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Du lundi au vendredi à 18h50 sur C8.
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00:00– Coup de cœur pour Mme Brigitte Macron.
00:02– Ah oui, qui était à la Star Academy.
00:04– Absolument, elle est allée visiter le château des étudiants et des élèves de la Star Academy
00:09dans le cadre de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire.
00:12Et sa présence, je l'ai trouvée formidable.
00:14Elle a parlé, mais elle était aussi à l'écoute.
00:16Il faut savoir qu'il y a plus de 700 000 jeunes tous les ans qui sont harcelés.
00:20Et donc c'est une vraie cause nationale.
00:22Elle s'en est emparée depuis le début du quinquennat de son époux.
00:28Et j'ai trouvé que c'était bien parce qu'elle a parlé, mais elle était à l'écoute.
00:31Et du coup, ça a permis aux élèves qui étaient présents de parler aussi de leur harcèlement.
00:35– Justement, on va avoir les extraits.
00:37On va en discuter avec Kiffen, qui nous a rejoint.
00:39Mme Brigitte, le harcèlement scolaire, c'est important pour vous de venir aujourd'hui.
00:41Alors, on va revenir sur quelques points.
00:43Et on va revenir sur quelques chiffres également que vous avez à nous donner.
00:47Ça va nous amener à un gros dossier aujourd'hui.
00:49– Oui absolument, parce qu'effectivement, comme vous l'avez dit Géraldine,
00:51c'était la journée de lutte contre le harcèlement.
00:53C'est la journée qui a été instaurée en 2015.
00:55Et donc, dans toutes les écoles, vous avez aujourd'hui une sensibilisation qui est faite.
00:59Et donc, la présence de la première dame hier était un autre exemple.
01:04Puisqu'en fait, ça touche la Stara Academy, un public très jeune.
01:07Et c'est aussi le but de ce qui est fait dans les écoles,
01:09c'est d'expliquer aux jeunes en quoi consiste le harcèlement.
01:13Et je ne sais pas si vous avez une idée par classe,
01:15à peu près de combien ça fait d'élèves par classe
01:17qui ont été victimes ou témoins de harcèlement.
01:20– Je dirais un tiers.
01:21– On est à peu près à trois élèves par classe.
01:23– C'est énorme.
01:24– À trois élèves par classe, oui.
01:25– Assez moins.
01:26– Oui, mais c'est quand même énorme.
01:27– Énorme.
01:28– Moi, c'est ce qui me fait toujours peur.
01:31C'est vrai que, justement, on a envie de savoir,
01:33et je pense que c'est les téléspectateurs qui nous regardent,
01:35on va vous poser des questions, vous allez répondre à nos questions.
01:37Mais c'est vrai qu'on a envie de savoir aussi comment le savoir,
01:40quand on a des enfants, les personnes qui nous regardent,
01:42quelles sont les bonnes questions aussi à poser.
01:44Parce que parfois, c'est vrai qu'ils n'osent pas le dire.
01:46Et c'est vrai qu'il faut creuser un petit peu.
01:48Et c'est vrai qu'il y a peut-être des questions à poser qui sont un peu clés.
01:51On va revenir sur les questions.
01:52À quel moment considère-t-on qu'il y a harcèlement ?
01:55– Ce que j'avais préparé, c'était de vous poser quelques petites questions
01:58par rapport à des décisions de justice.
02:00Parce que, justement, cet après-midi, j'étais dans un collège
02:02et je me suis aperçue que les élèves ne se rendaient pas compte
02:05de ce qui pouvait être constitutif du harcèlement.
02:07Sachant que la particularité du harcèlement, c'est que ça touche tout le monde.
02:10C'est intergénérationnel, c'est toutes les sphères de la vie.
02:13Ça peut être dans la rue, ça peut être à la maison,
02:15ça peut être à l'école ou ça peut être au travail.
02:17Et donc, j'ai pris différentes décisions.
02:19– Et je vais vous poser des questions pour savoir si, pour vous,
02:21ça constitue ou pas du harcèlement et avoir la définition.
02:24Donc, par exemple, quand vous êtes au travail,
02:26si Cyril vous met une pression continuelle, des reproches ou des objectifs
02:31qui sont difficilement atteignables, est-ce que vous considérez
02:33que c'est du harcèlement ou pas du harcèlement ?
