statut, triple statut que l'on crée selon la couleur de peau, selon l'origine,
01:56et que l'on a utilisée pour la première fois contre quelqu'un du fait de ses idées, du fait de son engagement, du fait de ses paroles.
02:03Le retrait de nationalité a utilisé une disposition qui n'avait pas été utilisée depuis les années 60.
02:08Ça faisait, il a été utilisé en tout une dizaine de fois maximum, il n'y avait pas de jurisprudence quand on a étudié.
02:15Le Niceba a refusé de piller, a refusé de piémander quoi que ce soit.
02:20Il a accepté le geste, il a répondu de façon très symbolique et transparente en roulant son passeport, tout le monde l'avoue.
02:27Et il a continué à défendre les causes qu'il défend depuis qu'il a 20 ans.
02:34Cet homme aujourd'hui est donc dans les géoles de la DGSI, les services de renseignement de ce pays, au moins quatre, dans des conditions qui ne sont pas agréables comme vous pouvez l'imaginer.
02:46Privé de liberté, selon moi, de façon arbitraire depuis 48 heures, cela pourrait être prolongé jusqu'à 96 heures avant qu'il soit présenté au juge,
02:53il est donc poursuivi pour des faits criminels qui lui font courir 30 ans de prison, à savoir intelligence avec une puissance étrangère
03:02en vue de susciter des actes d'agression, d'austérité à l'égard de la France et d'atteindre les intérêts fondamentaux de la nation.
03:10C'est une disposition qui est issue du Code militaire, qui a vocation à s'appliquer à des militaires, à des hauts fonctionnaires,
03:16à des personnes qui, dans le passé, ça a été vu, qui ont volé les plans de centrales militaires pour travailler avec les services de renseignement.
03:26Ce n'est évidemment pas le cas depuis Niceba, et surtout c'est une disposition qui ne peut s'appliquer que si vous cherchez à provoquer un conflit armé
03:35ou que vous nourrissez un conflit armé existant avec la France, ou chercher à atteindre son intégrité territoriale et sa souveraineté.
03:41Donc des dispositions particulièrement graves auxquelles Niceba n'a évidemment pas souscrit.
03:46Et évidemment, une condition de cette infraction supplémentaire, c'est le secret.
03:51Niceba n'a jamais masqué, là pourtant il a été lourdement reproché, ses actions, les partenariats avec de très nombreuses forces géopolitiques
04:06qui font contrepoids à la puissance étasunienne, et de façon générale, selon ses termes à l'excédent, que ce soit le Venezuela, Cuba, la Russie et bien d'autres,
04:18il a toujours assumé et mis en valeur ce qu'il considérait comme des partenariats géostratégiques et géopolitiques fondamentaux
04:26pour permettre l'émancipation des peuples africains, et jamais pour s'asservir à une nouvelle puissance.
04:33Il avait d'ailleurs rappelé en Russie aux autorités russes, dans un discours public qui a été vu des millions de fois,
04:40en leur faisant très clairement comprendre que s'il comptait prendre la place de l'ancien colon,
04:45il ne pouvait pas compter sur lui, ni sur le peuple africain qui lui ferait voir son sérieux.
04:51Et donc on cherche à partir de là à construire un prétexte, en fait, pour détruire cet homme, le mettre à l'ombre,
04:58et probablement pour venger l'humiliation que ressent une partie des dirigeants français suite à l'effondrement, en fait,
05:07de ce dispositif françafricain, qui l'ont longtemps alimenté, y compris financièrement, les élites de ce pays.
05:14Robert Bourgi le rappelait encore il y a quelques jours, le fonctionnement de mallettes entre les régimes alliés de la France
05:21et les élites dirigeantes françaises. Et pour avoir dénoncé cela, pour s'être opposé à cela,
05:26pour avoir contribué à s'assurer qu'il y ait un changement dans un certain nombre de pays
05:31qui permettent de remettre la souveraineté africaine au devant de la scène,
05:36eh bien il a le droit à une vengeance mesquine qui pourrait avoir des conséquences gravissimes,
05:41bien au-delà, encore une fois, de sa situation à lui, parce que, je vous rappelle,
05:46M. Sébastien Sébastien n'a ni connu, ni incité à un quelconque cadre de violence,
05:51cela ne lui est même pas à reprocher, et il n'a fait qu'utiliser des mots.
05:58Et si on a inventé en France des dispositions pénales pour interdire que les élites de presse
06:07fassent l'objet d'une contrainte de corps, c'est-à-dire qu'elles puissent amener à un placement en détention
06:12ou même en garde à vue, c'est bien parce que dans cet très bien, les conséquences que les lettres des cachets
06:17peuvent avoir sur la démocratie et sur la souveraineté du peuple.
06:20Aujourd'hui, avec Kémy Séba, on décide d'invoquer une disposition qui n'est jamais appliquée
06:25contre des citoyens, à fortiori contre des journalistes et des intellectuels,
06:28pour le faire taire et pour l'écraser. Et donc nous sommes sur une situation qui devrait tous nous inquiéter.
