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Pierre Gillot est ingénieur des mines et l'un des derniers mineurs des mines de sel en France. Pour neo, il explique son métier et la nécessité de garder cette partie de l’industrie en France pour rester indépendant. ‍♂️

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00:00Aujourd'hui quand on parle de la mine en France, on pense vite aux musées, aux mines qui sont fermées
00:04et c'est oublié qu'on a encore des mines en permanence en activité.
00:10Les derniers héritiers des mineurs français sont ici principalement.
00:14Toute l'usine souterraine, toutes les installations, toute la mine est constituée dans la même couche de sel à 160 mètres sous terre.
00:20Donc on marche sur du sel, au plafond c'est du sel et on fait du sel toute la journée.
00:26Bonjour Néo, je m'appelle Pierre Gillot, je suis ingénieur des mines à la mine de Varangéville depuis deux ans.
00:32Donc ici on trouve parmi les derniers mineurs de France qui exploitent un gisement de sel
00:36et qui sert à faire le sel de déneigement que vous avez sur vos routes plus du sel pour l'industrie ou pour l'alimentation des animaux.
00:42Donc on a 350 kilomètres de galeries à peu près aujourd'hui exploitées.
00:46Dans la réalité il y a une grande partie de ces galeries qui sont abandonnées
00:50et qu'on utilise, il doit y avoir quelque chose comme 5 kilomètres aujourd'hui.
00:55Alors c'est des galeries qui tiennent très bien toutes seules, sauf qu'on a toujours le risque que de ce grand plafond
00:59il y ait des petits blocs qui tombent et qui tombent sur les machines ou sur les gens.
01:03Donc pour ça on vient placer des boulons, donc c'est des tiges en ferraille qui font 1m80 de longueur et on vient les ancrer dans le plafond.
01:09Le creusement à Varangéville est effectué depuis 1860
01:13et c'est seulement depuis les années 80 qu'on a une méthode complètement mécanique comme celle-ci.
01:18Donc là vous avez vu la taille des machines, vous avez vu la taille de la cage
01:21et vous vous êtes rendu compte qu'à un moment ça ne passe pas.
01:23Donc pour faire descendre les machines, on est obligé de les découper en petits morceaux.
01:27On est limité par deux choses qu'on ne peut pas découper, c'est le moteur
01:31et le deuxième truc qu'on ne peut pas découper c'est les pneus.
01:34Et donc les pneus on est obligé de les comprimer pour les descendre dans la mine et les décomprimer après.
01:38Dans toutes les mines on a toujours une statue de la Sainte Barbe qu'on trouve généralement à côté du puits.
01:43La Sainte Barbe c'est la Sainte Patronne des gens qui utilisent du feu.
01:47Donc ça va être les militaires, les pompiers et aussi les mineurs par l'utilisation des explosifs.
01:53Donc on exploite un gisement qui fait 90 mètres de hauteur environ
01:57et nous on prend les 4,50 mètres les plus purs.
01:59Donc ici on a le sel qu'on exploite.
02:01On voit que c'est un intercalaire de sel très blanc, très pur avec des bancs d'argile.
02:07On a du sel qui est pur à 93%.
02:10Ça nous permet du coup de ne pas avoir de problème de grisou qui se dégagerait du gisement
02:14ou de ne pas avoir de problème de poussière nocive, notamment de la silice.
02:18Alors la première étape ça va être de venir faire une tranchée au sol avec la haveuse.
02:23Ensuite on va venir forer 42 trous qu'on va venir charger puis tirer.
02:29Ça va nous faire des grands blocs de plus d'un mètre de diamètre.
02:31On a aussi gardé tous les savoir-faire des mineurs
02:34et on transmet tout ça de mineur en mineur par compagnonnage beaucoup
02:38pour pouvoir garder cette possibilité d'exploiter nos gisements en France.
02:41La mine de Vorangeville c'est aussi 170 ans d'histoire qu'on valorise en réalisant des visites tous les jours
02:46du lundi au jeudi et seulement l'été où on fait visiter nos installations actuelles, nos galeries.
02:51Et 170 ans d'histoire c'est aussi 170 ans d'amélioration, de changement dans la façon de miner.
02:56Et donc on a gardé toutes les machines de l'époque au fond.
02:59Tout ce qu'on touche toute la journée est des produits qui sont issus des mines.
03:02Votre téléphone là est issu de minerais qui ont été transformés.
03:05Et en France on a perdu tout ça.
03:07La quasi totalité des matières qu'on a tous les jours dans nos vies,
03:10on les importe de l'étranger.
03:12On a besoin de garder cette partie-là de l'industrie si jamais on veut pouvoir être indépendant.

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