• avant-hier
Un jeune homme grièvement blessé par balle lors d’une fusillade survenue devant une discothèque près de Valence dans la nuit de jeudi à vendredi est décédé, a indiqué samedi le parquet de Privas (Ardèche). "Il est décédé en début d’après-midi" samedi, a indiqué la substitut du procureur Charlotte Cerna. Il pratiquait le rugby dans le même club que Thomas, tué en novembre 2023 lors d’une rixe dans un bal à Crépol, dans la Drôme.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Nicolas était venu passer sa soirée d'Halloween dans cette discothèque du Seven, une discothèque
00:06hardéchoise en compagnie de quelques-uns de ses camarades de terrain.
00:10Nicolas faisait la queue pour pouvoir entrer dans cet établissement de nuit et c'est à
00:15ce moment-là qu'il y a une personne, cagoulée, qui s'est avancée vers cette file d'attente
00:20et qui a ouvert le feu, touchant à la tête d'une balle Nicolas.
00:26Nicolas décèdera de ses blessures quelques jours plus tard à l'hôpital.
00:29Il a été déclaré décédé samedi dernier.
00:33Il y avait 800 personnes dans cet établissement de nuit hardéchois et nombre de ses camarades
00:40de rugby étaient présents à ses côtés.
00:42Alors oui, vous l'avez dit Philippe, il y a eu une très vive émotion puisque c'est
00:45la deuxième fois en moins d'un an que ce club de rugby, le rugby club Romané-Péageau,
00:50est confronté à un deuil après la mort de Thomas il y a quasiment un an, jour pour
00:55jour, tué à l'occasion d'un bal sur la commune de Crépole.
01:00Cette fois-ci c'est Nicolas, un joueur de 22 ans, c'était sa 16e saison ici et je
01:06vous propose justement d'écouter le témoignage de Tristan Tardy, il est le co-président
01:10du rugby club Romané-Péageau.
01:12On ne le vit pas très bien puisque c'est difficile la vie, je ne vois pas comment on
01:17peut bien vivre.
01:18C'est une situation qui malheureusement se répète un an après donc on ne peut que
01:24le vivre mal et puis avoir du mal à assumer ce qui se passe à nouveau et puis ne pas
01:29comprendre, on est dans l'incompréhension aujourd'hui.
01:31Nicolas c'était un coéquipier fidèle, un amoureux de son sport puisqu'il y était
01:35tout le temps présent, que ce soit à ses matchs, aux matchs des équipes de jeunes,
01:39il venait les encourager régulièrement, donc le club, tout le monde le connaissait
01:42et puis c'était sa maison ici, il avait commencé le rugby il y a 6 ans ici, même
01:46s'il avait fait des petits écarts dans des clubs voisins, il était toujours revenu
01:49chez lui, il revenait toujours chez lui et il passait ses 3e mi-temps chez lui.
01:53Un joueur très apprécié, très engagé qui ne ratait aucun match, Nicolas il a commencé
01:59sa carrière de rugbyman à l'âge de 6 ans ici même à l'école de rugby du rugby
02:03club remané Péageois, il y a sa photo qui a été installée à proximité de la pelouse,
02:08ses copains du rugby ils ont également installé des bougies et ils ont réalisé plusieurs
02:13veillées depuis cette nuit d'Halloween et un bon nombre d'entre eux ont accompagné
02:18Nicolas jusqu'à son dernier souffre à l'hôpital, au centre hospitalier, alors
02:23pour l'instant il y a une marche blanche qui devrait s'organiser dans les tout prochains
02:26jours justement, la mère de Romain Cerisère devrait rencontrer la famille aujourd'hui
02:31pour pouvoir statuer sur cette initiative et puis il y a une cagnotte qui a été mise
02:35en place par la famille pour pouvoir financer les obsèques de Nicolas.
