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Transcription
00:00Alain Marchal et Olivier Truchot, 20 ans de grande gueule, les grandes gueules de l'île.
00:04Merci d'être là, alors je suis très heureux de vous voir.
00:08Merci de nous recevoir, ça fait très plaisir d'être là.
00:10Je suis très heureux de vous voir parce que, je l'ai toujours dit, j'aime les gens qui ont des aspérités et qui font des choses nouvelles.
00:18Il y a un animateur qui a dit, parfois, il y a un mec qui a mis 4 connards autour d'une table et ça fait une émission.
00:24Mais c'est pas du tout ça, c'est le ton.
00:26Merci de préciser que c'est ça.
00:28C'est le ton, c'est-à-dire que, moi, ce que j'aime dans les grandes gueules, je vous jure, c'est la sincérité.
00:36Et donc, je vais vous dire, j'adore cette émission et je vous prends souvent en exemple.
00:39Donc, 20 ans de succès, c'est incroyable, ça fait 20 ans.
00:42Avec les mêmes.
00:43Mais c'est vrai, c'est fou, mais franchement, vous n'avez pas changé.
00:47J'étais là au début, vous n'avez pas changé.
00:50J'aimerais bien que vous racontiez à nos téléspectateurs, c'est vous qui avez eu l'idée du nom, les grandes gueules ?
00:55Oui, les grandes gueules, c'est nous.
00:57On hésitait au début parce qu'il y avait les grossettes.
00:59Les grossettes, les grandes gueules.
01:00Et puis, les grandes gueules, ça peut être un peu péjoratif.
01:02Ah, c'est une grande gueule.
01:03Et puis, finalement, non.
01:04Et puis, c'est devenu rapidement les GG.
01:05C'est ça.
01:06Et c'est devenu une marque.
01:07Qui a trouvé le nom ? Vous vous êtes consulté ?
01:09Je vais laisser Olivier raconter.
01:11Oui, oui, c'est de mon côté, c'est chez moi.
01:13On était plusieurs à réfléchir et puis, voilà.
01:16On fait une émission avec des fortes personnalités autour de la table, de la société civile, des Français.
01:20Qui ont des choses à dire, qui ont du caractère.
01:22Et puis, hop, c'est…
01:23Les grandes gueules.
01:24Les grandes gueules.
01:25Le nom est top.
01:26Racontez-nous aussi l'histoire de vous deux.
01:27Parce qu'un duo…
01:28Alors, il y a Bataille et Fontaine, bien sûr, qui a été un duo exceptionnel.
01:31Un modèle.
01:32Un modèle, exactement.
01:33Sauf que vous n'avez pas de rideau.
01:34Mais, c'est vrai.
01:36Mais, est-ce que vous connaissiez avant ?
01:38J'aimerais bien que pour les téléspectateurs, comment ça s'est fait ?
01:40Non, en fait, on s'est rencontrés quand Alain Veil a racheté RMC.
01:44Jean-Marc Salin, d'ailleurs.
01:46Il a racheté RMC qui était une radio qui était mort clinique quasiment.
01:49Elle était sortie des radars des audiences.
01:52Et puis, moi, je travaillais à Monaco parce qu'on s'était réinstallés dans le sud avec mon épouse.
01:56Et Olivier, lui, travaillait à la rédaction à Paris.
01:59Et puis, on correspondait comme ça parce qu'on était tous les deux dans la rédaction.
02:03Il fallait mettre en place les émissions, les reportages.
02:05Et un jour, je suis venu à Monaco.
02:06Et un jour, il est venu.
02:07Je suis tombé sur cet énergumène.
02:08Il est venu.
02:09Et puis, on a commencé à parler du projet d'Alain Veil, de faire des émissions longues, des talk-shows.
02:14On s'est rendu compte qu'on pensait un peu la même chose et qu'on avait envie de la même chose.
02:16Vous avez eu le coup de foudre tout de suite ?
02:19Oui, pour bosser ensemble.
02:21Et c'est pour ça que ça tient toujours parce qu'on a toujours gardé la ligne.
