Après "Ersatz" (2008), "Bichon" (2011), "Love" (2013), "&" (2016) et "Aimée", "Imposteur", le sixième album studio de Julien Doré, sort vendredi 8 novembre. Le chanteur de 42 ans est l'invité d'Amandine Bégot et Thomas Sotto.
Regardez L'invité de 9h40 avec Amandine Bégot du 08 novembre 2024.
Regardez L'invité de 9h40 avec Amandine Bégot du 08 novembre 2024.
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00:00J'aime, j'aime tes yeux, j'aime ton odeur doux, tes gestes en douceur lentement, tes régessances sur la littérature
00:12Et nous on aime ses cheveux, on n'a pas d'avis sur son odeur et surtout on aime son nouvel album Imposteur qui sort aujourd'hui.
00:18Bonjour et bienvenue Julien Doré.
00:19Bonjour et merci pour l'invitation.
00:20Nouvel album tourné dans toute la France toute l'année prochaine et cet album où vous revisitez 10 classiques on va dire du répertoire francophone.
00:27Comment vous avez choisi ces 10 titres qui sont bien différents les uns des autres ?
00:31C'est un choix très instinctif, un choix à l'affect.
00:35C'est des chansons ou des artistes d'origine sur ces chansons qui sont accrochées dans un souvenir pour moi entre l'enfance, l'adolescence, dans ma construction.
00:44Les titres Madeleine de Proust.
00:45Exactement.
00:46Alors là on a entendu Sensualité d'Axel Red, il y a aussi Moi Lolita d'Alizé, Montalodé de Michel.
00:53Et puis alors moi j'ai été très surprise par cette version revisité du Sunlight des Tropiques.
00:58Prends-moi la main, viens danser. J'ai dessiné sur ta peau, un palmier au bord de l'eau.
01:07Qu'est-ce qu'on est bien, tout est beau. Femme et faim, seul dos, viens danser.
01:15Sous le Sunlight des Tropiques, l'amour se raconte.
01:20Je rigole parce que j'étais en train de me dire, j'imaginais une chenille lancée sur cette version.
01:25Et je me dis, tiens le mouvement, la chorégraphie du corps serait intéressante à filmer.
01:30C'est une chanson que je connais par cœur et tous autour de la table, on la connaît, j'imagine, et on la redécouvre complètement.
01:36Ça aussi c'était quelque chose de très joyeux en studio.
01:40C'était de redécouvrir moi-même, finalement, certains textes.
01:45Simplement en les rechantant sur des tempos parfois plus posés.
01:51De me rendre compte qu'il y avait des phrases absolument sublimes,
01:54qui étaient souvent mises à l'arrière-plan de productions, d'arrangements, parfois très très up.
02:00Comme c'est le cas de Sunlight des Tropiques, le texte est extrêmement beau.
02:03Les textes de cette chanson, pas d'une richesse ni d'une subtilité incroyable.
02:07Sur Sunlight des Tropiques ?
02:09Vous dites absolument n'importe quoi, c'est un texte !
02:11C'est poétique !
02:12Magique !
02:13Mais c'est ça, mais vraiment, ça devient hyper poétique.
02:16Mais comment vous faites, Julien Doré ?
02:18C'est des chansons que vous connaissez par cœur, vous prenez les paroles et vous dites, tiens, je vais faire comme ça.
02:23Comment ça vient de ralentir le tempo ?
02:26L'approche de la chanson au départ, elle est acoustique.
02:29Moi, de toute façon, de base, je dénude ces chansons-là.
02:33Mais je fais pareil quand j'écris et je compose.
02:35L'origine d'une chanson, quand on l'écrit et on la compose, c'est souvent un piano et une voix chez soi.
02:39On écrit comme ça.
02:41Donc en fait, quand les appareils des arrangements s'envolent, on se retrouve face à une suite d'accords, une mélodie de voix et un texte.
02:49Et c'est là où on voit si ça peut exister ou pas.
