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Aujourd’hui dans « Les 4 V » Télématin revient sur les questions qui font l’actualité avec Manuel Bompard député des Bouches-du-Rhône et coordinateur de LFI

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00:00Bienvenue dans les 4V, Emmanuel Bouffard, alors avant même la nouvelle loi qu'il souhaite faire adopter, Bruno Rotaillot demande un tour de vis au préfet en matière d'immigration, il a adressé une circulaire et il leur fixe des objectifs.
00:15Il leur demande par exemple de reprendre tous les dossiers d'expulsion qui n'avaient pu aboutir et les procédures en cours jusqu'à maintenant.
00:22Il leur demande un compte rendu chaque mois. Ce sont les nouvelles méthodes du nouveau ministre de l'Intérieur. Est-ce qu'il peut vous convaincre ?
00:29– Non, il fait de la communication, M. Rotaillot, il bombe le torse, il le fait beaucoup et puis à la fin on se rend compte qu'en vérité,
00:36à part demander au préfet de faire leur travail, il n'a rien d'autre à proposer sur le sujet. Il l'a fait par exemple sur le Maroc,
00:43vous savez il y a eu une délégation du Président de la République et d'un certain nombre de membres du gouvernement qui est au Maroc,
00:47il a dit vous allez voir ce que vous allez voir, on va créer les conditions pour obtenir plus rapidement des laissés-passer consulaires,
00:53il a déjà plié puisqu'il a dit oui, il faut qu'on travaille à la fluidité de tout ça.
00:57Bref, je trouve que M. Rotaillot est un spécialiste en matière de communication mais qu'à part la communication, il n'y a pas grand-chose.
01:03– Mais alors concrètement dans sa future loi qu'il souhaiterait faire adopter, il a des mesures très concrètes,
01:07il voudrait par exemple rétablir le délit de séjour irrégulier, ça, ça va être des choses très concrètes.
01:15– C'est scandaleux, écoutez, quand une personne arrive sur le territoire national, ce n'est pas un délinquant ou un criminel,
01:22c'est une personne qui cherche refuge, généralement qui fuit une situation de misère économique,
01:27une situation de guerre qui demande la protection de la France et ce fameux délit de séjour irrégulier
01:33revient à considérer que toute personne qui se trouve sur le territoire national est un délinquant ou un criminel,
01:38je trouve ça scandaleux, moi je pense qu'il faut changer complètement de logique en matière de politique migratoire,
01:44arrêter de pointer du doigt les gens qui viennent parce qu'ils partent et qu'ils fuient une situation de misère
01:49et se poser plutôt la question de savoir comment ils n'ont pas besoin de partir tout simplement
01:53et c'est le sujet sur lequel on n'entend jamais M. Retailleau.
01:56– Vous souhaitez vous régulariser toutes les personnes qui sont sans papiers ?
01:59– Moi je souhaite régulariser, c'est le programme du nouveau Front populaire,
02:02l'ensemble des travailleuses et des travailleurs sans papiers,
02:04c'est-à-dire l'ensemble des personnes qui sont indispensables aujourd'hui à la vie de la nation,
02:07qui occupent un emploi, un travail, d'ailleurs sur lesquels il faudrait arrêter de les pointer du doigt,
02:12plutôt les remercier parce que vous les connaissez comme moi, vous les voyez souvent le matin dans les métiers,
02:17les emplois les plus pénibles, je pense que plutôt que de les stigmatiser à longueur de journée,
02:21il faut plutôt les applaudir, les remercier et effectivement les régulariser.
02:24– On parlait il y a un instant du débat à l'Assemblée nationale
02:26sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale,
02:29parmi les objectifs du gouvernement, passer le nombre de jours de carence
02:33pour les arrêts de maladie des fonctionnaires de 1 à 3,
02:36alignés sur ce qui se fait dans le privé, pourquoi vous opposez à ça ?
02:39Vous y êtes beaucoup, c'est une mesure de bon sens pour aligner privé et public.
02:43– Alors c'est certainement pas une mesure de bon sens,
02:45c'est une mesure qui est scandaleuse, qui est absurde et qui est dangereuse.
02:48D'abord ce n'est pas un alignement sur le privé,
02:50contrairement à ce que dit le gouvernement pour une raison simple,
02:53c'est qu'aujourd'hui dans le privé vous avez entre 2 tiers et 75% des cas
02:56où il n'y a pas du tout de jours de carence,
02:58parce que les 3 jours de carence théoriques en vérité sont pris en charge dans des accords d'entreprise.
03:04Donc d'abord ce n'est pas vrai de dire que c'est un alignement sur le privé.
03:09Deuxièmement c'est scandaleux parce que ça pointe du doigt les fonctionnaires,
03:12comme si en quelque sorte ils n'étaient pas vraiment malades quand ils étaient absents,
03:16que ça serait des arrêts maladie de complaisance.
03:19– Le gouvernement dit qu'il y a un absentéisme beaucoup plus fort que dans le privé.