02:35– Pas du tout, non.
02:36– C'est le rôle normal d'un patron.
02:38– Non.
02:39– Je ne dirais pas que c'est du harcèlement, ça doit être autre chose.
02:41– La pression, mais pas du harcèlement.
02:43– Alors, à partir du moment où on part sur un caractère répété
02:47avec des agissements, par exemple, là, en l'occurrence,
02:50si je parle d'objectifs qui ne sont pas atteignables
02:53et qu'on vous reproche vos méthodes de travail sur des objectifs
02:55que vous ne pouvez pas atteindre sur la base d'agissements répétés,
02:58eh bien, on rentre dans un cadre de harcèlement.
03:01Par contre, imaginons, je reprends toujours Cyril,
03:04se met en colère et hurle sur le plateau.
03:06Est-ce que là, c'est du harcèlement ?
03:07– Non, parce que ce n'est pas répété.
03:08– Voilà, parce que là, vous partez sur un fait isolé.
03:11Tout à l'heure, vous aviez fait un jeu de savoir
03:14est-ce que sur le plateau, vous étiez intéressé par un tel ou un tel.
03:18Est-ce que la question, par exemple, d'un jeu de séduction entre collègues,
03:21on peut considérer que c'est du harcèlement ou pas du harcèlement ?
03:23– Oui.
03:24– Ah oui ?
03:25– Si c'est répété, déjà.
03:27– Benaïm, vous êtes mal avec Dartigold.
03:29– Non, si il y a réciprocité, peut-être qu'il n'y a pas harcèlement.
03:34– Alors voilà, dans la définition du harcèlement,
03:37il y a un, les agissements répétés, et deux, l'absence de consentement
03:41de la personne qui subit le harcèlement.
03:43Donc ce que je disais tout à l'heure aux enfants, c'est qu'ils me disaient
03:46ben oui, mais la personne qui dit tel ou tel propos, ce n'est pas méchant.
03:50Et je leur ai dit, mais vous vous mettez à la place de la mauvaise personne.
03:53Il faut se mettre à la place de celui qui reçoit,
03:56savoir si elle est d'accord ou pas d'accord,
03:58pour savoir si on est ou pas dans le cadre du harcèlement.
04:01Ensuite, si on passe dans le cadre de la famille, par exemple du couple,
04:06si une personne demande à son conjoint
04:10de placer un dispositif de géolocalisation,
04:13avec un suivi également des réseaux sociaux,
04:17et un envoi de 1700, je crois, SMS en deux mois.
04:21– Oui, du harcèlement.
04:23– C'est du harcèlement.
04:25– C'est du harcèlement ça.
04:27– Là, vous rentrez effectivement sur du harcèlement.
04:30Et à l'école, question qu'on a eue cet après-midi,
04:33si un enfant met en place, met sur un réseau,
04:38par exemple, ils avaient des groupes WhatsApp pour les niveaux.
04:42Donc, s'il met la photo d'un de ses copains sur un groupe WhatsApp
04:45pendant la période des vacances scolaires,
04:47est-ce que c'est du harcèlement ou est-ce que ce n'est pas du harcèlement ?
04:50– Non.
04:51– Oui, si ce n'est pas consenti, pareil.
04:53– Non.
04:54– Il y a eu trop de oui avant, donc là, c'est un non.
04:57– Non, il faut que l'élève soit d'accord,
04:59il ne faut pas le mettre à son insu.
05:01– Alors déjà, c'est un droit à l'image,
05:02donc il faut que la personne soit d'accord que l'image soit mise.
05:04Et souvent, ce qui se passe, c'est que ça génère ensuite
05:07tout un tas de commentaires sur le groupe WhatsApp
05:09qui montrent que finalement, les autres commentent
05:12de manière positive ou négative.
05:14Et donc là, on rentre dans un cadre de harcèlement.
05:17Et le fait que ça se passe en dehors de l'école,
05:19pendant les vacances scolaires, ça reste quand même du harcèlement
05:21puisque c'est à l'occasion de l'école.
05:23– On parle souvent du harcèlement quand c'est des insultes, des menaces,
05:26mais c'est un message d'amour tous les jours.
05:28Si la personne ne veut pas recevoir des messages d'amour,
05:30c'est du harcèlement aussi, même si c'est un message gentil.
