Stéphanie RIST
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00:00Lidilaise, c'est l'heure d'accueillir notre invitée. Ensemble, en direct, en studio, ce matin, nous recevons Stéphanie Rist, la députée Renaissance du Loiret.
00:07Oui, exactement. Bonjour Stéphanie Rist.
00:08Bonjour.
00:09Merci d'être là. La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, vient de vous confier une mission parlementaire sur la ménopause.
00:16Ça vous a surpris, pas qu'on fasse appel à vous, parce que bon, d'abord on le sait, on le rappelle, vous êtes médecin,
00:20mais qu'un état des lieux soit demandé sur ce sujet, la ménopause, ça vous a surpris ?
00:24Non, alors le président de la République avait lancé, au mois de mai, l'idée de donner une mission à un parlementaire pour travailler sur le sujet.
00:32Moi, je ne suis pas une spécialiste de la ménopause, même si je suis rhumatologue, et que probablement je devrais être un peu plus informée que ce que je l'étais jusque-là.
00:40Mais le sujet est vraiment important, il concerne 100% des femmes. 100% des femmes auront la ménopause dans leur vie, et elles ne sont pour autant pas à mettre au placard.
00:49C'est des femmes qui manquent d'informations. Le constat, il est là, à la base.
00:54Alors, évidemment, la ménopause, il y a des traitements, toutes les femmes ne sont pas logées à même enseigne, on va dire, pour certaines, ça va passer presque très bien,
01:02et pour d'autres, c'est vraiment un enfer.
01:04C'est un véritable tabou, et ça, ça va être la première partie de la mission, comment on lève ce tabou ?
01:09Pourquoi c'est un tabou ? Parce qu'une femme sur deux n'en parle pas à son mari, quand elle a la ménopause, même si elle a des signes.
01:1590% des femmes ont au moins un signe gênant de la ménopause.
01:19Ça peut être des bouffées de chaleur, des douleurs articulaires, ça peut être une prise de poids, des troubles sexuels.
01:27Donc c'est un véritable tabou, c'est un retentissement au travail.
01:31Retentissement économique, ça sera la deuxième partie de la mission, effectivement.
01:36Le forum économique mondial a chiffré à 170 milliards du PIB mondial la ménopause.
01:41Parce que quand vous êtes une femme, vous allez refuser une promotion au travail, vous allez avoir plus d'absentéisme,
01:48vous allez prendre votre retraite plus précocement.
01:50Le travail des seniors chez les femmes est bien moindre que le travail des seniors chez les garçons.
01:55Donc il y a un vrai sujet d'égalité hommes-femmes derrière ce sujet de la ménopause.
01:59Les hommes ne prennent pas ça tellement au sérieux ?
02:03Je pense qu'il ne faut pas généraliser.
02:05Il y a aussi des femmes qui disent que la ménopause, ce n'est pas une maladie.
02:09Et elles ont raison, ce n'est pas une maladie.
02:11Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut souffrir des signes de la ménopause.
02:16Une femme sur quatre a au moins deux symptômes graves de la ménopause.
02:20C'est-à-dire être réveillée trois fois dans la nuit, être fatiguée le lendemain, avoir des troubles d'irritabilité.
02:27C'est vraiment une culture à changer aussi dans notre société.
02:31La femme, pendant toute sa période, à partir de la puberté, on leur apprend à l'école aux jeunes filles,
02:36vous allez pouvoir avoir des enfants et c'est un sujet hormonal qui arrive à la puberté.
02:42Il y a aussi une baisse de ces hormones à la ménopause.
02:44Oui, vous ne pouvez plus faire d'enfants, mais oui, vous servez encore quelque chose à la société.
02:48Ça marque le début du vieillissement et c'est aussi sûrement un peu pour ça qu'il y a ce tabou encore derrière.
02:54Stéphanie Rist, comment vous allez vous y prendre pour établir un diagnostic, pour faire votre mission ?
03:00Vous allez aller sur le terrain, vous allez faire des auditions, comment ça va se passer ?
03:03Il y a les trois parties de la mission, briser le tabou, le retentissement économique et la prise en charge sanitaire, médicale et l'accompagnement.
03:10Quel professionnel peut s'occuper de la ménopause ?
03:13Pourquoi dans notre pays on a une prise de traitement hormonal qui est que de 6% alors que les autres pays sont en moyenne à plus de 25% ?
03:20D'autres pays en Europe ?
