L’expulsion de Mahjoub Mahjoubi, à la fois prédicateur dans une mosquée de Bagnols-sur-Cèze (Gard) et professionnel du bâtiment, avait entraîné le dépôt de bilan de son entreprise en mai 2024, interrompant plusieurs chantiers de construction de maison individuelle. Laissés pour compte, des propriétaires ont été contraints d’achever les travaux, financements supplémentaires à l’appui. Une amère façon de sortir de ce cauchemar.
Expulsé vers son pays natal, en février 2024, pour avoir tenu des prêches radicaux, le Tunisien Mahjoub Mahjoubi n’était pas seulement l’imam de la mosquée At-Tawba de Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard. Il s’était parallèlement spécialisé dans la construction de maisons individuelles. Par un effet mécanique, son exclusion a plombé sa société "Provence Villas", basée dans cette même commune gardoise. L’entreprise a fini par être mise en liquidation judiciaire, en mai 2024.
L’affaire dépasse le cadre personnel, car au moment de l’expulsion de Mahjoub Mahjoubi, un entrepreneur déjà jugé peu scrupuleux sur les délais par ses clients, plusieurs chantiers étaient en cours et avec le dépôt de bilan de "Provence Villas", les propriétaires concernés se sont retrouvé le bec dans l’eau, avec, pour chacun d’eux, une maison partiellement bâtie.
"Un sentiment d'écœurement"
En mai 2024, certains avaient fait part de leur désarroi dans les colonnes de La Provence. Six mois plus tard, contacté par nos soins, l’un d’eux, Pierre-Marie Brulé reste animé par "un sentiment d’écœurement". Et pour cause, ce retraité a dû, lui-même, achever les travaux de sa nouvelle maison, à Vaison-la-Romaine, avec ses fonds propres.
"Initialement, confie-t-il, j’avais prévu un budget pour une année, induisant les échéances (loyers et crédits), les compteurs d’eau et d’électricité de mon ancien domicile et celui à venir. Comme je n’avais pas les moyens d’aller au-delà du délai que je m’étais fixé et voyant que ce dossier allait s’éterniser sur un plan juridique, j’ai décidé d’agir autrement."
En terminant, avec l’appui d’amis, le chantier qui comprenait la façade, les gouttières, la climatisation, les portes d’intérieur, le carrelage de la salle de bains et des toilettes. Depuis le 15 septembre 2024, il a amplement mérité de s’y installer et d’y vivre enfin.
L'un a perdu 33 000 euros, un autre environ 15 000 euros
Toujours en procédure avec le liquidateur de "Provence Villas", Pierre-Marie Brulé a, toutefois, déclaré avoir perdu 33 000 euros préalablement investis dans le contrat signé avec cette société. Un client gardois, que nous avons également contacté, a, pour sa part, "fait une croix" sur une somme d’environ 15 000 euros. "Pour pouvoir emménager dans ma nouvelle maison, j’ai dû la terminer avec de l’argent que j’avais mis de côté."
Comme Pierre-Marie Brulé, il craint, aujourd’hui, que Mahjoub Mahjoubi demeure insolvable, compte tenu de sa situation sociale, désormais. "Je n’ai aucun espoir", s’est-il même résigné, "dépité". D’autres malheureux propri
Expulsé vers son pays natal, en février 2024, pour avoir tenu des prêches radicaux, le Tunisien Mahjoub Mahjoubi n’était pas seulement l’imam de la mosquée At-Tawba de Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard. Il s’était parallèlement spécialisé dans la construction de maisons individuelles. Par un effet mécanique, son exclusion a plombé sa société "Provence Villas", basée dans cette même commune gardoise. L’entreprise a fini par être mise en liquidation judiciaire, en mai 2024.
L’affaire dépasse le cadre personnel, car au moment de l’expulsion de Mahjoub Mahjoubi, un entrepreneur déjà jugé peu scrupuleux sur les délais par ses clients, plusieurs chantiers étaient en cours et avec le dépôt de bilan de "Provence Villas", les propriétaires concernés se sont retrouvé le bec dans l’eau, avec, pour chacun d’eux, une maison partiellement bâtie.
"Un sentiment d'écœurement"
En mai 2024, certains avaient fait part de leur désarroi dans les colonnes de La Provence. Six mois plus tard, contacté par nos soins, l’un d’eux, Pierre-Marie Brulé reste animé par "un sentiment d’écœurement". Et pour cause, ce retraité a dû, lui-même, achever les travaux de sa nouvelle maison, à Vaison-la-Romaine, avec ses fonds propres.
"Initialement, confie-t-il, j’avais prévu un budget pour une année, induisant les échéances (loyers et crédits), les compteurs d’eau et d’électricité de mon ancien domicile et celui à venir. Comme je n’avais pas les moyens d’aller au-delà du délai que je m’étais fixé et voyant que ce dossier allait s’éterniser sur un plan juridique, j’ai décidé d’agir autrement."
En terminant, avec l’appui d’amis, le chantier qui comprenait la façade, les gouttières, la climatisation, les portes d’intérieur, le carrelage de la salle de bains et des toilettes. Depuis le 15 septembre 2024, il a amplement mérité de s’y installer et d’y vivre enfin.
L'un a perdu 33 000 euros, un autre environ 15 000 euros
Toujours en procédure avec le liquidateur de "Provence Villas", Pierre-Marie Brulé a, toutefois, déclaré avoir perdu 33 000 euros préalablement investis dans le contrat signé avec cette société. Un client gardois, que nous avons également contacté, a, pour sa part, "fait une croix" sur une somme d’environ 15 000 euros. "Pour pouvoir emménager dans ma nouvelle maison, j’ai dû la terminer avec de l’argent que j’avais mis de côté."
Comme Pierre-Marie Brulé, il craint, aujourd’hui, que Mahjoub Mahjoubi demeure insolvable, compte tenu de sa situation sociale, désormais. "Je n’ai aucun espoir", s’est-il même résigné, "dépité". D’autres malheureux propri
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