02:38Merci beaucoup Boris Karlamov, l'extrême émotion et évidemment ce club de rugby
02:43endeuillé 2 fois en moins d'un an, on va essayer de décrypter tout ça, essayer de
02:47comprendre aussi comment va se dérouler l'enquête, Alexandra Gonzalez, bonjour,
02:50chef adjointe du service de police et de justice de BFMTV, Anand Bakhioui, bonjour, vous êtes
02:54secrétaire générale adjointe du syndicat des commissaires de la police nationale, Laurent
02:57Neumann nous a rejoint également, bonjour Laurent, éditeur réaliste politique BFMTV.
03:02L'enquête d'abord Alexandra, de quoi disposent les enquêteurs pour essayer de
03:07retrouver un individu qui a été a priori identifié comme le tireur principal ?
03:12C'est ce qu'ont raconté les témoins sur place, le parquet de Privas en Ardèche a
03:19saisi la division de la criminalité organisée et spécialisée, des policiers qui ont d'ores
03:26et déjà fait des constatations sur place, qui vont voir s'il y a de la vidéosurveillance,
03:31qui vont tenter d'auditionner tous les témoins qui étaient sur place et qui ont pu raconter,
03:36on sait qu'il y a eu deux autres blessés en plus de Nicolas qui est décédé des suites
03:41de ces blessures, une jeune fille blessée à la jambe et un vigile également et il y a eu un
03:46mouvement de panique au moment où ces tirs ont eu lieu, ça se passe en pleine nuit à 2h30 du
03:52matin alors qu'ils sont en train de faire la queue pour rentrer dans cette discothèque, donc il y a
03:57du monde, autant de monde qui peuvent peut-être décrire quelque chose qui permettrait d'identifier
04:03ce tireur. Qu'est-ce qu'on a comme élément sur ce tireur, il était pas reconnaissable ? Effectivement
04:09il était cagoulé mais peut-être que de la vidéosurveillance peut permettre de l'identifier
04:14avant les faits ou après les faits, tenter de retrouver tout le chemin qu'il a pu faire. En tous
04:22les cas, ce que l'on peut dire à ce stade sur les hypothèses, tout ça ne semble pas lié au trafic
04:28de stupéfiants. L'une des hypothèses qui a été évoquée par une de nos sources, ce serait un acte
04:35de représailles sur une personne qui se trouvait là et qui n'a rien à voir avec Nicolas Dumas,
04:42la victime, qui donc se trouvait là peut-être au mauvais moment, au mauvais endroit, qui a succombé
04:48à ses blessures mais pour l'instant il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives
04:54sur ces faits qui ne font que débuter. Dernière chose, tout cela n'a absolument rien à voir avec
05:00l'effet de crépole qui s'était déroulé et qui avait conduit à la mort du jeune Thomas. Le seul lien
05:06entre les deux affaires est leur appartenance au même club de rugby. Vous restez avec nous évidemment,
05:11nous sommes également avec Marie-Hélène Thauraval, bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
05:15Vous êtes la maire d'Yverdroit de Romand-sur-Isère dans la Drôme. On parlait de l'enquête, elle ne
05:20fait que débuter. Est-ce que vous avez quelques éléments supplémentaires ce matin ? Il n'y a pas
05:26d'éléments supplémentaires par rapport à ce qui a été dit. Je sais que c'est une enquête qui avance
05:31assez vite et que la famille est extrêmement attentive et est en lien aussi avec les enquêteurs
05:38et se réjouit aussi, si l'expression n'est pas forcément bien choisie, de l'attention qui est
05:45portée à la situation et à l'assassinat qui était celui de Nicolas. Comment vous avez vécu cette
05:54deuxième fusillade qui fait un deuxième mort dans ce même club de rugby après Thomas ? On a un
05:58sentiment de répétition. Est-ce que vous avez ce même sentiment ? Je ne vais pas parler de notion
06:04de répétition. Je dis juste qu'on a une situation de violence complètement débridée qui s'opère sur
06:10notre pays depuis déjà plusieurs années. L'an passé, j'avais dit qu'il ne s'agissait pas de faits
06:16divers mais bien de faits de société. Aujourd'hui, cette notion de faits de société est une véritable
06:22réalité. J'en appelle aussi au gouvernement pour qu'il y ait une réaction forte. Je pense que le
06:29ministre de l'Intérieur en a pris la pleine mesure. Il a mis des mots justes sur le diagnostic de
06:35situation qui était celle de notre territoire, du territoire national. Aujourd'hui, après le
06:41diagnostic, il faut des actions fortes. Vous parlez de faits de société. Vous faites référence à la
06:46fusillade, à la violence de certaines personnes dans certains quartiers. Je pense à la violence.
