Sabrina Medjebeur : «Notre société a malheureusement "fabriqué des enfants soldats" qui tuent d'autres enfants. Nous avons affaire à une guerre juvénile qui ne dit pas son nom. Nos enfants meurent sous les coups de mineurs.»
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00:00Notre société a malheureusement fabriqué, entre guillemets,
00:03des enfants soldats qui tuent d'autres enfants.
00:06C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nous avons affaire à une guerre
00:08juvénile qui ne dit pas son nom et la place des adultes,
00:12malheureusement, est complètement absente.
00:14C'est la réalité.
00:15Mais pourquoi ?
00:15Parce que c'est, et Jérôme Fourquet l'expliquera bien mieux que moi,
00:19c'est une continuité dans l'atomisation de toutes les structures
00:22qui ont pu justement résister à la violence, à commencer par la famille,
00:26c'est-à-dire que l'individualisme ou l'hyper individualisme
00:29l'interdit d'interdire, c'est-à-dire la prohibition de la frustration,
00:34a malheureusement, et je vais le dire encore une fois, conjointement,
00:37conjointement, alliés à des enfants issus d'une culture
00:41qui est celle de la culture arabo-musulmane, qui sacralise le garçon
00:45et qui infériorise la fille au sein des foyers familiaux.
00:48Eh bien, la rencontre de ces deux matrices anthropologiques
00:51aboutit à ce que l'on voit aujourd'hui.
00:53C'est malheureusement, si vous voulez, c'est un mal dans l'éthiologie française.
00:58Qu'est-ce que prépare la société aujourd'hui
01:01dans ce que seront les adultes de demain ?
01:03C'est la question qui est cruciale.
01:05Et moi, je me souviens avoir lu, par exemple,
01:07que même à l'époque de l'ordonnance de 1945,
01:10François de Menton, qui était le ministre de la Justice,
01:12qui l'a signé, avait dit
01:13l'enfance coupable est une question des plus urgentes de notre époque.
01:17C'était en 1945.
01:19Aujourd'hui, nos enfants meurent sous le coup de mineurs.
01:25C'est une question fondamentale.