L'artiste Hiro en concert le 21 déc à la Madeleine à Bruxelles
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00:00Bonjour, comment tu vas ?
00:15ça va super bien.
00:16ça me fait plaisir de te recevoir ici à Bruxelles.
00:19plaisir pour moi aussi.
00:20Alors, t'as déjà eu l'occasion de visiter un point ?
00:24Bon, à chaque fois je la visite partiellement on va dire.
00:27Je connais la Galerie Louise, j'ai de la famille à la Louvière, pas forcément à Bruxelles mais je connais plus ou moins la Belgique on va dire.
00:39D'accord, ça nous fait plaisir de te recevoir aujourd'hui, alors j'ai quelques petites questions à te poser afin de permettre aux spectateurs et aussi aux gens qui t'écoutent de mieux te connaître.
00:51A savoir, ma première question, on t'a connu dans le groupe de Panacea 4, actuellement quelles sont tes relations avec les autres membres ?
01:00Elles sont bonnes, comme je dis toujours c'est une famille.
01:04Vous nous avez connu en tant que groupe, en tant que professionnels de la musique mais je pense qu'on a toujours fait rapport fraternel et on se soutient même si aujourd'hui on ne pratique plus la musique ensemble comme ça l'était avant.
01:20On est toujours ensemble, donc ils risquent d'être présents le 21 décembre pour cette grande fête.
01:28N'oubliez pas, Giro sera présent, aura son concert le 21 décembre, j'ai une autre question, c'est à te poser, c'est à savoir quel impact tu dirais qu'a eu le groupe Panacea 4 sur la culture congolaise ?
01:41Pour moi l'impact du groupe Panacea 4, je pense que c'est sur la réappropriation culturelle, c'est-à-dire que nous on a grandi dans les banlieues parisiennes,
01:52on est beaucoup plus consommateur de rap en général, beaucoup plus consommateur de musique urbaine, de musique populaire qui passe à la télé française ou européenne.
02:01Nous on a toujours été fiers de ce côté congolais, de ce côté quinoa, de ce côté brazzavillois, de ce côté africain avec un grand A majuscule.
02:12Très tôt on a essayé de faire un mix entre notre culture africaine et notre culture européenne.
02:22Je pense que c'est cette fierté-là, de donner cette fierté-là à d'autres jeunes qui écoutaient pas forcément, ou qui dansaient pas forcément la musique de chez eux,
02:30et qui préféraient écouter du rap, je pense que ça a drainé beaucoup de jeunes de la diaspora africaine à suivre et à aimer notre culture.
02:38Et tu vois beaucoup de jeunes venir vers toi te dire qu'ils souhaiteraient justement se lancer dans la musique afro-européenne, faire un mix comme tu dis,
02:48parce que tu nous expliques que le groupe a quand même eu un impact, toi-même individuellement tu as eu un impact sur plusieurs personnes de la communauté.
02:56Est-ce que les jeunes ont tendance à venir vers toi pour justement prendre des conseils et pouvoir évoluer dans ce chemin-là ?
03:05Totalement, moi j'ai eu la chance d'être coach de The Voice Afrique en 2020, donc rien que par cette expérience-là j'ai été au contact de jeunes talents,
03:20de talents très prometteurs qui régulièrement me donnaient des conseils avec qui on est resté en contact jusqu'aujourd'hui.
03:26Après souvent sur les réseaux je reçois des messages où j'écoute des sons d'artistes qui sont pas forcément connus, où j'essaye de conseiller un peu.
03:34Donc voilà, après aujourd'hui je pense qu'Iros a dépassé la communauté, c'est-à-dire que c'est pas que dans la communauté africaine,
03:46des fois il y a des gens, je sais pas moi, des Espagnols, des autres de la communauté qui viennent vers moi, qui me demandent un peu les rouages de ce métier.
04:00Comment on fait pour rester aussi autant de temps, parce que la musique c'est très compliqué, je pense que ça se complique aussi, ça devient plus dur à travers les années, donc voilà quoi, mais je suis toujours à l'écoute.
04:10Oui, surtout que toi tu es là depuis très longtemps, comme tu disais tout à l'heure, moi je t'écoutais à l'époque, je pense que c'était en 2008, 2010, Aveuglé,
04:19c'est vraiment les sons qui ont bercé notre enfance et qui ont pas que touché des membres, enfin des personnes de notre communauté, c'est une musique qui touche toute personne de toute communauté justement.
04:29Et moi je suis aussi mariée il y a pas longtemps, merci beaucoup, et on t'appelle Hiro le marieur, t'en savais pas ?
04:36Pourquoi ?
04:37Écoute, apparemment t'as l'habitude de faire des mariages ?
04:40Non pas du tout, pas du tout, j'en ai fait un dernièrement, c'était l'anniversaire, le mariage de ma petite sœur, donc justement moi j'ai, bon, malheureusement souvent j'évite les prestations dans les mariages,
04:54parce que l'organisation en général c'est très compliqué, donc non, le mariage de ma petite sœur, voilà, parce que c'est ma petite sœur, elle m'a demandé de chanter à son mariage, mais j'ai pas l'habitude de faire des mariages, non.
