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Economiste, Marc Touati est revenu sur la taxe d'habitation : «On joue avec le feu et on va finir par se brûler».

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00:00Oui mais ce qu'il faut bien voir, c'est qu'il faut qu'on l'a bien dit, c'est que malheureusement malgré cette suppression de taxe d'habitation le poids des
00:06prélèvements obligatoires a continué d'augmenter en France.
00:09C'est ça qu'il faut bien comprendre, c'est que d'un côté on a baissé certains impôts mais on a augmenté d'autres impôts ailleurs.
00:13Donc finalement on n'a rien gagné. Alors c'est vrai qu'il y a peut-être une réallocation à faire mais si on crée encore, qu'on rajoute cet impôt,
00:19ça serait évidemment une catastrophe. Et je rappelle quand même un point important parce que c'est qu'on parle des collectivités locales etc.
00:24N'oublions pas que depuis une vingtaine d'années, qu'à peu près 90% du déficit public total vient de l'État.
00:33C'est l'État qui est la cause principale de ce déficit public.
00:37Après on a les collectivités locales et sociales, c'est-à-dire la sécurité sociale. Mais c'est quand même l'État qui justement aujourd'hui
00:43génère ce trou incroyable. Et regardez bien ce qui s'est passé l'année dernière,
00:46on a eu cet écart entre les prévisions et les réalités de 100 milliards d'euros. Bruno Le Maire nous a dit qu'il allait dire comment c'est
00:52possible. Mais 100 milliards, c'est pire que la Grèce, c'est pire que le décalage qu'il y a eu évidemment en Grèce, quand la Grèce
00:59ensuite a connu une crise dramatique
01:01parce qu'il y avait une crise de confiance. Moi ce qui m'inquiète aujourd'hui, c'est que la France est en train de perdre la confiance
01:08des Français déjà, et puis également des investisseurs. Quand on sait que 54% de notre dette publique
01:13est détenue par des étrangers, par des investisseurs étrangers, si demain on ne les rassure pas, ils ne viendront pas.
01:18Et là, les 300 milliards d'euros qu'on doit émettre l'année prochaine, ça sera particulièrement dangereux.
01:24Donc quand on dit on va récupérer 20 milliards, non ça se passe pas comme ça. C'est pas en augmentant cette taxe
01:29qu'on va récupérer 20 milliards, ou alors il faudrait les baisser ailleurs. Et non, aujourd'hui, tout ce qui vient augmenter
01:34cette pression fiscale, par définition, est voué à l'échec. Et encore une fois, il casse la crédibilité
01:40de la France. C'est bien ça, parce qu'on nous dit toujours oui, mais la France, sa force, c'est de lever l'impôt. C'est vrai.
01:45Sauf que, à force de tirer sur la corde, elle va finir par se casser. Et aujourd'hui, on voit beaucoup d'investisseurs qui se disent,
01:50bon, même des Français, bien sûr, finalement je vais aller investir à l'étranger, je vais mettre mon épargne étranger.
01:54Des entreprises qui me disent, je vais mettre mon siège social à l'étranger, ça devient extrêmement dangereux. Donc là, on joue avec le feu.
02:02Évidemment, on va se brûler, malheureusement. Donc c'est quand même très triste, parce que, encore une fois, c'est pas un gouvernement
02:07NFP qu'on a là. C'est un gouvernement qui, justement, même s'il n'a pas la majorité,
02:11mais quand même, il aurait dû au moins montrer, justement, un signal en disant, voilà, nous, on veut quand même moderniser l'économie,
02:16on veut même peut-être baisser les impôts, réduire les dépenses. Mais là, c'est exactement le chemin inverse qui est montré.
02:22Et donc, à partir de là, c'est très dangereux pour l'avenir de notre société, pour la stabilité sociale et sociétale du pays.

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