06:34Alors j'ai lu beaucoup de portraits, assez insupportables d'ailleurs, assez réguliers,
06:38concernant la supposée personnalité de M. Séba, son passé, et ainsi de suite,
06:42ça a été mille fois détaillé, mille fois décrit, surtout, ça ne doit pas vous faire masquer cette réalité,
06:49cet homme est persécuté du fait de mots, et en cours 30 ans de prison du fait de mots qu'il a utilisés,
06:54cela pourra demain s'appliquer à n'importe quel dangeroux, et surtout, et surtout,
07:00ceux qui sont le plus exposés dans cette situation-là, ce sont les journalistes français
07:06qui exercent à l'étranger, et qui parce qu'ils auraient un lien avec le gouvernement français,
07:10parce que par exemple l'AFP est financée par le gouvernement français,
07:14ou parce que le monde a justement un certain nombre d'actes publics et ainsi de suite,
07:17pourraient à son tour, que ce soit par représailles, ou tout simplement parce qu'une personne ne donne l'exemple,
07:23parce qu'on est dans un monde où désormais on peut arrêter des journalistes, des militants, des activistes,
07:28du fait de leurs mots sans aucune contrainte particulière, sans aucune protection légale,
07:31eh bien ils pourraient à ce tour se retrouver exposés à cela, et ces régimes pourront invoquer des affaires
07:36comme celle de Kenny Seba, pour légitimer leur acte, et se mettre en œuvre ces dispositions.
07:42Kenny Seba par ailleurs, vous le savez, est titulaire d'un passeport diplomatique,
07:48parce qu'il a été nommé conseiller spécial du président du Niger, du chef d'état nigérien,
07:56cela aurait dû lui permettre de circuler librement dans l'espace Schengen,
08:00il était évidemment sur les territoires européens de façon légale,
08:05il n'avait fait l'objet d'aucune interdiction de territoire, il avait obtenu son visa grâce aux autorités espagnoles,
08:11dans le cas d'un ordre de mission du Nuremberg qui ont été transmises légalement,
08:15et donc il aurait dû, dans le pire des cas, même si cela m'apparaît injustifié,
08:19être déclaré personnellement braquard, expulsé, et tout simplement renvoyé au Niger.
08:24Cela n'a pas été le cas, évidemment, on s'assied non seulement sur les conventions de Vienne relative aux missions spéciales,
08:28particulièrement sur ce plan-là, mais également sur les usages diplomatiques sur ces questions-là,
08:34qui sont quand même assez claires. Lorsqu'un pays de l'Union européenne accueille une personne qui est dans le cadre de la mission spéciale,
08:40qui est donc une disposition spécifique des conventions en Vienne,
08:44par courtoisie, les autres états de l'Union européenne respectent évidemment les protections diplomatiques qui lui sont accordées.
08:51Cela n'a pas été le cas, on ne le revendique pas spécialement,
08:55parce que par ailleurs, M. Seba est parfaitement innocent des faits qui lui sont reprochés,
09:01mais par contre, on est parfaitement conscients de l'instrumentalité de cette procédure.
09:06Ce sont des procédures qui ne peuvent être initiées qu'avec un emploi politique,
09:10que sur instruction gouvernementale, il n'est pas la DGSI pour rien,
09:15et nous savons parfaitement comment la pression policière peut être orientée pour, de façon arbitraire et sans jugement,
09:22le maintenir en garde à vue dans 96 heures, mais éventuellement, derrière, en détention provisoire,
09:28plusieurs années sans jugement, sans contrôle réel de la part d'un magistrat,
09:32et nous savons parfaitement que c'est ce jeu-là auquel jouent les autorités françaises.
09:37Je ne fais pas parler de M. Seba parce que c'est aujourd'hui la personne que je représente,
09:41pour des raisons qui ont trait à la pratique, simplement, de notre Europe.
09:48J'ai décidé de ne pas représenter à ce stade la deuxième personne qui m'avait désigné et qui a été arrêtée avec lui,
09:53qui est aussi un membre d'urgence pan-africaniste et à qui sont reprochés les mêmes faits.
09:59Je n'ai pas le droit, puisque la garde à vue est encore en cours, de vous faire part de ce qui est dit, du contenu,
10:05ce qui se change évidemment, et de la procédure judiciaire.
10:09Ces éléments que je vous transmets sont, à mon sens, suffisants pour vous permettre de prendre compte de la gravité de la situation,
10:17et quel que soit notre positionnement politique, idéologique, ou la perception qu'un certain nombre de médias
10:21peuvent créer de la plus personnalité de M. Seba, qui d'ailleurs ne correspondant à rien à la réalité,
10:26inquiéter les citoyens français sur la dérive que l'on connaît depuis un certain temps en France,
10:32par rapport aux libertés fondamentales, évidemment, et en particulier sur les questions africaines,
10:37sur nos rapports avec les continents africains, et sur notre incapacité à prendre acte de ce qu'un monde est fini,
10:43et qu'un nouveau est en train de naître, et qu'il s'agit maintenant d'ajuster et de cesser de faire payer
10:47ce que l'on considère être une défaite ou une humiliation à des personnes qui l'auraient causé.