02:52Et des chansons qui restent comme ça pendant des décennies dans le cœur des gens, c'est qu'elles ont quand même un petit pouvoir magique, je pense.
02:59C'est marrant, moi, ça me fait penser aussi à ces immeubles qui sont trop peints et dont on ravale la façade et on fait réapparaître les pierres.
03:06Et on retrouve une profondeur sur certains textes. L'image est peut-être complètement débile.
03:10Non, mais c'est hyper poétique. J'étais en train de voir l'échafaudage.
03:13Oui, et on se dit, en fait, elle est jolie cette maison. En fait, elle raconte des choses, cette chanson.
03:17Est-ce que c'est compliqué malgré tout de mettre sa patte sur ces chansons qu'on a tous en tête ?
03:21On a des images de soirées. Est-ce que les ayatollahs de Gilbert Montagné ou de je ne sais plus qui, de Dalida vous disent
03:28pourquoi tu touches à ça ? C'est sacré. Et à côté, sacrilège ?
03:31J'ai la chance d'être né avec ça, il y a 17 ans, à la Nouvelle Star.
03:36Je pense que les gens qui m'aiment bien ou qui tout simplement aiment bien les artistes que j'ai pu reprendre sur ce disque,
03:44je pense qu'ils ont une forme de tendresse aussi parce qu'ils savent que toutes les chansons que je reprends dans cet album
03:48et celles que je reprenais à l'époque à la Nouvelle Star, c'est d'abord parce que je les aime.
03:52J'aime profondément ces chansons-là. Elles ont fait partie de ma vie. C'est celles que j'écoutais.
03:57Et ça, les fans vous le demandaient de refaire comme vous l'avez fait pour la Nouvelle Star ?
04:02Il y avait en tout cas sur les précédentes tournées toujours un petit moment où au piano je reprenais certaines chansons,
04:09dont les Sunlight.
04:10Il y a aussi une chanson qui, je dois dire, rend Florian Gazan assez jaloux.
04:14C'est Paroles, Paroles que vous reprenez avec Sharon Stone.
04:27Merci pas pour moi, mais tu peux bien les offrir à une autre
04:33Qui aime le vent et le parfum des roses
04:38Moi, les mots tendres enrobés de douceur
04:42Se posent sur ma bouche, mais jamais sur mon cœur
04:48On parle encore
04:50Paroles, Paroles, Paroles
04:53Ça va tranquille un petit duo avec Sharon Stone ?
04:56Comment on fait pour décrocher un duo avec Sharon ?
04:58Je sais qu'elle était sur Tinder à une époque.
05:00Là, c'est via Instagram.
05:02Sérieux ?
05:03Oui, on est en studio et je lui ai envoyé un petit message.
05:06Il y a quelques années, elle m'avait écrit sur Instagram,
05:09parce que j'avais raconté notre première rencontre, c'était il y a 16 ans.
05:14Je faisais un concert piano-voix au Festival de Cannes et c'est la seule qui m'a écouté.
05:18C'est la seule qui est venue s'asseoir face à moi.
05:20Les personnes présentes dans cette soirée buvaient des coups.
05:23De façon d'ailleurs totalement légitime, je comprends tout à fait le truc,
05:26mais c'est la seule qui s'est assise en face de moi.
05:28Vous l'avez reconnue, vous l'avez vue ?
05:30Oui, quand elle est rentrée dans la pièce à l'époque, c'était incroyable.
05:34Donc, j'avais raconté cette anecdote.
05:36Et vous aviez parlé avec elle à ce moment-là ou pas du tout ?
05:39Non, on avait juste fait une photo ensemble.
05:41Moi, j'étais terrorisé.
05:43La seule phrase que je lui ai dite dans mon anglais parfait, c'était
05:47après le concert, j'étais effectivement très stressé, un peu transpirant.
