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Entre l'échec des négociations entre les syndicats et le ministre de la Fonction publique et les différents plans sociaux annoncés dans le privé, le dialogue social semble mis à l'épreuve pour cette fin d'année. De nombreux mobilisations sont donc à prévoir dans plusieurs secteurs.

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00:00Il y a un hiver qui s'annonce, celui de la contestation, les images du direct à vous montrer ce matin, d'abord les images de Cholet, c'est le site Michelin de Cholet, vous le savez, Michelin qui a annoncé un plan social très important, ici on est à Vannes, autre site Michelin qui est annoncé comme fermé, on sera ce matin, alors vous voyez ici à Vannes, vous les voyez de dos, Clémentine Autain et Lucie Castex qui sont sur place,
00:25vous avez ici les images de Clermont-Ferrand où un rassemblement est organisé aussi ce matin, et puis je vous le disais, on est aussi à Cholet, Cholet ce site qui va être fermé, Noemi Vira vous êtes sur place, site en grève après l'annonce de la fermeture et des licenciements annoncés chez Michelin.
00:46Exactement, vous pouvez voir sur les images de Mathieu Lepenier, le feu brûle encore ce matin et vous voyez les salariés qui rajoutent des pneus, tout cela devant l'usine Michelin ici à Cholet, les salariés qui sont choqués par cette décision de fermeture, ils se sentent trahis et nous sommes aujourd'hui avec Morgane Royer qui va nous parler dans quelques instants,
01:11Bonjour Morgane, Morgane qui est déléguée syndicale Sud ici devant l'usine Michelin à Cholet, quelles attentes, qu'est-ce que vous attendez concrètement de l'arrivée du ministre de l'Industrie ?
01:24Du ministre de l'Industrie concrètement, on n'en attend rien, parce que s'il s'était bougé un petit peu avant, je pense que Michelin ne serait pas là aujourd'hui, surtout pour nos sites de Vannes et de Cholet, donc il peut venir, ça nous apporte les médias, ça continue de faire du bruit pour pas qu'on soit écrasé par les élections américaines, mais clairement il va faire quoi ? Il ne va pas nous sauver, c'est fini.
01:44Vous attendez tout de même des réponses concrètes, des solutions de la part du gouvernement ?
01:49Le gouvernement non, moi c'est de Michelin que j'attends des réponses, nos organisations syndicales elles ont besoin d'avoir des réponses de Michelin pour obtenir les meilleures indemnités possibles, le gouvernement c'est de la propagande qu'ils viennent faire, c'est du racolage de médias et c'est pas autre chose.
02:03Ils peuvent venir s'ils veulent, c'est bien, ça nous apporte les médias, regardez la preuve, aujourd'hui vous êtes là, mais derrière, c'est avant qu'il fallait qu'ils se bougent et qu'ils se mettent d'accord à l'Assemblée Nationale, parce que là à part faire un défilé, ils ne font rien de plus.
02:15Michelin a annoncé de nouvelles primes, qu'en pensez-vous ?
02:18On appelle ça les primes de la honte à Sud, parce que c'est divisé pour mieux régner, il y a des gens qui veulent retourner travailler pour changer les idées, c'est respectable, mais il y a aussi ceux qui veulent continuer le combat, et c'est tout aussi respectable.
02:30Donc leurs primes, ça ne va pas changer notre vie, notre vie elle est déjà finie depuis quasiment 4 jours maintenant, donc ils font ce qu'ils veulent, mais c'est pas avec ça qu'on va arrêter de les combattre.
02:42L'État avait annoncé une redynamisation économique du territoire, ici dans la région, pensez-vous que ça va permettre d'absorber la perte d'emploi à Cholet ?
02:52Pas du tout, regardez, on détruit l'employabilité du Cholet, ça fait 54 ans que l'usine est ici, 1254 salariés avec Vannes, ça ne va rien redynamiser du tout, au contraire, c'est de la désinstauration qu'ils font.
03:07Merci beaucoup Morgane Royer, déléguée syndicale Sud, devant l'usine Michelin ici à Cholet, effectivement près de 1300 emplois qui sont donc supprimés, 2 usines, Vannes et Cholet, sachant qu'en avril 2024, Michelin avait annoncé un salaire décent pour tous ses salariés.
