• il y a 4 heures
Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE

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00:00Bienvenue dans Enquête d'Esprit sur CNews et Europe 1.
00:03Dieu en prison, Dieu dans l'enfer carcéral,
00:06on a peine à imaginer que la spiritualité, le pardon,
00:09la conversion et même la rédemption est une place.
00:12Et pourtant, derrière les barreaux,
00:14des vies sont bouleversées par une rencontre avec Dieu,
00:17avec le Christ, souvent par l'intermédiaire d'un aumônier.
00:20Au milieu de la noirceur humaine,
00:22des petits et des grands miracles sont possibles.
00:25Et le pire des criminels a une âme.
00:27Il devrait pouvoir s'en souvenir
00:29pour trouver un chemin vers Dieu.
00:31On en parle dans un instant avec mes invités.
00:33Je vous rappelle que c'est une émission en partenariat
00:36avec l'hebdomadaire France Catholique.
00:38Mais tout d'abord, le journal des informations religieuses de la semaine
00:41avec Éloi Rochebrune.
00:55Bonjour Éloi, on commence avec Notre-Dame de Paris.
00:57Faut-il rendre l'entrée payante ?
01:00Bonjour Véronique et bonjour à tous.
01:02L'Église catholique s'oppose à la mise en place
01:04d'une entrée payante à Notre-Dame de Paris à hauteur de 5 euros.
01:08C'était une proposition de la ministre de la Culture,
01:11Rachida Dati.
01:12Elle vise à récolter des fonds pour l'entretien
01:14du patrimoine religieux français.
01:16Et vous, qu'en pensez-vous ?
01:18Nous sommes allés vous poser la question
01:20aux abords de la cathédrale. Écoutez.
01:22C'est restreint de la culture justement.
01:26Je pense qu'il y a des gens qui donnent toujours du bon cœur.
01:28Il y a beaucoup de touristes déjà qui donnent.
01:30Je trouve que ça commence à faire un petit peu beaucoup.
01:32Alors en plus pour la cathédrale,
01:34je crois qu'il y avait suffisamment de moyens
01:35pour la réfection de Notre-Dame.
01:38Si en plus ils ont...
01:39Alors après c'est comme les impôts.
01:40Une fois qu'ils sont créés, après ils ne disparaissent plus.
01:43Il n'y a plus rien de gratuit désormais.
01:45Comment on fait ?
01:46Il faut bien entretenir, toutes les rénovations, le nettoyage.
01:49Tout le monde est content de voir les belles choses.
01:51Et ça a pris.
01:52Non, pour moi ce n'est pas une bonne idée
01:53parce que c'est un patrimoine qui appartient à tous.
01:56Et c'est dommage que même ceux qui n'ont pas forcément les moyens
02:01n'aient pas accès à un monument pareil.
02:05Une quatrième encyclique publiée par le pape François.
02:08« Dilexit Nos » est une lettre publique consacrée au Sacré-Cœur de Jésus,
02:12dévotion liée aux apparitions à Sainte-Marguerite-Marie à Pareille-Mognale.
02:16Il présente ses prières comme un antidote contre les maux de nos sociétés
02:20avec un message particulier adressé aux Français.
02:23C'est ce que nous explique le père Étienne Kern,
02:26recteur du sanctuaire de Pareille-Mognale.
02:28Écoutez.
02:29Ce qui est bouleversant dans ce texte, c'est la place qu'ont les Français.
02:33Pendant longues pages, des Français,
02:35que ce soit Saint François de Sales, Saint Vincent de Paul,
02:37Marguerite-Marie, Claude Lacolombière, Charles de Foucault,
02:40Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus, sont convoqués.
02:43Et cela est comme une provocation pour nous qui sommes Français.
02:46France, qu'as-tu fait du cœur de Jésus ?
02:49Comment avons-nous reçu cette spiritualité ?
02:53Comment est-elle actuelle pour nous, aujourd'hui Français,
02:55qui peut-être l'avons un peu abandonnée ?
02:57Et le pape nous pose cette question.
02:59France, qu'as-tu fait du cœur de Jésus ?
03:01Et comment vis-tu aujourd'hui de cette grâce que tu as reçue ?
03:05Le Vatican a aussi renouvelé son accord avec la Chine
03:08sur la nomination des évêques pour les quatre prochaines années.
03:12La diplomatie vaticane réitère son intention
03:14de maintenir un dialogue respectueux et constructif avec la partie chinoise.
03:20Depuis son annonce en 2018, le texte a globalement été appliqué,
03:24même si certaines nominations ont été faites sans l'autorisation du pape.
03:29Le Liban, au bord du gouffre, la guerre entre le Hezbollah et Israël,
03:33plonge tout le peuple libanais dans le chaos.
03:35Plus d'un million de personnes ont fui.
03:37Au nord de Beyrouth, un village chrétien tente, avec ses moyens,
03:41de venir en aide aux réfugiés.
03:42Reportage d'Hélène Charpy.
03:45À 100 km de Beyrouth, des familles musulmanes
03:48se sont réfugiées dans un village chrétien.
03:50Elles fuient la guerre entre Israël et le Hezbollah,
03:53qui a déjà fait près de 2000 victimes civiles.
03:56Dans l'école, les parents tentent de trouver un peu d'intimité pour leur famille.
04:01Il y a un grand nombre de personnes déplacées
04:03qui ne peuvent être logées dans les chambres.
04:05Nous avons réussi à les diviser à l'aide de cloisons
04:07faites de pupitres d'école et de couverture,
04:10permettant aux familles de dormir dans ces sections de fortune.
04:15Pour les locaux, le défi est immense.
04:18Le nombre de déplacés est cinq à six fois supérieur
04:20au nombre d'habitants du village.
04:22Des maisons et des églises ont aussi été ouvertes.
04:25Mais pour le père Tony, les efforts sont insuffisants.
04:30Tous ces efforts restent insuffisants pour répondre
04:32aux besoins des personnes déplacées
04:34et leur permettre de vivre dignement.
04:37Elles ont de nombreux besoins que les ressources locales
04:39ne peuvent satisfaire en raison de leur nombre.
04:46Au Liban, une catastrophe humanitaire est en cours.
04:49La guerre a jeté sur les routes près d'un million de Libanais.
04:52L'État est submergé et les OMG complètement débordés.
04:59Au Mexique, dimanche dernier, un prêtre indigène
05:02a été assassiné dans l'état de Chiapas, dans le sud du pays.
05:05Un meurtre qui a ému la population locale
05:08et qui témoigne de l'insécurité provoquée par le narcotrafic.
05:12Récit de Tancrede Guillotel.
05:15Des centaines de fidèles, venus se recueillir
05:19auprès de la dépouille du père Marcelo Pérez.
05:21Dimanche dernier, alors qu'il venait de célébrer sa messe dominicale
05:25à San Cristobal de las Casas, dans le sud du Mexique,
05:28le prêtre a été tué par balle par deux hommes à moto.
05:31Visé par des menaces de mort de la part des narcotrafiquants,
05:34le père Marcelo Pérez était reconnu pour son travail
05:36pour la justice sociale et la paix dans la région.
05:39Une personnalité qui a marqué la population locale.
