François Bayrou, président du Modem, était l'invité de BFM Politique ce dimanche 27 octobre.
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00:00Bonjour François Bayrou, merci d'avoir accepté l'invitation de BFM Politique, le rendez-vous d'actualité du week-end en partenariat avec La Tribune Dimanche.
00:14Bonjour chère Amandine, bonjour Naila, bonjour François Bayrou et bonjour aux téléspectateurs qui nous regardent toujours aussi nombreux,
00:22qui connaissent aussi ce QR code qu'on va essayer de vous afficher à la droite de l'écran.
00:26Il s'affiche, c'est fait, et qui vous permet de chez vous d'adresser vos questions à François Bayrou, nous les relayerons.
00:33François Bayrou, c'est une semaine cruciale à venir pour les Français, avec deux textes importants dans le cadre du débat budgétaire,
00:40celui sur le volet recette de la loi de finances, en gros les impôts, avec des discussions qui se sont achevées hier et qui vont reprendre dans quelques jours,
00:48et puis la loi de financement de la sécurité sociale, en gros c'est notre modèle social, comment est-ce qu'on est soigné,
00:53comment est-ce que les retraités, notamment, touchent leurs pensions et de combien.
00:57On va essayer d'aborder les sujets un par un, tant les sujets sont complexes.
01:01D'abord, Emmanuel Macron qui s'est agacé, vendredi, des hausses d'impôts à venir, notamment pour les entreprises.
01:08Est-ce que vous dites, comme lui, que quand vous regardez aujourd'hui la copie telle qu'elle se dessine à l'Assemblée nationale, c'est une copie qui est inacceptable ?
01:17Alors, la copie de l'Assemblée nationale, je ne sais pas ce qu'elle sera.
01:22On a perdu l'habitude d'avoir le gouvernement qui propose et l'Assemblée nationale qui corrige ou dessine différemment le budget.
01:33Or, les années qui viennent, en tout cas les mois qui viennent, vont nous obliger à réinventer le rôle du Parlement, de l'Assemblée nationale et du Sénat,
01:43parce que les deux vont jouer un rôle inédit.
01:47Pendant toute la période récente, pendant des décennies, c'était le gouvernement qui décidait.
01:52Il faisait à la fois la proposition et la décision.
01:55– Là, ce sont les députés de moins en moins.
01:57– Et les députés levaient la main, on disait parfois, des pré-mobiles pour approuver ce qu'on leur imposait d'approuver.
02:06Maintenant, ça n'est plus du tout la situation.
02:10Et cette situation, elle oblige tout le monde à réfléchir différemment.
02:15Les députés, certains sont mécontents du budget, alors je leur dis, proposez des amendements.
02:21– Il y a 40 milliards d'impôts en plus, pour l'instant, qui ont été proposés, notamment en commission.
02:25Donc on voit à peu près ce qui se profile.
02:27– Non, on ne voit pas ce qui se profile du tout.
02:29– Ah bon ?
02:30– Parce que ce qui se passe en commission, hélas, est complètement déconnecté de ce que sera la réalité finale.
02:38Puisque le gouvernement, ayant entre les mains l'arme très puissante et, je crois, très justifiée du 49-3.
02:46On a dit beaucoup de mal du 49-3.
02:48On va s'apercevoir dans les mois qui viennent que le 49-3, c'est vital en Ve République, quand on n'a pas de majorité.
02:56Donc on va s'apercevoir que les propositions de l'Assemblée nationale,
03:02elles ne seront retenues que pour une part, que le gouvernement jugera en cohérence avec sa politique.
03:09– Mais donc ce n'est pas grave ?
03:10– Et vous voyez, j'ai fini.
03:11– Donc ce n'est pas grave de laisser se faire les débats comme ça ?
03:13– J'ai une phrase.
03:14– D'avoir des impôts en plus, ça n'inquiète pas les Français ?
03:16Vous leur dites non, attendez, ce n'est pas du tout ce qui va se passer à la fin ?
03:19– Je vous dis que ce n'est pas ce qui va se passer à la fin.
03:23Mais on a perdu cette habitude de connaître, même intuitivement, même imparfaitement, la procédure
03:32qui va faire que le dialogue entre le gouvernement et l'Assemblée nationale se tranche quand le gouvernement a décidé.
03:41Et c'est normal, parce que vous ne pouvez pas avoir, vous avez cité des exemples qui sont un peu choquants,
03:48vous ne pouvez pas avoir des luges d'impôts imposées par des amendements avec ou sans cohérence.
03:58Et tout ça, c'est une nouvelle culture qu'il va falloir connaître.
04:04Mais je vous dis avec certitude, ce qui sera retenu dans le projet de loi de finances,
04:10c'est ce que le gouvernement considérera comme acceptable pour la politique.
04:13– Il s'agace devant ces votes de taxes d'impôts par milliard.
04:19– Oui, parce que ce sont des taxes et des impôts qui apparaissent votés,
04:23mais qui ne le seront pas en définitive.
04:25Vous le savez bien, vous qui êtes un expert, vous savez très bien que lorsque viendra l'heure des décisions,
04:33c'est le gouvernement qui dira, ceci je le conserve, ceci je l'écarte.
04:39– Donc c'est un débat pour deux fois à l'Assemblée nationale ?
04:43– Oui, c'est un débat où on n'a pas encore appris quelles étaient les nouvelles règles.
04:48Et non pas seulement les nouvelles règles institutionnelles,
04:53on n'a pas appris ce qu'étaient les nouvelles règles de comportement.
04:57Et on n'en est pas à chercher ce qu'on devrait chercher tous ensemble,
05:02c'est-à-dire un accord, un consensus comme on dit.
05:06On devrait se mettre autour de la table, et le gouvernement avec sa majorité,
05:10je suis sûr que les deux auraient à y gagner,
05:14se mettre autour de la table pour trouver une philosophie commune,
05:19pour qu'on sache où on va, et cette philosophie commune, on voit bien ce qu'elle est.
05:23On doit rechercher, je vous propose une définition de cette philosophie fiscale commune,
05:29on doit rechercher la justice fiscale,
05:33parce que la justice est un élément essentiel de l'acceptation de l'impôt par les citoyens.