02:24C'est vrai parce que…
02:25On ne s'est jamais engueulé.
02:26Non, ce n'est pas vrai.
02:27Non, c'est vrai.
02:28On nous pose la question.
02:29On ne s'est jamais engueulé.
02:30Et vraiment, je vois, il n'y a pas de nid-goût.
02:32Il n'y en a pas un qui passe de l'autre.
02:34Vraiment, c'est fait naturellement.
02:36Quand on s'est lancé, d'abord, il y avait ce projet.
02:38On partait de zéro.
02:40On n'avait pas 25 ans.
02:41Donc, tu as déjà une maturité professionnelle.
02:43On a toujours bossé dans le sens collectif qui était de faire réussir l'émission,
02:47de faire réussir le projet d'Alain.
02:49Et puis, il n'y avait pas de guerre d'égo.
02:52Parce que ce qu'il faut, c'est que l'émission réussisse.
02:54Ce n'est pas que l'un ou l'autre prenne le lead ou le dessus.
02:57Et comment ça se passe quand vous voyez ?
02:59Parce que c'est vrai que l'émission…
03:01On part en base 12 heures parce qu'il y a RMC, BFM.
03:03On passe tous les jours ensemble.
03:04Moi, je vois plus Alain que ma compagne.
03:06Faites attention de ne pas vous tromper.
03:10Non, mais c'est pour vous.
03:11T'as vu le mimétisme, on est presque habillés pareil.
03:13Oui, en plus.
03:14Mais je vous dis, on sent, vraiment on sent, je vous dis même à l'antenne,
03:17on sent qu'en fait, vous pouvez tout vous dire.
03:19Parce qu'on se connaît par cœur.
03:20C'est ça.
03:21Oui, on se connaît très bien.
03:22Exactement, oui, mais c'est ça.
03:23Oui, mais c'est important.
03:24C'est-à-dire qu'on sent que vous pouvez tout vous dire,
03:25que vous passez vite à autre chose, que vous êtes, voilà,
03:27que vous êtes ensemble.
03:28Et c'est fou, 20 ans comme ça de coanimation.
03:30Je me demande si…
03:32Parce que vous n'avez pas faute.
03:34Il y a plus.
03:35C'est vrai ?
03:36Bien sûr.
03:37Allez, arrêtez de vous la raconter.
03:38Pas avec deux quotidiennes.
03:39Oui, oui, non.
03:41Si je peux me permettre, Laurent, eux, c'est une émission de débat.
03:45Donc c'est vrai que ça frotte un peu plus.
03:47Trois heures.
03:48C'est juste pour assurer.
03:49C'est pas ce qui est…
03:50C'est pas comparable.
03:51Bien sûr, non, non.
03:5291, Pascal et moi.
03:53Donc combien ça coûte ensemble pendant 16, 16 ans.
03:55Sur Jim ?
03:56De chavannes en quatre ans ensemble, Jim.
03:57Non, mais bien sûr.
03:58Quand je vous recevrai, vous me direz.
03:59Mais il y a plein de trucs qu'ils lisent dans leurs bouquins, je l'entends moi aussi.
04:02On s'est croisés plusieurs fois parce qu'on a été invités chez eux tous les deux.
04:05Pascal et moi.
04:06Mais sur le fait de, par exemple, beaucoup bosser,
04:09ensemble, ne pas se voir le soir.
04:11Ils font pratiquement aucun dîner.
04:13Pascal et moi non plus.
04:14On s'est…
04:15Plein de gens n'ont toujours pas de dîner.
04:16Pas de dîner, pas de week-end, pas de vacances.
04:18On part en week-end, que je t'aborde autour du week-end.
04:20On se voyait quatre fois par semaine.
04:22Non.
04:23Impossible quand tu dois toute la journée.
04:24C'est impossible.
04:25C'est ça, oui.
04:26Il n'y a que moi qui vois Gilles Verdes tout le temps.
04:27Oui.
04:28C'est ça.
04:29Vous attendez à un tel succès ou pas ?
04:32Non, bien sûr.
04:33Tu sais, on démarre.