05:42C'est un homme qui s'est consacré à servir,
05:46à défendre les droits des peuples autochtones,
05:48à élever la voix, à promouvoir la paix.
05:51Un homme qui n'a fait de mal à personne.
05:54Des habitants émus, mais aussi en colère.
05:59Le cardinal Felipe Arizmendi Esquivel,
06:04évêque émérite de San Cristobal de las Casas,
06:07réclame aux autorités mexicaines un arrêt total de la violence
06:10et de la corruption dans la région.
06:13Il faut désarmer ces groupes qui font tant de dégâts partout.
06:16C'est le reflet de tout le pays.
06:18Le gouverneur de l'État de Chiapas a annoncé
06:20que l'auteur présumé du meurtre a été arrêté ce mardi.
06:23Selon l'Église catholique, neuf religions ont été assassinées au Mexique
06:27au cours des cinq dernières années.
06:29C'est la fin de votre journal.
06:30Véronique, c'est à vous pour la suite d'Enquête d'Esprit.
06:33Merci Elouah.
06:34Dieu en prison, on en parle avec l'abbé Vincent Marijane,
06:37membre des missionnaires de la Miséricorde divine,
06:40aumônier de la maison d'arrêt des Baumettes à Marseille depuis deux ans.
06:43Bonjour monsieur l'abbé.
06:44Bonjour Véronique.
06:45Nous sommes également avec Séraphine Manin,
06:46vice-présidente de la Fraternité du Bon Larron.
06:49C'est une association catholique qui vient en aide aux prisonniers
06:52à travers la correspondance notamment.
06:55Et puis nous sommes aussi avec Samuel Armnus,
06:57auteur et réalisateur du documentaire Dans cinq heures, je verrai Jésus,
07:01qui est consacré à Jacques Fech, un criminel
07:03qui a fait un parcours spirituel hors du commun en prison,
07:07mais qui a été guillotiné en 1956.
07:10Alors justement, tout d'abord, on va évoquer l'actualité qui est liée à Jacques Fech,
07:16parce que dans un arrêt rendu à la mi-octobre,
07:18la Cour de Cassation a refusé la réhabilitation judiciaire de Jacques Fech,
07:23décapité donc pour le meurtre d'un policier en 1957.
07:26C'était une demande portée depuis des années par son fils,
07:29notamment à cause de son chemin spirituel en prison.
07:33La Cour a reconnu le bon comportement du condamné,
07:36le regret de ses actes exprimés dans certains de ses écrits,
07:40mais elle a jugé que la démarche religieuse,
07:42et c'est ça qui est intéressant,
07:44la démarche religieuse ne pouvait en soi être analysée comme un gage d'amendement.
07:49Précisons que la demande de réhabilitation n'efface pas le crime,
07:53ni la culpabilité de Jacques Fech.
07:54Mais enfin, sur l'idée que la démarche religieuse
07:58que fait un homme, qui fait d'ailleurs qu'il n'est plus le même
08:01quand il entre en prison et malheureusement quand il n'en sort pas,
08:04mais quand il va à la guillotine.
08:06Comment prenez-vous cette information, Abbé Vincent-Marie Jeanne ?
08:10C'est vrai que la figure de Jacques Fech me marque profondément.
08:15C'est un homme qui n'occulte pas le mal qu'il a fait.
08:22Il le dit pendant son procès, et son fils Gérard le dit aussi, je crois.
08:26Il ne nie pas qu'il a fait le mal, il le reconnaît, il se reconnaît pécheur,
08:31mais un pécheur qui réclame le pardon de Dieu.
08:35Et ça qui me semble vraiment très important dans sa démarche,
08:39et d'ailleurs c'est quelque part un modèle.
08:42Il faut savoir que son procès de bâtification est en cours.
08:44Oui, on va en parler un petit peu plus longuement à un moment de l'émission
08:47du cas de Jacques Fech, effectivement, sur ce parcours d'amendement.
08:51Mais sur le fait que la justice française, et ça fait jurisprudence,
08:54ne prennent pas en compte le facteur spirituel.
08:57Qu'est-ce que ça dit finalement de nos prisons ?
09:02Alors oui, la justice s'est déclarée incompétente sur ce domaine.
09:06C'est certain que pour nous qui sommes aumôniers,
09:08et plus largement qui sommes chrétiens,
09:10on ne peut pas détacher l'humain du spirituel.
09:14Les deux vont ensemble.
09:16Et notre travail à nous, notre mission à nous,
09:19ce n'est pas juste de viser la réinsertion du détenu,
09:22c'est aussi sa réintégration totale en tant qu'un homme qui a une âme.
09:30Et cette âme, justement, peut appeler la rédemption,
09:32peut appeler la miséricorde de Dieu.
09:35Sur Jacques Fech, sur le fait qu'il ait une âme,
09:38sur l'univers carcéral qui vous passionne, qui vous intéresse,
09:41Samuel Arnus, parce que justement, si vous avez fait ce documentaire
09:44sur Jacques Fech, c'est parce que vous intéressez plus largement
09:46à l'univers de la prison.
09:48Qu'est-ce que ça nous dit ?
09:49Ça nous dit que bien entendu, la prison, ça sert à punir,
09:52on pense au bon et au mauvais larron.
09:55Le bon larron qui dit sur la croix, quand il est sur la croix,
09:58à côté de Jésus, nous, nous payons nos actes.
10:00Ça sert à payer la prison, mais pas que.
10:03Un des rôles de la prison, et c'est inscrit dans la loi,
10:06c'est vraiment s'amender.
10:08C'est-à-dire qu'on va aussi en prison pour faire un travail sur soi,
10:10un travail d'introspection, c'est aussi un des buts de la prison.
10:13Ce n'est pas juste de payer, ce n'est pas juste de réparer.
10:16C'est aussi de faire un travail sur soi et d'en ressortir meilleur.
10:19Peu importe le chemin qu'on prend pour arriver à ce meilleur.
10:23Peu importe ce chemin, que quelle que soit la religion dans les prisons,
10:27chaque religion a son aumônerie.
10:29Ça veut dire que dans l'univers carcéral,
10:31la question spirituelle, la question de l'âme
10:33est vraiment prise en compte de manière officielle par l'État.
10:37Ça veut dire que même l'État, en acceptant
10:40et en faisant des aumôneries, un partenaire privilégié des prisons,
10:44même l'État considère qu'on va mettre tous les moyens en œuvre
10:47pour que toute la personne, dans son intégralité,
10:50puisse faire ce cheminement de remise en question personnelle,
10:54d'introspection, ce qu'on appelle s'amender.
10:57Alors justement, je vous propose d'écouter Boris,
10:59qui est un ancien détenu de la maison d'arrêt des Bomettes.
11:04Il accepte de témoigner et de nous dire justement
11:07le rôle de l'aumônier dans sa vie et la façon dont ça l'a changé.
11:13Au début, quand on arrive en prison, on n'a pas envie de voir personne.
11:17On ne veut pas voir d'aumônier, on ne veut pas voir personne.
11:21Les aumôniers font l'effort de venir vers nous.
11:25C'est quelque chose qui nous aide énormément
11:29et qui nous fait tenir tout simplement.
11:31Ils ont que les aumôniers en prison, c'est comme des petites lumières
11:35dans l'obscurité, comme des petits bougies dans l'obscurité.