05:39Et en même temps, on ne doit pas bloquer l'économie.
05:42On aurait tort de revenir sur le choix que la France a fait,
05:47qui était très profond et très juste, et qui était un choix pro-entreprise.
05:52Ça a permis de faire baisser le chômage,
05:54ça permettra un jour de rééquilibrer nos comptes et notre commerce extérieur.
06:00Et donc, on est loin de tout ça, parce qu'on n'a pas compris que désormais,
06:05le jeu ne se jouait plus comme il se jouait avant, à front contre front,
06:10et on doit travailler ensemble.
06:11– Amandine, justement, François Bayerau, vous parlez de cohérence,
06:14mais vos positions, celles du Modem, agacent beaucoup de députés au sein du Bloc central,
06:20parce qu'ils trouvent que vous votez souvent avec la gauche.
06:24Alors, je rentre dans les détails, par exemple, sur la surtaxe,
06:28sur les hauts revenus qui, au début, devaient être temporaires
06:31dans la copie initiale du gouvernement.
06:33Vos députés ont voté avec le nouveau Front populaire
06:35pour qu'elle soit pérenne, cette surtaxe.
06:38Pourquoi ? Question simple.
06:39– C'est un vote qui n'a pas de portée dans le temps.
06:44Qu'est-ce qu'on dit, les députés ?
06:46On dit, écoutez, ça fait des années que les gouvernements successifs,
06:50des années, des décennies, que les gouvernements successifs
06:54nous expliquent que les augmentations d'impôts seront temporaires.
06:59Et puis, on s'aperçoit qu'elles ne le sont jamais.
07:02Et donc, nos députés ont dit, parce qu'ils étaient sans doute un peu agacés,
07:06ils ont dit, écoutez, au lieu de dire dans la loi que c'est temporaire,
07:11vous ne dites rien et vous le supprimez le jour où vous avez les moyens de le faire.
07:15Bon, je trouve que c'est peut-être un peu insolent,
07:21mais c'est aussi une manière de dire, arrêtez de nous raconter des histoires.
07:25Tous les gouvernements successifs nous annoncent du temporaire,
07:28vous vous souvenez, on en a connu beaucoup.
07:31– La CRDS, par exemple, qui devait être temporaire.
07:34– Voilà.
07:35– Mais il n'y a pas que ça.
07:36Par exemple, en commission des finances,
07:38le Modem a voté aussi beaucoup d'amendements de la gauche.
07:41Par exemple, la fiscalité de la transmission des contrats d'assurance,
07:44lui, etc. Je pourrais faire toute une liste.
07:47Est-ce que vous vous sentez plus proche, dans ce débat,
07:49parfois, de ce que porte la gauche que de ce que porte le centre autour d'Emmanuel Macron ?
07:55– Je me sens pas seulement proche, mais co-responsable d'une vision
08:02qui est une vision originale, inédite et qui a sa propre nature,
08:12la vision du centre.
08:14Et la vision du centre, c'est en effet…
08:16Vous avez soulevé le débat de l'assurance-vie.
08:19Je ne suis pas, à titre personnel, tout à fait convaincu par les arguments
08:25qui ont été choisis par mes amis sur l'assurance-vie.
08:28Parce que l'assurance-vie, c'est souvent un moyen de mettre à l'abri
08:34ceux qui viendront après s'ils ont des problèmes de transmission, par exemple.
08:39Transmission d'héritage, de maison, d'entreprise.
08:44Et donc, je suis sûr qu'on pourrait avoir un débat plus nourri sur ce sujet.
08:50Mais les parlementaires ne sont désormais pas des exécutants,
08:56et les parlementaires du Modem en particulier.
08:59L'idée du temps où il suffisait de siffler pour que les parlementaires obéissent
09:04est heureusement un temps révolu, un temps derrière nous.
09:08Et moi, je soutiens cette liberté-là.
09:10Alors, je peux avoir des débats avec eux.
09:12C'en est un, le débat sur l'assurance-vie.
09:14J'essaierai de faire valoir des positions un peu différentes.
09:19Surtout que l'assurance-vie, c'est évidemment un moyen important
09:25pour à la fois que ce soit des Français qui soient propriétaires
09:29d'une partie de la dette de la France,
09:31et aussi pour que l'aide à l'économie se fasse.
09:34– Autre peut-être différence de philosophie budgétaire et fiscale,
09:38pour reprendre votre mot, c'est les participations de l'État.
09:41Alors, les députés Renaissance, par la voix de plusieurs d'entre eux,
09:47les anciens ministres Olivier Grégoire ou Gérald Darmanin,
09:50proposent que l'État actionnaire cède 10% de ses parts,
09:55gains estimés 18 milliards.
09:58– Une fois, 18 milliards, une fois.
10:02– Quelle est votre philosophie sur le sujet ?
10:04Alors on sait que, juste un petit point pour notre explicateur,
10:07sur la question des participations de l'État et plus globalement
10:11de la présence de l'État dans certains grands domaines,
10:14vous étiez plutôt, par exemple, les nationalisations d'autoroutes,
10:18les privatisations d'autoroutes, vous étiez contre.
10:21– J'ai été, en effet, seul, seul à me battre
10:28contre la privatisation des autoroutes,
10:30dont je considérais que c'était une stupidité dangereuse.
10:35Une stupidité, pourquoi ? Parce que les autoroutes,
10:38elles étaient payées et elles commençaient à engranger des bénéfices.
10:43Et transmettre un tel patrimoine à des groupes privés,
10:48pour des bénéfices privés, sans pouvoir s'en servir
10:52pour l'équipement du pays, j'ai trouvé que c'était une annerie.
10:56Et en général, je ne suis pas favorable à la vente des bijoux de famille,
11:01comme on dit.
11:02– Ce n'est pas une vente intégrale, c'est 10% des participations,
11:05c'est une partie de ce que fait l'État.
11:07– C'est une bonne source de ressources pour le gouvernement
11:10qui cherche des milliards et qui ne les trouve pas.
11:12– Non, c'est une source de ressources, une seule fois.
11:18Et dans la suite des années budgétaires, ça n'est pas une source de ressources.