05:52Et on fait une photo et je m'approche d'elle et je lui dis
05:55« I'm sorry, I'm wet like a bottle of water »,
05:57ce qui était quand même dans un anglais très riche.
06:00Et c'est la seule phrase que j'ai échangée avec elle.
06:03Et 16 ans après, nous voilà en studio.
06:05Vous lui envoyez un message sur Instagram et elle vous répond ?
06:07Exactement.
06:08Elle se souvenait de ce moment ?
06:09Oui, parce qu'elle m'avait écrit justement pour me dire
06:12« Merci d'avoir raconté cette anecdote » et je m'en souviens.
06:15Déjà, c'était fou de recevoir ce message-là.
06:17Et quelques années après, il y a quelques mois en studio,
06:20je me dis « Vu qu'elle m'a écrit il y a quelques années,
06:23je pense que si je lui écris, elle verra dans ses listes de messages
06:26peut-être mon message apparaître un peu plus haut
06:28que les milliers qu'elle doit recevoir. »
06:30Et c'est le cas.
06:31Et elle m'a répondu « Ok ».
06:32En plus, elle aimait la chanson, donc elle la connaissait,
06:34ce qui était forcément un point positif.
06:36Et elle m'a dit « Ok, je viens en Europe dans quelques mois, on fait ça. »
06:40Et quand on fait une reprise comme ça, il faut des autorisations,
06:44vous faites ce que vous voulez.
06:45Non, alors on ne fait pas ce qu'on veut.
06:47On a le droit de faire une reprise à partir du moment
06:50où on respecte la suite d'accord, le texte et la structure de la chanson.
06:56S'il y a trois couplets, il faut chanter ces trois couplets-là.
06:59Et si vous avez envie de découper un petit peu pour transformer tout ça,
07:04il faut évidemment l'accord de tous les ayants droit de la chanson.
07:08Autre duo sur cet album, celui-ci avec Francis Cabrel.
07:13Pourquoi les gens qui s'aiment, sont-ils toujours un peu rebelles ?
07:20Ils ont un monde à eux
07:23Que rien n'oblige à ressembler à ce
07:30Qu'on nous donne en modèle
07:35Pourquoi les gens qui s'aiment, sont-ils toujours un peu cruels ?
07:43Quand ils vous parlent d'eux
07:45Il y a quelque chose qui vous éloigne
07:52Ce sont des choses humaines
07:55Reprise évidemment de William Schiller.
07:57Vous souriez en l'entendant cette musique.
07:59Oui, parce que quand on dit quelque chose,
08:01j'étais content que le « chose » prononcé de cette façon-là
08:06symbolise aussi notre Sud au travers de notre accent.
08:09Je souris parce que c'est l'homme qui m'a donné envie de faire de la musique.
08:12De la tridale ?
08:13Oui.
08:21Vous êtes encore impressionné quand vous écoutez ?
08:23C'est vrai ?
08:24Quand Francis est arrivé au studio,
08:28je me transforme en enfant.
08:32C'est un des artistes français qui m'a le plus inspiré
08:38et qui m'inspire encore aujourd'hui.
08:41C'est un artiste qui cultive aussi le silence et l'absence
08:44dans une époque où l'omniprésence à la fois musicale et médiatique
08:49est presque exigée pour exister.
08:52J'ai énormément de respect pour cet homme et cet artiste.
08:55C'est un peu Julien Dohert avant Julien Dohert ?
08:57Parce que le côté « je vis chez moi à Stafford », etc.
08:59On en a beaucoup parlé.
09:01Effectivement, dans les échanges qu'on a ensemble,
09:04c'est vrai que cette distance prise aussi par rapport à la ville
09:07et aussi un retour à nos racines sur les terres sur lesquelles on est nés.
09:12C'est quelque chose qui nous lit.
09:14Vous faites du bien.
09:15Ça fait depuis 7h du matin qu'on n'a qu'une actu de merde.
09:18Je vous assure.