11:39Ils ont le rôle de nous illuminer les journées
11:44et guider nos pas ainsi que nous donner de l'espoir.
11:48Voilà, Boris part de petite bougie dans l'obscurité.
11:51C'est ce que vous ressentez dans votre rôle,
11:53Abbé Vincent-Marie Jeanne, quand vous vous rendez
11:56à la maison d'arrêt des Bomettes ?
11:58Oui, de fait, je trouve cette expression vraiment très belle.
12:01Le Christ a dit qu'il était la lumière du monde
12:05et il a aussi dit que vous êtes la lumière du monde.
12:07Cette lumière dont on essaye de briller,
12:09ce n'est pas notre lumière à nous, ce n'est pas notre miséricorde à nous.
12:12C'est la miséricorde du Christ qu'il a voulu nous témoigner en premier
12:16et par débordement, on va la porter aux autres.
12:18Et c'est certain que les ténèbres sont là en prison.
12:22Vous savez, dans le monde biblique, les ténèbres sont amalgamées au péché
12:26et la lumière a jailli, la lumière a brillé dans les ténèbres.
12:30C'est ce dont on essaye de témoigner aux détenus,
12:32c'est qu'il y a une espérance.
12:34La mort n'aura pas le dernier mot.
12:35Alors, Séraphine Manin, vous, vous êtes la vice-présidente
12:38de la Fraternité du Bon Larron.
12:39C'est une association absolument formidable
12:41parce qu'elle s'investit auprès des prisonniers
12:44à travers la correspondance.
12:45Ça implique un engagement, un engagement soutenu
12:48parce qu'il ne faut pas décevoir les prisonniers.
12:50C'est-à-dire que ça implique une régularité.
12:53Expliquez-nous, justement, il n'y a pas que l'aumônier, finalement,
12:57qui a sa place.
12:58Les chrétiens peuvent aussi œuvrer à leur façon
13:00aux côtés des prisonniers.
13:01C'est très important.
13:02Oui, c'est vrai.
13:03On n'est pas tous appelés à...
13:05On n'a déjà pas tous le temps,
13:06mais on n'est pas tous appelés à aller en prison.
13:08Personnellement, je n'y suis jamais allée.
13:10Après, la prison est un peu venue à moi
13:12et je suis un peu allée par le biais de la correspondance.
13:16Il y a une vraie fidélité parce que quand on s'engage
13:19à correspondre avec un détenu,
13:21on s'engage à correspondre avec lui jusqu'à la fin de sa peine.
13:24Parfois, c'est des peines de 15 ans,
13:26parfois, c'est des peines de 20 ans.
13:27Il y a des correspondances qui durent depuis autant d'années.
13:30Vous imaginez bien qu'il y a une vraie amitié qui se crée
13:33puisque c'est un rythme assez soutenu
13:36d'une à deux fois par semaine ou alors une fois par mois.
13:40Mais qu'est-ce que vous leur écrivez ?
13:42Et qu'est-ce qu'il est important de faire passer comme message ?
13:45Parce que j'imagine que quand on est derrière les barreaux
13:47pour 15 ou 20 ans, parler d'espérance, ce n'est pas évident.
13:52On témoigne de sa vie.
13:54Lui, par exemple, il m'a expliqué qu'il venait des Vosges,
13:57qu'il adorait le métal.
13:59Et moi, je lui racontais que je chansais du grégorien.
14:01Je lui parlais de mes partiels en lui disant
14:03que c'est un peu compliqué en ce moment
14:05ou alors de mes soirées avec mes amis.
14:08Et c'est toute une amitié très simple
14:11qui se noue avec beaucoup d'attention à l'autre.
14:16On parle de nos anniversaires, de nos décès.
14:19Il me parlait de ses difficultés en prison, parfois,
14:22de son isolement, du fait d'être seul.
14:24Et ce qui ressortait beaucoup, c'était cette peur d'être abandonné.
14:27À la fin de chaque lettre, il me disait
14:29« Bon, j'espère que vous répondrez. Peut-être à bientôt. »
14:33Et donc je lui répondais, bien sûr.
14:35Et je crois que c'est ça qui a été le plus important
14:38dans la construction de notre amitié.
14:40C'était cette fidélité, cette régularité
14:43pour se raconter finalement des choses toutes simples
14:46et parler de notre vie personnelle.
14:50Père Vincent, Marie-Jeanne,
14:54on a dit qu'évidemment, si vous aviez votre place en prison
14:59comme d'autres aumôniers, d'ailleurs,
15:01puisque la sociologie de la prison, il n'y a pas bien sûr
15:03que des chrétiens et que des catholiques,
15:05on prend soin de l'âme.
15:07On s'adresse à l'âme de chacun.
15:09Tous les prisonniers ont une âme.
15:11Mais qu'est-ce qui leur parle finalement quand vous allez les voir ?
15:13En quoi consiste votre ministère ?
15:15La messe, le partage de la parole de Dieu,
15:17les confidences en cellule, comment ça se passe ?
15:20C'est exactement ça.
15:22Déjà, l'aumônerie catholique, c'est une équipe
15:25où travaillent ensemble des prêtres, des consacrés
15:28et aussi des personnes laïques.
15:31Il y a généralement trois activités principales
15:33que vous avez citées.
15:34La messe, elle est célébrée au baumette tous les dimanches,
15:37alternativement pour le quartier femmes et pour le quartier hommes.
15:40Un dimanche sur deux pour un détenu.
15:42Il peut assister à la messe un dimanche sur deux.
15:45Le groupe de partage biblique tous les mercredis,
15:48c'est une rencontre autour de la parole de Dieu,
15:50un échange, puis une petite formation catéchétique
15:53et aussi une rencontre personnelle en cellule.
15:56C'est ce que je fais principalement.
15:58Je pense que c'est surtout notre manière de témoigner,
16:01de prêcher la miséricorde de Dieu,
16:03aussi bien dans le groupe de partage biblique...
16:05La miséricorde, c'est plus que le pardon, c'est quoi ?
16:08La miséricorde, c'est l'amour inconditionnel de Dieu
16:12pour tout homme.
16:13Malgré l'infidélité de l'homme,
16:15malgré le fait qu'il s'en aille loin, loin de Dieu,
16:18Dieu sera toujours là pour l'aimer,
16:20de manière inconditionnelle.
16:21C'est ça qu'on veut dire au détenu.
16:23J'aimerais prendre un exemple.
16:24J'ai célébré, j'ai eu cette grande joie
16:26de célébrer la messe de l'Assomption le 15 août dernier
16:29avec les femmes détenues.
16:32Je me suis appuyé dans ma prédication
16:35sur l'apparition de Lourdes.
16:37Pourquoi Lourdes ?
16:38Parce que la Sainte Vierge apparaît dans une grotte,
16:40non pas à Lourdes même, mais en contrebas.
16:43La Sainte Vierge s'abaisse pour aller voir Sainte Bernadette.
16:47Bernadette dira d'ailleurs que c'était la fille
16:50la plus misérable de Lourdes.
16:52Si jamais il y avait une fille plus misérable qu'elle,
16:54c'est à elle que la Sainte Vierge aurait apparu.
16:57Et il se trouve qu'en provençal,
17:00le mot grotte se dit baume.