10:52Il est pitoyable, et je pèse dedans, que la France fasse reposer sur Kémy Seba,
10:57sur un individu qui dirige une ONG, et qui ne fait que tenir des discours,
11:02son échec géopolitique sur plusieurs dizaines de pays et un continent tout entier.
11:07Cela pose question sur l'aveuglement dans lequel les autorités, le gouvernement,
11:11mais aussi, dans une certaine mesure, l'administration de la diplomatie se sont enfermées
11:15quant aux causes de ce processus, et la désaffiliation,
11:22et peut-être le désintérêt, voire le désamour de plus en plus prononcé que les populations,
11:27partie des populations ouest-africaines en particulier, ont à l'égard de l'État français,
11:32mais aussi de façon croissante à l'égard de la population française,
11:36parce que c'est en train de créer des tensions entre nos peuples que l'on risque de payer de très nombreuses années.
11:42Et je pense que l'arrestation de Kémy Seba va être très mal reçue
11:44chez de nombreuses personnes en particulier sur le continent,
11:47et que le gouvernement et l'État français agissent de façon irresponsable,
11:53également à l'égard des intérêts français et de leurs ressortissants.
11:57Allumer le feu de cette façon m'apparaît particulièrement dangereux,
12:01encore une fois, quand à l'inverse, Kémy Seba a, dans tous ses discours,
12:04systématiquement fait la différence entre les élites françaises qu'il considère au leadership,
12:10et le peuple français.
12:11Et ça, c'est un point fondamental, parce que lui a toujours eu à cœur
12:14de tenter de maintenir un lien entre des populations.
12:17Et ce lien-là, il est en train d'être brisé et massacré par les autorités françaises.
12:22Si vous avez des questions, je suis évidemment à votre disposition.
12:24Juste une question.
12:26Aux États-Unis, le mouvement Uhuru s'est vu accuser des mêmes chèques d'inculturation que Kémy Seba.
12:31Que pensez-vous de ce lien ?
12:32Je n'ai pas d'information sur cet élément,
12:34et surtout, ce n'est pas un dossier que je représente, donc je ne peux pas me prononcer sur cette question.
12:37Est-ce que vous pouvez nous rappeler les conditions d'interpellation,
12:40si vous les connaissez, de Kémy Seba ?
12:41C'était quand ? C'était où précisément ? Est-ce que ça a été violent ou pas ?
12:44Le seul élément que je peux vous partager, c'est que Kémy Seba a été insulté,
12:49a été projeté contre une lutte de façon violente par une dizaine de personnes tabulées.
12:56D'accord ?
12:56Monsieur Seba a toujours répondu à toute convocation
13:02qui lui avait été adressée par une quelconque autre autorité de justice, où que ce soit.
13:05Kémy Seba n'a jamais fui ses responsabilités dans un quelconque autre pays,
13:08et il a montré qu'il n'avait pas peur de la prison, qu'il n'avait pas peur de la justice,
13:12et qu'il assumait l'ensemble des actes qu'il commettait.
13:14Cet homme-là a été arrêté, à mon sens, de façon lâche et violente et excessive
13:20par des membres de la DGSI taboulées qui l'ont, dans la rue,
13:24violemment arrêté, puis après, évidemment, placé en garde à vue,
13:28où, en garde à vue, ses droits sont formellement respectés.
13:32Il n'y a plus de violence, à mon sens et de ce que je sais,
13:35depuis le placement en garde à vue, en tout cas, jusqu'à ce soir.
13:39En tout cas, sur les conditions de détention,
13:40ça m'apparaissait en effet important de vous donner ces éléments
13:44qui sont de nature à se poser des questions.
13:46Parce que M. Seba, et c'est un point qui est important d'aborder,
13:50peut-être en France, en transit, comme il...
13:53Vous le savez, il y a des membres de sa famille qui sont restés en France.
13:56Une chose, c'est d'enlever les papiers d'une personne,
13:59une autre, c'est de l'arracher aux personnes qu'il aime et qu'il a aimées,
14:02qu'il comptait revoir après, justement, la procédure vexatoire qu'il a subie,
14:06qu'il comptait accompagner pour l'un d'entre eux
14:08dans des conditions sanitaires qui sont extrêmement dégradées
14:11et qu'il avait besoin, du coup, d'accompagner.
14:14En l'occurrence, son père, c'est un point fondamental.
14:16Il avait, par ailleurs, parce que c'est un élément fondamental,
14:19c'est un opposant béninois,
14:20et c'est une question qui est fondamentale aussi dans la procédure en cours,
14:25c'est que l'hypothèse, il y a plusieurs hypothèses,
14:28mais l'hypothèse qui consiste à faire une faveur au président,
14:32j'allais dire président, au potentat béninois, Patrice Talon,
14:35qui mène une chasse sorcière contre ses opposants aujourd'hui
14:38et qui cherche à nettoyer complètement l'espace politique
14:43afin de se faire réunir dans des conditions qui ne seront pas justifiées
14:47et qui ne permettront pas au peuple béninois de se faire entendre,
14:51est évidemment une hypothèse qui m'apparaît sérieuse.