05:32C'est du harcèlement aussi.
05:33– Vous êtes inquiets, Jean-Michel ?
05:34– C'est vrai qu'on parle souvent du côté menace,
05:36mais les messages d'amour, ça peut être du harcèlement aussi.
05:38– C'est ce que je disais tout à l'heure, effectivement, aux élèves.
05:40Je leur ai dit, si par exemple, tous les jours,
05:42tu vas voir ta petite copine de 6e et que tu lui dis
05:44« t'es vachement bien habillée, j'aimerais bien t'embrasser »,
05:47est-ce que je peux te prendre dans les bras ?
05:49Et si elle, elle n'est pas disposée à recevoir,
05:51puisqu'encore une fois, on se place dans la personne
05:53qui reçoit les propos, et bien là, on entre dans le cadre
05:56d'un harcèlement, ce qui serait la même chose
05:58d'un employeur avec une salariée, par exemple.
06:00Donc les agissements répétés, l'absence de consentement
06:04et évidemment les effets sur la santé ou sur l'avenir,
06:08professionnel ou scolaire.
06:10– Moi, dans ce que vous avez dit, il y a plein de propos
06:12qui m'ont choqué, je suis évidemment contre le harcèlement.
06:14Par exemple, dire à une fille « j'ai très envie de t'embrasser »
06:16ne serait-ce qu'une fois, je trouve ça complètement déplacé.
06:18Il y a d'autres choses pour me dire…
06:20– Oui, c'est plutôt pour toi.
06:22– Dire à une femme, une fois qu'elle est bien habillée,
06:24même tous les jours, pour moi, ce n'est pas du harcèlement.
06:26La géolocalisation, par exemple, ma copine me l'a demandé,
06:28je ne me considère pas comme harcelée.
06:30Donc est-ce que ça ne risque pas, selon vous,
06:32de créer un climat de peur entre les êtres humains
06:34qui vont avoir peur de communiquer entre eux, de se rapprocher ?
06:36Est-ce qu'il ne faut pas fixer des limites claires ?
06:38Mais pour moi, la limite, elle est claire.
06:40Par exemple, dire à une fille « j'ai envie de t'embrasser »
06:42pour moi, ce n'est pas ok.
06:44Dire à une fille « tu es bien habillée aujourd'hui »
06:46ou à un garçon d'ailleurs, c'est ok.
06:48Mais est-ce que vous ne trouvez pas qu'on penche un peu trop
06:50dans le côté où on veut protéger tout le monde ?
06:52– Alors, je pense que le curseur, il est là où ce que vous dites,
06:54c'est qu'on ne reçoit pas tous les informations
06:56de la même manière.
06:58Donc le mot d'ordre que je donnais tout à l'heure aux collégiens,
07:00c'était cette question de l'empathie.
07:02En disant « si vous vous mettez à la place d'eux,
07:04comment vous vivez les choses ? »
07:06Et en général, si vous vous posez la question,
07:08c'est que déjà vous avez la réponse et qu'il y a un problème.
07:10Si d'emblée, spontanément, ça ne vous pose pas question,
07:14parce qu'effectivement, c'est que vous l'avez peut-être
07:16probablement dit de manière « tu es bien habillée »
07:18mais comme vous l'auriez dit à n'importe qui,
07:20à n'importe quel moment.
07:22Je pense que véritablement, de se mettre dans la position
07:24de l'empathie, ça permet de déterminer si oui ou non
07:26on est dans un comportement harcelant.
07:28Et après, encore une fois, il y a la définition
07:30et il y a la preuve.
07:32Et donc aussi, devant un juge,
07:34on peut avoir le sentiment d'être victime
07:36de harcèlement, mais encore faut-il être en capacité
07:38de le prouver.
07:40– Il y a quand même des cas où ça complique les rapports humains.
07:42– Oui, bonsoir.
07:44– Parce qu'effectivement, l'exemple que vous avez donné,
07:46qu'a repris Guillaume,
07:48dire « je te trouve très bien habillée,
07:50j'ai envie de t'embrasser, j'ai envie de t'embrasser »
07:52est-ce que c'est vraiment une agression ?
07:54Si c'est dit de façon gentille pour toi,
07:56si la personne dit « moi je n'ai pas envie » ?
07:58– Alors c'est ça, ça va être la question de la répétition.