17:02Les baumettes, ce sont des petites grottes.
17:05La Sainte Vierge vient dans chacune de nos petites grottes.
17:09Pourquoi ?
17:10Pour nous témoigner de cet amour de Dieu.
17:12Ce que fait la Sainte Vierge, Dieu le fait encore,
17:14enfin Dieu le fait exactement de même.
17:17Dieu s'abaisse pour venir dans nos vies à nous,
17:19nous rejoindre dans notre quotidien,
17:21pour nous dire qu'Il nous aime.
17:22Alors, une précision, la maison d'arrêt des baumettes,
17:25ce sont donc combien de prisonniers
17:27qui sont là, entre guillemets,
17:29en attente d'être jugés ?
17:31C'est-à-dire qu'on n'en est pas encore loin de peine.
17:34Et c'est cela ?
17:36Oui, alors il y a...
17:37Et combien de personnes à la messe ?
17:38Voilà, c'est ça que je voulais vous demander.
17:40Alors, au baumette, il y a une maison d'arrêt pour hommes.
17:46Dans la maison d'arrêt, il y a des prévenus,
17:49donc ceux qui sont encore en attente de jugement,
17:51et des condamnés pour des courtes peines.
17:53Il y a aussi un quartier femmes,
17:55dans lequel il y a une maison pour mineurs,
17:57une maison d'arrêt, et un centre de détention.
18:00À la messe, nous avons entre 30 et 40 détenus,
18:05aussi bien hommes que femmes,
18:08ce qui représente une belle proportion,
18:10finalement, de fréquentations.
18:12Alors, je vous propose d'écouter maintenant
18:14le témoignage de Patrick, qui est un ancien détenu,
18:17qui témoigne à visage découvert,
18:19et qui va nous expliquer,
18:21non seulement ce que lui a apporté
18:23la présence du Christ en prison,
18:25mais le fait que tout le monde ne la reçoit pas de la même façon.
18:27Donc, il y a aussi un mystère, évidemment,
18:29dans votre ministère.
18:31On écoute Patrick.
18:33Ma conversion s'est faite en prison.
18:35Le paradoxe, comme je dis,
18:37il y a deux choses qu'on cultive en prison,
18:39la haine ou l'amour.
18:40Comment on cultive l'amour ?
18:41À travers les aumôniers.
18:42Ma salue a été ouverte tout le temps, toute la journée.
18:44Tout le monde pouvait s'arrêter pour boire un café,
18:46manger un morceau.
18:49Ma salue a été ouverte à tous.
18:51Malgré les épreuves, je suis toujours resté avec un cœur ouvert.
18:54Et depuis, il y en a une partie qui cherche ce chemin-là.
18:58Il y en a d'autres,
19:00ils ne veulent pas m'entendre parler.
19:02Et c'est dommage,
19:04parce que c'est quelque chose de très beau
19:07pour la suite, pour la reconstruction.
19:10Parce qu'on s'aperçoit que Jésus est dans ta vie.
19:13Et que lui ne t'abandonnera jamais.
19:15Il ne t'abandonne jamais.
19:16Tu peux être dans la pire des épreuves.
19:20Il ne te lâche pas.
19:22Tout le monde peut t'abandonner.
19:23La famille, les amis, les connaissances.
19:26Jésus, jusqu'au dernier jour, jusqu'au dernier souffle,
19:28il est à côté de toi.
19:30Je suis là, mec.
19:31Je ne te résonne pas, moi.
19:33Très beau témoignage de Patrick, Samuel Armnus.
19:36Jésus, il ne te lâche pas.
19:38Mais tout le monde n'est pas capable de le recevoir.
19:40Qu'est-ce que ça vous inspire ?
19:41Qu'est-ce que ça dit de l'aridité aussi de ce ministère en prison ?
19:45Vraiment, je suis obligé d'en faire un lien avec tout le message de Jacques Fech.
19:48Jésus ne nous lâche pas.
19:50C'est vraiment pour ça que cette figure de Jacques Fech est si importante aujourd'hui.
19:53C'est un des rares prisonniers dans l'histoire judiciaire française
19:57pour lequel on a autant d'écrits,
20:00des écrits interminables où il raconte tout son parcours,
20:03tout son cheminement.
20:04Et vraiment, ce message que Dieu,
20:06il peut vraiment rejoindre celui qui se sent le plus pauvre,
20:10celui qui est dans la culpabilité d'une faute qu'il a fait un jour
20:13et qui nous rappelle justement, comme le dit Patrick,
20:15que Dieu, il ne regarde pas le criminel,
20:17mais il regarde son enfant, l'homme que la personne est.
20:20Alors on va parler de ce chemin de rédemption.
20:23On va parler évidemment de ce chemin de pardon.
20:25On va aussi aborder la question du mystère du mal.
20:28On se retrouve dans une poignée de secondes sur CNews et sur Europe 1.
20:31Bienvenue, si vous venez tout juste de nous rejoindre sur CNews et Europe 1
20:36dans l'émission Quai d'Esprit.
20:38Dieu en prison, Dieu dans l'enfer carcéral.
20:40On a commencé à évoquer le fait, bien entendu, que le prisonnier avait une âme,
20:45que la spiritualité avait sa place,
20:47qu'un chemin de pardon était possible,
20:49qu'il existait même un chemin de conversion.
20:51On va longuement en parler.
20:53Mais tout d'abord, évoquons quand même la place du mal.
20:56C'est un lieu de haine.
20:58C'est un lieu où l'amour peine à trouver sa place.
21:01Dieu dans l'enfer carcéral, il y a quelque chose d'antinomique.
21:04Père Vincent-Abbé Marie Jeanne,
21:06je vous rappelle bien sûr qu'on est toujours avec l'abbé Vincent-Marie Jeanne,
21:09avec Séraphine Manin et avec Samuel Armnus,
21:12l'auteur et réalisateur du documentaire
21:14Dans 5 heures, je verrai Jésus consacré à Jacques Fech.
21:17Et on va s'arrêter évidemment sur le parcours de ce criminel
21:20qui a connu une rédemption spirituelle extraordinaire,
21:24même s'il a été guillotiné.
21:26Alors tout d'abord, la place du mal.
21:28Parce que pour que tout un chacun comprenne bien de quoi nous parlons,
21:32Abbé Vincent-Marie Jeanne,
21:34vous apportez la parole de Dieu,
21:36vous parlez d'amour,
21:37mais est-ce que quand vous regardez un prisonnier dans les yeux,
21:41vous vous dites, il y a de la place pour cette parole-là ?
21:44Est-ce que tout un chacun est capable de l'entendre et comment ?
21:49En effet, ma conviction profonde,
21:51c'est que l'homme est fait pour Dieu
21:54et que l'homme ne sera jamais réduit au mal qu'il a fait.
21:58Il existe pour ça le pardon, le pardon radical.
22:02Je vois qu'on a des croix juste derrière nous,
22:04on a des croix autour du cou,
22:06et bien ça c'est la preuve que le mal est vaincu.
22:10Sur la croix, Jésus dit,
22:12« Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.
22:15Il a racheté notre péché. »
22:17Ce pardon est à notre disposition,
22:19il est à la disposition du détenu
22:21et c'est ce dont on essaye de témoigner,
22:23c'est ce que j'essaye de leur dire,
22:26moi et mes confrères aumôniers.