14:54On sait parfaitement qu'aujourd'hui, qu'Eniceba,
14:56s'il est renvoyé au Bénin dont il a la nationalité,
15:00sera immédiatement arrêtée et en courra là aussi la perpétuité
15:04pour des délits politiques, pour des délits politiques.
15:07Et donc cette menace-là et l'articulation de l'action des autorités françaises
15:12et des autorités béninoises n'est pas exclue,
15:13parce que la façon dont il est accusé, le crime dont il est accusé,
15:17le crime dont il est accusé pour lequel il doit être sentent en prison,
15:20ne peut pas s'articuler juridiquement.
15:23Il n'y a pas de fondement à l'accusation qui est portée sur M. Seba.
15:27Donc la question c'est pourquoi cette menace ?
15:30Est-ce que la France a décidé d'adopter des politiques quotidiennes
15:34et de prendre en otage un individu pour faire contrepoids
15:38à la situation qui touche le président Basile Mouniger par exemple,
15:41et pour essayer de faire chanter les autorités nigériennes ?
15:43Est-ce que la France cherche à nettoyer l'espace politique béninois
15:48en lieu et place de M. Talon pour s'assurer qu'il n'est pas un opposant
15:52lors des prochaines élections de nature à lui faire peur de cette élection ?
15:55Est-ce que c'est une vengeance par rapport à ce qui s'est passé
15:57ces dernières années en Afrique de l'Ouest ?
15:58Est-ce que c'est une combinaison de ces facteurs ?
16:00En tout cas, il y a suffisamment d'éléments à charge
16:03contre les autorités françaises aujourd'hui,
16:04et très peu d'éléments à décharge, parce qu'encore une fois,
16:07sans que je puisse rentrer sur les détails de la procédure,
16:10à ce stade, il n'y a rien qui puisse sérieusement être reproché à M. Seba.
16:14Je vous en dis grand parlant,
16:16quelles sont les marges de manœuvre que nous avons ici pour manifester ?
16:19Je pense qu'il est très important que les autorités françaises
16:22sachent que des ressortissants français et que, de façon générale,
16:28les opinions publiques africaines et ouest-africaines
16:32n'acceptent pas que l'on arrête l'un des deux pour des délits d'opinion
16:36et qu'on leur fasse encourir pour ces délits d'opinion et ou de presse
16:39jusqu'à 30 ans de prison.
16:42Si Seba porte un combat d'émancipation,
16:44il a le droit de le faire, il est légitime à le faire,
16:46et il faut qu'il soit protégé,
16:48tant qu'il respecte la loi, évidemment,
16:51dans cette façon d'agir.
16:52Il y a 48 heures qu'il est en garde à vue
16:54pour le type d'intelligence avec une puissance étrangère,
16:58et quel autre motif ?
17:00Et atteindre le même crime,
17:04mais cette fois pour 10 ans de prison,
17:06parce qu'il aurait atteint aux intérêts fondamentaux de la nation,
17:09ce qui est en fait la même version de la première accusation,
17:12mais délavée, beaucoup plus large,
17:14en gros, sans vouloir être grossier,
17:16mais vous pissez dans une lagune
17:19et vous avez atteint à l'environnement français,
17:21donc vous pouvez poursuivre pour ce crime.
17:23Évidemment, ce n'est pas dans ces cadres-là que c'est appliqué,
17:26mais le champ d'application de cette deuxième incrimination
17:29est tellement large, atteinte à l'environnement,
17:30aux moyens de la démocratie à la France française,
17:32à son liberté,
17:34qu'à ce stade-là de la procédure,
17:37et dans un pays où les procédures judiciaires
17:40font l'objet de pressions politiques toujours croissantes
17:42et d'un suivisme parfois de la part des partenariats
17:45de plus en plus important,
17:47ça peut permettre, en fait, pendant plusieurs jours,
17:50plusieurs semaines, plusieurs mois, avoir plusieurs années,
17:52de tenir quelqu'un dans les raies de l'appareil judiciaire
17:54de façon offensive.
17:55Donc, je ne peux pas rentrer sur le soutenu de la manifestation,
18:01mais il n'y a rien, dans ce qui a été énoncé,
18:05la société judiciaire, dans le cadre de cette procédure,
18:08qui ne soit pas justement tenu, discuté.
18:11Il n'y a aucun élément, entre guillemets,
18:13caché des activités de Kémy Sébar,
18:16qui sera en train de ressurgir.
18:18Tout ce sur quoi il est interrogé est dans l'espace public,
18:22revendiqué et assumé par M. Sébar lui-même.
18:24Donc, à partir de là, je pourrais vous en dire plus
18:27une fois qu'on aura un garde-à-nus.
18:30Est-ce que le Niger a essayé de l'aider,
18:32comme représentant spécial du...
18:33Je vous renvoie aux autorités nigériennes, sur ce point.
18:35Je ne sais pas s'ils ont apporté une aide.