04:34Vous l'avez senti tout de suite ?
04:35Vous avez senti qu'il y avait un truc qui se passait ?
04:37Non, on sentait qu'on avait une formule qui était simple, en fait.
04:39Donc, on pouvait la faire, la prolonger.
04:41Mais voilà, on tient une semaine, un mois, une saison.
04:43Et puis, non, on ne peut pas parier sur 20 ans de succès.
04:46Il y a eu des moments difficiles ou pas ?
04:47Je me rappelle, Alain, vous aviez fait un duplex.
04:49À Nice.
04:50Exactement.
04:51Ça, c'était sur…
04:52Alors, j'étais à la fois sur BFM TV et à la fois sur…
04:54Je sais, mais ça, c'était…
04:55C'était pas dans les Grands Guelles, je sais, mais c'était…
04:56Voilà.
04:57C'était au moment des attentats.
04:58Exactement, oui.
04:59J'étais en vacances.
05:00Et quand tu es dans ta ville, comme ça, au soleil, tranquille,
05:03et que tu vas regarder le feu d'artifice avec ton père et ta fille,
05:06on t'appelle en me disant…
05:08Voilà, il y a des morts sur la promenade des Anglais.
05:10Il y a un camion qui a roulé sur des centaines de personnes.
05:13C'était terrible.
05:14Mais ce qui m'avait surtout marqué, c'est le lendemain,
05:16surtout le lendemain, quand les copains m'appellent en me disant
05:19« Tu peux intervenir dans les GG ? »
05:20Je faisais à la fois BFM TV et les Grands Guelles.
05:22C'était ce silence qu'il y avait sur Nice et sur la promenade des Anglais, quoi.
05:26C'était un silence de mort, pour de vrai.
05:28Et ça, c'est quelque chose que je n'oublierai jamais, quoi.
05:31– Il y a une actualité, parce que vous avez forcément traité
05:33toutes les actualités depuis 20 ans.
05:35Quelle est l'actualité ?
05:36Le moment d'actu ou le fait d'actu qui vous a le plus marqué ?
05:39– Les attentats, parce qu'on était en direct
05:42lorsque les frères Kouachi ont attaqué le Charlie Hebdo.
05:48Et ça, on l'a vécu en direct.
05:49– En direct, oui.
05:50– On l'a vécu en direct.
05:51Donc ça, c'était très fort.
05:52Et puis, il y a des déplacements très forts qu'on a faits.
05:54Notamment, après les attentats,
05:55on a été faire l'émission dans une mosquée.
05:57On voulait aller voir une mosquée et les fidèles.
06:00Et donc, on s'est retrouvés en chaussettes au cœur de la mosquée.
06:04Et on a fait trois heures de grande gueule dans la mosquée.
06:06– Mosquée de Bordeaux.
06:07– Mosquée de Bordeaux, c'est un moment fort.
06:09– Tarek Oubrou, l'imam, qui a dit non, non, ok, venez.
06:11Et puis, je discuterai avec vous, j'interviendrai en direct.
06:15Et je vous mets dans la mosquée.
06:16Il a accepté.
06:17Il fallait oser.
06:18Et on l'a fait.
06:19– Je voudrais vous montrer aussi un beau moment.
06:21C'était en 2020.
06:22C'est une auditrice régulière qui a témoigné de l'impact positif
06:26de la grande gueule sur sa santé mentale,
06:28expliquant même que l'émission l'avait aidée à surmonter
06:31la dépression qu'elle vivait à cause de l'isolement.
06:33Et ça, c'est des beaux moments.
06:35Et ça, c'est des moments qu'on aime vivre quand on fait une émission.
06:38Ça, c'est un moment qu'on voulait revivre avec vous.
06:40Regardez.
06:41– Je me suis retrouvée confinée, un peu comme tout le monde,
06:44avec mon fils et sans Internet.
06:47Et en zappant, je suis tombée sur l'émission que je ne connaissais pas.
06:50Je suis restée, j'ai écouté et je me suis dit,
06:52c'est top, une émission où, enfin, des personnes lambda peuvent s'exprimer.
