Easyjet s’élève contre le projet de taxe contre les billets d’avion

Sud Radio

il y a 2 mois

Avec Bertrand Godinot, Directeur général d’EasyJet en France

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00:00— Ça concerne les vacanciers qui prennent l'avion pour partir quelque part. N'augmentez pas les taxes sur les billets d'avion. C'est notamment le cri du cœur de notre invité. Bonjour, Bertrand Godineau.

00:13— Bonjour. — Bienvenue à vous sur Sud Radio. Vous êtes le directeur général d'EasyJet en France. EasyJet, la compagnie aérienne bien connue, vous nous direz dans quelques minutes

00:24où les Français partent le plus en vacances en ce moment, puisqu'on est quand même à la mi-temps des vacances de la Toussaint.

00:28Donc période de forte activité pour vous. Mais avant ça, vous avez commandé une enquête auprès des Français, une étude sur ce que les Français

00:35pensent de l'augmentation de la taxe sur les billets d'avion. Bon, sans surprise, ils sont contre.

00:40— Effectivement, ils sont contre. Je pense que surtout, ils ne se sont pas dus que cette taxe qui est voulue comme écologique, en fait, ne l'est pas du tout.

00:49Donc plus des trois quarts, en fait, pensent que cette taxe est simplement là pour enflouer les caisses de l'État. Et un peu plus de 20 % pensent que c'est une taxe écologique.

00:57Et donc en fait, notre message, c'est assez clair. Les billets d'avion sont déjà extrêmement taxés. Si vous avez aujourd'hui une famille qui va de Paris à Ajaccio,

01:08ils vont payer plus de 270 € aller-retour de taxes et redevances aéroportuaires. Donc il faut absolument pas rajouter de taxes supplémentaires qui vont freiner

01:19finalement les territoires français, l'attractivité, puisque les touristes, finalement, ils vont préférer aller à l'étranger plutôt que découvrir notre beau pays.

01:28— Alors hier, le ministre des Transports, François Durauvray, a estimé que ce projet de taxe ou cette taxe était un projet légitime qui serait à la fois supportable

01:38et qui permettrait de préserver des compagnies et le pavillon français. Qu'est-ce que vous lui répondez ?

01:45— Alors déjà, on regrette que le ministre n'ait pas pris le temps de nous recevoir. Nous sommes aujourd'hui la deuxième compagnie en France.

01:52On est surtout la première compagnie en région. Et donc c'est important, numéro un à Nice, numéro un à Bordeaux, numéro un à Lyon, etc.,

02:00de pouvoir aussi répondre aux gens qui ne sont pas qu'à Paris. Et donc pour nous, c'est extrêmement important d'arriver à avoir cette attractivité.

02:08En fait, il faut voir que les gens, ils ont le choix de voyager. On a des pays limite-off. Donc si on rajoute... On parlait de l'exemple des gens qui vont voyager à Ajaccio.

02:18Le projet actuel devrait ajouter 60 € de taxes supplémentaires pour aller à Ajaccio. Mais finalement, les clients vont peut-être aller en Sardaigne.

02:25Et donc il y aura beaucoup moins de taxes. Et donc on est très très inquiets sur l'impact de cette taxe, évidemment pour les Français et le pouvoir d'achat,

02:34mais également pour les restaurateurs, pour les hôteliers, qui vont malheureusement avoir beaucoup moins de clients.

02:40Et on sait qu'ils ont déjà souffert après le Covid et parfois après les Jeux olympiques.

02:44— Alors ça, c'est pour effectivement les conséquences de ces hausses de prix qui ne sont pas faites pour plaire de toute façon. En revanche,

02:50est-ce que vous comprenez à minima la logique du gouvernement qui consiste à dire quitte à augmenter des taxes sur certaines choses,

02:56autant le faire sur les activités les plus polluantes, pourquoi pas les voitures les plus polluantes ou alors le transport aérien ?

03:03Il en parle, le ministre des Transports, François Durevray, le poids de l'aviation dans les émissions de gaz à effet de serre.

03:11— Alors en fait, on est tout à fait d'accord sur la logique du pollueur-payeur. Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'aujourd'hui,

03:186% des vols qui sont des vols rangs ou courriers représentent 50% des émissions carbone. Et malheureusement, l'impact sur des vols courts-courriers

03:27et la proposition actuelle du gouvernement est de multiplier par 4. Alors que si vous faites un voyage finalement en business class pour Los Angeles,

03:34vous n'aurez même pas un doublement, un peu plus de 60% d'augmentation. Et donc nous, on veut qu'il y ait un traitement pour que les vols les plus polluants,

03:41les plus longs soient beaucoup plus taxés et que les vols les plus courts, qui sont moins polluants, soient moins taxés dans une logique tout à fait normale

03:49que chacun porte son poids écologique. — Et en tout cas, le message sera passé ce matin sur Sud Radio. Un mot sur les vacances de la Toussaint.

03:55Grosse période d'activité pour vous. Quelles sont les destinations phares en ce moment pour les Français qui empruntent EasyJet ?

04:02— Alors on voit clairement que les gens ont envie de retrouver leur famille. Donc il y a beaucoup de voyages, des gens qui voyagent en France pour retrouver leurs amis,

04:10leur famille, mais aussi des gens qui ont envie de voir un petit peu de soleil. Et donc avec beaucoup de voyages au Maroc, que ce soit à Rabat, Marrakech,

04:20à Gadir. Et on vient de lancer des connexions vers l'Égypte avec notamment Ourgada et Charnachek. Et dans les semaines qui viennent, on voit aussi

04:30beaucoup d'intérêt pour le Nord, avec notamment la Finlande, où les gens vont pouvoir aller voir le Père Noël ou au moins la représentation du Père Noël.

04:39Et puis aussi, on vient de lancer l'Islande avec Reykjavik, qui est un pays absolument magnifique. Donc on a un petit peu des projets pour tout le monde,

04:49à la fois pour le soleil, pour le froid, et puis surtout pour pouvoir retrouver ses familles pour les fêtes de Noël. Donc il faut en profiter pour réserver

04:57maintenant ces billets et voyager le plus rapidement possible avant l'augmentation significative des taxes.

05:03Bon, il fallait bien le dire aussi. Merci à vous, Bertrand Godineau. Je rappelle que vous êtes le directeur général d'EasyJet en France.