18:37Je respecte la souveraineté des autorités nigériennes,
18:40et c'est à elles de décider si elles le souhaitent
18:42de s'exprimer publiquement, quand elles le souhaiteront,
18:44ou de faire la démarche judiciaire.
18:46Vous l'avez vu, Kémy Sébar ?
18:48Je l'accompagne, évidemment, au cours de la garde-à-nus,
18:50dès le tout début, quand il est interrogé pour le faire voir.
18:53J'essaie de l'accompagner dans cette situation.
18:55Il est serein, parce que ce n'est pas la première fois
18:59qu'il est fait l'objet d'une arrestation
19:00ou d'une création libertaire de frères.
19:02Il sait parfaitement...
19:03Il a justement aussi une stratégie de transparence,
19:06parce qu'il sait très bien que le secret
19:08ne peut aller qu'à son détriment.
19:10Donc, depuis le début, il a toujours assumé
19:12l'ensemble des choses qu'il faisait,
19:14dans le but de ne pas se retrouver dans une situation
19:17où on pourrait prétendre qu'il aurait comploté.
19:20Parce que l'intelligence avec l'ennemi,
19:21je vous rappelle, l'un des critères fondamentaux,
19:23c'est le secret.
19:25Or, Kémy Sébar n'a rien fait de secret.
19:28À aucun moment, il n'y a, en tout cas,
19:31à ce stade de la procédure,
19:32et on est à un stade suffisamment avancé
19:34pour penser qu'il n'y aura pas de doute à ces dégâts,
19:39et il n'a, ne serait-ce que de par ce simple critère,
19:42l'impression de pouvoir être comploté.
19:43Est-ce que l'ennemi sera défini ?
19:45Parce que cet ennemi, c'est large.
19:46Est-ce qu'un pays sera désigné ?
19:48Là, on rentre dans le contenu de la guerre d'Avis,
19:49et je pourrais vous répondre dès qu'on...
19:52C'est à l'issue de la guerre d'Avis, c'est ça ?
19:54Oui, mais comme vous le savez, à DGC,
19:56on aime beaucoup poser beaucoup de questions
19:57sur vos opinions politiques,
19:58sur vos orientations idéologiques,
20:00sur vos amis, vos...
20:03C'est très, très large, en fait.
20:04Ça peut aller des Antilles,
20:04mais ça peut aller aux Réunies, à la Russie...
20:07Ils essayent de...
20:07Et puis, c'est le propre de quelqu'un
20:09qui est engagé pour la cause noire
20:11partout dans le monde.
20:12Donc, à partir de là,
20:14c'est-à-dire qu'on peut frapper
20:15sur l'ensemble, comme vous le dites,
20:17sur un spectre qui peut...
20:18C'est très large.
20:19Enfin, traverser 5 continents, en fait.
20:20Parce que Kémy Sévard,
20:21et vous le savez, mais...
20:22Les personnes qui l'écoutent ne le savent pas,
20:24a toujours eu coeur
20:26de créer le lien entre les populations
20:29noires et afrodescendantes
20:30partout dans le monde, en fait.
20:31Et de s'assurer,
20:32parce qu'il y a une similarité de condition
20:34dans beaucoup, beaucoup de sites,
20:35dans beaucoup de continents,
20:37dans beaucoup d'États et des régions.
20:38Et son interpellation,
20:40elle ne s'est pas accompagnée
20:41d'une perquisition, d'un coup ?
20:43Je ne veux pas rentrer dans les détails
20:44de ce qui s'est passé,
20:44mais vous imaginez bien
20:45que quand on accuse quelqu'un
20:46d'un crime pour lequel on lui fait
20:48encourir 30 ans de prison,
20:48c'est-à-dire le double d'un viol,
20:50plus que la plupart des procédures
20:52terroristes, y compris pour des actes
20:54particulièrement graves
20:55et qui vont nous confronter.
20:55Je veux dire, on est sur l'échelle maximale,
20:57à l'exception de la perpétuité,
21:00de la chaîne pénale française.
21:02On est dans une situation...
21:05Et par ailleurs, sur un crime
21:06qui n'est quasiment jamais mobilisé.
21:08Et quand il l'est, il l'est,
21:10encore une fois, pour des militaires,
21:13des hauts fonctionnaires,
21:14des personnes qui ont soit trahi,
21:16soit espionné, en intelligence,
21:19donc, comme le permettait,
21:20avec une puissance électorale.
21:22Kémy Séba n'était ni en position
21:24d'espionner, comme vous l'imaginez bien,
21:25il n'avait pas de complicité active
21:29au sein de l'État français,
21:30ni d'accès à ses archives,
21:32et il n'était pas en mesure de trahir,
21:33dès lors que tout ce qu'il fait
21:35a été toujours assumé publiquement.
21:37Et c'est là où l'articulation
21:39entre trahison et secret...
21:41Pour trahir, il faut avoir caché quelque chose.
21:43Il faut masquer, en fait.
21:45Et en l'occurrence, par ailleurs,
21:47il y a une autre trahison,
21:49où il faut vraiment masquer.
