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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la violence qui ne faiblit pas à Marseille et de ses policiers qui ont été passés à tabac.


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Transcription
00:00J'aimerais qu'on parle de ce qui s'est passé à Marseille avec cette agression de policiers lâchés au sol alors qu'ils étaient en train d'interpeller un trafiquant de drogue.
00:09Des images, moi, que je trouve révoltantes parce que là, ça y est, on s'en prend physiquement à des policiers, une bande de sauvages.
00:17Et on va écouter Bruno Partocetti qui nous décrit, secrétaire national de la Police Unité Sud, qui nous décrit ce qui s'est passé.
00:24Les agressions à l'endroit des forces de l'ordre, c'est allé crescendo ces dernières années.
00:28Encore plus avec, bien sûr, les opérations qui se multiplient.
00:32Nous sommes indésirables, nous sommes des adversaires pour ces narcotrafiquants.
00:36C'est tous les jours en France.
00:38Pourquoi ? Parce que nous sommes des adversaires, nous les empêchons de fonctionner.
00:42Ça rapporte tellement d'argent qu'ils sont prêts à tout.
00:46Et bien sûr, il y a une haine du policier.
00:50Le simple guetteur, le simple dealer, bien dès qu'il peut attaquer un policier, il va le faire.
00:57François Péponi, on est dans une barbarie qui augmente.
01:02L'État a attaqué les narcotrafiquants à Marseille, les narcotrafiquants se défendent.
01:06Et moi, je suis convaincu qu'ils vont maintenant se défendre avec des armes.
01:09C'est-à-dire qu'en fait, ils ne le laisseront pas, ils ne veulent pas laisser l'État reprendre leur territoire.
01:13Donc ils sont capables de tirer, de tuer.
01:15Quand on est capable de recruter des tueurs à 14 ans, qui vont tuer n'importe qui, n'importe comment, sans se poser de questions,
01:23on peut tuer un policier.
01:24Donc c'est ça qui joue.
01:25Et quand on voit, parallèlement à ça, le rapport de la Cour des comptes, qui dit en fait,
01:29malgré la volonté du président de la République, du ministre de l'Intérieur, de renforcer les forces de police à Marseille,
01:34l'État a du mal à faire en sorte que des policiers y viennent.
01:38Donc les jeunes, ils savent que l'État est parfois faible et qu'ils vont peut-être pouvoir gagner.
01:43Éric Renvel.
01:45Oui, la vidéo...
01:46Ça vous laisse sans voix.
01:47Non, non, oui, si je pouvais, je laisserais tomber les bras tellement les bras m'en tombent.
01:51Mais je redis parce que ça me fait penser à ça.
01:54C'est la République et l'autorité de la police qui est piétinée.
01:58C'est un symbole.
01:59Vous avez la contre-société qui est en train de prendre, peut-être définitivement, le pas sur ceux qui incarnaient...
02:05Voilà.
02:06Alors, est-ce qu'un jour, vous allez avoir des gens qui vont tirer dans le tas à la Kalachnikov sur les forces de l'ordre ?
02:12Est-ce qu'on va basculer dans...
02:13C'est déjà arrivé, pas à la Kalachnikov ?
02:14Oui, oui, oui.
02:15Et là, vous voyez, il blesse trois fonctionnaires de police avec des sons de bouteilles, des cailloux, etc.
02:22Mais en fait, cette violence, il n'y a aucune raison qu'elle ne s'arrête.
02:26Il n'y a aucune raison qu'elle ne s'arrête.
02:28Il y a les discours politiques.
02:29L'acheté de la classe politique pendant des années a fait qu'on est arrivé dans cette situation où ces quartiers...
02:34Quand il y a quelques mois, quelques années, on parlait des quartiers perdus de la République,
02:38on vous regardait en vous disant, mais vous, vous ne seriez pas un peu fachos sur les bords ?
02:43Ce que disait François Pouponni tout à l'heure, la Castellane, c'est une cité qui n'est pas si particulière que ça,
02:48mais qui est encaissée, qui est difficile.
02:50Vous ne pouvez pas y aller sans être escorté.
02:52Vous ne pouvez pas...
02:53Mais pardon, Éric Ravel, Marseillais en grand, ce n'est pas des milliards d'euros qui ont été déversés à Marseille ?
02:58Et pourtant, vous savez quoi ?
03:00La Cour des comptes a notifié le fait qu'il y a moins de policiers aujourd'hui qu'en 2017 à Marseille.
03:05Explication, Michel Dostos.
03:13Voilà, allez, on écoutera plus tard le sujet de Michael Dostos.