11:22– Mais l'État a-t-il encore quelque chose à faire
11:24avec les grandes entreprises où il dispose de participations ?
11:27La FDJ, Stellantis, et d'autres, la liste est assez longue d'ailleurs.
11:33– Mais vous voyez, vous prenez le problème d'une manière différente.
11:37Alors prenons celle-là, regardons les participations
11:41sur lesquelles il serait légitime que l'État allège sa présence, fort bien.
11:46– Vous n'êtes pas contre que l'État se désengage dans l'absolu ?
11:49– Ça peut arriver, mais l'idée qu'on fait une mesure générale,
11:54et qu'on envisage de rééquilibrer les finances du pays
11:58en vendant ce que les générations précédentes ont eu tant de mal…
12:01– 180 milliards quand même de participations.
12:03– …ont eu tant de mal à mettre sur pied,
12:06vous avez pris à juste titre l'exemple des autoroutes,
12:09je n'y suis pas favorable en principe général.
12:13On peut regarder, mais je n'y suis pas favorable en principe général.
12:16Je vais prendre un exemple pour dire quelle est l'importance de tout ça.
12:23On a aujourd'hui en France un problème d'aménagement du territoire,
12:28qui est un problème considérable, parce que des régions entières
12:34qui étaient reliées à la capitale où tout se passe,
12:38pendant des décennies, ces régions entières ont été correctement
12:43reliées par le train ou par l'avion.
12:48Et voilà qu'aujourd'hui, des régions entières se trouvent privées
12:51complètement de liaisons aériennes, par exemple s'agissant de Pau,
12:55où j'ai fait des interventions, avec Orly.
12:59Air France, enfin sa filiale, dit…
13:02– S'éloigner un petit peu François Bayrou,
13:04mais qu'est-ce que vous dites, l'État doit remettre le nez là-dedans ?
13:07C'est ça ce que vous dites ?
13:09– Lorsque vous avez une entreprise comme Air France,
13:12qui a reçu au moment du Covid des sommes considérables
13:17en prêts garantis par l'État,
13:19et des sommes considérables en montées au capital,
13:22est-ce qu'une telle entreprise peut dire
13:26je n'ai aucune responsabilité d'aménagement du territoire ?
13:29– Mais vous dites au-delà du profit, il y a le respect
13:31des emplacements de certaines régions,
13:33et de la mission du service public.
13:35– Non, au-delà du profit, il y a en France un modèle de société
13:38qui est garanti par l'État, et dans lequel on a besoin
13:41que l'État soit puissant pour intervenir.
13:44Je ne dis pas que c'est le cas de toutes les entreprises,
13:46mais je dis que sur ce point c'est évidemment essentiel.
13:50– Et on a entendu votre point François Bayrou,
13:51quand on regarde ce qui s'est passé cette semaine
13:53sur les débats budgétaires, sur un certain nombre d'amendements
13:55notamment sur lesquels le gouvernement a été battu,
13:58et je crois que va s'afficher à l'antenne notamment
14:00les défaites du gouvernement sur des points qu'il soutenait
14:04ou auxquels il s'opposait, qui sont passés malgré tout
14:06par un vote des députés.
14:08En réalité, un certain nombre de ces points ont été votés,
14:10non pas parce qu'il y avait une majorité contre le gouvernement,
14:13mais tout simplement parce que les députés du Bloc central
14:15n'étaient pas présents.
14:16Est-ce que c'est admissible, quand on a tant dramatisé
14:20le débat sur le budget, sur la dette,
14:23quand on a tant expliqué aux Français qu'ils vont devoir
14:25se serrer la ceinture, passez-moi l'expression,
14:27mais d'avoir piscine quand il y a des votes ?
14:29– C'est inadmissible.
14:32Dans une situation aussi grave que celle du pays aujourd'hui,
14:37dans une situation institutionnelle aussi inédite,
14:41avoir des parlementaires qui considèrent,
14:44et ce n'est pas le premier vote, hélas,
14:46depuis le début de cette législature,
14:48qui considèrent qu'ils ont mieux à faire
14:50qu'être présents à leurs bancs, à l'Assemblée nationale,
14:54c'est purement et simplement inadmissible.
14:57– Comment vous l'expliquez ?
14:59C'est Michel Barnier qui ne trouve pas les mots ?
15:01Oui, c'est la même question en fait.
15:03– Comment vous l'expliquez cette démobilisation ?
15:05Ils sont déjà la tête aux échéances électorales ?
15:09– Je pense qu'ils ont vécu, comment on dit, ascenseur émotionnel.
15:15Ils ont eu la victoire d'Emmanuel Macron
15:19et de ce camp nouveau que nous avions constitué ensemble en 2017.
15:24Ils ont eu des sentiments mitigés en 2022,
15:30et puis en 2024, ils ont connu une défaite où en tout cas…
15:35– Les Français aussi connaissent des épreuves,
15:37ils rentrent au travail et continuent à assumer leur responsabilité.
15:40– Je suis prêt, Naila, à signer intégralement ce que vous dites.
15:44– Mais question…
15:46– On n'a pas seulement des droits,
15:50lorsqu'on est parlementaire ou lorsqu'on est citoyen,
15:53on a des devoirs.
15:55Et le devoir d'un parlementaire
15:57est de siéger sur ses bancs à l'Assemblée nationale.
16:00Et il n'y a pas d'excuses à invoquer,
16:04et c'est aussi un manque de solidarité.
16:07– Je crois qu'il y avait 12 députés du Bloc central
16:09qui étaient présents le soir,
16:11lorsqu'il y a eu le vote pour la diminution
16:14de la contribution française à l'Union européenne.
16:18C'est quand même un sujet majeur pour votre camp politique.
16:21– Excusez-moi, c'est criminel.
16:23Je ne peux pas dire le contraire.
16:25C'est indéfendable.
16:28Alors il est vrai que les débats sont organisés
16:32ou plutôt pas organisés.
16:35Les débats à l'Assemblée nationale,
16:37depuis des années, j'ai souvent milité
16:40pour un changement du règlement de l'Assemblée nationale.
16:43J'ai milité pour que l'on rende la présence obligatoire
16:48pour les votes, comme on fait au Parlement européen.