21:51Et donc vous confirmez bien
21:53l'exceptionnalité du fait que ce soit
21:55un citoyen, un individu ?
21:57On n'est pas du tout,
21:59et on n'est même pas dans les procédures
22:01qui ont été intentées jusqu'ici contre Kémy Séba,
22:03ou même en France.
22:05On est sur quelque chose qui change
22:07complètement de dimension,
22:09et pas que pour Kémy Séba.
22:11Ce qui est en train d'arriver à Kémy Séba
22:13est quelque chose qu'on a connu
22:15dans un certain nombre de dictatures
22:17qui poussent le curseur de l'instrumentalisation
22:19de l'appareil judiciaire très très loin.
22:21C'est très rare.
22:23Ça m'est arrivé au Sénégal,
22:25quand j'étais arrêté par ma quissage,
22:27j'encourais la perpétuité,
22:29mais c'est dans des situations de crise
22:31particulièrement lourdes,
22:33dans des régimes qui eux-mêmes
22:35sont en train de passer
22:37des dictatures,
22:39que l'on se retrouve dans des circonstances
22:41comme celle-ci.
22:43Comment voulez-vous que l'on s'adresse
22:45à la Russie pour essayer
22:47de faire libérer les prisonniers politiques
22:49détenus là-bas sur le fondement,
22:51d'être agents de l'étranger,
22:53d'être et ainsi de suite.
22:55Pourquoi ? Parce qu'ils participent
22:57à une ONG, parce qu'ils travaillent
22:59dans une organisation qui risque venir
23:01aux intérêts fondamentaux de la nation,
23:03mais pas pour les raisons qu'ABGC invente aujourd'hui,
23:05à mon sens.
23:07Depuis que je le représente, oui, bien sûr.
23:09Ça fait plusieurs années,
23:11donc en gros depuis
23:13la fondation de
23:15l'urgence magnifique des ministres,
23:17et je pense que par avant il n'avait jamais eu à parler
23:19avec l'ABGC, c'est la première fois qu'il a été
23:21avec l'ABGC, qu'il a été suivi au titre du renseignement
23:23par les services, par le renseignement
23:25à l'ABGC et ainsi de suite, c'est pas probable,
23:27mais en tout cas,
23:29qu'on le socialise,
23:31et qu'on le mette dans les géodes,
23:33ça c'est une bêtise. Et on a parti de la parole
23:35et je crois que c'est très important de le préciser,
23:37parce que des fuites
23:39sont intervenues, probablement
23:41pour le délégitimer,
23:43et qu'on est obligé dans ces circonstances
23:45d'essayer de clarifier
23:47un certain nombre de points,
23:49et encore une fois de ne pas relativiser,
23:51ce n'est pas une petite mesure ponctuelle
23:53comme malheureusement on a commencé
23:55à s'y habituer en France ces dernières années
23:57avec des gardes arbitraires et ainsi de suite,
23:59que ce soit pendant les mouvements sociaux ou ailleurs,
24:01on est sur une situation de criminalisation
24:03particulièrement lourde et inédite, à mon sens en France,
24:05d'un opposant politique, d'un intellectuel
24:07et d'un nationaliste.
24:09Dans le cas où nous souhaitons organiser des manifestations
24:11en dehors de la BGC, est-ce que ça le défend ?
24:13Je pense que vous aurez du mal à voir
24:15en regard du régime actuel
24:17sur ces questions. En France, l'autorisation,
24:19je pense que si vous le faites
24:21à une distance raisonnable comme ici,
24:23ce serait légitime
24:25et ça appartiendrait à chacun d'entre nous
24:27d'essayer si c'est pertinent de le faire ou pas.
24:29En tant qu'avocat me prononcer, il y a quelque chose que je peux vous dire,
24:31c'est que dans les circonstances actuelles
24:33et de façon générale,
24:35il est important, encore une fois,
24:37non pas par positionnement idéologique
24:39mais par l'attachement à un certain nombre de principes
24:41et de règles, de fixer des limites
24:43à ce que l'État peut faire
24:45et de la direction qu'il peut prendre.
24:47Et en l'occurrence, je pense
24:49qu'on a touché cette limite déjà.
24:51Il y a une précision sur le communiqué d'urgence
24:53sur le plan nationalisme, ils disent qu'il est rentré
24:55dans un visa...
24:57Je n'ai pas lu le communiqué d'urgence sur le plan nationalisme,
24:59je ne sais pas...
25:01Il y a un passeport diplomatique...
25:03Je vous précise à nouveau,
25:05un passeport diplomatique avec note verbale
25:07et ordre de mission qui nous permet d'obtenir
25:09un visa Schengen
25:11normal et une autorisation de circuler sur l'espace Schengen
25:13pendant une durée déterminée.
25:15On était dans cette durée.
25:17Les activités qui étaient prévues dans l'ordre de mission étaient couvertes.
25:19Ce n'étaient pas des activités publiques,
25:21ce n'étaient pas des conférences,
25:23ce n'étaient pas des faussons blancs ou quoi que ce soit.