03:29Noemi Vira à Cholet avec lui, on suit évidemment cette mobilisation sociale sur le site de Cholet, mais aussi évidemment, vous le voyez sur ces images sur le site de Vannes où une délégation est présente, Sophie Binet la patronne de la CGT sur place, Lucie Castex vous apercevez aussi à l'écran, et puis Clermont-Ferrand où il y a un rassemblement aussi organisé, aujourd'hui on suivra tout à l'heure l'arrivée aussi du ministre de l'Industrie Marc Ferracci.
03:51A Cholet, avec moi Christian Grelier, bonjour, vous êtes secrétaire général du syndicat FGFFO, Fédération Générale des Fonctionnaires Forces Ouvrières, on va aussi parler des fonctionnaires ce matin, Loïc Kervant, bonjour, merci d'être avec nous, Kervant pardon, député horizon et indépendant du Cher.
04:07Vous entendez le désespoir de cette salariée qui dit, moi j'attends plus rien de l'État, de toute façon ils ne peuvent rien faire. Est-ce que l'État peut faire quelque chose ?
04:16Moi je crois que l'État peut toujours faire quelque chose, je pense que le soutien, la présence du ministre c'est important, je pense d'ailleurs que s'il n'y était pas allé on lui aurait reproché.
04:25Probablement.
04:26Probablement, après sur ce dossier-là je crois que ce qui est maintenant en jeu c'est vraiment l'accompagnement des salariés puis la redynamisation du territoire, on a vu à La Roche-sur-Yon, à d'autres endroits qu'on peut réussir à remplacer une partie des emplois qui sont perdus quand une entreprise décide de fermer, c'est aussi ça qui est en jeu et c'est aussi pour ça que le ministre y va là-bas.
04:53Le levier d'action brandi par Michel Barnier c'est celui des aides publiques, de dire si Michelin a bénéficié d'aides publiques, il faudra quand même voir ce qu'il en a fait, est-ce que c'est suffisant ? Est-ce que vous pensez que l'État devrait faire plus, pourrait faire plus ?
05:05Déjà on pourrait dire que, pour Force Ouvrière, ça fait des années qu'on veut conditionner les aides publiques à des résultats probants si j'ose dire, tant en termes de recrutement que d'emploi que de salaire etc.
05:17Donc c'est pas d'aujourd'hui que nous on revendique que ces aides publiques ne soient pas distribuées sans contrepartie. Alors après la situation est effectivement escalée mais la situation c'est de sauver les emplois et donc forcément on soutient totalement le mouvement intersyndical qu'il y a en ce moment.
05:32Quand le patron de Michelin dit on a tout essayé, on a essayé de restructurer, on a essayé de réorganiser, j'ai pas le choix, c'est entendable ?
05:40Non ça l'est pas, ça l'est pas parce que d'abord on parle pas de budget, on parle pas de dividendes, on parle de personnes, d'êtres humains qui sont là, qui aujourd'hui sont en difficulté, qui ne pourront peut-être pas finir la fin du mois.
05:53Donc effectivement ce n'est pas entendable. Il y a forcément d'autres solutions, il y a aussi après l'État effectivement qui doit investir et réindustrialiser un petit peu le territoire.
06:02Donc il faut qu'il y ait d'autres solutions, on peut pas laisser des milliers de salariés, quels qu'ils soient, privés au public, payer sans arrêt la facture.
06:08On verra ce que disent évidemment les salariés à Marc Ferracci, le ministre de l'Industrie qui est attendu sur place.
06:13Écoutez d'abord ce que lui dit Sophie Binet, la patronne de la CGT qui elle est à Vannes ce matin.
06:21C'est les mêmes qui signent des chèques pour accompagner les politiques de destruction d'emploi des entreprises.
06:28C'est les mêmes qui nous expliquent que les chômeurs et les chômeuses sont désassistés et qu'il faut supprimer les droits à l'assurance chômage.
06:36Non, monsieur Ferracci, nous ne sommes pas ici pour nous battre pour un chèque, nous sommes ici pour nous battre pour l'emploi.
06:45Non, monsieur Ferracci, vous n'êtes pas le ministre des licenciements, vous êtes le ministre de l'Industrie, il serait temps de vous en rappeler.
06:56Que vous répondez à Sophie Binet ce matin ?