22:30Séraphine Manin-Vouquet, la vice-présidente de la Fraternité du Bon Laron,
22:34qui correspondait donc avec des prisonniers,
22:36est-ce que vous savez le mal ou les crimes
22:40que la personne avec qui vous correspondez a commis ?
22:43Est-ce que vous êtes au courant de son passé ?
22:46Moi, j'ai correspondu pendant 4 ans avec Éric
22:49et c'est vrai que je ne lui ai jamais demandé
22:52ce qu'il avait fait, pourquoi il était là.
22:54Après, il était là pour une peine de 15 ans,
22:58donc ça laissait supposer quand même quelque chose de grave.
23:02Et je ne lui ai jamais demandé.
23:05Après, toute cette violence,
23:07tout ce tiraillement intérieur,
23:10ces traumatismes d'enfance,
23:13ça suintait de la correspondance parfois,
23:16il y avait quelques phrases lâchées par-ci par-là.
23:18Et donc, je sentais bien qu'il était violent,
23:24qu'il était habité par des combats.
23:27Mais c'est vrai qu'on n'en a jamais parlé frontalement,
23:31après c'était, je pense, par délicatesse.
23:35Et je pense que dans toute relation d'amitié
23:41et même de fraternité,
23:43sans fuir certains sujets,
23:46sans fuir ce sujet du mal,
23:48on essaye quand même de l'aborder,
23:51oui c'est ça, avec douceur.
23:54Samuel Armius, la reconnaissance du mal
23:59passe quand même par l'idée qu'on peut être pardonné ?
24:02L'idée qu'il n'y a pas de limite à la miséricorde,
24:06limite que justement le mal que l'on peut faire,
24:09il est la preuve de l'amour infini de Dieu pour nous,
24:13parce qu'il nous a aimés alors même que nous étions pécheurs
24:16et qu'il s'est livré sur la croix alors même que nous étions pécheurs.
24:18Le mystère du mal, le problème du mal,
24:20c'est le mal qu'on subit sans l'avoir demandé.
24:22On pense à Philippine qui est morte,
24:24qu'est-ce que vous répondez ?
24:26Là, il y a un mystère pour lequel il n'y a pas de parole,
24:28il n'y a pas de mots, juste l'offrande,
24:31l'offrande d'une présence, l'offrande d'une espérance.
24:35C'est la différence entre le mal qu'on a pu faire librement
24:37et le mal qu'on subit et qu'on n'a pas demandé.
24:40Abbé Vincent Maréjeanne, est-ce que vous vous dites parfois
24:43quand vous allez justement à la maison d'arrêt des Bomettes,
24:46je vois vraiment la noirceur du mal
24:48et je ne sais pas comment la combattre, ça arrive ?
24:52Alors à l'évidence, un centre pénitentiaire,
24:55c'est là où on rencontre des pécheurs,
24:57mais j'ai quand même, et je pense que c'est ça profondément
24:59qui m'anime, j'ai en tête, à l'esprit,
25:02cette phrase de Saint Paul,
25:04là où le péché a bondé, la grâce a surabondé.
25:07Alors parfois, je me sens impuissant,
25:10mais là où je me sens impuissant, je sais que Dieu est puissant.
25:13C'est pour ça d'ailleurs que dans mes visites,
25:16je laisse une large part à la prière.
25:18Je prie avec le détenu, je lui propose de prier,
25:21on peut faire une prière très simple,
25:23dans sa cellule, sur le moment,
25:26je lui passe une petite image sur laquelle il y a marqué
25:29la prière de notre père, par exemple,
25:30où on peut prier ensemble.
25:31S'il préfère ne pas prier, qu'on ne prie pas ensemble,
25:34je peux prier pour lui ensuite.
25:35Vous savez, je me sens tout petit,
25:37mais en fait, ce n'est pas l'essentiel.
25:39Je suis accompagné d'un plus grand que moi, Dieu merci.
25:42La confession est possible en prison ?
25:44Absolument, la confession est possible.
25:47Alors pour la confession, il faut un endroit
25:50qui soit approprié, l'aumônier peut demander
25:52d'avoir une salle d'audience pour ça.
25:54La plupart du temps, on rencontre le détenu dans sa cellule.
25:57La majorité des détenus sont deux en cellule,
26:00parfois un peu plus.
26:01Si jamais le co-détenu est là, on va dans une salle d'audience
26:03pour avoir la confidentialité totale.
26:06En tout cas, il faut parler de ce sacrement
26:09de la réconciliation, il faut parler de ce Dieu
26:11qui veut faire miséricorde à tous les hommes
26:14dans nos catéchès, dans nos prédications,
26:16et la proposer à ceux qui la demandent.
26:19S'il y avait plus d'aumôniers dans les prisons,
26:21peut-être qu'il y aurait-il moins de récidives, non ?
26:23Samuel Armius, qu'est-ce que vous en pensez ?
26:25Le taux de récidive est quand même énorme
26:27dans les prisons françaises, je crois que c'est 67%, non ?
26:29C'est ça, oui.
26:3167%, vous imaginez s'il y avait un taux de récidive
26:33identique quand on sort de l'hôpital,
26:36je crois que les gens seraient dans la rue pour manifester.
26:39Là, la prison, il y a quand même un vrai sujet,
26:42justement de prendre conscience du mal
26:45et de comment le traité commence à mender,
26:48Samuel Armius.
26:50C'est une des grandes problématiques,
26:53c'est que la prison est peut-être le système le plus parfait
26:55dans un monde imparfait,
26:57en même temps on se rend bien compte
26:59qu'on peut entrer en prison et en sortir pire.
27:01Alors comment on fait ?
27:03Puisque d'un côté c'est nécessaire qu'il y ait ce lieu
27:06qui permette aussi aux criminels, aux délinquants
27:09de pouvoir s'amender et réparer sa faute,
27:11d'un autre côté on voit bien que ces méthodologies
27:14aujourd'hui ne montrent pas toujours
27:17l'efficacité qu'on souhaiterait.
27:19Alors je vous propose d'écouter le témoignage
27:22de Boris qui a été incarcéré
27:25à la prison des Baumettes à Marseille
27:28et qui explique que non seulement on peut associer
27:31la prison à l'enfer, ça c'est sûr,
27:34mais qu'il y a effectivement un chemin de rédemption.
27:38Sans la spiritualité, notre séjour en prison
27:41est quelque chose d'horrible.
27:43Sans qu'on ne peut assimiler la prison à l'enfer, vraiment.
27:47Les bruits et tous les péchés du monde, ils y sont.
27:50Parce qu'il ne faut pas croire qu'on est en prison
27:53et qu'on est écarté du monde, au contraire.
27:55Je n'ai jamais vu autant de drogue,
27:57et je n'ai jamais vu autant de violence qu'en prison.
28:00Et pourtant j'ai eu une vie pas facile.
28:02Mais sans Dieu, tout simplement, c'est l'enfer.
28:05C'est comme un tunnel où on ne voit pas la lumière.
28:08Avec Dieu en prison, oui on est dans une obscurité,
28:11mais on voit la lumière.
28:13C'est une épreuve, et avec Dieu je vais m'en sortir.
