Une autre journée noire pour la filière automobile. Mardi 5 novembre, l’annonce de la fermeture des usines de Michelin de Vannes (56) et Cholet (49) a provoqué une onde de choc sur ces deux sites de production employant plus de 1200 salariés, sans compter des critiques du Premier ministre Michel Barnier, qui a réclamé des comptes à la direction du géant du pneu.
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00:00où s'arrêtera la chute de l'industrie automobile française.
00:03Le secteur a connu une autre journée noire, mardi 5 novembre,
00:06avec l'annonce de la fermeture de deux usines Michelin à Vannes et Cholet.
00:10Plus de 1 200 emplois partent ainsi en fumée,
00:13en raison, selon la direction, d'un effondrement des ventes
00:16et de la concurrence asiatique.
00:17Au lendemain de cette annonce,
00:19des salariés rassemblés ici, devant le site de Méniloir,
00:21manifestent leur colère contre la direction.
00:24C'est ignoble.
00:25C'est un patron voyou, de toute manière,
00:27comme beaucoup de patrons, malheureusement, qui font du chiffre.
00:29Ça leur suffit pas, il en faut d'autres.
00:31Le pire, c'est dans tout ça, c'est que Ménégault, il nous dit aujourd'hui,
00:33il faut reprendre le boulot.
00:34On a un choc, il nous dit de reprendre le boulot.
00:37Vous croyez que la motivation, on l'a aujourd'hui pour reprendre le boulot ?
00:39Il va falloir rebondir, ça ne va pas être simple.
00:42On sait que le marché de l'emploi, que ce soit sur Cholet ou en France,
00:46d'une manière générale, ce n'est pas toujours évident.
00:49C'est des centaines de familles, de travailleurs et de travailleuses
00:51qui se retrouvent avec plus rien.
00:54Il y a des couples sur le site, il y a des vies de famille en jeu
00:58et c'est ça qui est compliqué à encaisser.
01:11Pourquoi ils ne l'ont pas fait avant ?
01:13Pourquoi quand ils donnent de l'argent à des grosses entreprises,
01:17ils ne demandent pas des comptes ?
01:18Là, aujourd'hui, c'est trop tard maintenant, c'est trop tard.
01:20Michel a profité de l'argent de l'État et puis maintenant, nous, voilà.
01:26Depuis 7 ans, 50 000 emplois ont disparu de la filière en France,
01:28selon la plateforme automobile.
01:30Cela touche surtout les équipes en type.
01:32Plusieurs d'entre eux ont annoncé leur fermeture au cours des derniers mois
01:35un peu partout en France.
01:36Chez Michelin, le PDG fait valoir la perte de compétitivité en Europe
01:40en raison des coûts de l'énergie.
01:41Est-ce que l'industrie automobile a un avenir en France ?
01:44En France, je ne pense pas.
01:45Maintenant, avec les marchés asiatiques, les pays de l'Est,
01:47c'est la France et l'Europe qui nous a mis dans cette situation-là.
01:50De quelle manière ?
01:51C'est-à-dire qu'on laisse importer des pneus asiatiques ou même des pays de l'Est,
01:54donc du coup, on ne peut pas concurrencer avec eux,
01:56que ce soit par rapport au prix du taux horaire des employés.
01:57C'est pour ça que moi, j'ai peur, même pour l'avenir de la France, honnêtement.
02:00Pour l'emploi en France, quoi.
02:01On parle beaucoup de la Chine, évidemment.
02:03On voit bien pour les voitures électriques.
02:05On sait qu'ils ont 15 ans d'avance à faire nos batteries de portable,
02:09nos batteries d'ordinateur.
02:11Donc maintenant, ils transposent la technologie aux voitures.
02:14Va falloir qu'ils se mettent à la page.
02:16Pourquoi on a raté le virage, selon vous ?
02:18Ils nous disent, c'est à cause des Chinois.
02:21Franchement, c'est leur seul argument et l'énergie.
02:25Mais s'ils voulaient vraiment, avec le milliard de bénéfices qu'ils font,
02:28on n'en serait pas là aujourd'hui, en fait.
02:29C'est eux qui ont loupé leur virage.
02:31Nous, on n'a rien demandé, on est là juste pour travailler.
02:33On fait nos horaires, on travaille pour gagner notre vie.
02:35C'est eux, maintenant, qu'on fait cette erreur-là.
02:51Sous-titrage Société Radio-Canada