16:52Vous avez trois jours de débats
16:55dans lesquels on échange des arguments,
16:57et tout le monde, lorsque vient le moment du vote,
17:00tout le monde est obligé d'être là pour voter.
17:03Et ce vote est public, et vous ne pouvez pas éluder ce vote.
17:06– Oui, François Bayrou, mais dans la mesure où aujourd'hui
17:08vous trouvez que ce qui se passe est honteux,
17:10et que l'image, le spectacle est désolant pour les Français,
17:12vous ne trouvez pas qu'il est temps maintenant d'accélérer,
17:14d'en finir avec ce faux débat et de passer au 49-3 ?
17:17Est-ce que Michel Barnier ne doit pas prendre ses responsabilités
17:19et puis en finir ?
17:21– Vous avez, pardon vous, ce n'est pas vous personnellement,
17:25mais le monde journalistique a présenté le 49-3
17:29comme l'horreur, le 49-3 comme un abus,
17:34comme antidémocratique.
17:36– C'est ce que beaucoup de Français pensaient dans les sondages.
17:38– Oui, et donc vous vous contentiez de dire
17:40ce que les Français disaient dans les sondages.
17:42– Non, absolument pas, beaucoup de députés le pensaient.
17:44– Et donc, moi je défends le 49-3.
17:46Le 49-3, qu'est-ce que ça veut dire ?
17:48Ça veut dire, mesdames et messieurs les députés,
17:50ce texte est tellement important,
17:52il est essentiel pour notre politique,
17:55si vous votez contre, ça veut dire que nous ne pouvons pas
17:58continuer, il n'y a rien de plus démocratique que le 49-3.
18:02Mais la présentation qui en a été faite,
18:06peut-être avec des maladresses, tout ça est possible,
18:09c'est évidemment très choquant,
18:13et donc je comprends très bien que le gouvernement dise
18:17écoutez, vous n'avez pas voulu le 49-3,
18:20vous en avez dit beaucoup de mal,
18:22et bien on va essayer pour une fois d'aller au bout du débat.
18:24On va voir ce que ça donne.
18:26– Pourquoi il ne va pas Michel Barnier, c'est quoi ?
18:28C'est des pudeurs de gazelle, c'est une crainte de l'opinion ?
18:30– Pourquoi il ne va pas quoi ?
18:31– Pourquoi il ne va pas au 49-3 ?
18:32– Mais je viens de défendre contre vous,
18:34l'idée qu'il avait raison de ne pas aller au 49-3.
18:37– Donc pour vous, il faut continuer le débat comme ça.
18:40Bruno, une question sur la suppression du nombre de fonctionnaires.
18:43– Alors oui, c'est une question importante,
18:45et Michel Barnier l'a évoquée de manière assez prudente d'ailleurs,
18:49et pourtant les enquêtes se succèdent et montrent que les Français
18:53jugent globalement que les propositions de réduction de dépenses
18:57ne sont pas crédibles.
18:58Alors il y en a une qui sans doute serait un peu plus crédible,
19:00c'est si l'État diminuait réellement le nombre de fonctionnaires.
19:04Michel Barnier n'a pas voulu aller jusqu'à faire le 1 sur 2,
19:07mais à l'arrivée on a l'impression que finalement il rejoint Emmanuel Macron
19:10qui lui promettait beaucoup en 2017 en matière de baisse du nombre de fonctionnaires,
19:14et il a fait assez peu.
19:16Alors quelle est, vous, votre philosophie en la matière ?
19:19Est-ce que pour baisser les dépenses,
19:21on voit bien que c'est quand même un des objectifs de Michel Barnier,
19:24il faut s'attaquer aux fonctionnaires ?
19:26– Si vous connaissez un gouvernement qui parle légèrement
19:28de la suppression des fonctionnaires, présentez-le-moi.
19:30Il a raison de faire attention,
19:32et on a tort de ne pas faire la différence
19:36entre deux fonctions publiques différentes.
19:40Les deux fonctions publiques, c'est la fonction publique
19:43de service aux citoyens, de présence auprès des citoyens,
19:47d'infirmiers, d'enseignants, de policiers,
19:51et puis la fonction publique d'administration.
19:54Je suis persuadé qu'il y a des gains considérables
19:59à obtenir dans la fonction publique de papier,
20:03des gains considérables,
20:05et qui rendraient peut-être la vie du pays plus fluide.
20:08J'ai moi-même reçu la charge par le président de la République
20:13et le Premier ministre de rapprocher
20:17la toute petite administration du plan
20:20et cet organisme qui s'appelle France Stratégique,
20:23qui est censé produire des études stratégiques
20:26et qui n'en produit pas.
20:27– Et ça se traduira par des réductions de postes ?
20:29– Non, ça se traduira par une organisation différente,
20:32plus légère et plus efficace,
20:34parce que les fonctions de stratégie,
20:38la production d'analyses stratégiques…
20:40– Donc on ne touche à rien ?
20:41– Pardon ?
20:42– Vous ne touchez à rien ?
20:43– Qu'est-ce que vous racontez ?
20:44– Je veux dire en matière de réduction du nombre de fonctionnaires ?
20:47– Je répète pour que vous entendiez bien,
20:50vous avez débouché vos oreilles,
20:52je pense qu'il y a des progrès considérables
20:56et des allègements considérables à faire
20:59dans tout ce qui touche à l'administration de papier,
21:02dans tout ce qui touche aux organismes,
21:04j'en ai cité deux qu'on va essayer de rapprocher
21:07et d'autres encore.
21:08Je pense que là, il y a des gains considérables à faire
21:10et si vous voulez un chiffre des gains qu'on peut faire,
21:13je pense qu'on peut faire sur ce secteur-là…
21:15– Gardez-le pour dans quelques minutes François Bayrou,
21:17comme ça les téléspectateurs restent avec nous,
21:19dans quelques minutes vous nous donnerez,
21:21je vais y arriver, le chiffre,
21:23puisqu'on va continuer à parler des économies,
21:25on va parler aussi un peu des retraités.
21:27François Bayrou, à tout de suite dans BFM Politique.