28:44Je pouvais témoigner de ce que je vivais,
28:46de ma relation avec Dieu, de comment il m'aidait.
28:48Et puis lui, en face, il était un peu anticlérical,
28:53mais ça lui faisait plaisir de parler de ça avec moi,
28:56parce qu'il aimait bien un peu me provoquer.
28:59Mais je sentais que parfois, par exemple,
29:03il se souvenait d'un prêtre qu'il avait rencontré dans son enfance
29:06et qui lui avait dit une parole qui l'avait un peu aidée.
29:10Et donc il y avait aussi des choses qui revenaient,
29:12des choses plus belles.
29:18C'est vrai que c'est une association qui se revendique
29:21comme catholique, et du coup ça ouvre la possibilité
29:25de parler de Dieu dans les correspondances.
29:27Je sais par exemple que Marie,
29:29qui est membre de Foy de Charité,
29:31qui correspond aussi avec un détenu,
29:33elle, son correspondant, adore parler de Dieu,
29:37et donc il s'écrive deux lettres par semaine
29:39et c'est quelque chose qui le travaille beaucoup,
29:42il pose des questions.
29:44Et c'est vrai qu'en prison,
29:47en tout cas moi, Eric, mon correspondant,
29:49il me disait souvent qu'il était isolé,
29:51il n'avait pas trop de copains,
29:52il avait son boulot de magasinier qui lui tenait vraiment à cœur,
29:55il n'avait vraiment pas grand monde avec qui parler profondément.
29:59Et c'est vrai que la lettre a cet avantage-là,
30:02c'est qu'on écrit à quelqu'un, on s'adresse à quelqu'un,
30:04alors à la fois on est seul face à notre feuille,
30:07donc ça oblige à une introspection,
30:09comme disait Samuel au début de l'émission,
30:12c'est vrai qu'on va creuser quelque chose en soi
30:15et on sait que Dieu est à l'intérieur de nous,
30:18c'est comme dit Saint-Augustin, il est là,
30:21et en même temps, on a quelqu'un à qui parler,
30:24on n'est pas seul, on a cette fraternité,
30:26on a un frère avec qui correspondre,
30:28avec qui parler de nos difficultés, de nos questionnements,
30:30et lui, parfois, il me disait,
30:33il était choqué par certaines choses qui se passent dans l'Église,
30:35et bien c'est comme ça,
30:37et on a cette possibilité de parler librement,
30:40et surtout en vérité,
30:42dans une lettre, on parle en vérité,
30:44et c'était ça qui était le plus important.
30:45Abbé Vincent, Marie-Jeanne,
30:47en revanche, ce qui est intéressant,
30:49c'est quand même de nommer le mal,
30:51c'est-à-dire à la prison des Bomettes,
30:54à la maison d'arrêt des Bomettes,
30:55vous avez affaire, j'imagine, à beaucoup de personnes
30:58qui ont pataugé dans le trafic de stupéfiants,
31:01est-ce que votre rôle n'est pas de leur dire,
31:03et il n'y a pas de petite faute,
31:06chaque crime se tient finalement, non ?
31:09Comment on ouvre les yeux sur le mal
31:11à ces gens qui sont derrière les barreaux ?
31:14Comment leur faire prendre conscience du mal qu'ils ont fait ?
31:19C'est vrai que c'est un défi,
31:21je me rends compte quand même
31:23que mon écoute a une très grande importance,
31:25je pense à cette écoute bienveillante,
31:27et je dirais même sans jugement,
31:29vous mesurez l'importance de ce mot,
31:32sans jugement, dans le milieu carcéral,
31:34dans le milieu pénitentiaire,
31:36et l'aumônier est beaucoup attendu pour ça,
31:38on sait que l'aumônier c'est celui qui écoute gratuitement,
31:42et il essaie quelque part en faisant ça
31:44d'être le reflet de Dieu,
31:46Dieu qui nous aime toujours gratuitement,
31:48qui a ce regard bienveillant sur nous sans cesse.
31:52Mon expérience me montre que la plupart du temps,
31:55le détenu de lui-même va me raconter son affaire,
31:58et pas pour s'en vanter,
32:00de lui-même reconnaître le mal qu'il a fait,
32:02et peut-être que mon ministère consiste de temps en temps
32:05à l'aider à démêler ce qui est de sa responsabilité,
32:09de ce qui est des circonstances
32:12qui viennent de son milieu familial,
32:14de son milieu social, très défavorisé la plupart du temps,
32:17et pour l'aider à devoir de manière juste
32:20le mal dont il est vraiment responsable,
32:22et une fois qu'il le nomme, une fois qu'il le dit à Dieu,
32:24dont il peut être pardonné.
32:26Donc c'est déjà un sacré parcours,
32:28vous dites qu'il peut être pardonné,
32:30ça veut dire aussi qu'il peut être relevé,
32:32c'est ça la force du christianisme,
32:34tu es tombé bien bas, mais tu peux te relever ?
32:37C'est exactement ça.
32:39Ce que le péché a détruit,
32:42Dieu le reconstruit encore meilleur qu'avant.
32:45C'est l'histoire du vase qui est cassé,
32:49et on va le recoller, non pas avec de la colle classique,
32:52Dieu ne sait pas faire ça.
32:54Dieu va prendre de la colle qui est teintée d'or,
32:56ce qui fait que quand le vase est recollé,
33:00il est encore plus beau qu'avant.
33:02Alors se pose la question, oui c'est raffiné,
33:04je voulais en dire sur ce que disait M. Labbé,
33:07Patrick que vous avez vu tout à l'heure,
33:09je l'ai rencontré, et c'est notamment grâce à lui
33:11que je me suis encore plus engagée dans l'association,
33:13c'était la première fois que je voyais un homme ressuscité,
33:16et en discutant avec lui,
33:18c'est le mot qui m'est venu en tête,
33:20et je m'étais dit ça sera toujours à la fin des temps
33:22que je verrai à quoi ressemble un homme ressuscité,
33:25j'attends ça avec impatience,
33:27mais là c'était la première fois que je voyais,
33:29et il me parlait, il me disait,
33:31là ça ne se voit pas trop sur la vidéo,
33:33mais il est très grand, il est très baraque,
33:35il a des tatouages partout, il a une grosse voix,
33:37et il me disait, moi, j'ai rencontré le père Aubry,
33:41et il m'a relevé, j'ai vu dans son regard
33:45que j'étais un homme, j'ai retrouvé toute ma dignité,
33:48et il n'avait pas ces mots de résurrection,
33:50de nouvel homme, mais tout ce qu'il me racontait,
33:53c'était ça, et il relevait les épaules,
33:56et en fait, quand j'ai vu ça, j'étais comme ça,
33:58j'étais déjà merci parce que je t'ai évangélisé
34:02par quelqu'un qui vient de se convertir,
34:04et c'est souvent le cas,
34:06et dans ma vie de foi ça a fait un boost,
34:08et deuxièmement, je me suis dit, d'accord,
34:10en fait, le Christ ne me raconte pas n'importe quoi,
34:13si je suis chrétienne aujourd'hui,
34:15c'est parce que c'est vrai, il relève des gens,
34:18et il les ressuscite, sous mes yeux j'en ai un.