03:21D'autres pays en Europe et dans le monde sont à plus de 25% de prise de traitement.
03:25Pourquoi chez nous c'est si bas ?
03:27Il va y avoir des auditions, on commence lundi à Paris avec les auditions à l'Assemblée.
03:32Et puis il y aura des déplacements sur le terrain.
03:35On va faire aussi une étude internationale et européenne.
03:38Puisque plusieurs pays, en raison du coût économique notamment de la ménopause, s'engagent dans des propositions d'action dans leur pays.
03:46On a un peu plus de 4-5 mois pour faire cette mission, beaucoup de travail.
03:50Mais il va falloir donner des réponses assez pragmatiques et concrètes.
03:54Pour que toutes les femmes de notre pays soient au courant des effets de la ménopause et des effets à long terme.
03:59Parce qu'après la ménopause il y a plus de risques cardiovasculaires, on fait plus d'infarctus.
04:03Donc voilà, il y a une vraie prise en charge à faire dans notre pays.
04:06Vos conclusions sont attendues au printemps ?
04:08Oui, au mois de mars à peu près.
04:10Ça ne sera pas un énième rapport qui sera mis sur un coin de la table ?
04:14Si la mission est réussie, toutes les femmes auront entendu parler de la ménopause
04:18et pourront savoir comment être mieux pris en charge dans notre pays.
04:21Stéphanie Ristie, le sujet santé ne manque jamais.
04:23Une proposition de loi, je voudrais juste avoir votre avis.
04:26Transpartisane va être déposée à l'Assemblée nationale,
04:29défendue par une centaine de députés de différents groupes parlementaires
04:33de la France insoumise au Rassemblement national
04:35qui réclament la régulation de l'installation des médecins généralistes.
04:39Vous ne l'avez pas signé ?
04:41Non, c'est un sujet ancien.
04:43C'est pour moi une fausse bonne idée.
04:45Évidemment que dans les difficultés qu'on a de déserts médicaux,
04:50on a envie de dire qu'on va obliger les médecins à s'installer dans les endroits où il y en a le moins.
04:54Evidemment, ça paraît une bonne idée comme ça sur le papier.
04:57Malheureusement, quand vous n'avez pas assez de médecins en totalité,
05:00réguler de la pénurie, ça ne sert à rien.
05:02C'est même, à mon avis, un risque parce que les jeunes médecins
05:06qui ne voudront pas aller là où on veut qu'ils aillent,
05:09choisiront une autre voie.
05:11Ça peut être travailler à l'hôpital, travailler à la Sécurité sociale.
05:15Il y a beaucoup d'endroits où les médecins peuvent aller travailler.
05:17Et si on les oblige, il faut continuer cette...
05:20Et dans notre région, nous l'avons bien pris en compte.
05:23Il faut attirer les jeunes médecins et surtout informer beaucoup plus.
05:27C'est ça les enjeux et ne pas faire croire qu'on va résoudre le problème avec ça.
05:31Un mot juste aussi sur le climat politique actuel,
05:33le vote du projet de loi de finances qui n'a pas pu être examiné
05:37dans les délais à l'Assemblée.
05:38Du coup, le texte est reparti.
05:39Il a été expédié au Sénat dans sa version initiale.
05:42Les débats qui traînent en longueur aussi sur le budget de la Sécurité sociale,
05:45c'est assez incompréhensible tout ça pour ceux qui nous écoutent.
05:48Oui, puis c'est assez désespérant.
05:50Je trouve que la situation internationale, la situation économique de notre pays,
05:55en raison de ces instabilités internationales,
05:57en raison du fait qu'on sort de plusieurs crises successives,
06:00fait qu'on a des économies à faire, qu'on a des réformes à faire.
06:03Et être dans des débats qui ont été très caricaturaux,
06:06qui sont d'une part de mettre des milliards de taxes,
06:09et plus de 50 milliards de taxes en plus de ce qu'on paye déjà,
06:12alors qu'on est le pays qui en paye le plus,
06:14qui ont été proposés par une gauche irresponsable
06:17et avec un rassemblement national qui s'abstient
06:20et qui donc fait passer ces milliards de taxes.
06:22Donc bien sûr, je n'ai pas pu voter ce budget à l'Assemblée.
06:26Merci beaucoup Stéphanie Aristette, venue sur France Blu en l'air ce matin.
06:29Très bonne journée.
06:30Merci à vous.