09:19On a l'impression qu'on retrouve notre souffle,
09:21qu'on retrouve un cardio-rythme normal.
09:24Il y a évidemment ces très belles chansons.
09:26Et puis, plus étonnant, « Les crocodiles ».
09:38Ça mérite une petite explication, ça, Julien Dohert ?
09:41Pourquoi « Les crocodiles » ?
09:43C'est difficile pour moi de faire un album de reprise
09:46avec mes propres souvenirs d'enfance,
09:48au travers de « Pullmarine » ou d'autres chansons comme ça,
09:50et de ne pas avoir un petit clin d'œil aussi pour mon fils.
09:53Me dire que je gravais dans ce disque-là,
09:56c'est un peu comme dire que j'étais un enfant.
09:59C'est un peu comme dire que j'étais un enfant.
10:02C'est un peu comme dire que j'étais un enfant.
10:05Et dans ce disque-là, une chanson que je lui chante
10:08quand il va se coucher, etc.
10:10Donc, c'était aussi pour lui.
10:12Et puis, il a choisi qu'elle soit sur l'album.
10:16C'est lui qui a choisi ?
10:17Parce que j'imagine que vous lui en chantez plein d'autres.
10:19Je lui en chante plein d'autres.
10:20Et c'est pour ça qu'on avait enregistré trois chansons d'enfance.
10:23Et il a choisi celle-ci sur le disque.
10:25Moi, j'étais assez heureux parce que je savais
10:27que j'allais encore pouvoir désacraliser un peu la position de l'artiste
10:29en enfilant un costume de crocodile et en me ridiculisant.
10:34Les deux autres, par curiosité, c'était quoi ?
10:36C'était le générique de Pat Patrouille.
10:38En version folk.
10:40Vous pouvez nous la faire ?
10:42Pat Patrouille, Pat Patrouille.
10:45Vite il repart en vadrouille.
10:48Voilà.
10:49Et c'était le générique de Tchoupi.
10:52Comment vous l'avez refait, le générique de Tchoupi ?
10:54Je n'ai aucun souvenir.
10:55Je crois que c'était un piano-voix.
10:56Parce que Tchoupi, c'est un peu Tchoupi.
10:57Mais il l'a choisi de façon très rapide.
11:00Est-ce qu'on peut tous permettre, quand on reprend des chansons comme ça,
11:03je vais vous faire écouter votre idole, Francis Cabrel, repris par elle.
11:17C'est ce que je trouve intéressant dans les reprises,
11:24c'est que quand il y a une mélodie qui est là, à l'origine,
11:28qui se fixe quelque part et qui voyage,
11:32à partir du moment où vous la revisitez,
11:35vous n'ajoutez pas forcément quelque chose,
11:38mais vous aidez à continuer à ce que cette chanson existe, se balade,
11:46et fasse ressurgir peut-être dans le cœur des gens un souvenir précis.
11:51Je pense que quelqu'un qui écoute cette version-là,
11:53c'est la chanson qui ressurgit, pas forcément la version qu'on écoute.
11:58C'est ce qui est intéressant avec les chansons qui restent.
12:01De toute façon, c'est qu'elles n'ont plus besoin des artistes d'origine
12:03pour exister dans le cœur des gens.
12:05On peut vous appeler quand ça ne va pas ?
12:08Bien sûr, je peux vous donner mon numéro, c'est le 06.
12:12Un poster, en tout cas, l'album sort aujourd'hui.
12:15Mais c'est vrai que quand on a un petit coup de mot,
12:17on va vous appeler, ça nous fait du bien.
12:19Vous serez en tournée par ailleurs, Julien Doré, dans toute la France en 2025.
12:22Ça se remplit très vite.
12:23Dépêchez-vous, tous ceux qui nous écoutent ce matin.
12:25Le 7 mars, vous serez au Mans.
12:29Le 9 mars à Caen, le 27...
12:31Non, le 27, je n'ai pas d'avis d'en face.