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"Soit il y a une mobilisation générale, soit il y a la mexicanisation du pays", a déclaré Bruno Retailleau ministre de l'Intérieur, vendredi 1er novembre, au sujet du trafic de stupéfiants, notamment à Rennes où un enfant de cinq ans, dont le père est connu pour des faits de trafic et consommation de stupéfiants, a reçu deux balles dans la tête.

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Transcription
00:00Et nous retournons en Espagne, évidemment, tout à l'heure dans le journal de 8h.
00:03Mathieu Croissant dont on en parlait tout à l'heure, multiplication des fusillades et des règlements de compte ces derniers jours,
00:10sur fond évidemment à chaque fois de narcotrafic.
00:13Ça s'invite dans le débat politique et il y a une expression évidemment sur laquelle vous voulez revenir.
00:19Oui, une expression pour frapper les esprits, reprise en boucle par le ministre de l'Intérieur Bruno Rotailleau.
00:23On l'a entendu encore à Rennes vendredi, écoutez.
00:27Soit il y a une mobilisation générale pour ce grand combat qui prendra des années et on le gagnera, on le gagnera.
00:37Soit il y a la mexicanisation du pays.
00:39Il a raison de parler de mexicanisation, ça veut dire quoi d'avoir ?
00:43C'est évidemment très excessif parce que la situation des deux pays n'ont absolument rien à voir.
00:47Au Mexique, les narcotraficants sont devenus le cinquième employeur du pays.
00:52L'économie de la drogue est tellement impliquée dans la politique mexicaine
00:57que ça entraîne des phénomènes de corruption à tous les étages, dans la police, chez les politiques.
01:01Et puis il y a surtout eu plus de 200 000 morts depuis 20 ans.
01:06On en est très loin en France aujourd'hui, bien heureusement.
01:09Mais l'escalade de la violence, les méthodes employées par les réseaux de trafiquants,
01:14que ce soit la séquestration, que ce soit les règlements de compte qu'on voit,
01:16le rajeunissement des mises en cause marquent bien une évolution sur le sol français, selon de nombreux spécialistes.
01:22D'où une avalanche de propositions.
01:24Oui, il y a tout dans cette avalanche de propositions.
01:26Il y a même parfois un peu n'importe quoi.
01:28Karl Olive, député Ensemble pour la République des Yvelines,
01:31qui propose hier, une fois encore, c'est un vieux classique,
01:35d'envoyer des militaires dans certains quartiers pour provoquer un électrochoc dans le pays.
01:39On rappelle que l'armée n'est pas du tout demandeuse, ce n'est pas son boulot.
01:42Elle ne sait pas faire. L'armée s'est faite pour défendre et faire la guerre.
01:45Ce n'est pas fait pour mener des enquêtes policières, on le sait.
01:48Au Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy, lui, refuse le parallèle avec le Mexique.
01:52Et il propose de frapper davantage et de façon systématique les consommateurs de drogue.
01:56Un peu sur la ligne de Bruno Rotaillot qui disait, vous savez, un joint à le goût du sang.
02:00C'est un refrain qu'on avait déjà entendu de la part de Gérald Darmanin.
02:04Le député R.N. Tanguy, lui, il propose une répression systématique, je le disais,
02:07avec la sortie de court séjour en prison pour, encore une fois, frapper les esprits des consommateurs.
02:12Et le gouvernement lui propose quoi ?
02:14Alors, réponse vendredi à Marseille, où Bruno Rotaillot et son homologue, le garde des Sceaux, Didier Migaud,
02:21dévoileront un plan de lutte contre la criminalité organisée.
02:24Alors, on en a déjà quelques pistes. Tiens, ce soir, le garde des Sceaux, il reçoit Place Vendôme,
02:28deux sénateurs, vous savez, on en avait reçu un ici, les deux qui ont mené la commission d'enquête
02:32sur le narcotrafic et qui avaient fait, eux, toute une série de propositions.
02:36Alors, il y a des choses qui sont déjà dans les tuyaux, comme le parquet national anti-criminalité organisé
02:40qui avait été lancé par Éric Dupond-Moretti, la même chose sur le statut d'Europe anti, qui doit évoluer.
02:45Mais il y a aussi des nouveautés, comme la transformation de l'Office anti-stupéfiants
02:48en une agence de lutte contre la drogue, avec plus de moyens, plus de communication,
02:52plus de concentration, un peu sur le modèle de la DEA, la DEA américaine.
02:56Du côté de Beauvau, on réfléchit à des peines planchées, à une systématisation des investigations financières.
03:02Vous savez, le modèle, c'est comment on a fait tomber Al Capone ? En le frappant au portefeuille, sur les impôts.
03:06Donc, ils veulent faire la même chose, en gros, pour tous les trafiquants,
03:10et puis créer une nouvelle infraction d'associations de malfaiteurs pour les crimes en bande organisée,
03:15favoriser toutes sortes de poursuites. Autant de mesures qui nécessiteront, quoi qu'il arrive,
03:19une nouvelle loi pour passer à l'action, parce que je rappelle quand même que Michel Barnier avait fixé comme règle,
03:24pas d'esbroufe, plus de travail et moins de communication.
03:27– Merci Mathieu.

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