06:58Ça m'a quasiment sauvée la vie,
07:00parce que j'étais dans une période très, très difficile.
07:03– Merci pour la promotion.
07:09Vous avez fait un prime time pour les 20 ans des grandes gueules.
07:13Et c'est vrai que ça, c'est un bon moment.
07:16– Ça, c'est la magie de la radio.
07:18Un lien qu'on crée particulièrement à la radio
07:20avec les auditeurs et les auditrices.
07:22Et puis, en plus, dans la durée.
07:23Donc, effectivement, c'est très touchant.
07:25Et c'est pour ça aussi qu'on fait ce métier.
07:27– Tu vois, il y a un autre moment, il n'y a pas très longtemps.
07:29C'est Omar au 32-16, tu te souviens ?
07:32C'est un moment où on parlait des narcotrafics, des règlements de comptes.
07:37Et puis, il y a Omar qui nous appelle et qui nous dit, voilà, il n'y a pas longtemps,
07:40dans ma famille, je suis rentrée dans la chambre de mon petit frère
07:43et j'ai trouvé un flingue à 30 000 euros en liquide.
07:45– Son petit frère qui avait 15 ans.
07:46– Qui avait 15 ans.
07:47Il dit, on ne sait plus quoi faire.
07:49Et pourtant, il nous dit, on est dans une famille structurée.
07:51On a tous réussi.
07:52Je crois qu'Omar, il est ingénieur.
07:53Il dit, mais là, on ne sait pas.
07:54Il a basculé, mauvaise fréquentation, mauvaise rencontre.
07:57Et ça, c'est des témoignages, tu vois, grâce au GG, grâce au 32-16, très forts.
08:01– C'est très fort.
08:02Alors, il y a eu plein de moments très forts dans les GG.
08:06Et c'est vrai que, est-ce qu'il y a déjà, vous avez, comme moi,
08:09vous avez vu énormément de chroniqueurs.
08:11Combien vous en avez vu depuis le début ?
08:13– Voilà, plus de 70.
08:14– 70, je crois qu'on les a comptés, 70.
08:16– Moi, c'est 70 en une saison.
08:18– C'est vrai, d'ailleurs, on a eu un chroniqueur en commun.
08:23– Oui.
08:24– Louis Boyard.
08:25– Oui, le meilleur.
08:26Le meilleur d'entre nous.
08:27– Oui, il était venu chez moi parce que je le payais plus.
08:32– Il nous avait planté la veille de la rentrée.
08:35– Oui, je sais.
08:36– Il était dans le dossier de presse.
08:38Il m'appelle, je vais chez Cyril.
08:39Ah bon, très bien, tu nous plantes, oui, oui.
08:41– Je sais, parce que moi, il m'avait appelé, je ne rigole pas.
08:44Il m'avait dit, voilà, je dois aller sur les grandes gueules.
08:46Mais finalement, non, il m'a dit non.
08:48En plus, il m'avait dit, je vous jure que c'est vrai,
08:49il m'avait dit non, il veut…
08:50De toute façon, ce n'est pas sûr,
08:51ils ne m'ont pas encore vraiment appelé, etc.
08:53Mais toi, tu donnes combien à tes chroniqueurs ?
08:55Je lui ai dit le montant.
08:56Il m'a dit, je suis là demain.
08:58– Finalement, vous êtes bien payés.
09:00– N'étiquettez pas les valeurs.
09:03– C'est ça, voilà.
09:04Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
09:06Vous êtes déjà…
09:07Il y a déjà des moments où ça s'est mal passé avec un chroniqueur ?
09:11Moi, ça m'est déjà arrivé.
09:13Ça m'arrive tous les soirs avec Thomas Guénolé.
09:15Mais je l'aime bien quand même.
09:16Mais je l'aime bien quand même, voilà.
09:17– Où ça s'est mal passé, où ça s'est mal terminé ?
09:20– Non.
09:21– En direct, quoi ?
09:22Ça, je n'ai pas le souvenir.
09:23– Non, non, non.
09:24Il y a des chroniqueurs qui peuvent s'engueuler.