06:59Je regarde aussi que ce soit pour Michelin, pour Auchan, combien de salariés ces entreprises ont continué à employer après les fermetures annoncées, après les licenciements.
07:10Je crois que c'est 55 000 pour Auchan, c'est 19 000 pour Michelin.
07:14C'est ça la difficulté, il faut aussi permettre à ces entreprises françaises de rester à flot,
07:21parfois de faire des modifications dans leur stratégie industrielle, dans leur stratégie d'implantation, pour pouvoir garder les 19 000 autres emplois.
07:31C'est ça qui est en jeu aussi.
07:33Effectivement, il y a la difficulté d'aujourd'hui pour les organisations syndicales, c'est quoi ?
07:41C'est cette espèce de chantage au plan social.
07:43On pourrait ne pas licencier tout le monde, on pourrait en garder quelques-uns, et nous sommes dans une situation, nous, pratiquement, de devoir choisir,
07:50de signer des accords de plan de sauvegarde de l'emploi, des accords compétitivité, pour dire, allez, c'est pas grave, il y en aura quelques milliers qui vont être supprimés,
07:58ou quelques milliers qui vont être gardés.
08:00Ce n'est pas notre philosophie.
08:02Évidemment, à un moment donné, on peut avoir une pression de nos adhérents, une pression des salariés,
08:06mais imaginez dans quelle position ça nous place aujourd'hui.
08:09Devoir choisir combien on licencierait ou combien on garderait.
08:12Ça, ce n'est pas acceptable pour nous.
08:14Donc la solution, elle est sûrement aussi peut-être européenne, elle est sûrement peut-être mondiale,
08:18mais il faut arriver aujourd'hui à faire en sorte qu'on puisse réindustrialiser le pays, refaire de l'emploi, de l'écologie, de la transition, etc.,
08:26et qu'on trouve des solutions pour garder les salariés chez nous.
08:28La grande difficulté qu'on a, et malheureusement, c'est forcément la mauvaise nouvelle à laquelle il faut se préparer,
08:33c'est qu'on ne soit qu'au début d'une grande vague de plans de licenciement dans le monde industriel.
08:39L'économie ne va pas bien, on a un budget bien difficile à boucler, on n'a plus d'argent,
08:43on a une élection de Donald Trump qui va rajouter des droits de douane, on en a beaucoup parlé,
08:47qui va encore durcir le commerce international.
08:49Il faut dire aux Français que là, on rentre dans une période très compliquée.
08:53Il y a de l'incertitude, et effectivement, on peut être un peu en haut d'une pente assez descendante.
08:59On a des signaux qui sont alarmants, notamment sur l'intérim, qui est souvent un bon indicateur.
09:04On voit que l'emploi intérimaire a fortement chuté ces derniers mois, en particulier dans l'industrie.
09:10Alors que si on regarde l'emploi salarié dans l'industrie, on est encore à 80 000 emplois de plus qu'il y a un an.
09:16Au global, on est encore dans une situation à peu près correcte, mais on a des signaux très alarmants.
09:22On a vu ce qui s'est passé aussi sur le secteur de la construction, qui peut être un indicateur aussi de l'état de l'économie.
09:29Là, on est déjà à sept trimestres de suite de baisse de l'emploi dans ce secteur, avec des plans sociaux, Onix City, etc. très importants.
09:37Et on a toutes ces incertitudes géopolitiques, une incertitude politique française.
09:42On continue à payer le coût de cette décision désastreuse du président de la République de dissoudre au mois de juin.
09:49Donc, ça fait effectivement beaucoup d'incertitudes qui peuvent impacter l'économie.
09:54Beaucoup d'incertitudes et beaucoup de colère sociale.
09:57Vous le voyez avec ces mobilisations à Cholet, à Vannes, sur les sites Michelin.
10:01Deux sites qui seront fermés, c'est ce qu'a annoncé Michelin.
10:04La colère sociale, elle va s'exprimer aussi ces prochaines semaines, j'allais dire ces prochains jours, dans la rue, parce qu'elle monte.
10:11On va voir tout cela avec Maéva Lamy, place à nos éclaireurs.
10:15Maéva, beaucoup de mobilisations qui sont en train de se mettre en place.