05:11Écoute, on a l'habitude en tout cas d'entendre énormément des sons dans nos mariages, ça passe toujours, ça continue, c'est quelque chose qui reste facilement à l'oreille.
05:20Moi j'aimerais savoir qui t'inspire, d'où viennent justement toutes ces inspirations que tu as en général, quel artiste m'écoute le plus ?
05:29Bizarrement, je pense que ma première inspiration c'est mon papa, parce que c'est un grand fan de musique, il avait un commerce où il vendait des produits africains, et il ramenait chaque samedi des DVD,
05:43et dans les DVD à chaque fois il y avait des titres de grandes stars africaines, Sekouba Bambino, Tikenja Fakoli, Youssou N'Dour, et après les musiques de mon pays, le Congo, Kofi Olomide, Papua New Guinea, Taboulé, Franco, et j'en passe.
06:05Ça m'a donné le goût de la musique africaine, mais moi les artistes qui m'ont inspiré c'est Corneille, Singuila, donc voilà, c'est plus ces artistes là qui m'ont donné envie de le faire, d'essayer de faire un espèce de mix entre le R'n'B et la musique africaine.
06:31Et dans ton répertoire de musique, quand tu es en live, quand tu es en concert, quelles chansons tu aimes interpréter, même si je suppose que tu dois aimer toutes tes chansons en général, mais quelles chansons te portent énormément à ton cœur, à ta passion publique ?
06:48Il y a « Ton pied, mon pied », il y a beaucoup, il y a « Loin de moi », il y a « Aveuglé », « Touché coulé ». Il y a plein de chansons, parce que j'ai toujours fait mes chansons avec le cœur, donc en vrai, choisir une chanson qui me tient plus à cœur qu'une autre, ça serait compliqué.
07:10Et quelles collaborations jusqu'à présent as-tu le plus appréciées ?
07:15J'en ai deux, bon, on va dire trois. Il y a Kofi Olomide, parce que je lui regardais à la maison en cassette et aujourd'hui, pouvoir chanter avec, pour moi, c'est une forme de consécration par rapport à mon cheminement, par rapport à ma carrière.
07:39Il y a Ninio aussi, pour moi, qui est l'un des artistes les plus talentueux de notre époque, mais on a fait un titre à découvert qui est le single de Diamant, qui reste un classique. Et le troisième, ce serait Davido.
07:54Davido, parce que pour la big star que c'est, pour la simplicité, souvent on a du mal, les artistes francophones ont du mal à aller de l'autre côté, au Nigeria, de travailler avec des artistes anglophones. Et moi, pouvoir faire ce featuring avec Davido, juste grâce à un échange Instagram, pour moi, je trouve ça super fort.
08:16C'est magique, Instagram nous rapproche aussi, et vous sortez des très bons sons au final.
08:21Oui, merci.
08:22Et tu nous as parlé tout à l'heure de tes inspirations, comme Bey, Papa Wemba, mais dis-moi un peu, comment tu écris tes chansons ? Est-ce que c'est la vie de tous les jours, les histoires de vos amis que vous pouvez entendre ? Comment tu vas nous sortir un son touché-coulé ?
08:42Moi, j'aime bien l'astrologie. Donc moi, je suis cancer. Donc je suis quelqu'un qui est très enfermé de base sur moi-même. Du coup, je suis beaucoup sur l'observation, et je suis beaucoup sur la... Comment dire ? Je mets un frein souvent à mes sentiments, donc j'ai l'habitude de les garder pour moi.
09:04Et j'utilise la musique comme un exutoire, c'est-à-dire ce que j'aurais voulu dire, ce que j'aimerais dire, ce que j'aimerais ressentir, ce que j'aimerais... Donc dans un promenade, je pense que c'est vraiment un exutoire, et puis après, c'est l'observation. Voilà, je connais du monde, et souvent, on vient me raconter l'histoire de quelqu'un, ou moi, je vois l'histoire de quelqu'un. Donc j'essaye de prendre cette énergie-là dans les histoires des gens. Voilà.
09:29Tu es aujourd'hui à Bruxelles. Qu'est-ce que ça signifie pour toi Bruxelles ? Que signifie Bruxelles culturellement pour toi ?
09:59Vous avez des grands artistes, pour moi, qui sont forts. C'est juste peut-être de la manière de promouvoir les talents de la ville, peut-être, je ne sais pas. Mais pour moi, c'est une ville qui a énormément de talents, qui... L'art, Bruxelles, c'est une ville d'art, c'est une ville avec beaucoup d'artistes qui méritent encore d'être beaucoup... Mettre plus encore en lumière.
10:23Donc, pour moi, Bruxelles, c'est une ville d'art, c'est une ville de goût, voilà.
10:30Et au niveau de ta fondation, est-ce que tu pourrais nous dire quel est l'impact que tu as au niveau de la politique et au niveau de la culture aussi ?