21:29– Générique
21:31– Générique
21:33– Générique
21:35– Générique
21:37– Générique
21:39– Générique
21:41– Générique
21:43– Générique
21:45– Générique
21:47– Générique
21:49– Générique
21:51– BFM Politique toujours avec François Bayrou,
21:53invité de l'émission en partenariat avec la Tribune Dimanche.
21:55Il y a quelques instants, vous me disiez,
21:56il y a des économies à faire,
21:57du côté de ce que vous avez appelé l'administration de papiers.
22:01Vous aviez un chiffre à nous avancer sur des économies faciles
22:04auxquelles le gouvernement n'a pas pensé ?
22:06Je ne dis pas faciles,
22:08mais qui ne porteraient pas atteinte
22:13à la présence de fonctionnaires là où il en faut
22:16auprès des Français,
22:18auprès des malades s'il s'agit de la santé,
22:22auprès des élèves s'il s'agit des enseignants.
22:25C'est tout ce qui touche à, si importante et si lourde en France,
22:30ce que j'appelle l'administration de papiers.
22:32Je suis persuadé qu'en travaillant sur cette partie-là,
22:37en refusant de globaliser toute la question des fonctionnaires,
22:41parce que quand on dit
22:43vous allez baisser le nombre de fonctionnaires...
22:44Si je résume, les bureaux à Paris, par exemple,
22:46c'est des choses comme ça, l'administration de papiers ?
22:48Partout.
22:49Tout ce qui est administration,
22:51on peut rendre le même service, je disais,
22:54avec 15% d'allègement des charges.
22:57Je suis persuadé que ce coefficient d'élasticité-là,
23:02il est possible à atteindre.
23:05Et évidemment, ce n'est pas la même chose
23:07que les infirmières au chevet des malades
23:09ou que les enseignants dans leur classe.
23:11François Bayrou, proposition de recette
23:14qui a été faite par Rachida Dati
23:16et qui a suscité des questions notamment de téléspectateurs,
23:18Thibde Senser qui vous demande par exemple
23:20si vous êtes favorable à la proposition
23:22de la ministre de la Culture de rendre payante
23:24l'entrée de Notre-Dame.
23:26Ça permettrait, dit-elle, d'entretenir le patrimoine
23:29partout en France.
23:31Non, je ne suis pas favorable à cette idée.
23:33J'aime beaucoup Rachida Dati,
23:35donc je fais tout à fait attention
23:38à ce que je dis.
23:40Je pense que c'est une mauvaise idée.
23:43Pour deux raisons.
23:46Est-ce qu'on se souvient...
23:48Trois raisons.
23:51Le financement des travaux de Notre-Dame
23:54a été assuré par un appel aux dons
23:59sur toute la planète.
24:01Et on a recueilli 850 millions d'euros,
24:05848 millions exactement,
24:07selon les chiffres que j'ai vérifiés,
24:10de dons venus de toute la planète.
24:14À mon sens, il ne serait pas très reconnaissant
24:18d'oublier cette participation.
24:21Deuxièmement, on dit que ça va sauver
24:26les églises de France.
24:28Ce n'est pas à l'échelle.
24:31Le chiffre évoqué par le gouvernement,
24:34auquel je ne crois pas tout à fait,
24:36c'est 75 millions.
24:39Vous voyez le nombre des églises
24:41à la charge des municipalités en France.
24:44Aujourd'hui, on les finance avec un loto du patrimoine.
24:47Oui, c'est ça.
24:49Je ne suis pas d'accord.
24:51Troisième raison, et c'est la plus importante,
24:54parce que Notre-Dame appartient
24:57au patrimoine de l'humanité.
24:59Et Notre-Dame, ça dit quelque chose
25:02de ce que nous sommes, nous, société française.
25:06C'est-à-dire un pays, une nation,
25:10dans laquelle il y a des choses
25:12qui ne sont pas monnayables.
25:14Dans laquelle il y a des choses
25:16qui sont au-dessus des questions d'argent,
25:20des questions monétaires.
25:22Ce sont des choses qui appartiennent
25:24au domaine philosophique, spirituel.
25:26Et c'est l'honneur de la France de dire ça.
25:28On ne le fait pas payer.
25:30D'accord.
25:32Je veux bien entendre vos arguments,
25:34mais il y a quand même des choses
25:36qui me gênent, François Bayrou.
25:38On a l'impression, d'abord, que c'est le diocèse de Paris
25:40qui s'oppose directement à la ministre de la Culture.
25:43Et vous, le girondin, le décentralisateur,
25:46vous pensez que Notre-Dame de Paris,
25:49qui va recevoir 10 à 15 millions de touristes
25:52dit-on l'année prochaine,
25:54autant que le Louvre,
25:56et qui pourrait là, peut-être,
25:58récupérer une manne financière
26:00peut-être pas suffisante.
26:0275 millions, ce n'est pas négligeable.
26:04Et qui permettrait d'aider les diocèses de province,
26:06qui souvent ont beaucoup de mal
26:08à entretenir leur patrimoine,
26:10et les communes sont petites.
26:13Il y a à peu près 3000 églises en France
26:15qui sont en quasi-ruines.
26:17Vous vous trompez sur toute la ligne.
26:19Je vais vous expliquer.
26:21Pourquoi le diocèse de Paris
26:24ne participerait pas, en quelque sorte,
26:26à l'aide des diocèses de province ?
26:28Notre-Dame, ce n'est pas le diocèse de Paris.
26:30Notre-Dame, c'est...
26:32C'est le patrimoine le plus profond,
26:34à mes yeux,
26:36de la France,
26:38de l'Europe et de l'humanité.
26:40Et l'émotion, quand Notre-Dame a brûlé,
26:42elle était aussi importante
26:44à New York
26:46qu'à Santiago du Chile.
26:48La cathédrale de Barcelone aussi,
26:50c'est un patrimoine très important.
26:52Saint-Paul, c'est très important.
26:54Considérons que nous sommes en désaccord,
26:56mais je prétends
26:58que vous vous trompez,
27:00parce qu'il n'est pas vrai
27:02que les églises appartiennent aux diocèses.
27:04Les églises, elles appartiennent
27:06pour toutes celles qui ont été construites
27:08avant la loi de séparation.
