• il y a 2 mois
Depuis le début du procès des viols de Mazan, l'image et le nom de Gisèle Pelicot sont devenus symboles de lutte contre les violences sexuelles. À Lille, la street-artiste @ladame_quicolle colore les rues de la ville avec des dessins la représentant. A Paris, le collectif @collages_feminicides_paris placarde sur les murs des messages de soutien, tout en veillant à ne pas l'ériger en icône.
Par Adrien Serrière, journaliste à France Inter

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Transcription
00:00Contrairement aux images qu'on pourrait se représenter quand elle est dans le procès,
00:02là elle est en mouvement parce qu'elle habite la ville, elle reste une femme qui vit.
00:06Depuis le début du procès des viols de Mazan, le nom et le visage de Gisèle Pellicot ont fait le tour du monde
00:10et désormais ils s'affichent aussi dans les rues comme ici à Lille
00:14et je suis avec la dame qui colle, l'artiste qui a réalisé ces collages.
00:17J'ai dessiné le portrait de Gisèle Pellicot qui est en passante, elle est en déplacement, c'est un portrait de climpier.
00:22Comme toute ma série en fait, je dessine des femmes qui sont victimes de violences
00:25et de là je les rencontre, je les dessine et je vais les coller dans l'espace public de Gisèle,
00:28c'est la seule que je n'ai pas rencontrée et qui me semble être aussi similaire que les autres femmes que j'ai rencontrées,
00:33c'est une femme ordinaire qui a subi des violences et je l'ai dessinée, elle se déplace.
00:37Et du coup, moi l'idée c'est vraiment d'avoir une passante qui dirienne un peu ta voisine,
00:40qui soit un peu comme une tante ou une collègue que tu pourrais croiser dans l'espace public.
00:43Quand je peux en parler dans ma sphère privée, la plupart des hommes de 50 ans ne savent pas qui est Gisèle Pellicot
00:48ni ce que c'est que le procès de Mazan, ça c'est un peu inquiétant.
00:51Je pense que ça pose la question de où est-ce que sont les hommes dans ce débat-là
00:54alors que finalement, la plupart du sexisme, c'est le problème des hommes.
00:58Ce n'est pas la création d'un symbole qui m'intéresse, en revanche effectivement,
01:01tu as l'image d'une personne, d'une femme qui va être représentée beaucoup et qui peut rentrer dans la culture.
01:05Mais la question d'en faire devenir un symbole, je crois même que pour la protection de cette femme,
01:09c'est important aussi qu'elle reste ce qu'elle est, une femme ordinaire.
01:13Changement de décor, on est à Paris avec des membres du collectif Les Coloreuses
01:17qui affichent dans l'espace public des messages de soutien à Gisèle Pellicot et aux victimes de violences.
01:25Ce qu'on veut dire à Gisèle, c'est qu'on la soutient, qu'on suit son procès avec grande attention
01:31et qu'on n'est pas du tout d'accord avec la défense, bien sûr,
01:34et qu'on continuera à coller pendant ce procès pour la soutenir,
01:39mais aussi pour soutenir toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles qui se reconnaissent en elle.
01:45Je la trouve très courageuse, mais ça ne veut pas dire que si elle avait voulu tenir ce procès en privé,
01:55ça aurait été moins bien.
01:56Je trouve qu'il ne faut pas hiérarchiser les victimes.
01:58Et on apportera notre soutien de la même façon à n'importe quelle personne agressée, violée, tuée,
02:05avec tous nos collèges féminicides aussi, ça sert à ça.

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