L'écrivain, Paul Melun, sur le projet de Bruno Retailleau concernant l'immigration : «Il serait incompréhensible que Bruno Retailleau ne suive pas ce que j'appelle le sens de l'histoire, par la fermeté migratoire»
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00:00Je pense que c'est plutôt du pragmatisme, mais ce qui est fascinant, c'est de se dire
00:03qui aurait pu penser, il y a encore six mois ou un an,
00:06qu'en France ou dans plusieurs pays d'Europe,
00:09on en vienne à des solutions aussi fermes en matière migratoire.
00:13Souvenez-vous, lorsque Ritchie Sunak, le prédécesseur de Keir Starmer,
00:16avait eu ce fameux accord avec le Rwanda
00:19où, contre menée, ce nom est trébuchante,
00:21on envoyait un certain nombre de demandeurs d'asile là-bas,
00:24tout le monde avait dit haro contre le Premier ministre.
00:27Et puis, les Danois se sont questionnés là-dessus.
00:30Keir Starmer, Premier ministre social-démocrate au Royaume-Uni,
00:34a félicité Madame Mélanie de sa politique migratoire,
00:37alors même que, ça a été rappelé, on disait que c'était une néo-fasciste.
00:40Donc, les lignes sont en train de bouger.
00:42Olaf Scholz, chancelier allemand, social-démocrate,
00:46homme paisible, tranquille et modéré,
00:48nous parle de rétablir les contrôles aux frontières.
00:50Non mais, qu'est-ce qui se passe en Europe en ce moment ?
00:52Donc, il serait incompréhensible que Bruno Retailleau
00:56ne suive pas ce que, moi, j'appellerais le sens de l'histoire
00:58par la fermeté migratoire.
01:00Et j'ai bien aimé le mot de Michel Barnier,
01:02qui était la fermeté, mais avec nos principes, avec l'humanité.
01:06Moi, je pense, je fais partie de ceux qui pensent que
01:08une politique très ferme en matière d'immigration
01:10n'est pas nécessairement inhumaine.
01:11Et ce qui est inhumain, c'est ces flux de population,
01:14c'est ces réseaux de passeurs,
01:15c'est les maltraitances que subissent les gens,
01:18les malheureux qui voyagent dans des conditions dramatiques,
01:21avec parfois des arrêts dans des pays
01:22où ils sont autrement plus mal accueillis que nous,
01:24avec des violences, je pense par exemple à la Libye.
01:27C'est là, l'injustice migratoire.
01:28Et la gauche, à laquelle je n'appartiens pas,
01:31cette gauche qui pense que dire qu'on accueille tout le monde
01:34comme Madame Castex, ce serait le summum de l'humanisme,
01:37les nouvelles lumières et Voltaire, non, pas du tout.
01:39C'est tout le contraire.