10:18Exactement, Philippe. Et ça va commencer dès le 14 novembre, puisqu'une possible grève est prévue dans le secteur aérien.
10:25C'est le syndicat national des pilotes de ligne qui a déposé un préavis.
10:29Il conteste en fait la hausse d'une taxe qui est prévue dans le projet de loi de finances 2025.
10:34Ça continue dès le lendemain avec cette fois-ci les agriculteurs, puisque l'Alliance nationale FNSEA, Jeunes agriculteurs,
10:42a appelé à une reprise des actions d'il y a quelques mois à partir du 15 novembre sur tout le territoire.
10:48On ajoute que le syndicat coordination rurale dans le Lot-et-Garonne a lui annoncé une nouvelle mobilisation à partir du 19 novembre.
10:54La suite du calendrier, c'est la SNCF et la fonction publique qui pourraient aussi entrer en piste.
10:59Tout à fait. Tous les syndicats de la SNCF appellent à une grève de 24 heures le 21 novembre.
11:05Ils dénoncent en fait le démantèlement de fret SNCF et également l'ouverture à la concurrence.
11:10Et ils préviennent d'ores et déjà cette journée ne sera en fait qu'un ultimatum avec un mouvement de grève beaucoup plus long et beaucoup plus fort en décembre.
11:18Si jamais ils ne sont pas entendus, décembre évidemment, c'est la période de tous les départs en vacances pour les fêtes de fin d'année.
11:24Côté fonction publique, à présent deux des principaux syndicats, FO et la CGT, appellent aussi à la grève pour protester, vous savez, contre la hausse du délai de carence.
11:33Le gouvernement veut passer de un à trois jours et donc ces syndicats évoquent une idée.
11:38Trois jours de grève pour trois jours de carence et parlent d'une mobilisation début décembre.
11:43Et puis évidemment il faut rajouter la mobilisation, on l'évoquait à l'instant, de toutes ces entreprises, dans toutes ces entreprises menacées par des plans sociaux.
11:50Tout à fait. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, qu'on entendait à l'instant, a appelé à une journée de convergence de toutes les luttes pour l'emploi en France.
11:57Ce serait le 12 décembre et cela fait donc suite aux mouvements sociaux, aux plans sociaux qui ont été annoncés chez Michelin, chez Auchan, etc.
12:04Et puis pour finir, on peut évoquer une dernière mobilisation. Quatre syndicats représentatifs des biologistes médicaux menacent, eux, de fermer les laboratoires d'analyse médicale du 23 au 31 décembre.
12:16Ils demandent de leur côté à l'assurance maladie de rouvrir les négociations sur leurs tarifs qui ont récemment été rejus à la baisse.
12:22Merci beaucoup Maéva pour ce calendrier de la mobilisation, j'ai envie de dire. C'est un hiver dans la rue qu'on va vivre ?
12:29Alors je ne peux pas m'engager pour tous les métiers et toutes les corporations bien entendu. Je rappelle toujours que quand on décide d'appeler à la grève, c'est d'abord l'échec du dialogue social.
12:38Et que ce n'est pas par plaisir que des fonctionnaires vont perdre des journées de salaire, surtout vu qu'ils ne sont pas augmentés et avec des salaires gelés depuis déjà deux ans.
12:47Donc ce n'est pas un plaisir et je rappelle aussi que quand on fait grève, nous ne sommes pas payés pour faire taire certaines rumeurs parfois qu'on peut entendre par ci, par là.
12:55Donc non, ce n'est vraiment pas de gaieté de cœur mais si on reprend l'exemple de la fonction publique, qu'est-ce que vous voulez-vous ?
13:01On a un ministre qui nous reçoit hier qui nous dit je supprime la garantie individuelle de pouvoir d'achat, je maintiens le gel des salaires en 2024 et en 2025.
13:09Il renonce à supprimer les catégories ?
13:11Oui bien sûr, il renonce à supprimer les catégories qui étaient un projet de son prédécesseur.
13:15On est satisfait de ça parce que nous on a d'être attaché aux catégories abaissées et au fait que la rémunération soit faite au regard de ces catégories.
13:22Mais pour autant, les salaires restent gelés, la garantie individuelle de pouvoir d'achat est supprimée, en tout cas pour l'instant, et il y a des jours de carence.

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