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"Cette limite des 3 % [de déficit public] n'a pas de sens, on le savait." L'économiste Gilles Raveaud revient sur la signification de statistiques économiques brandies à tort et à travers.

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Transcription
00:00On nous a longtemps expliqué, moi quand j'étais plus jeune, que c'était dramatique si la dette dépassait les 100% du PIB.
00:06D'un strict point de vue d'économiste, ce ratio n'a effectivement aucun sens puisqu'on compare vraiment des patates avec des carottes.
00:12J'ai eu des profs, il y a eu plein de journalistes, enfin il y a plein de gens qui, comme ça, sans réfléchir, ont se dit « bah oui, si la dette publique dépasse 100% du PIB, on est en faillite ».
00:18Tous ces chiffres qui sont là, comme pareil aussi les 10% de chômeurs, ils sont dans nos têtes, ils nous font peur, c'est des réactions émotionnelles et on n'y peut rien.
00:24Donc il ne faut pas les nier, il faut essayer de les observer avec d'autres économistes, je dirais humanistes.
00:28On était très inquiets par le pacte de stabilité, tous les économistes étaient d'accord pour dire qu'il était idiot, que cette limite des 3% n'avait pas de sens, on le savait.
00:36On craignait que la France et les membres de l'Union Européenne mènent des politiques d'austérité pour obéir à ces chiffres.
00:41Ne me dites pas, je vous en supplie, qu'on ne peut pas dépasser les 3%, ils explosent là encore cette année.
00:46Les autres pays européens, malheureusement en partie pour leur population, eux, ont beaucoup réduit leurs déficits publics.
00:50Notamment les pays du sud de l'Europe dont on s'est beaucoup moqué, y compris la Grèce.
00:53L'Italie et l'Espagne sont de bien meilleurs élèves, ils sont en dessous, eux, des 3%.

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