34:20Alors en vous écoutant, je me dis qu'il y a quand même
34:23une question qui se pose, et qui est compliquée,
34:27et c'est compliqué de trouver la réponse d'ailleurs,
34:29vous allez nous éclairer, Abbé Vincent Marijane,
34:31et ça nous amènera d'ailleurs à parler de l'exemple
34:33de Jacques Fech avec vous, Samuel Harmius,
34:35comment parler de la bonté de Dieu
34:38à des hommes qui ont commis pour certains
34:40des crimes épouvantables ?
34:42Il y a quand même quelque chose d'antinomique,
34:44non, Abbé Vincent Marijane ?
34:46Oui, alors là, je n'ai malheureusement pas
34:48la recette magique,
34:50je pense que...
34:52déjà, on est aidé,
34:54le Saint-Esprit est là pour nous donner,
34:56je pense, les mots justes.
34:58Vous voyez la grâce passer parfois,
35:00vous voyez l'effet de la grâce,
35:02l'effet de votre présence, où vous vous dites
35:04c'est un mystère, je dis des paroles,
35:06je prie, mais peut-être que je ne verrai
35:08jamais le résultat d'ailleurs de mon travail
35:10en prison.
35:12Alors, la plupart du temps, je ne mesure pas
35:14le résultat, et tant mieux,
35:16ça me permet de ne pas me l'approprier,
35:18En revanche, tout à l'heure, j'ai cité cette phrase de Saint-Paul,
35:20là où le péché a abondé, la grâce a surabondé,
35:22en tant qu'aumônier, on est aux
35:24premières loges pour voir cette grâce
35:26surabonder. C'est vraiment,
35:28je témoigne de la bonté du Christ,
35:30différente depuis que je suis en détention.
35:32Je dis souvent que j'ai découvert...
35:34Donnez-nous à croire de belles histoires.
35:36Eh bien, par exemple,
35:38des détenus
35:40qui reprennent une vie de prière,
35:42on distribue beaucoup de chapelets
35:44en détention, le chapelet, c'est en même temps
35:46une prière très simple et très puissante.
35:48Et j'aime
35:50à faire comprendre aux détenus que
35:52je compte sur leur prière. Leur prière
35:54a du prix aux yeux de Dieu,
35:56et elle a donc une importance pour moi.
35:58J'étais très marqué quand j'étais ordonné diacre,
36:00j'étais déjà aumônier en prison,
36:02et le samedi, la veille de mon ordination,
36:04il y avait la messe en détention.
36:06Le prêtre, très délicatement,
36:08celui qui célébrait la messe,
36:10a rappelé aux détenus que j'allais être ordonné diacre,
36:12donc il a fait prier pour moi.
36:14Et la semaine qui suivait, je croisais les détenus disant
36:16« Oh ! On a prié pour vous ! »
36:18Et en fait, j'aurais donné mon image
36:20d'ordination, c'est la petite image
36:22pour le souvenir, et puis on la donne aussi
36:24pour que les gens continuent à prier pour moi.
36:26Et quand je visitais les cellules, je retrouvais cette image
36:28dans des cellules de détenus
36:30que je ne connaissais pas, qui priaient pour moi
36:32alors que je ne les connaissais pas.
36:34Alors, évoquons Jacques Fech,
36:36que beaucoup de téléspectateurs
36:38et d'auditeurs ne connaissent pas.
36:40Un homme qui a été guillotiné
36:42en 1957,
36:44un homme qui a tué un policier âgé
36:46de 35 ans et qui élevait
36:48seule sa petite fille,
36:50donc des circonstances, évidemment,
36:52absolument terribles.
36:54Un homme qui, d'ailleurs,
36:56a tiré, mais très maladroitement,
36:58c'est-à-dire que, visiblement, il n'avait pas l'intention de tuer.
37:00Bon, on ne va pas revenir
37:02sur ce qui s'est passé, ce qui est intéressant
37:04avec Jacques Fech, Samuel Armus, puisque vous êtes
37:06l'auteur d'un des documentaires qui portent
37:08sur cet homme, et que l'on pourra
37:10regarder en 2025
37:12sur KTO. Ce qui est intéressant,
37:14c'est que, justement, on lui a
37:16parlé de la bonté de Dieu en prison.
37:18Il avait son avocat,
37:20Maître Baudet, qui était très catholique, qui l'a
37:22jamais lâché, qui a dit « il faut vraiment que je m'occupe
37:24du salut de cet homme, du salut
37:26de l'âme de cet homme ».
37:28Il y avait un aumônier
37:30de prison, il y avait un frère
37:32dominicain avec qui il a correspondu.
37:34Donc, finalement, à vous trois,
37:36vous êtes un petit peu la symbiose de ce qu'on peut faire
37:38de mieux dans le milieu carcéral
37:40pour aider les prisonniers.
37:42Alors, racontez-nous
37:44comment il a reçu, finalement, la parole
37:46de Dieu, et le parcours qu'il a fait
37:48en trois ans, qui est absolument prodigieux.
37:50Ce qui est extraordinaire, c'est qu'on remarque
37:52tout pauvre qu'on ait, en fait,
37:54on est tous les maillons d'une chaîne
37:56auprès d'une personne. Et nous-mêmes,
37:58on a été le résultat du
38:00maillon d'une chaîne en faveur
38:02de nous, pour qu'on soit aujourd'hui ce qu'on est.
38:04Et dans l'histoire de Jacques Fech, dans sa progression,
38:06ça passe de sa
38:08belle-mère jusqu'au frère Thomas,
38:10un ami de la famille, avant
38:12son ordination et avant de rentrer chez
38:14Dominicains, c'est un ami de Saint-Germain-en-Laye,
38:16le père de Voyot, qu'il appelle le bon
38:18père de Voyot, qui lui parle des fins dernières
38:20et de la nécessité de comprendre vraiment
38:22son acte. Le frère Thomas lui écrit
38:24Jacques Fech ne lui répond pas pendant un an.
38:26Ça veut dire que même la tentation de chercher
38:28des résultats à court terme, dans cette société
38:30qui offre tout en instantané,
38:32Dieu ne s'y prend pas comme ça. Pendant
38:34un an, il n'y a pas de réponse à la lettre
38:36du frère Thomas. Il suffit qu'à un moment donné,
38:38le frère Thomas lui donne un petit billet
38:40« Jésus, frappe à ta porte », qui est le titre
38:42d'un écho spirituel que Jacques Fech
38:44connaissait. Voilà, Jésus dit
38:46« Voici que je me tiens à la porte et je frappe
38:48et si tu entends ma voix, j'ouvrirai à la porte. »
38:50Donc on est tous les maillons d'une chaîne,
38:52les choses ne reposent jamais sur une seule personne,
38:54sur l'unique aumônier, mais c'est tout un
38:56ensemble qu'on pourra relire à la fin de notre vie
38:58en disant « Depuis mon enfance jusqu'à aujourd'hui,
39:00voilà tout ce qui s'est passé dans mon chemin,
39:02et voilà comment Dieu était présent,
39:04mais il faut beaucoup de recul, s'éloigner du tableau
39:06pour le voir à un moment donné. »
39:08Donc l'action de la maman, du frère Thomas,
39:10du père Devoyeaux
39:12et évidemment du bon
39:14maître Baudet qui dit « A défaut
39:16de sauver son corps, je chercherai
39:18à sauver son âme. » Et c'est le plus important
39:20pour maître Baudet. Et dans le cas de Jacques Fech,
39:22un gardien de prison disait qu'il
39:24n'avait jamais vu son visage, parce que chaque fois
39:26qu'il passait devant la porte de la cellule,
39:28il le voyait se tenir le visage
39:30entre ses mains comme pour
39:32reconnaître son crime
39:34et s'amender. On ne peut jamais
39:36finalement suffisamment
39:38se pardonner, moi je pense, quand on a tué
39:40un homme, non ? Samuel Armus, comment ça s'est passé dans la tête
39:42de Jacques Fech ? On a retrouvé
39:44effectivement un témoignage exclusif
39:46et unique, c'est
39:48le gardien, le gendarme, qui était chargé de sa
39:50surveillance. On l'a retrouvé perdu au milieu de la France
39:52en pleine retraite. Il faut aussi savoir
39:54qu'on croit aux signes, et des fois les signes sont
39:56vraiment palpables et présents.