03:22– Mais non, mais ce n'est pas vrai et quand vous comparez les chiffres,
03:25il faut les comparer à même niveau d'emploi, à même niveau de qualification
03:28et alors vous verrez qu'il n'y a pas de différence d'absence entre le privé et le public.
03:32Et c'est dangereux pour une raison simple que tout le monde peut comprendre,
03:34c'est que quand vous avez une maladie, il vaut mieux s'arrêter pas longtemps
03:38pour se soigner et pouvoir revenir en bonne forme qu'aller travailler malade,
03:42parce que quand on est travaillé malade ça s'aggrave, ensuite les arrêts sont plus longs
03:45et en plus vous prenez le risque de transmettre la maladie à d'autres personnes.
03:48On parle du service public, on parle d'enseignants,
03:50on parle de gens qui travaillent dans le secteur de la santé,
03:52qui sont en contact avec des usagers, enfin tout ça est complètement scandaleux.
03:56Donc il faut arrêter de chercher à faire des économies
03:58en les faisant porter la responsabilité sur des fonctionnaires
04:01et s'il y a des fonctionnaires qui sont absents,
04:03c'est parce que parfois il y a des situations de souffrance au travail
04:06et il vaut mieux s'attaquer aux raisons de cette souffrance au travail
04:08plutôt que d'aller pointer du doigt les gens qui en sont victimes.
04:11Dans le secteur de la santé, pardonnez-moi, je vous laisse après poser votre question,
04:14mais dans le secteur de la santé par exemple,
04:16s'il y a des gens qui souffrent aujourd'hui, allez voir à l'hôpital,
04:18c'est parce qu'il y a des sous-effectifs,
04:20parce que les gens sont obligés de courir d'un lit à l'autre,
04:22donc c'est à ça qu'il faut s'attaquer.
04:23Vous parliez de la santé, il y a beaucoup de députés et l'EFI
04:25qui sont allés soutenir notamment hier des salariés de la filiale Opéra
04:29qui produit l'oliprane et qui va être en partie vendue à une filiale américaine.
04:34Vous n'êtes pas convaincu des garanties qui ont été données par l'État
04:37qui assurent prendre une participation d'un à deux pour cent ?
04:40C'est ridicule.
04:41D'abord, ce n'est pas une participation d'un à deux pour cent dans le capital
04:44qui va donner quelques poids, quelques impacts stratégiques à l'État
04:49sur les décisions qui vont être prises par le groupe.
04:51Pour le reste, les soi-disant garanties qui ont été avancées,
04:53on connaît la musique, on l'a déjà eue,
04:55ça a été le cas par exemple au moment où General Electric
04:58avait rajouté Alstom.
04:59On avait dit, si il y a des suppressions d'emplois, il y aura des pénalités financières.
05:02Qu'est-ce qui s'est passé ?
05:03Les emplois ont été supprimés, les pénalités financières,
05:06c'est des cacahuètes pour les groupes dont on est en train de parler.
05:08C'est quelques dizaines de millions d'euros,
05:11ça ne représente rien par rapport à la rentabilité de ces opérations juteuses financières.
05:17Donc non, ces garanties n'apportent rien.
05:18Ce qu'il faut faire, de mon point de vue,
05:20c'est aller vers la nationalisation de cette filiale.
05:23On a besoin de continuer à produire ces médicaments-là en France.
05:26C'est un intérêt vital pour la nation.
05:28Une deuxième journée de solidarité en clair.
05:30Supprimer un jour férié pour financer les EHPAD.
05:32Question courte, réponse courte.
05:33Bonnes ou mauvaises idées ?
05:34Mauvaises idées, c'est toujours la même chose.
05:35On veut faire payer aux gens.
05:36Moi, je vous fais une autre proposition.
05:37On pourrait faire une journée de solidarité sans dividendes.
05:40Ce jour-là, toutes les dividendes qui sont versées aux actionnaires,
05:43ils viendraient dans les caisses de l'État.
05:45Parce que là, il y a de l'argent à prendre.
05:46Plus largement, le budget, on parlait du budget de la sécurité sociale,
05:49mais le budget sera rediscuté la semaine prochaine à l'Assemblée nationale.
05:53Il revient dans le débat.
05:54On ne voit pas comment Michel Barnier pourrait ne pas utiliser le 49-3.
05:58Si 49-3, est-ce que vous confirmez que vous déposerez une motion de censure ?
06:01Bien sûr, bien sûr.
06:02D'abord, on a profondément transformé ce budget.
06:04Je m'en félicite, je m'en satisfais.
06:06On a fait adopter, nous, le nouveau Front populaire,
06:08la France insoumise des amendements,
06:09pour mettre à contribution les plus riches.
06:11On a voté, par exemple, une taxe sur le patrimoine des milliardaires.
06:14Ça concerne 147 personnes et ça permet de rentrer dans les caisses de l'État,
06:18plus de 10 milliards d'euros.
06:19Donc, on est en capacité de montrer qu'un autre budget est possible.
06:22Si M. Barnier n'en tient pas compte, n'écoute rien et veut passer son budget en force,
06:26oui, bien évidemment, il y aura une motion de censure.