09:25Ça peut être très violent parfois en direct.
09:26On essaie d'imiter l'agressivité.
09:28– Il y a la polémique sur Nafisatou Diallo.
09:29– Alors oui, c'est vrai, si tu as raison.
09:31– Quand en direct, c'était l'affaire Strauss-Kahn.
09:33– Oui.
09:34– Il y a un chroniqueur qui, en direct, dit de Nafisatou Diallo,
09:37notamment, elle est moche comme un cul et elle gagne 1,5 million.
09:41– Oui, Valérie.
09:42– En 20 ans, est-ce que vous avez,
09:43parce qu'on parle de la société française, vous l'avez vu évoluer,
09:46est-ce que dans les coups de fil que vous recevez des auditeurs,
09:49vous sentez un discours qui est plus radical, plus dur ?
09:52On dit que les Français se sont durcis, que c'est beaucoup plus âpre.
09:55Est-ce que vous l'avez senti, ça, vous,
09:56dans l'évolution des gens que vous avez au téléphone ?
09:58– Oui, il y a plus de colère.
10:00– Vis-à-vis des politiques.
10:01– Vis-à-vis des ressentiments, vis-à-vis des politiques.
10:04Tu vois, par exemple, les Gégés,
10:06on a tout de suite vu monter le mouvement des Gilets jaunes en 2018.
10:10On l'a vu au 32-16 au cœur de l'été,
10:12avec ce mot qui se passait de mettre la chasuble jaune
10:15sur le tableau de bord des voitures.
10:18On est au mois d'août et c'est Zora Habitant,
10:20et c'est Zora Habitant, un de nos grands gars, il nous a dit,
10:24Alain, attention, il se passe des trucs sur Facebook, etc.
10:28Et tout de suite, au 32-16, j'ai dit, tiens, la chasuble, les Gilets jaunes,
10:31c'est vrai, ça commence, et depuis 2018,
10:34en fait, c'est quelque chose qui n'a jamais baissé,
10:37si tu veux, cette envie de parler, de dire ce qu'on avait sur le cœur,
10:41et on a un peu le baromètre, quoi.
10:43Mais là, ça s'est crispé avec les réseaux sociaux aussi, beaucoup.
10:45– Mais c'est vrai qu'on a vu, vous avez vu la société évoluer,
10:48c'est vrai que quand vous avez des gens au téléphone tous les jours,
10:51forcément, on voit comme les sociétés évoluent, c'est incroyable.
10:55Moi, j'ai démarré sur une petite radio, voilà, il n'y a pas longtemps,
10:59et c'est vrai que j'ai pas mal d'auditeurs en ligne, et déjà, je le vois,
11:01c'est vrai, ça vous permet aussi de prendre le pouls de la société.
11:04– Ça permet de rester connecté, quoi, en fait.
11:06– Je vous jure, je me suis dit un truc, moi, quand je vous écoutais,
11:09un jour, je me suis dit, des hommes politiques,
11:12ils devraient faire pareil, une ligne ouverte,
11:16et ils devraient parler avec les gens au moins une fois par semaine.
11:18Je vous jure, au lieu d'aller sur les plateaux de télé, etc.,
11:22ils feraient ça, franchement.
11:24– Alors, il y a des politiques qui nous écoutent,
11:26il y a des députés, il y a des ministres qui nous écoutent,
11:28ils nous le disent, parce qu'ils prennent un peu le pouls des Français.
11:31– Mais même eux devraient le faire, ils devraient dire,
11:33il y a une ligne ouverte, vous m'appelez, vous allez me parler.
11:35Je pense que c'est, je trouve que ça serait…
11:37En vous regardant, je vous dis, ils devraient le faire.
11:39Oui, Gilles Verdet ?
11:40– Oui, en 20 ans, est-ce que vous avez gardé la même liberté de ton ?
11:43Parce que ce qui est vraiment frappant chez vous,
11:45moi, j'ai eu la chance de participer à l'émission,
11:47c'est que c'est comme ici, vous dites,
11:49les gens peuvent dire ce qu'ils veulent,
11:51il n'y a aucun contrôle au préalable, c'est une liberté.