27:10Elles appartiennent aux communes.
27:12Et elles sont en bon état,
27:14pour l'essentiel.
27:16Elles appartiennent à la puissance publique.
27:18Et qui voyage en Europe ?
27:20Ils sont allés à l'étranger, par exemple,
27:22à la Sagrada Familia, à Barcelone.
27:24C'est 26 euros pour y entrer.
27:26L'abbaye de Westminster, c'est 30 euros.
27:28Le Dôme de Milan, en Italie, c'est 10 euros.
27:30Pourquoi est-ce que nous serions
27:32un îlot supposément
27:34au-dessus de tous les autres
27:36avec un honneur
27:38et des valeurs propres à la France ?
27:40On ne pourrait pas faire comme les autres.
27:42C'est 5 euros.
27:44Dites-moi pourquoi.
27:46Parce que vous dites
27:48pourquoi est-ce qu'on défendrait
27:50des valeurs qui sont propres à la France.
27:52Parce que nous sommes la France.
27:54Excusez-moi.
27:56Parce que nous sommes la France.
27:58Et parce que je considère
28:00que dans notre histoire nationale,
28:02dans notre ADN national,
28:04dans les siècles
28:06qui ont vu les constructeurs de Notre-Dame
28:08et les rénovateurs de Notre-Dame,
28:10parce qu'il n'y a pas que cette année
28:12qu'on a rénové Notre-Dame,
28:14il y a quelque chose
28:16qui considère
28:18que là, il y a
28:20du précieux.
28:22Et que ce précieux-là,
28:24on ne le met pas
28:26dans des financements...
28:28Mais les fidèles ne paieront pas,
28:30il faut quand même le dire à nos téléspectateurs.
28:32Il y a des touristes qui paieront.
28:34Et ils vont de plus en plus nombreux.
28:36Mais je vois bien
28:38que vous avez décidé de soutenir Rachida Dati.
28:40Vous avez le droit.
28:42Mais moi, j'exprime un point de vue
28:44qui est assez en cohérence
28:46avec l'idée
28:48qu'un très grand nombre
28:50d'écrivains
28:52et de philosophes
28:54ont soutenu
28:56sur l'idée
28:58qu'il y avait du patrimoine immatériel
29:00dans Notre-Dame.
29:02Et je n'ai pas envie
29:04qu'on en fasse
29:06un lieu
29:08où on paye pour entrer.
29:10C'est dit François Bayrou. Un mot sur les retraites.
29:12Techniquement, le débat s'ouvre demain
29:14à l'Assemblée nationale avec la loi de financement
29:16de la Sécurité sociale. Le gouvernement souhaitait
29:18repousser de six mois la revalorisation des pensions
29:20au 1er juillet au lieu du 1er janvier.
29:22Ce qui fait que techniquement, un certain nombre
29:24de retraités perdent de l'argent.
29:26Il semble se dessiner une proposition.
29:28On veut donner un coup de pouce au 1er juillet
29:30pour que les toutes petites retraites, précisément,
29:32ne perdent pas trop d'argent.
29:34C'est-à-dire qu'on va augmenter au-delà
29:36de ce qui était prévu au 1er juillet.
29:38Pour vous, c'est combien une petite retraite ?
29:40Où doit-il se situer le débat ?
29:42C'est le point de vue que nous avons
29:44défendu.
29:46On s'organise
29:48pour que les petites retraites
29:50ne soient pas atteintes par cet effort limité.
29:52C'est un effort limité.
29:54Ça se place à quel niveau ?
29:56Vous voyez bien,
29:58les retraites au niveau du SMIC
30:00et un peu au-dessus du SMIC.
30:02Donc, en l'espèce, 1 4006.
30:04Voilà des possibles seuils.
30:06Amandine.
30:08Par ailleurs, il va y avoir
30:10cette semaine un sujet qui va beaucoup faire parler.
30:12C'est la niche parlementaire, notamment
30:14du Rassemblement national, qui va l'utiliser
30:16pour vouloir abroger la réforme
30:18des retraites, sachant que la gauche veut aussi
30:20abroger la réforme des retraites.
30:22Comment est-ce qu'on va expliquer aux Français
30:24que néanmoins, alors qu'une majorité
30:26de députés voudrait l'abroger,
30:28cette réforme s'applique ?
30:30Vous voyez, c'est exactement ce que nous disions
30:32avant.
30:34Vous avez des postures politiques.
30:36Des députés
30:38qui défendent des positions
30:40de principe
30:42en étant absolument certains
30:44que ces positions de principe ne seront pas
30:46adoptées. C'est comme ça
30:48que ça marche. C'est pour faire semblant.
30:50Mais
30:52si dans notre pays, on décidait
30:54de supprimer
30:56cette réforme des retraites
30:58là, alors on donnerait
31:00un signe désastreux. La réforme
31:02des retraites, j'ai montré avec le
31:04commissariat au plan
31:06pendant le débat
31:08qui, hélas, n'a pas été...
31:10Le rapport qui, hélas, n'a pas été repris.
31:12J'ai montré pendant le débat
31:14ce qu'était la réalité du financement
31:16du système de retraite.
31:18Et c'est pas du tout ce qu'on a dit.
31:20Vous vous souvenez que le conseil d'orientation des retraites,
31:22le COR, disait qu'on était
31:24excédentaire. Vous disiez qu'il y avait
31:26notamment de l'argent caché, en quelque sorte,
31:28que le régime était déficitaire parce que l'État
31:30abondait et qu'en fait, il venait compenser...
31:32J'éprouvais en effet ce que vous dites, c'est-à-dire
31:34que le financement des retraites,
31:36il ne s'équilibrait
31:38que parce que l'État,
31:40avec l'argent du contribuable,
31:42donnait entre 30 et 40
31:44milliards chaque année.
31:4630, 40 milliards.
31:4830 000 ou 40 millions
31:50d'euros chaque année.
31:52Et cet argent-là,
31:54nous ne l'avons pas.
31:56Alors qu'est-ce qu'on fait ?
31:58On l'emprunte, tous les ans.