25:25Ils devaient par ailleurs rencontrer des opposants béninois.
25:27C'est le plan que je n'avais pas attendu
25:29jusqu'ici pour justement
25:31réfléchir à une situation qui est en train de se dégrader
25:33avec deux mots au Bénin,
25:35un des régimes dégradés de la France
25:37qui a créé une instance qui s'appelle la FIET
25:39il y a quelques années qui permet d'enfermer
25:41jusqu'à 100 ans de prison le plus
25:43les opposants politiques sur demande du président.
25:45Et donc on est face à une situation
25:47d'évaluation systématique des droits fondamentaux
25:49dans ce territoire qui force en fait
25:51des personnes à se connecter
25:53à se voir pour essayer de voir comment se poser
25:55démocratiquement et passivement
25:57à ces objectifs.
25:59Je le rappelle pour ceux qui ne connaissent pas Kenny Seba.
26:01Kenny Seba, dans tous ses discours
26:03a prôné l'amende aux violences de façon explicite.
26:05Aucune de ses organisations
26:07n'a jamais commis
26:09l'amende aux violences.
26:11Et je dis bien,
26:13aucun événement qui l'a organisé
26:16ou auquel il a participé n'a jamais dérapé
26:18ou produit des conséquences matérielles
26:20ou aforcées aux vies humaines à l'égard de ce qui se soit.
26:22Et donc, M. Seba
26:24et ses livres
26:26et ses discours sont transparents.
26:28C'est des livres intellectuels qui sont profonds
26:30qui essaient d'analyser géopolitiquement,
26:32idéologiquement, philosophiquement
26:34la condition noire et les conditions de son émancipation
26:36à l'avenir. Il n'y a pas
26:38du tout depuis la création
26:40de l'urgence panafricaniste
26:42et en tout cas, et c'est le dernier point peut-être que je vous donne sur la procédure
26:44sur la période de prévention
26:46le moindre,
26:48ce n'est même pas la moindre poursuite judiciaire pour un de ces faits.
26:50Il n'a jamais été poursuivi en France
26:52pour prolongation à la commission crime ou délit,
26:54pour appel à la, pour
26:56diffamation, pour injure, pour un tel ou tel
26:58con... Et pourtant,
27:00paradoxalement,
27:02on le poursuit pour
27:04intelligence avec
27:06des puissances étrangères ou
27:08assimilées
27:10en vue de susciter des hostilités
27:12ou des agressions
27:14contre la police.
27:16C'est l'article 411.4
27:18article 411.4 des 5
27:20à partir de
27:22à partir de 2017.
27:24Excusez-moi, est-ce que c'est l'avocat de l'ADMT ou pas ?
27:26Donc, on a déjà répondu à cette question,
27:28je pense qu'il pourrait en vous dire...
27:30Et donc, c'est pas la guerre d'Avis, c'est le COVID pour aujourd'hui ?
27:32Non, il y aura,
27:34ça peut être conduit jusqu'à 16h,
27:36comme sur la prolongation,
27:38la discussion sur la prolongation.
27:40Il y a toutes les échéances potentielles,
27:42l'abandon des poursuites
27:44est théoriquement possible,
27:46je le doute,
27:48qu'on ait fait autant d'efforts
27:50pour... Enfin, ce qui serait possible aussi,
27:52pour faire le spectacle et ainsi de suite,
27:54mais le plus
27:56probable est que l'intention,
27:58non pas du parquet,
28:00parce qu'on sait en ces circonstances que c'est le gouvernement
28:02qui décide, c'est de le déférer
28:04et la question
28:06se posera devant un juge d'instruction
28:08et la question se poserait
28:10à ce moment-là,
28:12soit maintenant, soit dans les 4h,
28:14soit dans 48h, soit même si le juge sera pris,
28:16de placer sous détention provisoire,
28:18sous détention provisoire,
28:20sous contrôle judiciaire ou libre
28:22selon les circonstances, en ayant mis en examen
28:24ou placé sous contrôle judiciaire,
28:26s'il est présenté devant un juge d'instruction.
28:28En sachant qu'en matière criminelle,
28:30l'affaire
28:32ne peut pas être
28:34amenée dans le tribunal correctionnel,
28:36l'instruction est obligatoire.
28:38Donc s'il décide de poursuivre,
28:40un juge d'instruction devrait être désigné.
28:42En état de développement, vous avez pensé
28:44plutôt à un dossier politique ?
28:46Est-ce que vous avez mis des instructions ?
28:48Strictement politique.
28:50Ce genre d'affaire,
28:52avec des implications
28:54géopolitiques, géostratégiques,
28:56avec aussi des implications par rapport
28:58à la perception des autorités françaises,
29:00à l'étrangerie, par rapport à la sécurité des ressortissants,
29:02par rapport aux intérêts français,
29:04à la part militaire et économique,
29:06ne se craignent qu'à l'initiative
29:08ou en informant
29:10de façon très suivie
29:12les plus hautes autorités,
29:14en l'occurrence, non seulement le gouvernement,
29:16mais aussi l'Élysée.