11:53Est-ce que ça a changé un peu ?
11:55Est-ce que les chroniqueurs, par exemple, en 20 ans,
11:57ont un peu moins de liberté ?
11:58– Non, il y a la même liberté, ce qui a changé, c'est les réseaux sociaux.
12:01Nous, on est nés avec Facebook, 2004, c'est la naissance de Facebook.
12:04Donc, les réseaux sociaux, ce n'est pas notre affaire,
12:06il n'y a que le standard, et puis les gens continuent à nous écrire,
12:09ils ne sont pas contents, des lettres d'insultes.
12:11Il n'y a pas les réseaux sociaux, automatiquement,
12:13on peut se faire insulter, on peut se faire aussi manipuler,
12:16on prend des extraits, donc ça, c'est nouveau,
12:18et pour les grandes gueules, c'est sûr qu'il y a ça en plus à gérer.
12:22– Parce qu'avec les réseaux sociaux, c'est de la haine qui est arrivée,
12:25c'est vraiment de la haine, avec des menaces.
12:27– Des gens qui, en plus, n'écoutent pas forcément l'émission,
12:29mais qui réagissent à un bout d'émission qu'ils ont vue.
12:32– On le raconte dans l'hive, mais vous vivez aussi,
12:35sans trahir ce qu'il y a écrit dans le bouquin.
12:38– Il y a un suspense, il ne faut pas trahir la fin.
12:41– On avait trouvé une chroniqueuse, vraiment un super profil,
12:46pas de langue de bois, une femme qui vivait du côté du Maine-et-Loire,
12:50qui avait décidé de sortir ses enfants de l'école,
12:53de leur faire l'école à la maison, 5 enfants, vraiment un personnage.
12:58Elle a reçu des menaces de mort, quasiment même jusqu'à lui
13:02donner son adresse sur les réseaux sociaux,
13:04et donc elle a dit, écoutez, moi je ne suis pas venu pour ça,
13:06moi j'étais venu pour défendre un point de vue, j'arrête.
13:08On a un de nos chroniqueurs qui s'est retrouvé menacé de mort,
13:10ses employés menacés de mort aussi.
13:12– C'est nouveau ça.
13:14– Voilà ce qui a changé, si tu veux, en 20 ans,
13:16simplement parce qu'il avait émis une opinion, peut-être un peu tranchée,
13:20mais c'est logique, on est dans une émission de débat.
13:22– Et vous ?
13:23– Oui, nous aussi, mais à la limite on est un peu blindés,
13:24parce qu'on sait comment ça fonctionne, mais encore une fois,
13:26nos grandes gueules, c'est des Français qui ont un métier,
13:28donc ils découvrent ça et ce n'est pas évident.
13:31– Tu dois appeler la gendarmerie de ton patelin en disant,
13:35voilà ce qui m'est arrivé, et que les gendarmes te disent,
13:37bon, écoutez, on va surveiller, on va venir voir.
13:39– C'est vrai que c'est compliqué, oui.
13:41– Comment vous avez fait en 20 ans pour ne pas vous faire accuser
13:44d'être trop d'un bord ou trop de l'autre, alors même que pendant l'émission,
13:47vous donnez tous les deux votre avis à de nombreuses reprises
13:50et pourtant, je n'ai jamais entendu quelqu'un dire,
13:52les grandes gueules, c'est trop à gauche, c'est trop d'extrême droite,
13:54c'est trop quelque chose.
13:56– On essaie de fêter un peu ce que les gens pensent.
13:58Après, on ne fait pas non plus forcément 50-50,
14:01ce n'est pas une mission politique, c'est des citoyens qui viennent,
14:04donc eux-mêmes d'ailleurs peuvent bouger.
14:06Il y a des gens qu'on a connus à gauche et qui sont à droite,
14:08ou vice-versa, parce que dans la vie, on évolue.
14:10– Moi, j'ai connu Gilles Vernez, il était à l'extrême droite.
14:12– Oui, par exemple.