32:00Ce qui veut dire que c'est
32:02les jeunes filles et les jeunes garçons
32:04qui sont là-bas,
32:06dans ce studio, c'est eux
32:08qui vont payer les retraites
32:10qu'on verse aujourd'hui aux retraités.
32:12On emprunte sur leur tête.
32:14Et je trouve ça
32:16scandaleux, insupportable,
32:18immoral.
32:20Personne ne le dit.
32:22Parce que tout le monde préfère que ce sujet
32:24ne soit pas abordé.
32:26Moi, je considère qu'il faut le dire.
32:28Je suis contre tout ce qui
32:30tendrait à faire croire
32:32qu'il suffirait d'un vote
32:34pour que la réforme des retraites ne soit plus indispensable.
32:36Elle est indispensable à leur égard.
32:38Vous avez été clair sur ce sujet,
32:40François Bayrou. Un autre thème
32:42de la semaine qui vient, parce qu'Emmanuel Macron
32:44fait une visite d'Etat au Maroc,
32:46c'est le sujet de l'immigration
32:48et la façon dont le gouvernement va essayer
32:50de mieux faire appliquer les obligations
32:52de quitter le territoire français.
32:54Bruno Retailleau, qui est du voyage au Maroc,
32:56promet de faire beaucoup mieux que son prédécesseur.
32:58Est-ce que vous le croyez ?
33:00Est-ce que vous pensez qu'il peut être plus efficace
33:02que ne l'a été Gérald Darmanin, qui avait déjà essayé
33:04beaucoup de choses ?
33:06J'ai dit à Bruno Retailleau
33:08que s'il avait un sujet
33:10devant lui,
33:12lui qui veut faire mieux,
33:14c'est normal, sous-ministre,
33:16veut faire mieux,
33:18je lui ai dit qu'il avait un sujet devant lui,
33:20c'était la question
33:22des OQTF, des obligations
33:24de quitter le territoire français,
33:26prononcées alors que
33:28les pays d'origine ne veulent pas
33:30accepter,
33:32notamment le Maroc, le retour
33:34de leurs ressortissants.
33:36C'est une vraie question. C'est une question
33:38essentielle et j'espère
33:40que le gouvernement va trouver des solutions
33:42et qu'en tout cas, il comprendra que
33:44tous ceux qui ont essayé avant lui n'étaient pas
33:46totalement des manches.
33:48La solution, c'est une nouvelle loi ?
33:50Non, ce n'est pas une question de loi.
33:52Les OQTF, on en exécute
33:54officiellement,
33:56on en fait exécuter
33:58officiellement 7%.
34:00Officiellement. Parce que là-dedans,
34:02on met des OQTF
34:04plus faciles,
34:06à Mayotte ou en Guyane.
34:085%.
34:10Est-ce qu'il faut un projet
34:12de loi immigration ?
34:14Je m'exprime, moi, si vous voulez bien.
34:16Donc, je pense que
34:18cette question des OQTF,
34:20elle est la question même de la
34:22crédibilité. Lorsque vous
34:24demandez à quelqu'un qui s'est mal
34:26comporté de quitter le territoire
34:28français, c'est la question même de la
34:30crédibilité de notre politique.
34:32Mais s'agissant de l'immigration,
34:34moi, je ne suis pas de ceux qui pensent
34:36que toute immigration est mauvaise.
34:38Immigration, peut-être une chance.
34:40L'immigration
34:42est,
34:44dans notre société, dans le pays
34:46que nous formons ensemble,
34:48est et
34:50a été
34:52une source
34:54d'hommes
34:56et de femmes, de garçons et de filles
34:58qui se sont engagés
35:00pour partager
35:02avec nous la vie, les charges,
35:04les responsabilités et le travail.
35:06Je dis souvent, quand vous
35:08vous promenez dans une ville, vous
35:10voyez des échafaudages. Regardez
35:12qui est sur les échafaudages.
35:14Sur les échafaudages, ce sont
35:1680%
35:18des travailleurs
35:20d'origine
35:22étrangère. Regardez
35:24qui est dans les cuisines des restaurants.
35:26Et vous verrez qu'il y a
35:28beaucoup d'hommes
35:30et de femmes qui sont dans les cuisines des restaurants.
35:32Regardez qui fait
35:34le ménage à 5h du matin
35:36dans les somptueux bureaux
35:38que ceux qui s'expriment
35:40sur ce sujet utilisent.
35:42Et il y a des femmes et des hommes
35:44qui partagent notre vie
35:46et qui ont une vie qui n'est pas facile.
35:48Et il faut simplement,
35:50à mon sens, trois obligations.
35:52La première, qu'on considère
35:54que le travail est une source d'intégration.
35:56Toutes les sociétés
35:58qui ont intégré, elles l'ont fait
36:00par le travail. Deuxièmement, il faut apprendre
36:02la langue. Et troisièmement,
36:04il faut que tout le monde,
36:06y compris ces femmes et ces hommes,
36:08tous, acceptent
36:10de considérer que la France,
36:12c'est pas comme les autres.
36:14La France, c'est
36:16un pays qui a des valeurs
36:18et notamment
36:20une de ces valeurs, c'est le fait
36:22que chez nous,
36:24la religion et la loi
36:26sont différentiels.
36:28François Bayrou, j'aimerais vous soumettre la question
36:30de Cédou qui nous regarde.
36:32Je ne sais pas d'où est Cédou, mais il nous écrit
36:34en disant que pensez-vous du bilan du président
36:36Macron sur ses deux mandats,
36:38deuxième mandat en cours, sur une note de 1 à 10,
36:40quelle note donneriez-vous à son bilan ?
36:42Je note pas. Il y a longtemps
36:44que je ne note plus.
36:46Je pense...
36:48C'est normal, dans un cycle
36:50de président de la République, il y a des moments
36:52où on est impopulaire.
36:54Je les ai tous connus,
36:56tous les derniers,
36:58tous impopulaires à un moment ou à un autre.
37:00Au bout de sept ans,
37:02il y a quelque chose de normal.
37:04Là, c'est au-delà de l'impopularité, c'est qu'une partie de son camp
37:06dit qu'il faut ouvrir l'après Macron,
37:08ça y est, c'est fini.
37:10Je n'appartiens pas
37:12à ce genre d'attitude-là.
