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00:00De notre chronique économique, l'éco d'ici ce matin, zoom sur un gigantesque projet d'usine d'hydrogène Auchela.
00:08Auchela, oui c'est ça, dans le Grésil-Vaudan, l'industriel Life a célébré vendredi la pause de son futur site de production Auchela
00:15pour y produire à partir de 2026 de l'hydrogène vert. Bonjour Antoine Decoux.
00:20Bonjour.
00:21Merci d'être avec nous en studio ce matin, vous êtes responsable développement sud-est chez Life.
00:25Ce projet, ce sera le plus important pour vous en France d'hydrogène vert sur 11 sites au total. Pourquoi ici, pourquoi Auchela ?
00:33Tout à fait, d'abord parce qu'on a eu une opportunité d'avoir un terrain accessible qui est une ancienne zone de stockage de déchets
00:40de l'ancienne aciérie d'Ascometal qui a fermé dans le courant des années 2010.
00:43Ça permet une reconversion d'un site.
00:45Absolument, on a pu contribuer à la dépollution de ce site pour ensuite venir y installer notre électrolyseur, notre usine de production.
00:52Et puis par ailleurs, on dispose aussi de capacités de raccordement électrique, ce qui est important pour nous,
00:57puisque pour produire de l'hydrogène vert, on va le faire par électrolyse, donc avec de l'électricité d'origine renouvelable et de l'eau.
01:03Et on avait donc tout à disposition pour pouvoir faire ça.
01:06Ensuite, on est particulièrement bien situé parce qu'on est au cœur de la région Verne-Rhône-Alpes,
01:09qui est la première région industrielle de France, entre Grenoble et Chambéry, qui sont quand même deux agglomérations de taille importante.
01:16On n'est pas très loin de Lyon.
01:17On a également la proximité de l'autoroute qui est importante pour nous, pour pouvoir ensuite livrer notre hydrogène à nos clients dans un rayon de 100 à 200 km autour du site.
01:25Et puis on a des enjeux du point de vue de la mobilité, qui est un des marchés qu'on cherche à adresser pour l'hydrogène, pour décarboner ses mobilités.
01:31On a des flux, notamment transfrontaliers, qui vont vers la Suisse, vers l'Italie, et donc beaucoup de potentiel pour nous en termes de débouchés.
01:39C'est ce que j'avais vous demandé. Est-ce que les débouchés sont déjà là ? Est-ce qu'ils vont être là ? On parle de mobilité.
01:44Ils sont déjà là. La mobilité hydrogène, ça existe, ça se développe, c'est en plein essor.
01:49On a par exemple des taxis à hydrogène qui fonctionnent, qui présentent des caractéristiques qui sont particulièrement adaptées en termes d'usage intensif à l'utilisation de l'hydrogène.
01:59Il y en a beaucoup vraiment sur nos routes aujourd'hui ?
02:01Alors il y en a dans les grandes agglomérations aujourd'hui principalement, mais ça arrive en Auvergne-Rhône-Alpes également.
02:06Et donc ça sera un enjeu des années à venir.
02:09Et puis par ailleurs, on a des bus, des bennes à ordures ménagères, plutôt de la mobilité lourde.
02:13Et puis des camions qui commencent à se développer également, puisqu'il faut savoir que le transport, c'est à peu près 30% de nos émissions de CO2 en France.
02:21Et donc c'est un enjeu majeur en termes de décarbonation.
02:23Vous parlez d'hydrogène vert en opposition à l'hydrogène gris. C'est quoi la différence ?
02:31Alors l'hydrogène gris, c'est produit par ce qu'on appelle vaporé-formage de méthane.
02:34Donc on utilise du gaz fossile, qui est une molécule de CH4.
02:39Pour parler un peu techniquement, on va casser la molécule de CH4.
02:42Ça va nous permettre de récupérer d'un côté de l'hydrogène, mais malheureusement de l'autre, ça émet du CO2.
02:47Le carbone, il se recombine avec l'oxygène de l'air pour faire du CO2.
02:50C'est 13 émetteurs de CO2, à peu près 12 fois plus que l'hydrogène vert, qui lui va être produit à partir d'eau, comme je le disais, et d'électricité d'origine renouvelable.
02:59Là, la molécule, cette fois-ci, c'est H2O. On va casser cette molécule là aussi, faire de l'hydrogène d'un côté, et n'émettre par contre que de l'oxygène.
03:06Donc on n'émet pas de CO2 en produisant de l'hydrogène vert.
03:10Et de cette manière-là, on peut décarboner les usages de l'hydrogène.
03:14Alors, soit les usages existants, par exemple dans l'industrie, il y a tout un tas de secteurs, comme la métallurgie, comme la chimie, comme la microélectronique dans le Grésil-Vaudan.
03:21C'est particulièrement important parce qu'on est au cœur de la Silicon Valley française.
03:25Et puis on va pouvoir aussi décarboner les mobilités, qui est un enjeu important.
03:30Combien d'emplois en perspective ? L'usine devrait être en production en 2026. Combien d'emplois ?
03:37Alors, en emploi direct, on va créer 3 à 4 emplois sur le site pour l'exploitation de l'unité de production.
03:43Après, on génère aussi de l'activité, que ce soit pour, j'en parlais, pour transporter notre hydrogène.
03:49Ça va créer de l'activité pour les transporteurs en local.
03:51Pour la phase de construction de l'usine, évidemment, on va faire appel à des entreprises locales.
03:54On est d'ailleurs en ce moment en train de faire le génie civil pour préparer tout le terrain de manière à pouvoir accueillir les équipements à partir du début de l'année prochaine.
04:01Tout cela génère des externalités.
04:02Et puis on est positionnés sur cette friche industrielle du Chela qui est fait l'objet d'une réindustrialisation, d'une réhabilitation par son propriétaire actuel,
04:11qui s'appelle SLS Actipark, Sillon Alpin, qui a recréé sur cette zone sinistrée déjà plus de 300 emplois.
04:18C'est plusieurs dizaines d'entreprises qui sont revenues s'y implanter.
04:21Et en apportant notre contribution via l'hydrogène, on va aussi renforcer et contribuer à renforcer l'attractivité de cette zone.
04:28Ça fait partie d'un projet global.
04:29Et ce projet global est créateur de valeurs et d'emplois pour le territoire.
04:33Merci beaucoup Antoine Decoux.
04:35Je rappelle que vous êtes responsable développement sud-est chez Life.
04:38Merci de nous avoir parlé de ce projet au Chela.
04:40Merci à vous.
04:41Belle journée, merci.