08:00Et par exemple, je montrais à un garçon,
08:02je lui dis, si tous les jours,
08:04autre chose, je lui dis
08:06« si tous les jours, je te fais un hug
08:08ou je te mets une claque sur le bras
08:10pour te dire « salut mon pote, tous les jours »
08:12et je lui dis
08:14« qu'est-ce que t'en penses ? Est-ce que ça te va
08:16ou est-ce que ça ne te va pas ? »
08:18En fait, moi, par exemple, que tu me touches
08:20tous les jours, je n'ai pas envie de ça.
08:22Donc à partir de ce moment-là,
08:24ça va devenir du harcèlement.
08:26Si par contre il me dit « t'es mon pote »
08:28et tous les jours on se check, il n'y a pas de difficulté.
08:30– Raymond, vous aviez une question ?
08:32– Moi j'ai une question, mais j'ai peur juste d'une chose,
08:34pour revenir comme Guillaume l'a dit,
08:36le cursus on le met où ?
08:38– Le curseur.
08:40– C'est rien du tout.
08:42– C'est des réglages.
08:44– C'est des réglages.
08:46– Quand tu dis à un enfant de 6 ans
08:48ou un enfant de 6e ou qui est en CM2
08:50parce qu'il a dit à une fille
08:52« aujourd'hui t'es bien habillée »
08:54il lui a redit « je dis ».
08:56Si on dit que là il harcèle,
08:58moi j'ai peur que quand il y aura vraiment
09:00du harcèlement, on passe à côté en fait.
09:02J'ai peur vraiment parce que moi, j'ai des gens
09:04dans ma famille qui travaillent beaucoup en école
09:06et il y a des petits en ce moment, parce qu'on parle beaucoup
09:08d'harcèlement et tant mieux qu'on en parle,
09:10ils remontent beaucoup les informations, genre « j'ai été harcelé »
09:12pour la moindre des choses, les enfants maintenant disent
09:14« j'ai été harcelé ».
09:16Alors justement, vous allez lui répondre dans un instant
09:18Tiffen, si vous avez d'autres questions
09:20n'hésitez pas et puis on va revenir bien entendu
09:22sur que risque-t-on en cas de harcèlement
09:24et que faire en cas de harcèlement
09:26si on se sent harcelé bien entendu.
09:28Mais c'est vrai que, moi je pense à un truc,
09:30c'est vrai que si je dis à Isabelle
09:32qu'elle est magnifique tous les jours, est-ce que je la harcèle ?
09:34– Déjà les gens vont dire qu'il faut changer de lunettes.
09:36– Pas du tout, vous êtes magnifiques
09:38et ça fait des années que je vous le dis.
09:40On parle d'un sujet extrêmement important
09:42et c'est vrai que quand on parle du harcèlement
09:44il y a énormément de questions
09:46on se pose tous des questions, je suis sûr que c'est pareil
09:48chez vous, vous qui nous regardez en direct
09:50sur « Touche pas à mon poste »
09:52et il y a même ma mère qui a adoré la séquence
09:54qui dit « waouh Tiffen elle m'a mis ».
09:56Je ne sais pas ce que ça veut dire mais apparemment
09:58elle a bien aimé la séquence donc faites-la pour elle, ça lui fera plaisir.
10:00– Parce que ce que Tiffen vient de dire aussi
10:02c'est que quand on pense harcèlement
10:04on pense immédiatement au harcèlement scolaire
10:06et elle, elle l'a élargie aussi au travail
10:08dans la vie de tous les jours
10:10– Comme disait Raymond, on ne sait pas où mettre le cursus.
10:12– Ok.
10:14– C'est rien ça.
10:16– Rien c'est des connes, c'est rien ça.
10:18– Tiffen, j'aimerais bien qu'on revienne
10:20parce que je trouve que c'est intéressant
10:22sur les cas de harcèlement ou pas
10:24quand même sur trois petites choses
10:26parce que c'est vrai que c'est ça qui pose question aussi
10:28parce qu'aujourd'hui on se dit
10:30on n'ose plus envoyer un message
10:32– On n'en parle dans l'émission souvent
10:34– C'est ça, on se dit
10:36aujourd'hui c'est vrai, on n'ose plus envoyer un message à quelqu'un
10:38on n'ose plus inviter quelqu'un à dîner
10:40on se dit ça va être mal pris, etc.