14:14Non, mais je veux dire, en 20 ans, forcément, les gens évoluent.
14:17– Je vais poser la question qui fâche.
14:2020 ans de succès, forcément, on a essayé de vous débaucher.
14:25– Oui.
14:26– Attention, j'ai des infos.
14:28– Commence par donner tes infos.
14:30– On va voir si c'est vrai ou pas.
14:32– Non, c'est vrai qu'on a forcément essayé de vous débaucher.
14:35En plus, moi, je vous le dis, je parle avec beaucoup de patrons de chaîne, etc.
14:39et à chaque fois, c'est une émission qui revient et ils me disent tous,
14:43on aimerait bien voir nos grandes gueules, on aime bien les grandes gueules, etc.
14:47Vous êtes resté fidèle à votre chaîne, pourquoi ?
14:50– Parce qu'on a grandi avec cette chaîne,
14:52et qu'elle nous a permis de continuer les grandes gueules,
14:54de découvrir la télé, la chaîne Info, BFM TV,
14:57et toujours dans une grande liberté et une grande confiance.
14:59Donc, à un moment donné, quand tu es bien quelque part,
15:01pourquoi aller voir ailleurs ?
15:02Après, c'est vrai qu'on a des sollicitations.
15:04– C'est la meuf.
15:06– Je l'ai su en plus, j'ai tourné la perche.
15:09– Merci, merci Elisabeth.
15:11– Surtout au moment du changement de direction.
15:13– Là, il y a un changement de direction.
15:15– Exactement.
15:16Est-ce que vous allez rester là-bas
15:18ou si vous avez une belle proposition, vous pouvez partir ?
15:21– Là, c'est la saison des 20 ans.
15:23– Oui, donc c'est peut-être un tournant.
15:25– Non, c'est la saison des 20 ans.
15:27C'est-à-dire qu'il faut faire la saison des 20 ans.
15:30– Et après, on fait la saison des 20 ans.
15:33– Oui, peut-être qu'après...
15:35Après, peut-être que je vais faire les...
15:37Parce que moi, je vends une chaîne.
15:39– C'est pas ici.
15:41– Ah bon ?
15:47Si vous êtes intéressés, ça doit partir avant fin février.
15:51Tout doit disparaître.
15:53On vous vend ça, ça va avancer.
15:55Ne vous inquiétez pas.
15:56Non, non, mais vraiment, à un moment,
15:58vous avez des propositions, vous regardez quand même.
16:00– On les a toujours regardées.
16:02On a toujours répondu poliment à ceux qui nous voulaient recevoir.
16:05– Quasiment chaque saison, il y en a.
16:07– Mais pour l'instant, c'est ça.
16:09– Non, mais il y en aura forcément qui vont arriver.
16:11– Là, on est au mois de novembre.
16:13– On se concentre vraiment sur la saison des 20 ans.
16:15– Franchement, on est content que c'était les 20 ans.
16:17Il y a plein de choses qui vont arriver.
16:19– Vous ne ferez pas une Louis Boyard de ne pas tenir du jour au lendemain ?
16:22– Non, non, c'est pas trop notre truc, non.
16:25– Ça se passe bien aujourd'hui avec la nouvelle direction ?
16:28– Très bien.
16:29– Rien n'a changé, en fait ?
16:30– Non, non, sur RMC, les fondamentaux sont là.
16:32D'ailleurs, le directeur d'RMC, Karim Nejjari, est toujours en place.
16:35– J'adore.
16:36– C'est une réussite, RMC.
16:38Et puis, à BFM TV, il y a eu des changements, effectivement.
16:40C'est normal, il y a un nouvel actionnaire,
16:42donc il y a un changement de Premier ministre,
16:44et un changement de gouvernement.
16:45– Chez nous aussi.
16:46– Et vous avez aimé faire le Prime Time ou pas ?
16:48– Oui.
16:49– Vous savez que c'est notre premier en 20 ans.
16:51– Je sais, c'est pour ça.
16:52– On a adoré.
16:53– C'était incroyable.
