Aussi talentueuse devant que derrière la caméra, Mélanie Laurent réalise et co-signe le scénario de « Libre », disponible dès aujourd’hui sur Prime Video. Un film captivant qui s'inspire de l’histoire vraie de Bruno Sulak, ennemi public numéro 1 dans les années 80.
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Court métrageTranscription
00:00Il faut bien commencer par un premier rôle.
00:01Moi, j'en ai eu un très jeune et j'ai eu cette chance-là.
00:04Et je sais ce que ça change dans une vie de porter un film et d'être de chaque plan.
00:07Je me souviens très, très bien la première fois qu'on lit un scénario
00:11et qu'on se dit avec un vertige de fou de dire mais normalement, j'ai 3, 4 jours
00:16et là, j'en ai 35 et là, je vais être tous les jours.
00:19En fait, ça va être moi tous les jours.
00:20Le livre de Philippe Janeda me fait comprendre et réaliser
00:32qu'on n'a pas retenu Bruno Sulak dans l'histoire.
00:35On a retenu les autres, ceux qui avaient du sang sur leurs mains,
00:38ceux qui ont tué beaucoup de gens, ceux qui ont utilisé la violence,
00:41ceux qui ont traité très mal les femmes.
00:44Souvent, on en a fait des films.
00:45On les a presque mis parfois comme des icônes.
00:47On ne les a pas oubliés, ceux-là.
00:49Donc, la première question que je me suis posée, c'est pourquoi on oublie
00:52l'anarchiste poète en marge, assoiffé de liberté, apolitique, romantique, charmant,
01:00qui était aux infos tous les jours parce qu'il avait tous les flics de France à ses trousses.
01:04Et au-delà de son panache, de son insolence,
01:06il y avait quelque chose dans son discours et dans ce qu'il racontait qui était très beau.
01:10Mais lui, on l'a oublié.
01:15Mesdames et messieurs, personne ne bouge sur le terrain au lieu de...
01:18Restez calmes, il ne vous sera fait aucun mal si vous faites ce que je vous dis.
01:22Je vous prends une ficette.
01:25Venez sous l'arc.
01:26L'incuitant dont on dit qu'il a horreur de la violence.
01:30Parvolez des plus gros voleurs que nous.
01:31Remarquez-moi.
01:34C'est que tous les flics de France le cherchent quand même.
01:36On va vous sauter les gars, dans une semaine, dans un mois, dans un an.
01:40Lui, parce que lui, et puis elle.
01:42Parce que cette histoire d'amour en fond de toile,
01:46parce que de l'amour mais passionnel,
01:48parce qu'elle faisait partie des braquages et que ce n'était pas juste elle qui l'attendait dans les chambres.
01:52Parce qu'elle prend autant de risques que lui, parce que c'est une sorte de Bonnie & Clyde.
01:56Parce que cette époque aussi, qui raconte beaucoup de choses,
01:58même en miroir avec ce qui se passe aujourd'hui.
02:00Il y avait plein de choses très excitantes quand même sur le papier.
02:02Et après, évidemment que dans mon ADN, on va dire,
02:05je préfère toujours filmer des gens s'embrasser, faire l'amour et boire des coups que de faire des braquages.
02:10Après, il y en a beaucoup des braquages quand même.
02:12Mais on n'est plus sur la fuite, sur comment on échappe à tout
02:16et comment on se marre quand même dans la voiture parce qu'on a failli frôler la mort
02:20et qu'on peut quand même rire de tout.
02:25Oui, parce que c'est jamais pareil.
02:28Mais ça va parce que je pense que c'est un peu comme ça.
02:33Mais ça va parce que je pense que j'ai tellement choisi
02:37d'abord des hommes qui peuvent être très féminins.
02:39Racha, Lucas, c'est des hommes qui ont une grande sensibilité aussi féminine.
02:45J'ai beaucoup ri avec Yvan, beaucoup avec Steve.
02:48C'est la première fois que j'avais autant d'hommes à filmer
02:51et personne qui est rentré dans le combat avec moi.
02:56C'est ce qui m'était déjà un peu arrivé dans le passé.
02:59Alors que jamais avec une femme, il n'y a pas une actrice qui a voulu partir au combat.
03:06Alors déjà, pour partir au combat avec moi, il faut être très inventif
03:09parce que comme il n'y a jamais de combat à mener, il faut quand même aller le chercher.
03:14Mais il y en a qui trouvent toujours un moyen de mettre de l'attention.
03:17Je ne travaille pas comme ça, mais du coup, j'appréhendais.
03:21Et c'était très agréable.
03:24Oui et non, c'est simple parce que j'ai rencontré Lucas dans un dîner il y a des années
03:28qui m'a fait rire et que j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'autre
03:31que ce qu'on pouvait imaginer lui ou projeter sur lui.
03:33Après, pas évident de le vendre lui à ce moment-là précis pour le cinéma, par exemple.
03:39Beaucoup plus facilement dans les plateformes,
03:41les plateformes qui m'amènent aussi beaucoup plus de liberté à un endroit.
03:44Donc finalement, presque grâce à lui, ça a été plus simple de faire ce film
03:47et avec ce budget-là et de le faire dans ces conditions.
03:49Ça m'a permis d'avoir un peu plus de liberté.
03:52Ça m'a permis aussi de pouvoir imposer Léa que personne ne connaît
03:57parce que c'est la première fois qu'elle est devant une caméra
04:00et que j'ai pu pousser ce couple en étant libre de ses choix-là.
04:08Et on a bien besoin à un moment donné de donner la chance à des acteurs
04:13et de leur donner leur premier rôle pour qu'ils aillent faire leur vie ailleurs après.
04:17Il faut bien commencer par un premier rôle.
04:19Moi, j'en ai eu un très jeune et j'ai eu cette chance-là
04:21et je sais ce que ça change dans une vie de porter un film et d'être de chaque plan.
04:25Je me souviens très, très bien la première fois qu'on lit un scénario
04:29et qu'on se dit avec un vertige de fou de dire
04:32mais normalement j'ai 3, 4 jours et là j'en ai 35
04:35et là je vais être tous les jours en fait, ça va être moi tous les jours.
04:38C'est une chance inouïe la première fois qu'on...
04:41Et la première fois que Lucas a lu ça, c'est une des premières choses qu'il m'a dites.
04:45Il m'a appelé après avoir lu et il m'a dit
04:48C'est fou ce rôle quoi, je vais être là tous les jours.
04:51J'ai jamais vécu ça.