10:42Donc comment on fait pour savoir ?
10:44– Alors par rapport à ce que vous disiez Raymond tout à l'heure
10:46sur la question justement des enfants
10:48et de ce qu'on peut leur dire et pas leur dire
10:50ce que vous dites c'est très vrai
10:52il y a des enseignants qui me disaient
10:54c'est difficile parce que maintenant
10:56le mot est un peu pris à toutes les sauces
10:58et qu'il peut être dévalorisé
11:00et sorti du contexte juridique en tant que tel
11:02et donc justement le travail qui est fait
11:04et là je salue notamment
11:06les ordres des avocats
11:08qui ont envoyé des avocats dans tous les collèges
11:10où il y a aussi des gendarmes qui sont intervenus
11:12aux primaires pour expliquer la notion juridique
11:14de manière la plus simple
11:16et pédagogique possible
11:18pour dire aux enfants
11:20dans ce cadre-là c'est du harcèlement
11:22et dans ce cadre-là on n'y est pas
11:24et là vraiment tout à l'heure ce sur quoi on a insisté
11:26pour savoir si vous pouvez ou pas
11:28envoyer un message à quelqu'un pour l'inviter à dîner
11:30ça reste de la politesse
11:32– Pas tous les jours
11:34– Ça reste quelque chose
11:36si par contre
11:38on est effectivement
11:40sur quelque chose de répété
11:42malgré des refus
11:44c'est la question du refus
11:46– C'est que la personne ne veut pas manger
11:48– Donc vous conseillez
11:50de ne pas mettre de vue mais de dire non
11:52dès le début pour bien montrer qu'il y a un stop
11:54– C'est ça
11:56– Il ne faut pas ne pas répondre et dire
11:58c'est comme si je ne les avais pas vus
12:00il vaut mieux dire tout de suite non
12:02c'est trop insistant si la personne recommande
12:04– Alors la difficulté je pense que vous connaissez l'adage
12:06sur le silence qui dit
12:08qui ne dit moins qu'on le sent
12:10qui est d'ailleurs un adage qui n'est pas bon
12:12mais donc on peut avoir encore tendance à considérer
12:14qu'un silence peut valoir l'acceptation
12:16donc effectivement de marquer
12:18et c'est ce qu'on disait d'ailleurs aux enfants et aux jeunes enfants
12:20si quelque chose sur vous n'êtes pas d'accord
12:22dites non c'est déjà le premier acte
12:24et ensuite effectivement vous pourrez évoquer
12:26– C'est là que c'est une erreur
12:28pardonnez-moi
12:30il y a des enfants qui sont incapables de dire
12:32non je suis désolée mais je ne veux pas
12:34– Des enfants et des adultes pour les enfants c'est plus compliqué
12:36– Moi j'en ai souffert étant petite
12:38il n'était pas question que j'en parle
12:40et j'aurais détesté qu'on m'impose d'en parler
12:42– Justement
12:44– Peut-être sur ce point
12:46justement il y a des élèves qui sont venus nous voir
12:48c'était touchant tout à l'heure pour un de leurs camarades
12:50parce qu'on a expliqué aux élèves celui qui est victime
12:52c'est pas forcément celui qui parle
12:54parce que c'est extrêmement difficile pour lui
12:56déjà de reconnaître sa propre qualité de victime
12:58sa souffrance et de le dire
13:00et donc on appelait les camarades en disant
13:02si vous êtes témoin
13:04c'est à vous aussi d'intervenir
13:06et de protéger parce que si quelque part
13:08vous n'intervenez pas vous êtes à l'inverse
13:10complice d'effet de harcèlement que vous ne dénoncez pas
13:12– Oui Paul Ska
13:14– Moi j'ai une question parce que souvent
13:16les parents ont peur que leur enfant se fasse harceler
13:18et moi quand j'aurai un enfant j'aurais peur
13:20que ce soit mon enfant le harceleur
13:22du coup c'est quoi la réaction idéale ?
