À Mazan, on a suivi la marche émouvante en soutien à Gisèle Pelicot et pour « une prise de conscience »

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VIOLENCES SEXUELLES - « On connaît tous quelqu’un de la liste. C’est bouleversant. » À Mazan (Vaucluse), des centaines de personnes, dont de nombreuses femmes victimes de violences, ont marché en soutien à Gisèle Pelicot, samedi 5 octobre, alors que le procès hors norme pour viol et soumission chimique se poursuit à Avignon.

C’est à Mazan que Gisèle Pelicot, désormais septuagénaire, avait été droguée aux anxiolytiques et violée par son mari et des dizaines d’inconnus qu’il recrutait sur internet. Ces faits sont jugés devant la cour criminelle depuis le 2 septembre.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo, Le HuffPost a suivi sur place cette marche qui s’est tenue dans une ambiance particulièrement solennelle et émouvante, à travers les vignobles de la commune et sous une belle lumière d’automne.

L’événement était organisé par l’association locale Isofactulté, qui apprend à des femmes victimes de violences à se reconstruire via l’équithérapie. À notre micro, femmes et hommes expliquent leur admiration à l’égard de Gisèle Pelicot et l’importance de cette affaire dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

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Transcription
00:00On connaît tous quelqu'un de la liste et c'est bouleversant, je trouve,
00:03de se dire qu'on a pu voir ou côtoyer quelqu'un qui a pu faire des actes aussi cruels.
00:25On l'a tous croisé une fois ou deux sur Mazan
00:28et c'est important de lui montrer qu'on est là et qu'on la soutient.
00:30C'est histoire de montrer qu'il y a une prise de conscience
00:32et qu'il y a le plus de gens possibles qui sont là pour la soutenir
00:35dans quelque chose qui n'aurait jamais dû se passer.
00:37J'admire son courage parce qu'il se trouve que j'ai un passé dans le monde judiciaire
00:42et pour elle ça doit être absolument insupportable.
00:46Je ne sais pas comment elle a trouvé le courage de demander à ce que ce procès soit public.
00:50On voit quand même que c'est une femme forte qui tient.
00:53Elle a ouvert le procès donc c'est à nous aussi de faire cette marche pour elle.
00:58Applaudissements
01:02Musique
01:21Je manque énormément de confiance en moi.
01:23Je suis tellement fatiguée de lutter contre mon passé
01:26que je me perds et ne vis pas mon présent.
01:27Je me remets toujours en question et me dénigre toute seule.
01:30Je porte un masque chaque jour où j'affiche à personne que l'on voudrait que je sois.
01:34J'ai dû réapprendre à respirer,
01:36réapprendre à dire non,
01:39réapprendre à exister pour prendre ma place.
01:42Mais surtout, je continue encore aujourd'hui à apprendre à croire en moi
01:51et surtout à apprendre à m'aimer.
01:54Moi, en tant que femme, je suis très émue d'être là
01:57et surtout que mon mari m'accompagne.
02:01C'est une histoire qui vous touche plus qu'une autre.
02:03J'avais eu jeune des violences, donc je comprends ce qui peut se passer.
02:09Il faut que ça s'arrête et il ne faut plus qu'on soit victime.
02:13Que mon mari soit là, c'est très important.
02:25Il faut quand même qu'au niveau des hommes, on se pose un petit peu des questions
02:29pour rester au minimum, on va dire, corrects,
02:33qu'on puisse vivre ensemble sans avoir de catastrophes comme ça.
02:36Défendre le fait que les femmes ne soient pas victimes de comportements comme celui-ci,
02:41c'est une affaire de femmes et d'hommes, de vivre ensemble.
02:44Il ne faut pas qu'elle soit soutenue que par des femmes, c'est aussi l'affaire des hommes.
02:47Je suis très émue et très attachée au fait qu'il y ait des hommes qui viennent, justement, aujourd'hui.
02:53Qui soient aussi sensibilisés à cette cause.
02:56Je pense que ça va changer les mentalités petit à petit.
03:00Ça évolue petit à petit, mais ça prend du temps.
03:02Que la honte change de camp, tout simplement.
03:05Et puis, le respect des femmes, voilà, c'est important.
03:09Ce qui me touche, c'est qu'autour de nous, on en a beaucoup, même des fois proches.
03:15Et que des fois, c'est tu, les gens ne parlent pas, n'osent pas témoigner.
03:20Et aujourd'hui, je pense qu'il y aura un avant et un après là-dessus.

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