39:58Ce gardien de prison, dans un
40:00bal en plein milieu d'un village, va trouver
40:02un livre Jacques Fech
40:04sur une pile de disques, puisqu'on est dans un bal
40:06et que les gens vendent leur disque à l'issue du bal.
40:08Il se dit, mais c'est quoi ? Je connais cette
40:10personne. Et en fait, c'est le livre du trompettiste
40:12qui est à côté, c'est le fils de Jacques Fech,
40:14Gérard Fech, qui avait mis son livre au-dessus de sa
40:16pile de disques. Donc voilà comment Dieu aussi
40:18permet des petits signes pour nous montrer
40:20aussi sa présence, puisqu'on a besoin aussi des fois
40:22d'être rassuré par des signes. On ne peut pas vivre
40:24uniquement deux fois, même si c'est
40:26l'idéal.
40:28Je vous propose de regarder
40:30la bande-annonce de votre documentaire
40:32qui va être diffusée en 2025.
40:56...
41:20Alors il y a l'exemple de Jacques Fech
41:22qui a fait un parcours spirituel absolument
41:24prodigieux en prison, qui n'était plus
41:26le même homme
41:28quand il est entré, et malheureusement
41:30quand il est allé jusqu'à la peine capitale.
41:32Il y a d'autres exemples aussi
41:34dans l'histoire Abbé Vincent Marie-Jeanne.
41:36Il y a le meurtrier de Maria Goretti,
41:38Alessandro Serenelli,
41:40qui a été capable de
41:42s'amender en prison, qui a reconnu ses fautes,
41:44là encore parce qu'il a été aidé,
41:46disons les choses, et qui a même témoigné
41:48à son procès de béatification et de
41:50canonisation, et qui est venu demander
41:52à la mère de Maria Goretti son pardon,
41:54et ils sont allés ensemble
41:56à la messe de Noël, et tous les
41:58habitants du village étaient éberlués
42:00de voir le meurtrier de cette jeune fille
42:02aux côtés de sa maman.
42:04Il y a aussi l'exemple de Saint-Thérèse de Lisieux
42:06avec le meurtrier célèbre
42:08de deux femmes et d'une fillette,
42:10crime abominable qu'il n'avait jamais
42:12renié, le fameux
42:14Henri Pranzani.
42:16Qu'est-ce que ça nous dit du mystère
42:18de la foi chrétienne jusqu'au bout ?
42:20Ce sera un petit peu le mot de la fin, parce qu'on arrive déjà
42:22au bout de cette émission. Ça veut dire que le pire
42:24des criminels peut être sauvé
42:26jusqu'au dernier moment ? Alors ça n'enlève
42:28rien ces crimes, mais il peut être sauvé ?
42:30Qu'est-ce que ça signifie, Père Abbé Marie-Jeanne ?
42:32Absolument. En fait,
42:34on peut être pardonné
42:36à tout moment de notre vie.
42:38Ici-bas, c'est le temps de la miséricorde.
42:40Viendra un jour le temps de la justice.
42:42Mais ici-bas, chaque seconde
42:44de notre vie, Dieu nous permet de
42:46continuer à l'aimer, et même de l'aimer davantage.
42:48C'est très intéressant,
42:50c'est l'exemple de Jacques Fech.
42:52Il a tout de l'enfant prodigue, chapitre 15
42:54de Saint-Luc. En fait,
42:56cet homme était mort,
42:58il est revenu à la vie, ce qui est paradoxal.
43:00Quand il était à l'extérieur, il était
43:02prisonnier. Sa vraie liberté va se faire
43:04en prison. À quel moment ?
43:06Au moment où, regardant
43:08alors en lui-même, il se dit, « Combien d'ouvriers
43:10de mon père ont du pain en abondance ? » C'est ce que dit l'enfant
43:12prodigue, c'est ce que fera finalement Jacques Fech
43:14en se disant, « J'ai une âme
43:16qui est faite pour le bien. » Et alors
43:18commencera sa rédemption. Il va
43:20pouvoir faire ce retour vers le
43:22père, ce père qui l'attend,
43:24qui l'aperçoit de loin, et qui vient
43:26au-devant de lui. Et alors finalement, ça veut dire
43:28qu'on ne doit jamais désespérer de l'homme,
43:30Samuel Armus ? Peu importe
43:32les moyens que Dieu permet
43:34dans sa volonté, et même si Dieu
43:36permet que ça puisse passer
43:38par quelque chose de très grave et de très
43:40douloureux, dans un mystère
43:42qu'on ne peut pas nommer sur terre, on sait que ça
43:44peut passer par un mal, un crime,
43:46qui permettra un jour à une personne
43:48de faire un chemin qu'elle n'aurait jamais
43:50fait. C'est un mystère, et on n'a pas
43:52de mots pour l'expliquer.
43:54Merci beaucoup à tous les trois. Merci Séraphine
43:56Manin, vice-présidente de la Fraternité
43:58du Bon Larron. J'encourage bien entendu les
44:00téléspectateurs et les auditeurs à découvrir
44:02cette formidable association.
44:04Merci Samuel Armus. Je rappelle
44:06donc votre documentaire qui va être diffusé
44:08sur KTO en 2025. Un petit coup
44:10de projecteur aussi sur la vie de Jacques Fech
44:12qui est joué sur scène en ce moment
44:14par le comédien Fitzgerald Berton.
44:16Le spectacle qui vient d'être joué notamment
44:18à la prison de la Farlède à Toulon
44:20et qui va continuer notamment
44:22en Suisse.
44:24Merci infiniment, merci bien
44:26entendu à l'abbé Vincent Maréjeanne.
44:28Le sujet est tellement passionnant qu'on pourrait en parler
44:30pendant des heures, évidemment. Et puis on n'oublie pas
44:32France Catholique qui s'intéresse aux élections
44:34américaines et à la place de Dieu dans la campagne.
44:36France Catholique
44:38sur abonnement sur france-catholique.fr
44:40La semaine prochaine
44:42place à la fête d'Oulala Toussaint.
44:44Vous retrouverez bien entendu
44:46Aymeric Pourbet pour présenter cette belle émission.
44:48L'info continue sur CNews
44:50et sur Europa.

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