10:39Au niveau de ma fondation qui a été créée en 2022, Ousali. Ousali qui veut dire tu existes. En fait, on a voulu penser à toutes les personnes qui existent qu'on a oubliées.
10:53Donc, à la base, c'est une fondation qui est basée sur la réappropriation culturelle. Aujourd'hui, il y a beaucoup de jeunes de la diaspora qui ne connaissent pas Lumumba, qui ne connaissent pas Thomas Sankara, qui ne connaissent pas...
11:05Apprendre un peu à tous ces enfants qu'on a notre histoire. On a des gens aussi à qui ils peuvent s'identifier.
11:14Souvent, dans les manuels scolaires, il y a des passages énormes qui sont sautés où on parle d'une certaine manière, on met en avant certains héros.
11:22Moi, j'ai envie de montrer à ces jeunes de la diaspora africaine qu'on a nos héros à nous, on a nos gens dont on peut être fier, dont on peut prendre un exemple.
11:32Donc, ça, c'était la première mission de ma fondation. La deuxième, c'était de venir en aide aux nécessiteux, surtout aux femmes, surtout aux jeunes filles, dans le sens où aujourd'hui, former les gens sur eux-mêmes, c'est important.
11:52Par exemple, en Afrique, il y a plein de femmes qui n'ont pas accès à des kits sanitaires. Donc, ce n'est pas normal. On perd des monstres qui ne peuvent pas aller à l'école à cause de ça.
12:02Donc, on essaie de fournir des kits sanitaires, on essaie de venir en aide, de travailler, mais on travaille avec les associations locales parce qu'elles, elles connaissent le terrain, elles connaissent les réalités.
12:14Moi, je ne peux pas venir dans un pays que je ne maîtrise pas et venir me dire que je vais changer les choses alors qu'il y a des gens qui oeuvrent depuis des années et qui connaissent les réalités sur le terrain. Donc, voilà un peu ma fondation.
12:25C'est très cool. Merci.
12:27Et au niveau des jeunes de Bruxelles, quel impact, surtout, tu laisses ici, à Bruxelles ? Car je pense que, justement, tu essayes aussi de travailler avec des jeunes de Bruxelles.
12:40Oui, totalement. À la suite de ce concert-là, le but, ce serait d'essayer de venir deux ou trois fois, d'essayer de conseiller sur le métier de la musique, sur le métier de la musique, sur les droits que les artistes ont, essayer de mettre en avant des talents.
12:59Comme je vous ai dit, moi, en 2020, j'étais le coach à The Voice et j'en ai gardé un bon souvenir et tu sens qu'il y a tout le monde un artiste qui sommeille en lui. Donc, voilà, il y a ceux qui ont eu le courage de se lancer devant le public et qui méritent d'avoir un peu d'aide, peut-être l'aide que moi, je n'ai pas forcément eue à mes débuts. C'est important de, voilà, totalement. Voilà, totalement, c'est ça.
13:28Tu veux être un support, un mentor ?
13:30Oui, bon, mentor, je n'irai pas jusque-là, mais un support. Un support, je trouve que c'est déjà bien, voilà.
13:40C'est très beau. Vraiment, l'initiative est très belle. Et quels sont tes projets pour le futur ?
13:46Alors, mes projets, c'est déjà une tournée de concerts. La première date, elle commence à La Madeleine, à Bruxelles, le 21 décembre. Et puis après, on va la semaine d'après à Rouen. On va enchaîner une date à Paris et à Lyon. Donc, c'est d'enchaîner les concerts et il y aura une série de EP qui vont sortir.
14:04Et tu te prépares ?
14:06Et la production aussi, d'artistes aussi. Donc voilà, comme je dis toujours, j'y tiens. Je tiens à donner un peu ce que moi, ce que les gens, l'amour que les gens m'ont donné, j'aimerais bien le redonner à tous ces talents.
14:24Qu'est-ce que tu dirais justement à ton public, à tes fans qui te suivent depuis des années, qui t'écoutent et qui continuent justement de vouloir aider avec toi ?
14:36Déjà, merci. Merci parce que sans eux, je ne serais pas là. Sans eux, je ne serais pas là pour toute la motivation, pour tout l'amour, pour tout le temps qu'ils m'ont donné jusque là.
14:50Et je compte sur leur présence ce 21 décembre pour qu'on mette le feu dans la ville de Bruxelles pour un concert qui va rester dans les mémoires.
14:58Hero, c'est un répertoire de 2008 à aujourd'hui. Donc voilà, c'est des collaborations avec des grands artistes. Et voilà quoi, j'ai envie de faire la fête, j'ai envie de célébrer tout ça.
15:10J'ai envie de commencer à le faire à Bruxelles parce que comme je t'ai dit avant, c'est une ville qui me parle. C'est une ville qui me parle parce qu'elle sent, elle respire l'art.
15:20Elle respire l'art et voilà, rien de mieux que d'honorer l'art par l'art. Donc voilà.
15:26Un dernier mot ?
15:27Merci et encore une fois, gros bisous, grosse force à vous. On est ensemble, rendez-vous le 21 décembre, ça va être le feu.
15:35A bientôt.