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En tant qu'actrice elle a joué pour Quentin Tarantino, Angelina Jolie, Denis Villeneuve, Michael Bay, Alexandre Aja… On est revenu avec Mélanie Laurent sur les rôles qui ont marqué sa carrière à l'occasion de la sortie de son nouveau film "Libre", le 1er novembre.
Transcription
00:00Un jour, quand j'ai reçu le coup de fil d'Angelina Jolie
00:02et qu'il m'a dit
00:03est-ce que tu veux jouer dans mon film, j'ai dit oui.
00:05Je n'ai pas dit je lis, je te rappelle, j'ai dit oui.
00:09Et quand j'ai reçu le scénario de Quentin Tarantino,
00:12je n'ai pas dit je lis, on verra, j'ai dit oui.
00:16Donc oui, il y a des gens à qui on dit oui avant de lire.
00:19C'est comment justement travailler Quentin Tarantino ?
00:22C'est surtout un metteur en scène où on faisait très peu de prises
00:24et où il venait me voir et il me donnait des indications de jeux
00:26tellement précis.
00:29C'était tellement intelligent que c'était très, très clair.
00:32Et en fait, la direction d'acteur, c'est ça.
00:34Normalement, on devrait dire trois mots pour changer de direction
00:38et que normalement, l'acteur doit dire
00:40ah d'accord, joue exactement où tu veux m'emmener.
00:43Est-ce qu'il y a un rôle qui a été particulièrement transformateur pour vous ?
00:47Oui, il y a des rôles comme dans La Rafle.
00:50Le concert m'a appris beaucoup de choses parce que j'ai,
00:52j'ai pas appris le violon, mais j'ai vécu une transe en jouant
00:56sur cette scène du Châtelet où
00:59j'avais dû apprendre le Tchaïkovski en trois semaines
01:01et je ne savais pas si j'en étais capable.
01:03Et quand j'ai réussi à jouer, j'ai vécu une transe voodoo.
01:07Vous savez, il y a eu un avant et un après cette scène pour moi dans ma vie,
01:11même avec mon rapport avec la musique et ce que la musique pouvait transcender,
01:15pouvait apporter.
01:16Évidemment qu'un film comme Glorious Bastard
01:20me fait vivre des expériences folles et au-delà de mes expériences.
01:23Et il y a des rôles comme Beginners de Mike Mills
01:27où tout d'un coup, pendant dix jours,
01:31je suis tellement heureuse d'être là.
01:34Et il y a une tendresse et une douceur chez cet homme, Mike Mills,
01:38qui me donne envie de jouer encore très longtemps.
01:43Oxygène avec Elakson Raja, enfermé dans un caisson
01:47en sortie de Covid pendant je ne sais pas combien de semaines,
01:52avec 300 rats qui sont montés sur moi.
01:55Oui, c'était une expérience folle.
01:58J'ai joué des scènes, quand je les lisais,
02:02je me disais je ne sais même pas comment je vais jouer ça.
02:04Donc, oui, j'ai adoré ça.
02:06J'aimerais avoir plus de rôles qui me challenge et qui m'emmènent loin.
02:09Mais en même temps,
02:11j'ai eu une expérience en ce moment très, très émouvante et très particulière.
02:15Je tourne le premier film de Joséphine Japi.
02:18Dix ans, jour pour jour, après Respire,
02:20elle me fait jouer le rôle de sa maman et elle, elle, elle m'emmène très loin
02:26parce que a priori, quand je lis les scènes et quand je veux les jouer,
02:29j'ai toujours envie de les faire en larmes
02:32et elle me demande de ne pas pleurer souvent
02:35et de retenir mon émotion et d'aller ailleurs.
02:37Et elle m'a fait faire plein de choses assez
02:39que je n'avais pas joué depuis longtemps.
02:41Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas dirigé aussi bien et emmené aussi loin.
02:44Et que ce soit elle en plus qui le fasse, c'est tellement beau.
02:49À quel moment vous vous êtes dit dans votre vie ?
02:51Je veux devenir réalisatrice.
02:53J'ai commencé à faire des court-métrages à 15 ans.
02:56Et puis un jour, Bruno Lévy, qui était le voisin de mes parents,
02:59est venu un jour me voir.
03:01J'avais 22 ans et il m'a dit faut que tu racontes un film.
03:03Je suis sûre que t'es réalisatrice.
03:05Moi, je produis ton premier film, si tu veux.
03:06C'est lui qui est venu, qui est venu me donner le courage de le faire
03:10parce que j'en avais très envie.
03:12Mais je ne sais pas si j'aurais osé.
03:13En tout cas, pas à 22 ou 23 ans.
03:15Comment vous choisissez les acteurs avec qui vous souhaitez travailler ?
03:18Est-ce que vous pensez à un film en pensant à un acteur
03:21ou est-ce que vous pensez à un acteur et ensuite vous pensez à un film ?
03:23Par exemple, quand vous avez fait Voleuse, est-ce que vous vous êtes dit
03:25c'est Adèle Exarchopoulos ?
03:26Oui, c'était elle, c'était sûr.
03:28D'ailleurs, j'étais très emmerdée parce que si elle me disait non,
03:30je ne savais pas quoi faire.
03:32Adèle, c'était sûr, j'ai écrit pour elle.
03:36Isabelle Adjani aussi, j'ai écrit pour elle.
03:39Respire, j'ai aussi écrit pour les deux,
03:42Lou Delage et Joséphine Japi, alors qu'elles avaient fait très peu de films.
03:46Après Voleuse, vous passez une nouvelle fois derrière la caméra avec Libres.
03:50C'est un film inspiré d'une histoire vraie, celle de Bruno Sulac.
03:53Pourquoi avoir choisi cette histoire ?
03:55Cet homme qui était un voyou, évidemment, parce que je ne fais pas
03:57l'apologie du crime, mais cet homme, il était vraiment non violent.
04:02Et puis, c'était l'ami public numéro un et pas l'ennemi public.
04:05Et celui-là, on l'a oublié,
04:10alors qu'il faisait la une de tous les journaux.
04:12C'est ça qui vous a plu ?
04:14Oui, ça m'a plu.
04:15Ça m'a plu de me dire, c'est étrange que ce soit ces personnages-là
04:20qu'on oublie et qu'on fasse souvent l'apologie des plus grands mafieux
04:25qui ont vraiment fait beaucoup de mal à tout le monde.
04:27Et là, j'avais la possibilité, en partant et en m'inspirant de faits réels,
04:31de cette jeune femme sublime
04:34qui attendait dans la voiture et qui participait à tous les braquages
04:37et qui était aussi importante que lui.
04:39Et cette grande histoire d'amour passionnelle entre eux.

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