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L'édito Politique dans le 7/9 par Maxence Lambrecq (7h43 - 23 Octobre 2024)
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Transcription
00:00L'édito politique, Maxence Lambrecq, Marseille en grand, un grand gâchis.
00:05Ce jour-là, on aurait dû s'en douter, il pleuvait à Marseille, c'est Emmanuel Macron
00:09qui demandait un parapluie pour continuer son discours.
00:12Et au bout d'une heure, alors qu'il présente son quatrième rêve, micro coupé, plus d'électricité,
00:17il hausse le ton pour tenter de se faire entendre.
00:19C'était le 2 septembre 2021, il y a trois ans, la présentation du plan Marseille en
00:25grand, je reprends les commandes puisque les écoles, les transports, les logements sont
00:28laissés à l'abandon, 7 domaines d'action, 5 milliards si les partenaires jouent le
00:33jeu.
00:34Et ce lundi, la Cour des comptes en tire un premier bilan catastrophique.
00:38D'abord, il faut savoir que ce plan, en fait, ce n'est que ce discours sous la pluie.
00:42Il ne s'appuie, je cite, « sur aucun autre document, même pas un dossier PDF à côté,
00:47les mots du président pour unique boussole.
00:50Depuis, ils ont été traduits, déformés, interprétés de multiples manières.
00:54Un discours monté en quelques semaines depuis Paris, sans associer grand monde, souligne
00:59le rapport.
01:00Il faut dire que s'il avait lancé un grand débat local, on y serait sans doute encore.
01:03Parce que les élus locaux sont en campagne permanente, les uns contre les autres, ils
01:07se détestent, se refilent le bébé, montent des écrans de fumée.
01:11C'est ce que Emmanuel Macron appelle des « chicayas ».
01:14Et oui, résultat, après deux ans, l'État a sorti 1,3% de son enveloppe, oui, 1% sur
01:215 milliards promis, pas un centime dans les mobilités urbaines, par exemple, parce
01:26que la métropole a pris son temps 18 mois sans la moindre réunion du GIP Mobilité,
01:30le groupement d'intérêts publics.
01:32Le désenclavement des quartiers nord de Marseille, ce sera peut-être pour la prochaine éclipse
01:37totale du soleil en septembre 2081.
01:40D'ici là, l'argent sera peut-être reparti dans les caisses de Bercy, vu l'état des
01:45comptes.
01:46C'est ce que craint l'ex-patron de région Renaud Muselier, il accuse la mairie d'incompétence.
01:50Après Godin, les socialistes ont voulu virer toutes les têtes bien faites, il n'y a plus
01:55aucun cadre pour piloter ce bazar.
01:56Quatre directeurs généraux des services en quatre ans, sur les 188 écoles identifiées
02:02en piteux état, 14 sont livrées ou en passent de lettres, un lent démarrage, admet l'équipe
02:07de Benoît Payan.
02:08Le tout prendra au moins dix ans.
02:10Et ce n'est qu'une histoire de personne ?
02:12Oui, ça pèse lourd, très lourd, il n'y a que des dingues ici, mais on raconte une
02:16témoin des échanges à tel point qu'il n'y a même pas de comité de pilotage où chacun
02:20viendrait rendre des comptes, non ? Le rapport parle d'un suivi indigent, cela avance dossier
02:24de là, dossier par dossier, chacun a acquis un bout de pouvoir, ce serait trop simple
02:28si chaque collectivité avait son domaine réservé.
02:31Et le Président n'a pas réagi, Maxence ?
02:33Si, il y a un an, voyant son plan s'enliser, il a nommé son ami et député marseillaise
02:37Sabrina Agresti-Roubach secrétaire d'État à la Ville, les dix projets de rénovation
02:41urbaine ont enfin été validés, ouf, mais depuis elle s'est fait balayer par l'ERN,
02:46c'est fini, la Macronie n'a plus un seul député dans les bouches du Rhône, les fidèles
02:50de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen déroulent, ce rapport, c'est cadeau.
02:54Ce jour de pluie, sous de gros nuages gris, Emmanuel Macron avait fini par ses mots prémonitoires
02:59« les vrais idéalistes sont des gens très bosogneux, qui ont le sens du détail, sinon
03:04les rêves ne restent que dans les discours, et les discours perdent de leur sel, les gens
03:08n'y croient plus ».
03:09Maxence Lambret.

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