• il y a 8 mois
Les groupes de niveau, solution miracle pour améliorer les notes des élèves ? Le gouvernement va les déployer à la rentrée dans les collèges français. Répartir les enfants en petits groupes en fonction de leurs résultats, pour leur donner un enseignement plus adapté. Dans les classes de 6e et 5e, en maths et en français. Les syndicats d'enseignants n'y croient pas. C'est le cas de notre invitée ce lundi matin, Elvire Celma, co-secrétaire du SNES-FSU dans le Territoire de Belfort.

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Transcription
00:00 Le 6/9, France Bleu, Belfort, Montbéliard.
00:02 8h moins le quart, ici on parle franchement, dites le franchement.
00:06 Tiens justement Nicolas Joly, on s'intéresse ce matin au groupe de niveaux dans les collèges.
00:09 Diviser la classe en trois, les bons, les moyens et les moins bons,
00:13 pour faire des cours, des exercices plus adaptés au niveau des élèves.
00:17 Le gouvernement veut les mettre en place à la rentrée en 6ème et en 5ème pour les mater le français.
00:22 Est-ce la solution pour faire progresser les élèves ? On veut savoir ce que vous en pensez.
00:25 Appelez-nous dès maintenant au 0380 82 82 82.
00:28 Et pour en parler, je reçois la co-secrétaire départementale du syndicat enseignant SNES-FSU dans le territoire de Belfort.
00:33 Bonjour Elvire Selma. Bonjour.
00:35 Alors on sait déjà ce que vous en pensez, vous êtes contre ces groupes de niveaux,
00:38 on l'a vu déjà lors de plusieurs manifestations avec les syndicats, mais pourquoi un tel blocage sur ce point ?
00:43 Alors tout d'abord je tiens à préciser que les groupes de niveaux ne sont plus d'actualité.
00:48 Jeudi dernier, notre ministre Madame Belloubet a annoncé donc ce que nous on considère comme un repli
00:55 sur cette annonce de groupe de niveaux puisque maintenant ce seront des groupes de besoins selon compétence.
01:03 C'est une nomenclature mais l'idée reste la même, c'est de séparer la classe selon les capacités des élèves,
01:08 selon leur avancée dans le programme pour leur faire un cours plus adapté.
01:11 Ça peut sembler une bonne idée dit comme ça ?
01:14 Alors comme ça oui, mais je rappelle que les annonces de ce gouvernement depuis très très longtemps
01:19 sont toujours des annonces punchlines, mais résultat derrière il n'y a rien du tout.
01:25 Et pour le moment, bien qu'elle ait reculé sur les groupes de niveaux,
01:30 elle n'a pas forcément donné une ligne directive sur la mise en place de ces groupes de besoins.
01:38 Alors bon ou pas bon ?
01:41 Moi je dirais qu'on va attendre peut-être de voir ce que nous propose la ministre pour savoir comment ça se met en place.
01:49 Mais nous nous restons très méfiants sur cette mise en place, surtout qu'elle a donné la main au local.
01:58 C'est-à-dire que ce sont les établissements qui vont devoir mettre en place cette nouvelle directive du gouvernement
02:07 sans pour autant qu'on ait des moyens qui ont été ajoutés.
02:12 Alors justement il y aura des tests de positionnement en début d'année pour évaluer un petit peu,
02:16 aider à répartir les élèves et la répartition en groupe se ferait uniquement sur des séquences bien définies,
02:22 sur un thème particulier, c'est ce qu'on apprend de la dernière interview de Nicole Belloubet.
02:25 Oui alors en effet ce qu'elle désire c'est d'abord débuter ses classes donc en groupe entier,
02:32 mais ces groupes de compétences seront surtout mis en place sur le français et les maths.
02:38 Et donc selon ce que l'élève fera, on pourra donc l'aider au moment du programme,
02:50 voir comme elle dit un élève peut être bon en géométrie et ne pas être bon en fraction.
02:57 Donc en géométrie il serait dans le groupe des bons, dans ceux qui suivent,
03:02 et en géographie, en géométrie ou en fraction il n'est pas du tout bon,
03:09 donc il serait plutôt dans le groupe qui a besoin d'un soutien.
03:12 Pour pouvoir les aider sur leur point faible, ça peut sembler une bonne idée.
03:16 Mais aider est toujours une bonne idée, et surtout face à nos élèves qui sont en difficulté,
03:22 c'est notre métier et nous nous sommes partisans d'aider, mais le problème c'est la mise en place.
03:28 La mise en place, c'est-à-dire que ça va être des moments en pleine année, fractionnés.
03:37 Les profs de français et de maths ont besoin de concertation pour voir quels sont les élèves
03:44 qui vont devoir être sortis à tel et tel moment.
03:47 Mais ça veut dire aussi qu'on a besoin de profs de français et de maths pour mettre ça en place.
03:52 Ça veut dire que l'organisation de l'année est quand même assez approximative.
04:01 Et je vous rappelle que les établissements auront le droit à une dérogation.
04:06 Ils auront le droit à une dérogation, ça veut dire qu'ils n'ont pas besoin de mettre en place cette réforme.
04:10 C'est fantastique, c'est la mode de ce gouvernement.
04:14 Donc une dérogation, ils ne mettent pas ça en place.
04:19 Pourquoi ? Tout simplement parce qu'ils n'ont pas les moyens.
04:22 Ni les moyens de dotation, ni les moyens en personnel.
04:25 Et c'est ça le problème.
04:27 - Ici matin, il est 8h10, divisez la classe en 3.
04:30 Les bons, les moyens et les moins bons.