37:14Je trouve
37:16que tous ceux qui se sont roulés au pied
37:18du président de la République
37:20en montrant
37:22qu'il était beau et intelligent
37:24et formidable
37:26et qu'il voulait des caresses...
37:28Tous ceux-là
37:30qui, quelques années après, disent
37:32que c'est insupportable,
37:34qu'il faut oublier cette période,
37:36c'est exactement le contraire de ce que j'aime
37:38en politique et dans la vie.
37:40Gabriel Attal, Édouard Philippe...
37:42Vous prononcez des noms,
37:44moi pas, vous voyez. Moi, je suis prudent,
37:46vous êtes imprudent.
37:48J'ai fait...
37:50Comme je pensais que vous me poseriez la question,
37:52je ne savais pas que c'est d'où
37:54que la poserais, je me suis fait
37:56une petite liste.
37:58L'effort incroyable
38:00qui a été fait pour remettre notre défense
38:02à niveau.
38:04Ensuite,
38:06la relance
38:08et la promotion du nucléaire en France.
38:10On parle là chaque fois
38:12de milliards et centaines de milliards.
38:14La fin
38:16du numérosclosure
38:18en médecine.
38:20La promotion
38:22de l'apprentissage qui a sorti
38:24des dizaines de milliers
38:26ou centaines de milliers de jeunes du travail.
38:28Le Ségur de la santé
38:30qui a réévalué
38:32les salaires des infirmières
38:34et des médecins dans notre système
38:36de santé. Vous n'êtes pas non plus à avoir fait cette liste,
38:38François Bayrou, si j'ose dire. Le président a appelé
38:40les siens cette semaine à défendre le bilan.
38:42Justement.
38:44Je suis indépendant profondément
38:46par ma nature.
38:48L'impôt à la source. Vous vous souvenez
38:50que j'ai proposé ça il y a des années.
38:52On me disait c'est impossible.
38:54L'impôt à la source.
38:56La prime d'activité.
39:00Tout ce qui est
39:02France Service,
39:04qui a changé la vie dans un très grand nombre
39:06de petites villes,
39:08de provinces.
39:10Tout ce qui est
39:12action au cœur de ville.
39:14Tout ce qui est le maintien des financements
39:16des collectivités locales.
39:18Tout ce qui est la poursuite de la rénovation urbaine.
39:20Je pourrais prolonger
39:22cette liste, mais
39:24dans quelques années,
39:26peut-être dans quelques mois,
39:28les Français se rendront compte de deux choses.
39:30D'une part,
39:32que c'était sous la responsabilité
39:34du président de la République qu'on a fait
39:36des choses. Notre-Dame,
39:38par exemple, qui a la restauration
39:40de Notre-Dame. Qu'on a fait des choses
39:42qui sont sans exemple
39:44et qui étaient sans exemple
39:46dans les périodes précédentes.
39:48Il y a un bon bilan.
39:50Je ne dis pas qu'il y a un bon bilan. Ce n'est pas facile
39:52d'avoir un bon bilan.
39:54C'est tellement simple
39:56de tirer sur le pianiste.
39:58Est-ce que ça lui survivra, le macronisme ?
40:00Je ne sais pas.
40:02Je ne suis pas macroniste.
40:04J'ai souvent dit ça au président de la République.
40:06Je suis
40:08un allié,
40:10un compagnon
40:12de combats,
40:14mais je ne définis pas le courant politique
40:16qui est le mien par rapport à un homme.
40:18Est-ce que sa grande idée politique, le dépassement,
40:20va lui survivre ?
40:22Elle est vitale.
40:24Et tous ceux qui veulent revenir
40:26à l'affrontement bipolaire droite-gauche...
40:28C'est un peu ce qui s'organise.
40:30C'est ce qui s'organise et ce contre quoi
40:32il faut se battre.
40:34Ce contre quoi je me battrai sans répit.
40:36Parce que l'idée
40:38qu'on va refaire de la France,
40:40de camps retranchés, comme les Etats-Unis,
40:42l'un
40:44opposé à l'autre
40:46jusqu'à la détestation,
40:48cette idée-là est néfaste pour le pays.
40:50Ce qu'il faut en France,
40:52et je défendrai cela,
40:54est au fond cette période
40:56où Emmanuel Macron
40:58a renversé les anciennes
41:00forteresses.
41:02Il y a une question précisément d'un autre François.
41:04Est-ce que c'est pas vous ? Vous n'avez pas votre téléphone en main.
41:06De quelqu'un qui, devant sa télé, en vous écoutant,
41:08François, vous demande
41:10est-ce que par conséquent vous allez vous présenter à l'élection présidentielle
41:12de 2027 ? Vous avez un homonyme
41:14qui du moins le souhaite ou en tout cas s'interroge ?
41:162027,
41:18c'est 2027 et il y a un peu de temps
41:20avant. Et je trouve
41:22que, j'ai déjà utilisé cette expression,
41:24les fautes de temps en politique
41:26sont plus graves qu'elles ne sont en grammaire.
41:28Mais j'ai toujours pensé...
41:30Il y en a beaucoup qui font des fautes de temps actuellement ?
41:32Il y en a pas mal. La liste que vous avez
41:34donnée me paraît...
41:36Ils font des fautes de temps parce que
41:38ils sont obsédés par l'élection présidentielle.
41:40Or, l'élection présidentielle,
41:42ça n'est pas
41:44l'obstacle
41:46que nous avons devant nous aujourd'hui.
41:48Il faut que nous apprenions une nouvelle manière
41:50de gérer la France,
41:52de faire vivre la diversité, le pluralisme
41:54et que notre démocratie devienne
41:56enfin respectée, alors que
41:58des tas de gens pensent qu'elle n'est pas respectable.
42:00Merci François Bayrou d'avoir été l'invité
42:02de BFM politique
42:04et d'avoir lancé l'appel aux députés. Il faut siéger.
42:06Il faut siéger à l'Assemblée. Merci Amandine.
42:08Merci Bruno de m'avoir accompagnée.
42:10Merci à la régie pour la réalisation de cette émission.
42:12Tout de suite, affaire suivante sur BFM TV.