06:53Je dis que l'an passé, on nous parlait de sentiments d'insécurité. On ne nous en parle
06:57plus. L'insécurité est véritablement une réalité dans ce pays. Elle n'est pas acceptable. Elle
07:04n'est pas supportable. Vous qui connaissez évidemment très bien la zone, qu'est-ce qui
07:08génère cette violence dans votre territoire ? Mon territoire n'est pas plus impacté que d'autres.
07:13Si vous regardez l'actualité de ce week-end, malheureusement, si vous regardez Rennes, si vous
07:17regardez Poitiers, si vous regardez un ensemble de villes qui sont touchées, et notamment beaucoup de
07:22villes moyennes. Il y a un élément qui revient souvent dans ces affaires, c'est l'usage d'armes.
07:29Karl Olive, député proche du président de la République, dit ces dernières heures qu'on
07:33pourrait peut-être mobiliser l'armée ponctuellement dans certains quartiers pour aller chercher ces
07:38armes. Est-ce que ça vous semble une bonne idée ? Il n'y a pas forcément de mauvaises idées. On sait
07:44que généralement, le trafic d'armes est intimement lié avec le trafic de drogue. C'est un premier
07:49point. On peut aller chercher l'armée pour vider les quartiers si l'on veut. Je pense que les
07:55effectifs qu'on a au niveau de l'armée ne suffiront pas à venir éliminer l'ensemble de la gangrène qui
08:01s'opère sur tous les quartiers qui sont dits « sensibles ». Vous restez avec nous, je me tourne
08:07vers Anand Bakiwi. Cette idée d'aller chercher l'armée pour, dans certains quartiers, aller chercher
08:14les armes et peut-être envoyer un symbole, ça vous semble pertinent ou pas ? Je ne trouve pas ça
08:18pertinent. Ce n'est pas la première fois qu'on a ce genre de... Ce n'est pas la première fois. On a eu Samia
08:21Ghali qui avait demandé l'armée pour les quartiers nord de Marseille. Je pense que la police fait son
08:26travail. Elle fait bien son travail. Mais malheureusement, comme dans beaucoup de secteurs,
08:32et notamment dans le secteur public, la police manque de moyens. De moyens humains, de moyens
08:37matériels. Elle manque cruellement de ces moyens-là pour faire face à cette prolifération des armes.
08:43Et on a une augmentation notamment d'usage des armes. Avant, c'était plutôt des rixes à main nue. On a
08:51connu ça parce que la violence n'est pas nouvelle. Mais aujourd'hui, on a basculé, on a passé à un
08:57autre palier. Là, aujourd'hui, ça se règle avec des armes. Et peu importe si on fait des victimes
09:02collatérales. Du moment qu'on règle, finalement, c'est compte. Mais il y a un vrai sujet là-dessus,
09:07sur les armes. Et je pense que la police a besoin de moyens, à la fois, comme je vous ai dit, de
09:11moyens humains et de moyens matériels pour faire face à ça. Avant de vous entendre, Laurent, parce
09:15que sur les précédents, j'ai bien vu que vous aviez envie de réagir, je voudrais juste aussi
09:18souligner que ces armes, elles tuent des jeunes, de plus en plus jeunes. Madame le maire Nicolas,
09:24il a 22 ans. Vous avez eu ses proches, vous avez eu des échanges avec sa famille, avec le club.
09:30L'émotion, elle est immense. Après Thomas, Nicolas, c'est des gamins, j'ai envie de dire.