13:24– C'est vrai
13:26et ce que vous dites est très vrai
13:28c'est-à-dire qu'on voit des parents qui sont totalement désemparés
13:30dans un cas comme dans l'autre en disant
13:32je suis aussi atterré que mon enfant soit victime
13:34qu'il soit harceleur
13:36et surtout on se rend compte
13:38quand on regarde les décisions de justice
13:40ou les réactions même des enfants
13:42qu'un enfant peut très vite passer de l'un à l'autre
13:44– Oui absolument
13:46– Et notamment parce que quand il se sent visé
13:48il va rejeter sur un autre enfant
13:50et je pense que la réaction
13:52en tant que parent
13:54en tout cas ce qu'on expliquait aux enfants
13:56c'était d'essayer d'en parler aux parents
13:58et après que les parents se rapprochent
14:00de l'institution scolaire
14:02déjà pour avoir une discussion ouverte
14:04par rapport au récit qui est fait
14:06aux événements qui se sont produits
14:08et surtout à pas hésiter aussi le cas échéant
14:10à être assisté par des professionnels
14:12comme des psychologues s'il y a besoin
14:14pour trouver les mots adaptés dans l'échange avec son enfant
14:16– Alors Tiffany on va passer à la question 2
14:18que risque-t-on en cas d'harcèlement ?
14:20– Alors à votre avis ?
14:22– Un an de prison
14:24– Il faut que vous révisiez quand elle vient
14:26– Un an de prison
14:28– Donc de la prison ?
14:30– Si c'est un harcèlement
14:32– C'est pas comme harcèlement
14:34parce que si c'est un harcèlement scolaire
14:36voilà c'est ce que je veux dire
14:38la loi n'est pas du tout pareil
14:40– Il y a plusieurs peines effectivement
14:42selon les différents types de harcèlement
14:44mais grosso modo ce que vous retrouvez
14:46que ce soit du harcèlement sexuel
14:48du harcèlement moral, du harcèlement dans le couple
14:50du harcèlement à l'école
14:52vous avez une architecture qui reste commune
14:54qui va d'abord de la peine d'amende
14:56à la peine d'emprisonnement
14:58et des dommages d'intérêt
15:00également pour la victime
15:02si je veux vous donner un exemple en travail
15:04une décision qui avait été rendue
15:06c'est l'affaire France Télécom
15:08où il y avait eu un certain nombre de suicides
15:10pour vous donner une idée du type de condamnation
15:12c'était le dirigeant et le numéro 2
15:14qui ont été condamnés à un an d'emprisonnement
15:16plus une amende et 3 millions de dommages d'intérêt
15:18pour l'entreprise et les dirigeants
15:20pour les victimes et les familles de victimes
15:22donc on n'est pas sur quelque chose
15:24qui est anecdotique
15:26et sur le harcèlement scolaire
15:28est-ce que vous avez une idée
15:30de la peine d'emprisonnement maximum
15:32ce que les élèves tout à l'heure quand on leur a dit
15:34étaient sidérés
15:36Ce ne serait pas une sanction disciplinaire
15:38pour aller jusqu'à l'exclusion définitive ?
15:40Vous avez travaillé ?
15:42On a les sanctions éducatives
15:44qui vont de l'avertissement à l'exclusion
15:46mais en termes de peine d'emprisonnement
15:48on a jusqu'à 10 ans en cas de suicide de la victime
15:50et je le dis parce qu'il y a un certain nombre d'affaires
15:52je pense au cas de Marion Fraisse par exemple
15:54les questions de suicide à partir de ce moment-là
15:56donc les enfants tout à l'heure nous disaient
15:58mais est-ce que ça veut dire que si jamais je harcèle
16:00je risque 10 ans d'emprisonnement si la personne se suicide ?
16:02Pour des mineurs ?
