Dominique Pelicot est jugé par la cour criminelle départementale du Vaucluse pour avoir drogué sa femme, Gisele Pelicot, avant de la livrer à des inconnus. Il n'est pas seul dans le box des accusés puisque 50 hommes de tout âge, de toutes professions, comparaissent à ses côtés. Le mari de la victime proposait à des hommes de venir chez lui pour violer sa femme Gisèle, qu'il avait au préalable droguée en lui administrant des anxiolytiques et des somnifères, dans son verre d'eau ou dans son repas. Des abus particulièrement sordides filmés, auxquels participait le mari.
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00:00Dominique Pellicot est, alors là, je ne trahis rien parce que les experts sont venus à la barre déposée,
00:04donc les deux experts psychiatres, le docteur Laillet et le docteur Bensoussan,
00:09qui a été missionné par le juge d'instruction pour un aspect très global de la personnalité de M. Pellicot,
00:15et davantage aussi sur le volet sexualité, puisque le docteur Bensoussan est sexologue également.
00:20Dominique Pellicot est un homme que vous pourriez rencontrer normalement,
00:25je veux dire, il n'a rien d'exceptionnel, Dominique Pellicot,
00:28sauf qu'il a une personnalité, ce que les experts vont appeler une personnalité clivante,
00:32c'est-à-dire avec un côté Dominique Pellicot que tout le monde connaît,
00:36que tout le monde apprécie, que tout le monde côtoie,
00:39à qui les gens peuvent demander des services et qu'il rendra volontiers,
00:43et un côté plus obscur que personne ne connaît,
00:46qui est celui que nous étudions depuis le 2 septembre
00:49et que nous avons étudié durant toute cette instruction.
00:52Il a une phrase, durant le procès, pour se définir, il dit « je suis un violeur,
00:57on ne naît pas comme ça, on le devient ». Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:02Ça veut dire que Dominique Pellicot estime que les traumatismes de l'enfance qu'il a subi
01:09ont pu concourir à la fabrication de sa personnalité d'adulte.
01:13C'est-à-dire, il faut se rappeler, là aussi je ne trahis rien,
01:15il faut se rappeler que c'est un homme qui, à 9 ans, est victime d'un viol
01:19au sein d'une structure hospitalière dans laquelle il est hospitalisé pour une blessure à la tête.
01:25C'est un homme qui va constater et à qui on va vouloir faire participer
01:32un viol collectif sur un chantier quand il a 14 ans.
01:35Et c'est un homme qui va être le témoin involontaire de scènes de violence sexuelle
01:42parce qu'il n'y a rien de glamour dans ce qu'il va voir entre son père et sa mère.
01:46C'est-à-dire une mère avec des mains attachées dans le dos,
01:49avec un père qui force la mère à agir, à faire des choses.
01:53Tout ça sous les yeux d'un gamin qui est complètement ahuri de voir ce qu'il voit.
01:59Et son frère lui dit à l'audience, tu mens.
02:01Quand tu racontes ça, quand tu racontes notre enfance, cette enfance-là,
02:05notre mère attachée, tu mens, tu ne dis pas la vérité.
02:08Alors, qui dit vrai ? Lui ou son frère ?
02:10Je pense que celui qui dit vrai, c'est celui qui l'a vu
02:12parce que Joël Pellicot n'était pas sur place quand ça s'est passé.
02:16Ça, c'est la première chose.
02:17La deuxième, c'est qu'on a un enquêteur de personnalité qui vient à la barre
02:20et qui rappelle quand même que Joël Pellicot va avoir le réflexe de toujours casser
02:30ce que Dominique Pellicot a pu entreprendre.