09:35Bien sûr, c'est notre jeunesse. Je me suis rendue au club samedi. J'ai pu échanger aussi avec les
09:45coprésidents avec qui on est en lien direct et de manière quotidienne. J'ai échangé avec la famille
09:53et les deux coprésidents hier soir. Il y a une douleur qui est incommensurable. Malheureusement,
10:03Nicolas était au mauvais endroit, au mauvais moment. Laurent Neumann, qu'est-ce qu'on fait
10:10face à la répétition des faits ? Est-ce qu'il y a un fait de société, dit Madame la maire ?
10:15D'abord, c'est un grand classique. À chaque fois qu'un drame comme celui-là survient,
10:20je viens sur votre plateau répondre à la question des réactions des responsables politiques. Et là,
10:26on se rend compte qu'un certain nombre de responsables politiques parlent de choses
10:30clairement qu'ils ne connaissent pas. Je prends deux exemples. Karl Olive, député de la majorité,
10:35qui propose d'envoyer l'armée. Mais j'imagine qu'il est au courant que l'armée ne veut pas
10:41prendre ce genre de mission. J'imagine qu'il est au courant que ça ne fait pas partie des
10:46missions de l'armée. J'imagine qu'il sait qu'il y a 3500 points de deal dans ce pays et qu'envoyer
10:51l'armée sur ces points de deal, mais l'armée française n'y suffirait pas et qu'elle a bien
10:57d'autres choses à faire, notamment sur des terrains extérieurs. Premier point. Je prends
11:01un deuxième exemple. Jean-Philippe Tanguy, du Rassemblement national, qui propose des
11:05courtes peines de prison pour les consommateurs. Mais sait-il qu'il y a 2,5 millions de consommateurs
11:12réguliers dans ce pays ? 5 millions de consommateurs occasionnels ? Vous imaginez envoyer
11:182,5 millions de personnes en prison même pour une courte peine ? Tout ça, ce sont des réactions à
11:24chaud pour dire quelque chose. En revanche, il y a le fond. Et sur le fond, le ministre de la
11:29justice et le ministre de l'Intérieur se rendent à Marseille vendredi prochain. Ils arrivent avec
11:34dans leur besace toute une série de propositions. D'ailleurs, ce sera intéressant de voir celles
11:39qu'ils retiennent. Il se trouve qu'il y a eu un rapport sénatorial qui proposait 20 pistes de
11:45réforme. J'en cite quelques-unes. La création d'un parquet national anticriminalité organisé,
11:51un peu à la manière du parquet national antiterroriste ou du parquet national financier.
11:56L'hypothèse de transformer l'OFAS, l'Office de lutte contre les stupéfiants, en une sorte de
12:02DIA à l'américaine. Une grande administration qui serait d'ailleurs dotée de pouvoirs judiciaires
12:08autant que d'enquêtes de police. Il y a plein de possibilités. Peut-être la création de cours
12:13spécialisés, de tribunaux spécialisés. Je passe parce que la liste est extrêmement longue. Mais
12:19là, pour le coup, on est sur le fond. Ces réactions politiques à l'emporte-pièce dès qu'un fait
12:24divers survient, très honnêtement, ça ne fait absolument pas avancer le débat. On va revenir
12:30évidemment sur ces questions d'ultraviolence, sur ces questions aussi de fusillades et de trafic
12:34d'armes qui circulent beaucoup. On précise peut-être juste, Alexandra, pour l'instant,
12:37le trafic de drogue n'est pas avéré dans cette affaire. Non, non, pas du tout. La piste d'un
12:43règlement de compte sur fonds de trafic de stupéfiants n'est pas du tout privilégiée
12:47à cette heure. Madame la maire, une dernière question. Est-ce qu'un hommage est prévu pour
12:51Nicolas ? Échanger avec la famille, c'est un souhait de la famille. Donc, je me suis engagée
12:57à travailler avec l'ensemble de nos équipes municipales pour mettre en place toutes les
13:04mesures nécessaires pour que cette manifestation puisse s'organiser dès que possible, c'est-à-dire
13:11très probablement cette semaine. Donc, il s'agira d'une marche blanche à l'initiative de la famille,
13:17mais bien sûr accompagnée par l'ensemble des services de la municipalité.

Recommandations