16:55– Raymond m'a appelé, je vous jure que c'est vrai,
16:57alors je vous raconte, parce que Raymond m'a appelé,
16:59il me dit, t'as vu ?
17:00Il y a un Prime Time des grandes gueules.
17:02J'ai l'impression qu'il m'avait dit, c'est la finale de la Côte d'Ivoire.
17:05C'est un truc de fou.
17:06Il m'a appelé, je dois rentrer, il y a le Prime des grandes gueules.
17:10À l'habitude, il me dit, je dois rentrer, j'ai rendez-vous avec une meuf.
17:13– Avec deux mecs, t'avais rendez-vous avec deux mecs.
17:16– Est-ce que ça vous a donné des idées, peut-être, pour en refaire d'autres ?
17:19– Oui, c'est un événement exceptionnel.
17:21– Avec des moyens importants, oui, bien sûr.
17:24– Une bonne raison d'en refaire.
17:25– Moi, je trouve que pour 2027, j'adorerais voir,
17:28moi, j'adorerais voir une émission des grandes gueules,
17:31avec les chroniqueurs habituels,
17:34et à chaque fois, le candidat serait exceptionnel.
17:36– Bien sûr.
17:37– Ça, je le produis, ça, moi, c'est rien.
17:39– Bien sûr, je le présente.
17:42– Tu vas avoir un petit peu de temps, moi, je vous le fais ça.
17:45Franchement, je trouve que c'est…
17:47Ça, c'est un truc que vous avez envie de faire aussi ?
17:49– Bien sûr. – Pourquoi pas ?
17:50– Les politiques viennent déjà dans les grandes gueules, mais ça, je sais.
17:55– Oui, effectivement, événementiel, avec les candidats.
17:57– Trimetime, c'est vrai, voilà.
17:58En tout cas, on vous souhaite encore énormément de succès.
18:00Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ? Encore 20 ans, tous les deux ?
18:02– 20 ans encore ensemble ?
18:04– Attends, à quel âge ?
18:05– À quel âge ?
18:06– Dans un Ehpad, alors ?
18:07– Oui, ce sera.
18:08– Ça va tenir.
18:09– Il fera la tournée des maisons de retraite.
18:10– Non, non, non, là, je vois, ça va tenir.
18:12Et alors, je le tiens à dire, vous êtes plus beau en vrai qu'à la télé.
18:15– Oui, il parle à moi.
18:17– On ne sait jamais comment on doit le prendre.
18:18– Je ne sais pas, je ne sais pas ce qu'il veut dire.
18:20– Ils sont plus beaux en vrai qu'à la télé.
18:22– C'est les maquilleuses.
18:24– Non, non, non, regardez-moi, je vais vous dire que je n'ai pas les maquilleuses.
18:27Non, non, non.
18:28Donc, on peut vous souhaiter quoi ? Continuer comme ça ?
18:30– De faire une belle saison des 20 ans, parce qu'il y a plein de choses
18:32qui vont se passer, sur lesquelles on est en train de travailler,
18:35d'ici le mois de juin, et avec notamment un calendrier de sortie,
18:38aller tourner en France avec l'émission, donc voilà.
18:41– Et l'idée, c'est, pour finir la saison des 20 ans,
18:43d'avoir Emmanuel Macron dans les Grandes Gueules.
18:45– Ah ouais, fort.
18:46– On aimerait bien.
18:47– C'est un appel.
18:48– Sa femme écoute les Jésus, on aimerait bien qu'il vienne dans les Grandes Gueules.
18:50– Qu'il fasse partie pro d'abord.
18:51– Vous voulez que j'en parle à Bernard ?
18:52– Voilà, tu vois, il y a une compète.
18:53– Vous voulez que j'en parle à Bernard ?
18:54– Où est-ce qu'il va aller en premier ?
18:55– Vous voulez que j'en parle à Bernard Montiel ?
18:57– Ben oui, c'est si bon.
18:58– Bonne idée.
18:59– Il peut peut-être faire quelque chose.
19:00– Merci les Grandes Gueules.
19:01– Merci, merci vraiment.
19:02– Merci à vous.
19:03– Merci.
19:04– Merci.

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