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Jade Grandin de l’Eprevier, correspondante de l’Opinion à Bruxelles, fait le point sur la situation en Géorgie après le résultat contesté des élections législatives

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00:00Le problème, c'est que dans toute cette histoire,
00:02le Premier ministre hongrois, Viktor Orban,
00:04est venu rajouter sa pincée de sel.
00:11Donc en effet, il y a eu une manifestation
00:13à Tbilisi, la capitale de la Géorgie,
00:15d'environ 20 000 personnes selon l'AFP.
00:22Ils se sont tous rassemblés devant le Parlement géorgien
00:26parce qu'ils protestent contre les résultats
00:28des élections législatives qui ont eu lieu le week-end dernier.
00:32La présidente du pays, qui est pro-européenne,
00:35qui n'est pas dans le parti au pouvoir,
00:37a dit que l'élection avait été volée,
00:40qu'il y avait eu une opération spéciale russe
00:43pour, notamment, acheter des votes
00:45et truquer les résultats de l'élection.
00:46Elle dit que c'est l'opposition,
00:49donc son mouvement à elle,
00:51qui est plutôt pro-européen, qui a gagné.
00:53Alors que selon la Commission électorale nationale du pays,
00:56c'est bien le parti au pouvoir rêve-géorgien,
01:00un parti qui est plutôt pro-russe,
01:01qui a gagné les élections.
01:03Donc les manifestants se sont rassemblés à Tbilisi
01:06parce qu'ils protestent contre, selon eux,
01:08une élection qui aurait été truquée
01:11et volée par le camp pro-russe.
01:17Il y a des missions d'observation internationales
01:20qui ont été envoyées sur place,
01:21d'environ 500 personnes,
01:23envoyées par le Conseil de l'Europe,
01:26le Parlement européen,
01:27qui ont constaté de nombreuses fraudes
01:29et de nombreuses violences.
01:30Ils ont constaté qu'il y avait pu avoir
01:32des achats de votes,
01:33des intimidations des électeurs,
01:36des pressions de l'inégalité
01:38dans les conditions d'accès des partis au vote.
01:41Donc il y a vraiment eu la constatation
01:43qu'il y a eu des tentatives d'influence
01:46sur cette élection démocratique.
01:47Et par ailleurs, les observateurs disent aussi
01:49qu'il est clair que la Russie a essayé
01:51d'influencer ces élections.
01:53Donc dans, déjà, le contexte de l'élection,
01:54il y a beaucoup d'inquiétudes sur la manière
01:56dont la démocratie a pu prendre place.
01:59Et de manière plus générale,
02:01il y a eu un peu une dérive autoritaire
02:03du parti au pouvoir Rêve-Géorgien
02:05au cours des derniers mois.
02:06L'étincelle qui a mis le feu aux poudres,
02:08c'est une loi qu'on a appelée la loi russe,
02:10parce qu'elle est directement inspirée
02:12de ce qui a eu lieu en Russie.
02:14C'est une loi qui oblige les médias
02:16et les ONG qui sont financées
02:18en partie par l'étranger
02:20à se déclarer comme agents de l'étranger
02:22et donc à être beaucoup plus contrôlés.
02:24Cette loi a été vue comme une loi
02:26limitant les modalités d'action
02:28des médias indépendants et des ONG.
02:31Et en fait, c'est exactement le type de loi
02:33que prennent les gouvernements autoritaires
02:35pour commencer à remettre en cause
02:36ce qu'on appelle l'état de droit.
02:38C'est-à-dire que dans une démocratie,
02:40il y a des contre-pouvoirs qui viennent,
02:42soit des médias, des partis d'opposition
02:45ou d'ONG, par exemple.
02:47Eh bien, quand les gouvernements en place
02:48commencent à mettre en place des lois
02:50qui limitent les contre-pouvoirs,
02:52il y a des inquiétudes pour la démocratie
02:54et c'est ce qui s'est passé en Géorgie
02:56à tel point que l'Union européenne
02:58a gelé les négociations d'adhésion
03:00de la Géorgie à l'Union européenne.
03:06Les représentants des différents
03:08États membres européens,
03:09mais aussi des institutions européennes,
03:11ont exprimé leurs inquiétudes
03:13en disant qu'ils espéraient
03:15que la démocratie serait respectée,
03:17qu'il faudrait faire la lumière
03:19sur les conditions de l'élection.
03:20Le problème, c'est qu'ils ne peuvent pas
03:21eux-mêmes dire quel a été le résultat
03:23de l'élection, donc ils attendent
03:25les résultats officiels des enquêtes
03:28qui sont faites sur place
03:30par les observateurs internationaux
03:31de l'élection, parce que,
03:33même s'ils sont très inquiets,
03:34ils ne peuvent pas dire, selon nous,
03:36la personne qui a gagné les élections,
03:38c'est un tel ou un tel.
03:39Le problème, c'est que dans
03:40toute cette histoire,
03:41le Premier ministre hongrois,
03:42Viktor Orban, est venu rajouter
03:45sa pincée de sel, puisque lui,
03:46il n'a pas attendu.
03:48Pour féliciter le parti géorgien
03:51au pouvoir rêve géorgien,
03:52donc le parti plutôt pro-russe,
03:54non seulement il a félicité
03:55la grande victoire de ce parti
03:58avant même le résultat
03:59officiel des élections,
04:00mais en plus, il s'est rendu
04:01lui-même en Géorgie à Tbilisi
04:03pour féliciter le Premier ministre
04:06géorgien.
04:06Donc ça affiche un peu une nouvelle
04:08division de l'Union européenne,
04:10puisque le Premier ministre hongrois,
04:12qui est connu pour garder
04:13des très bonnes relations
04:14avec Vladimir Poutine,
04:16lui, a une position
04:17complètement différente
04:18du reste des Européens.
04:19Et ce qui ajoute à la complexité
04:21de la situation, c'est que
04:22en ce moment, la Hongrie tient
04:24la présidence tournante
04:25de l'Union européenne.
04:26Donc c'est un rôle institutionnel
04:28très important.
04:29Et du coup, les autres pays
04:30européens ont immédiatement dit
04:32attention, quand Viktor Orbán
04:34va en Géorgie,
04:35il ne parle pas en notre nom.
04:36Il ne représente pas
04:37l'Union européenne.
04:38Mais c'est un vrai problème
04:39qui sera discuté d'ailleurs
04:41par les 27 dirigeants
04:43la semaine prochaine
04:44lors d'un conseil européen
04:45à Budapest.
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