29:18Par ailleurs, ces impassions spécifiques
29:20ont cette particularité
29:22qui les implique au gouvernement,
29:24parce que c'est le parquet qui va agir
29:26sur ces îles.
29:28Il n'y a pas de poursuite d'initiative.
29:30D'ailleurs, elle n'arrive que très rarement
29:32parce que,
29:34alors que ça n'a rien à voir avec l'Élysée Bas,
29:36vous le savez comme moi,
29:38en général, les affaires d'espionnage,
29:40en fait, ce sont des articles qui sont utilisés
29:42pour les affaires d'espionnage.
29:44Et les affaires d'espionnage ou de trahison de compagnie
29:46se règlent par les truffons
29:48des personnels diplomatiques
29:50qui sont dans les ambassades
29:52ou qui ont fait l'objet d'espionnage,
29:54par des négociations bilatérales et ainsi de suite,
29:56ou en ce qui concerne la trahison des hauts fonctionnaires,
29:58pour le coup,
30:00soit discrètement,
30:02soit par une négociation
30:04initiée par l'autorité, évidemment,
30:06qui laisse se faire de la trahison.
30:08Là, on est dans un contexte inédit
30:10où on utilise ces dispositions
30:12contre quelqu'un dont, dès l'origine,
30:14ces dispositions n'ont pas été pensées
30:16pour cette affaire-là, pour ces situations-là.
30:18Elles n'ont pas été pensées pour être utilisées
30:20contre des opposants politiques.
30:22Et théoriquement, elles auraient dû être rédigées
30:24et elles le sont, en théorie.
30:26On va voir comment ils vont essayer de glisser
30:28en l'espèce.
30:30Et je vous donnerai plus de détails, vraiment,
30:32dans 48 heures, parce qu'à ce moment-là,
30:34je pourrai vous discuter du fond d'affaire
30:36et je peux vous dire qu'il y a suffisamment
30:38d'exemples d'affaires qui auraient pu être
30:40parfaitement judicialisées, bien plus graves,
30:42concernant un nombre
30:44conséquent, particulièrement en France,
30:46qui ne le sont pas, parce que ce n'est pas fait.
30:48Je le rappelle, je l'insiste,
30:50ces discussions légales ne sont pas faites
30:52pour ce genre de situation.
30:54Et donc, il y a un détournement
30:56de la culture policière, une instrumentalisation
30:58de la culture policière qui m'apparaît flagrant.
31:00M. Bronco, dites-nous, nous,
31:02africains et afrodescendants,
31:04comment pouvons-nous juridiquement...
31:06Je n'ai pas d'instruction.
31:08Comment pouvons-nous juridiquement
31:10porter plainte contre la France pour qu'elle arrête
31:12de traumatiser, d'agresser,
31:14de violenter, de stresser
31:16les leaders panafricains et les africains
31:18qui osent dire
31:20« Nous voulons notre souveraineté, nous voulons vivre libre. »
31:22Donnez-nous un conseil, juridiquement,
31:24comment pouvons-nous articuler
31:26cette histoire pour que la France
31:28entende et arrête de nous
31:30pourchasser,
31:32de nous tuer, de nous traumatiser.
31:34Comment pouvons-nous faire ?
31:36Un conseil, sans facture.
31:38On va finir là-dessus.
31:40À ce stade, j'ai un homme à défendre,
31:42un homme qui en couvre 30 ans de prison,
31:44un homme à libérer,
31:46et c'est à chacun, en suivant ses orientations
31:48idéologiques, selon sa capacité
31:50de faire le nécessaire pour s'assurer que ces situations
31:52ne se reproduisent pas et que, de façon générale,
31:54personne ne puisse craindre.
31:56Parce que c'est évidemment le dernier effet que l'on cherche à générer.
31:58C'est la crainte, c'est l'intimidation,
32:00c'est l'exhérité de l'acte,
32:02c'est ce qu'est votre nationalité.
32:04Pour l'anecdote, j'ai fait l'objet de procédures
32:06disciplinaires, j'ai fait l'objet de procédures du Pouvoir de Paris
32:08pour avoir défendu Nkemeseba dans cette
32:10procédure-là, parce qu'on considère que
32:12la comparaison de ses dispositions
32:14avec d'autres événements de l'histoire n'était pas correcte,
32:16c'est inédit. Vous savez, les avocats
32:19ont le droit d'immunité dans l'écriture,
32:21c'est quand même un principe fondamental, parce qu'à partir de là,
32:23si vous restez, vous n'avez pas le droit.
32:25Et cette procédure a été initiée
32:27sur demande directe du directeur du cabinet
32:29du ministre de l'Intérieur, donc ça vous permet peut-être de répondre
32:31de façon contournée à la question de savoir
32:33quel est le niveau d'implication des autorités.
32:35Si le directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur
32:37fait poursuivre l'avocat
32:39de Nkemeseba, vous pouvez imaginer
32:41à quel niveau Nkemeseba
32:43est suivi dans le cadre actuel.
32:45Je vous remercie.
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