06:29Et vous demanderez aux députés du RN de voter votre motion de censure ?
06:32Il est évident qu'à partir du moment où nous déposons une motion de censure,
06:35si le RN décide de ne pas la voter,
06:38alors il sera le complice de l'application des mauvaises recettes du gouvernement Barnier.
06:44Donc, vous souhaitez que le RN vous rejoigne sur cette question ?
06:47Non, non, mais attendez.
06:48Si je dépose une motion de censure,
06:49c'est parce que je souhaite que cette motion de censure,
06:51elle soit votée et ce n'est pas politicien,
06:53c'est tout simplement pour empêcher que le budget de M. Barnier s'applique.
06:57Parce que le budget de M. Barnier, c'est l'augmentation des tarifs de l'électricité,
07:01c'est le report de la revalorisation des retraites,
07:04au lieu qu'elle soit revalorisée au 1er janvier,
07:06elle serait revalorisée au 1er juillet.
07:08C'est 4000 postes d'enseignants en moins,
07:10alors qu'on a besoin de professeurs à l'éducation nationale aujourd'hui.
07:14Donc, si le RN décide de ne pas voter une motion de censure,
07:17alors il sera complice de l'application et de la mise en œuvre de cette politique
07:21qui va beaucoup faire souffrir les Françaises et les Français.
07:23Manuel Bompard, Jean-Luc Mélenchon a aujourd'hui les honneurs du journal Libération
07:26qui lui consacre ça.
07:27J'ai lu une, et explique qu'il est en train, ni plus ni moins,
07:30de préparer sa prochaine candidature à l'élection présidentielle.
07:34Est-ce que vous nous confirmez que pour la France insoumise,
07:36ça ne fait aucun doute, votre prochain candidat s'appelle Jean-Luc Mélenchon ?
07:40D'abord, Libération fait effectivement un dossier aujourd'hui sur Jean-Luc Mélenchon.
07:45Je ne sais pas quand va avoir lieu la prochaine élection présidentielle.
07:48Elle peut avoir lieu en 2027, elle peut avoir lieu plus tôt.
07:51Moi, je dis la même chose que j'ai toujours dit,
07:53il me semble évident que si cette élection présidentielle a lieu dans quelques semaines
07:56ou dans quelques mois, je pense qu'effectivement,
07:58Jean-Luc Mélenchon est aujourd'hui la personnalité à la France insoumise,
08:01la mieux placée pour nous représenter dans cette élection.
08:05Si l'élection a lieu plus tard, lui-même, Jean-Luc Mélenchon a dit
08:08moi j'aspire à être remplacé, donc dans ce cas-là, on verra.
08:11Mais pour l'instant, nous, nous travaillons pour essayer de faire en sorte
08:14que le budget de M. Barnier, qui va créer beaucoup de souffrance dans le pays,
08:18ne puisse pas être adopté, que le gouvernement de M. Barnier soit renversé,
08:23qu'une autre politique puisse être mise en œuvre.
08:25C'est ça la priorité.
08:26La priorité, c'est de faire en sorte qu'on ouvre un nouveau chemin pour notre pays
08:30qui a déjà beaucoup souffert de la politique de M. Macron et maintenant de M. Barnier.
08:35Il faut changer tout ça.
08:36Et changer tout ça, ça passe par le fait de renverser ce gouvernement.
08:39C'est la priorité.
08:40De destituer ou de faire démissionner le président de la République, pourquoi pas ?
08:43Parce qu'on voit bien qu'Emmanuel Macron est directement responsable
08:45de la situation qu'on connaît aujourd'hui.
08:47Manuel Bompard, il n'y aura pas de publicité dans les gares
08:49pour le livre de Jordan Bardella, la régie publicitaire qui gère cela,
08:52à expliquer que c'était contraire au principe de neutralité.
08:55Le patron du RN dénonce, je cite,
08:57« une censure sous la pression de syndicats d'extrême-gauche ».
09:00Même si vous le combattez, dans les idées, est-ce que vous trouvez ça normal ?
09:03Alors d'abord, moi je le combats dans les idées, c'est certain.
09:05Maintenant, moi, j'ai cru comprendre qu'il y avait, dans cette régie publicitaire,
09:09et que ça n'a rien à voir avec les syndicats de la SNCF,
09:12qu'il y avait des règles sur la publicité dans les gares,
09:16et que c'était ces règles qui étaient appliquées.
09:18Elles vous semblent juste ces règles ?
09:19Je ne sais pas, mais ce n'est pas moi qui les ai définies,
09:21c'est manifestement cette régie publicitaire.
09:23Et j'imagine que s'il y a des règles, elles s'appliquent à tout le monde,
09:25à M. Bardella comme à qui que ce soit d'autre,
09:27quel que soit son étiquette politique.
09:29M. Bompard, s'il écrivait un livre demain ?
09:31Jean-Luc Mélenchon a écrit beaucoup de livres.
09:33Généralement, il a beaucoup plus de succès que M. Bardella.
09:36Merci, Manuel Bompard.

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