03:16La Cour des comptes a donc publié un rapport qui dit qu'il y a moins de policiers aujourd'hui, Joseph Mazescarron, qu'en 2017.
03:22Alors, il y a eu des renforts policiers.
03:24On ne va pas jeter la pierre sur les ministres de l'Intérieur successifs.
03:26Simplement, il y a plus de policiers qui partent que de policiers qui n'arrivent.
03:29Bien sûr.
03:30C'est terrible.
03:31Est-ce que je peux revenir, pardonnez-moi, sur Marseille ?
03:33On est toujours sur Marseille ?
03:34Oui, mais plus précisément...
03:35Allez-y, Joseph.
03:37Parce que, en fait, je ne peux pas ne pas repenser à Bacnor.
03:42C'est impossible.
03:44Je ne peux pas repenser à Bacnor.
03:46Rappelez-vous.
03:47C'est-à-dire avec le procès qui avait été fait, ces policiers qui avaient été incriminés,
03:52l'un d'eux, Sébastien Sauvé, je crois, qui a mis...
03:57Il a fallu dix ans pour que son honneur soit lavé, d'accord ?
04:01À l'époque, quand même, le curseur, c'était pas simplement nier le fait
04:07qu'il y avait des quartiers qui échappaient au contrôle de la République.
04:10Non, c'était même pas ça, le curseur.
04:12Le curseur, c'était le fait que les policiers étaient en bande organisée
04:18et menaient des actions qui étaient des actions qui, évidemment,
04:22mettaient en cause les pauvres criminels marseillais.
04:25C'est ça.
04:26On ne peut pas...
04:27Franchement, à moins d'avoir une mémoire de Poisson Rouge,
04:29on ne peut pas faire comme si cet élément n'existait pas.
04:33Mais là, on est en 2024, et la réalité, c'est qu'il y a moins de policiers.
04:37Voilà.
04:38Et là, on est passé.
04:40Là, on est passé.
04:41Parce qu'à chaque fois, évidemment, on a dix à quinze ans de retard.
04:45À cette période-là, on est à la question, est-ce que oui ou non,
04:49nous sommes, est-ce que oui ou non, la France et le Mexique ?
04:52C'est là, la vraie question.
04:53On n'en est pas loin.
04:54Yohann Nuzay.
04:55Ce rapport de la Cour des comptes que vous avez évoqué est très intéressant
04:58parce qu'on se rend compte avec ce rapport
05:00que le plan Marseille en grand du président de la République,
05:03qui promettait, en fait, que Marseille allait radicalement changer,
05:06c'était ça, l'ambition,
05:07on se rend compte que c'était quand même beaucoup, beaucoup de communication
05:11sur les 5 milliards d'euros.
05:12Parce que Marseille en grand,
05:13c'est 5 milliards d'euros annoncés par le président de la République.
05:16On se rend compte, en fait, qu'il n'y avait que
05:18entre guillemets 1,5 milliard d'euros de nouveaux crédits.
05:21Le reste avait déjà été annoncé,
05:23ou alors c'était des prêts, des prêts garantis, etc.
05:26Et sur ces 1,5 milliard d'euros annoncés par le chef de l'État,
05:29au moment où on se parle,
05:30c'était quand même il y a 3 ans, le plan Marseille en grand, le début,
05:33sur ces 1,5 milliard d'euros,
05:35aujourd'hui, très, très peu ont été débloqués pour l'instant.
05:38Donc, la réalité, c'est que pas grand-chose n'a changé.
05:40Il y a quelques écoles qui ont pu être rénovées
05:42avec le plan Marseille en grand,
05:44mais à part cela, pour l'instant,
05:46les habitants ne voient aucune différence.
05:48On le voit, on le voit.
05:49Alexandre, il y a peut-être...
05:50En réalité, en plus, l'argent ne règle pas tout.
05:53Alors, il faudrait mettre de l'argent dans les effectifs de police,
05:55mais il faudrait surtout une réponse judiciaire.
05:58C'est ce que vous diront tous les policiers.
06:01Les ministres de l'Intérieur successifs,
06:04quels qu'ils soient,
06:05ont rivalisé de coup de menton, si vous voulez,
06:08de Nicolas Sarkozy à Gérald Darmanin,
06:12en passant par Manuel Valls.
06:13Mais si la sécurité ne s'inscrit pas dans une politique globale
06:18comprenant et la justice et l'immigration,
06:21il n'y aura jamais de progrès, si vous voulez.
06:24Et ce qui est grave dans cette histoire,
06:26avec Revelle,
06:27c'est qu'on n'est pas seulement en face
06:30d'un noyau dur de narcotrafiquants.
