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Un préavis de grève est déposé par l'intersyndicale des enseignants du Territoire de Belfort : l'alerte se concentre sur des suppressions de poste envisagées dans l'Education nationale, selon Benoît Guyon, l'invité ICI matin.

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Transcription
00:00Huit heures et seize minutes, la grogne des enseignants pour cette rentrée des vacances de la Toussaint.
00:04Colère contre la suppression prévue de milliers de postes, l'intersyndicale envisage un appel à la grève.
00:09Alors, l'école a-t-elle changé en bien ou en mal ces dernières années ?
00:14Dites-le franchement en nous appelant 0384 22 82 82.
00:17Discussion avec votre invité ici matin, Alexandre.
00:21Bonjour Benoît Guillon.
00:22Bonjour.
00:23Enseignant représentant du syndicat SNES FSU dans le territoire de Belfort, en effet un appel à la grève envisagé.
00:28Il y a cours pour tout le monde ce matin quand même ?
00:30Oui, on prévoit des mobilisations puisqu'il y a certes cette suppression de postes qui vient après de nombreuses suppressions depuis 2017.
00:41Mais il y a aussi deux semaines de mépris envers les fonctionnaires et leur travail.
00:47Et donc ça encore, ça vient rajouter à la colère.
00:52Donc vous parlez des mots d'ordre, il y aura une grève prévue prochainement, vous balisez déjà le terrain ?
00:58Nous espérons que nos professions vont se mobiliser puisque lorsqu'on lutte, c'est qu'on y croit encore.
01:05Et justement, si le jour où on ne se mobilisera plus pour nos élèves, ce sera justement la fin de l'école, je dirais.
01:17Protestation donc pour vous contre le manque de moyens, budget resserré, moins d'enseignants aussi.
01:244 000 postes envisagés en moins sur près de 850 000 enseignants en France, dans toute la France, pour le territoire de Belfort par exemple.
01:31Ça peut vraiment changer beaucoup de choses pour vous ?
01:33Oui, alors on a un petit département donc forcément les chiffres le sont aussi.
01:39Mais lorsqu'on supprime 10 à 15 postes à l'échelle de nos collèges et de nos lycées, ça se ressent très vite.
01:49Rapidement, un professeur absent a été remplacé sous 10 jours en 2017, maintenant il faut attendre plus de 30 jours.
01:59Donc clairement, ça se ressent lorsque certains professeurs peuvent être absents pour raison médicale.
02:10Il est 8h18, l'école a-t-elle changé ces dernières années selon vous ?
02:14Élèves, parents, témoignés, ici en nous appelant 0388 282 82, la discussion se poursuit avec Benoît Guillon, votre invité Alexandre.
02:21On prend aussi le témoignage de Laura, étudiante à Reims, qui est en vacances, qui est passée en vacances à Belfort ces derniers temps.
02:28Elle a lu des articles sur ces suppressions de postes et elle se pose des questions, Benoît Guillon, on l'écoute.
02:33En fait, j'ai pas trop compris c'est quoi les problèmes, parce que j'avoue que l'année prochaine, il y a moins de professeurs,
02:40mais quand même, en même temps, il y a moins d'élèves.
02:42Du coup, j'ai pas entendu ce qu'il va changer, si c'est un vrai problème, si ça va avoir vraiment un grand impact sur l'école.
02:52Cette remarque en effet de Laura, Benoît Guillon, il y a moins d'élèves, donc concrètement on pourrait continuer d'avancer, c'est ce qu'on peut se dire, c'est ce que se disent les gens d'ailleurs.
02:59Alors, c'est ce que dit le gouvernement, sauf que ces dix dernières années, on a eu une augmentation du nombre d'élèves, mais on a eu des suppressions de postes.
03:08Et là, on continue à supprimer des postes, alors certes, le nombre d'élèves va légèrement diminuer, mais néanmoins, si on voulait rattraper toutes les pertes de postes qu'on a eues, il faudrait qu'on crée dix mille postes d'enseignants.
03:23Ce n'était pas la tendance, en effet.
03:24On part déjà avec un déficit de dix mille postes, on a des élèves certes en moins, mais les suppressions sont beaucoup plus importantes que la baisse démographique.
03:37Vous n'avez pas l'impression que c'est quand même un combat perdu d'avance, quand on voit toutes les économies demandées par le gouvernement et aussi pour l'éducation nationale, 683 millions d'euros réclamés à l'éducation nationale.
03:47Alors oui, 600 millions d'euros, mais il me semble que les députés ont voté pour la suppression du SNU aussi, qui coûte très cher, qui peut coûter jusqu'à 3 milliards d'euros pour simplement deux semaines, en juin pour les élèves de seconde.
04:04Et ça par contre, c'est une dépense sur laquelle le gouvernement ne veut pas revenir.
04:09Donc des économies budgétaires, il y en a, simplement là, le choix du gouvernement, c'est de les faire sur le terrain, sur les gens qui sont face aux élèves dans les classes.
04:19Des mauvaises priorités pour vous, selon vous, Benoît Guillon.
04:22Une remarque aussi ajoutée par Théo, un élève donc directement concerné, il est en seconde, il se demande si le manque de professeurs se fait ressentir partout ou pas.
04:30Après, ça dépend des zones dans lesquelles on les supprime.
04:33Si c'est dans des petits villages ou des trucs comme ça, ça va plus être en difficulté que si c'est dans des grandes villes comme Belfort ou Lure, les trucs comme ça.
04:39Rapidement, pour répondre à Théo, Benoît Guillon, il y a une différence, en effet, petits villages et grandes villes sur les suppressions.
04:44Alors, clairement, si on prend les dix dernières années, on a supprimé des collèges et des lycées en France, et plutôt des collèges et des lycées ruraux.
04:54Globalement, ça représente à peu près 10% de l'ensemble des établissements, donc c'est très important.
04:59Et on voit qu'il y a des menaces sur les établissements qui sont un peu plus petits que les autres, je pense au lycée d'Éricourt notamment,
05:08qui, eh bien, on a un refrain qui voudrait le supprimer, alors qu'on a par ailleurs des établissements privés qui fonctionnent avec très peu d'élèves et qui sont financés.
05:22Qui serait avantagé un peu plus, selon vous ?
05:24Dernière question, six derniers sujets, Benoît Guillon, à côté de ce qu'on a évoqué, sujet d'importance pour les enseignants aujourd'hui, vous allez certainement me dire ça,
05:31l'ouverture du procès lié à la mort de Samuel Paty en octobre 2020, il y a quatre ans.
05:35Un procès qui va juger huit personnes, mais pas l'assassin, puisque l'assassin a été tué par la police.
05:40Qu'est-ce que vous attendez de ce procès, précisément ?
05:42Eh bien, écoutez, c'est un procès, déjà, d'une rumeur qui a conduit à l'assistance de notre collègue.
05:51Simplement, cette rumeur, elle a été permise aussi, eh bien, par une forme de lâcheté de l'institution.
05:57Et qui n'a pas répondu aux appels à l'aide de notre collègue, qui a même subi des inspections pour manquement à la laïcité,
06:11alors que finalement, notre collègue a simplement fait un cours que font 80-90% des enseignants d'histoire-géographie de France.
06:19Que votre collègue n'a pas été protégé, en l'occurrence, Samuel Paty, vous réclamez donc justice ce matin, au nom des enseignants que vous représentez.
06:26Effectivement.
06:28Merci beaucoup, Benoît Guillon, de nous avoir répondu ce matin, représentant du syndicat SNES-FSU dans le territoire de Belfort.
06:33Bonne journée et merci à vous.
06:35Merci à vous, bonne journée.

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