04:31 Est-ce la solution pour faire progresser les élèves ?
04:33 On veut savoir ce que vous en pensez.
04:34 Vous nous appelez dès maintenant 0380 8282 8282.
04:37 Dites-le franchement.
04:38 - Et on en parle déjà avec Elvire Selma, co-secrétaire départementale du syndicat enseignant SNES-FSU
04:42 dans le territoire de Belfort.
04:43 Vous parliez des moyens humains.
04:44 Justement, la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, en Corelle,
04:48 nous annonce 2300 recrutements d'enseignement supplémentaire au collège
04:51 pour la mise en place de ces groupes de niveau.
04:52 Elle vous entend ?
04:54 - C'est super.
04:55 2300, je les attends.
04:57 Je suis comme Sarah.
04:58 - Vous n'y croyez pas ?
04:59 - Non, je ne vois rien venir.
05:02 Donc non, non.
05:02 Parce que justement, là, quand on fait...
05:06 On est en pleine préparation actuellement de la rentrée.
05:09 Les chefs d'établissement s'y attellent.
05:11 Qu'est-ce qu'on constate ?
05:12 Lorsqu'on reçoit la DGH, la dotation d'heures globales pour fonctionner,
05:16 c'est qu'il y a des suppressions.
05:18 Contrairement aux promesses de Attal, notre ex-ministre de l'Éducation,
05:23 maintenant Premier ministre,
05:25 eh bien non, il y a des suppressions.
05:27 Et notamment, ce qui est fantastique, c'est qu'il y a des suppressions en lettres
05:30 et il y a des suppressions en mathématiques quand même dans notre académie.
05:32 - Ici, dans l'académie de Besançon.
05:33 - Oui, et on est à 70 postes à rendre.
05:37 Donc on est la deuxième académie de France à rendre le plus de postes.
05:40 Alors dites-moi, comment est-ce qu'on fonctionne ?
05:42 Comment on met ça en place ?
05:43 - Alors nos auditeurs nous appellent justement…
05:46 Bernard, bonjour, vous nous appelez de Chagé.
05:48 - Oui, bonjour à tous, bonjour à France 2.
05:51 - Alors quel est votre avis, vous, sur cette question des groupes de niveau ?
05:53 - Écoutez, moi c'est une aberration de plus,
05:55 parce que franchement, pour moi ça va être l'école à trois vitesses.
06:01 En plus, une usine à gaz pour gérer tout ça,
06:05 une fois l'élève sera avec les bons, une fois il sera avec les moyens,
06:08 une fois il sera peut-être avec les moins bons.
06:10 Je ne sais pas comment on va pouvoir gérer ce genre de situation.
06:14 Et puis après, on a le choix de faire ou pas faire.
06:17 Si on n'a pas les moyens, on ne fera pas.
06:19 Et puis voilà, en quoi je résume cette affaire.
06:23 - Merci beaucoup Bernard.
06:24 Je vois notre invité Elvire Selma,
06:26 co-secrétaire départemental du syndicat SNES-FSU dans le territoire de Belfort,
06:28 qui hoche la tête, qui est d'accord avec vous.
06:30 Vous craignez donc, vous aussi comme Bernard,
06:32 une désorganisation au sein des classes.
06:34 Vous êtes aussi professeur, c'est plus dur de faire cours à plusieurs groupes en même temps.
06:38 - Alors, moi je suis prof de langue, on travaille depuis très longtemps en groupe,
06:41 ce n'est pas ça, mais...
06:43 Non, ce n'est pas la difficulté de faire cours,
06:46 c'est de cerner, d'avoir dans notre classe moins d'effectifs lourds,
06:51 qui nous permettent de vraiment nous atteler
06:54 et nous pencher sur les élèves qui ont des difficultés.
06:58 Le problème de nos effectifs, ils sont beaucoup trop lourds.
07:00 C'est ça le problème.
07:01 C'est que quand on a 35 élèves en cours,
07:04 avec des élèves qui viennent avec des difficultés différentes,
07:07 d'horizons différents, qui ont eu un collège différent,
07:10 et qui disent "moi je suis prof en lycée" et qui arrivent là,
07:12 évidemment que c'est difficile.
07:14 Mais à 35, ce n'est pas possible.
07:16 Vous auriez la moitié de cet effectif,
07:19 on aurait donc la possibilité de vraiment se consacrer à ces élèves.
07:23 - Pour aller plus profondément dans ce sujet,
07:24 je crois que vous organisez avec votre syndicat une réunion prochainement ?
07:27 - Tout à fait, oui.
07:28 Nous organisons donc jeudi qui vient, le 14,
07:31 nous organisons une réunion tournée vers les parents
07:35 qui ont des enfants en collège, ou qui vont monter en collège,
07:40 afin que nous puissions leur parler de nos craintes,
07:45 exposer nos craintes.
07:46 Et c'est une organisation, je tiens à le dire, intersyndicale,
07:49 qui ne vient pas que de l'AFSU, mais qui est intersyndicale,
07:53 et aussi avec la FCPE, la Fédération des Parents d'Élèves,
07:57 qui organise conjointement avec nous.
07:59 - Et donc si vous nous entendez et que ça vous intéresse,
08:01 vous êtes évidemment les bienvenus, le 14 mars à la Maison du Peuple ?
08:05 - À la Maison du Peuple, à partir de 18h.
08:08 - Rendez-vous est pris. Merci beaucoup Elvire Selma d'avoir été avec nous ce matin.
08:11 Je rappelle que vous êtes la co-secrétaire départementale
08:13 du syndicat d'enseignants SNES-FSU dans le territoire de Belfort.

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