06:33Je pense qu'on est dans des économies parallèles
06:35avec une partie des habitants qui vivent de ce trafic-là.
06:40Ce qui fait qu'on est dans une forme d'État dans l'État.
06:43C'est ce qu'on a vu.
06:44En réalité, l'État n'est plus légitime
06:47et les habitants contestent son autorité.
06:50Parce que là, je ne suis pas sûr que ce soit
06:52des dealers professionnels, si vous voulez,
06:54qui frappent les policiers.
06:56C'est-à-dire que le policier est vu
06:58comme un intrus à l'intérieur de la cité.
07:00Allez, Rachel Kahn.
07:03Ce qui est frappant, c'est que la police
07:05est censée nous protéger,
07:06que là, on a envie, en tant que citoyen,
07:08de protéger notre police.
07:10Et vous parliez tout à l'heure des discours.
07:13Effectivement, une parole forte,
07:15parce que la violence, elle n'est pas simplement physique.
07:17Elle est dans tous ces discours qui infusent la société.
07:20Et effectivement, ce slogan,
07:21la police tue, intolérable.
07:23Moi, je pense que dès qu'on entend ce slogan,
07:25il faudrait sanctionner.
07:26J'ai encore dans l'oreille les mots de Bruno Retailleau.
07:28On sait qu'il est volontariste.
07:30Je ne laisserai pas passer, a été dit,
07:32la moindre violence contre les policiers.
07:34On y est.
07:35On y est.
07:36Je pense que la réponse...
07:37Qu'est-ce qu'elle est, la réponse ?
07:38Malheureusement, là...
07:40François Pipponi.
07:41Tous ceux qui ont agressé les policiers,
07:43ils sont connus et reconnus.
07:44Ils filment tout.
07:46On verra bien la suite qui va être donnée à cet événement.
07:49La réponse, elle est plus judiciaire.
07:51La réponse, elle n'est pas judiciaire.
07:53La réponse, pardon, c'était...
07:54Il y avait une sénatrice qui le disait autrefois.
07:58La réponse, elle est militaire.
08:00Samia Ghali.
08:01Mais les militaires sont faits pour...
08:03Pas pour le maintien de l'ordre, Joseph.
08:06Pour ce type, justement.
08:08Pour ce type de désordre, pardonnez-moi.
08:10Pour ce type de désordre, si.
08:11Si, absolument.
08:13L'armée n'est pas faite pour ça.
08:15L'armée a des FAMAS.
08:17Elle l'avait demandé.
08:18Vous vous souvenez ?
08:19Elle l'avait demandé il y a 20 ans.
08:21Je ne crois pas que c'est la solution.
08:23Moi, je pense que oui.
08:25Pourquoi ?
08:26Parce qu'on est dans une situation qui rappelle le Mexique.
08:29Qui rappelle un pays d'Amérique latine.
08:32C'est tout.
08:33On n'est plus dans des...
08:36Comment dire ?
08:37Dans une situation où la puissance des forces intermédiaires
08:41peuvent jouer et permettre...
08:43Non, c'est terminé.
08:44On déploie l'armée pendant un mois, deux mois ?
08:46Plus longtemps.
08:47À mon avis, plus longtemps, oui.
08:48Ils n'ont pas autre chose à faire, nos militaires, comme vous le croyez,
08:50qui sont mobilisés sur Sentinel,
08:52sur toutes les protections contre les attentats terroristes ?
08:55D'abord, il y en a un certain nombre qui sont revenus,
08:57d'opérations, par exemple, en Afrique.
08:59Franchement, la question véritablement se pose.
09:02Ne pas poser cette question.
09:04Je comprends que vous la posez.
09:06Le problème, c'est que les militaires, pour le moment,
09:08ne le souhaitent pas, en réalité.
09:10Mais pour rejoindre ce que dit Joseph,
09:12si on est tout à fait logique et cohérent,
09:14on parle de territoires conquis par les trafiquants,
09:17par les voyous.
09:18Si ce sont des territoires conquis, il faut les récupérer.
09:20Et dans ce cas-là, l'armée est légitime pour le faire.
09:22Bon, allez, petite pause.
09:24On se retourne dans un instant.
09:25On va parler des frères Rapetout.
09:27Ceux qui vont...
09:28J'avais beaucoup aimé.
09:29Pascal Praud avait remis la musique.
09:30C'était absolument génial.
09:32Ce sont les frères qui rappent tout.
09:33Allez, le budget, les taxes, c'est pour nous.
09:35Dans un instant.
09:36À tout de suite.
09:37Dans le punchline, c'est News Europe.

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