16:04Pour des mineurs et on leur a dit
16:06ce qu'on avait vu la dernière fois sur la justice des mineurs
16:08c'est qu'en dessous de 13 ans on n'est pas sur des peines qui sont adaptées
16:10la peine encourue reste effectivement
16:12elle a été fixée en 2002
16:14par la loi qui a renforcé les mesures
16:16contre le harcèlement à 10 ans d'emprisonnement
16:18Mais c'est appliqué ça ? Parce qu'on a la sensation
16:20que c'est pas appliqué quand on voit des affaires
16:22courantes dans les lycées, dans les écoles etc
16:24on a la sensation que les harceleurs parfois n'ont même rien
16:26Ils partent même pas du lycée et c'est les victimes
16:28Tous les cas qu'on a eu ici c'est ce qui s'est passé
16:30c'est les victimes qui ont dû partir de l'établissement
16:32Alors normalement
16:34je vais vous répondre la même chose que sur la question des violences conjugales
16:36le principe ce serait que l'auteur
16:38des violences ou du harcèlement
16:40qui est censé être écarté de l'établissement
16:42et donc il y a des process qui doivent être
16:44mis en place par l'établissement. Maintenant en pratique
16:46ce qui se passe c'est que quand il y a une victime
16:48de harcèlement comme une femme qui est victime
16:50la victime d'elle-même s'en va pour ne plus subir
16:52l'effet de harcèlement au plus vite
16:54et les parents, puisqu'on parlait de la question des parents
16:56ont tendance à vouloir protéger leur enfant
16:58et à l'enlever avant
17:00qu'il y ait une réponse
17:02de l'établissement
17:04On va passer à la question 3
17:06Que faire en cas de harcèlement
17:08pour les téléspectateurs qui nous regardent en direct
17:10il est 19h54
17:12Tiffany il y a plusieurs solutions
17:14Alors si on est dans le cadre d'un établissement
17:16scolaire
17:18normalement déjà vous êtes en capacité d'attendre
17:20quelque chose de l'établissement scolaire
17:22qui doit mettre en place un certain nombre de mesures
17:24il doit y avoir un adulte référent sur le harcèlement
17:26et les enfants doivent l'identifier
17:28moi dans les classes il y avait même en plus des enfants
17:30qui étaient référents. Ensuite le directeur
17:32d'établissement doit le signaler
17:34au niveau de l'académie, il doit évidemment
17:36entendre l'enfant
17:38et faire un signalement auprès du procureur
17:40de la république à partir du moment
17:42où effectivement il estime que
17:44les faits sont graves et justifient
17:46qu'une procédure soit mise en place
17:48indépendamment des parents
17:50ça va être pour le cadre
17:52scolaire, en droit du travail
17:54dans les entreprises, on peut aller
17:56voir les représentants du personnel
17:58qui sont dans l'entreprise
18:00les référents harcèlement qui sont mis aussi
18:02en place dans l'entreprise, on peut aller voir
18:04le médecin du travail, un médecin traitant
18:06ou encore un avocat
18:08pour lancer des procédures
18:10c'est souvent des failles
18:12est-ce qu'il y a une question
18:14qu'il faut poser
18:16aux enfants
18:18pour essayer de les faire
18:20un enfant harcelé
18:22il faudrait lui dire quoi
18:24pour vraiment essayer qu'il nous le dise
18:26parce que c'est vrai que c'est compliqué
18:28de savoir ce qui se passe, ils ne le disent pas toujours
18:30il n'y a pas des questions
18:32des éléments de langage
18:34j'ai un copain qui fait ça
18:36c'est comme ça qu'il a découvert que sa fille
18:38se faisait harceler
18:40il voyait bien qu'il y avait un changement d'attitude
18:42chez sa fille, il a pris son téléphone
18:44il a forcé à dire le code, il a regardé
18:46il a trouvé des messages de harcèlement
18:48il a été voir après le directeur d'établissement
18:50il n'y a pas de formule magique
18:52je pense qu'il y a déjà une question d'observation
18:54puisque ce que vous dites c'est qu'un enfant ne parle pas
18:56et on voit que dans les premiers signes
18:58il y a de l'asomatisation
19:00c'est-à-dire des enfants qui vont avoir des problèmes de peau
19:02alors qu'il n'y a pas de difficultés
19:04on va avoir de la mutilation
19:06des troubles de l'alimentation
19:08on va avoir ce genre de choses
19:10des difficultés
19:12la première chose
19:14c'est peut-être d'observer
19:16ensuite de regarder les réseaux
19:18avec la corps de l'enfant
19:20de regarder les réseaux, ce qui peut se dire
19:22sur les grands whatsapp, sur snapchat
19:24et autres réseaux
19:26et après pour le cas de l'enfant
19:28qui soit harcelé ou harcelant
19:30s'ils évitent de l'un à l'autre
19:32peut-être mettre au coeur cette notion de tolérance
19:34et d'empathie en disant
19:36place-toi toujours dans la situation de l'autre
19:38ça te donnera peut-être une ligne de conduite.