L'Invitée : Clara De BORT
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00:00 Il est 8h17, Lydie Lahaie, c'est l'heure d'accueillir notre invitée sur France Bleu Orléans.
00:04 Ce matin en studio à nos côtés, il y a Clara Deborre, la directrice de l'Agence Régionale de Santé pour le Centre Val-de-Loire.
00:09 Effectivement. Bonjour Madame.
00:11 Bonjour.
00:12 Bienvenue. En cette rentrée, les urgences de l'hôpital d'Orléans ont réduit leur activité.
00:15 Depuis avant-hier, le service ne fonctionne plus normalement.
00:19 Il n'y a plus assez de médecins. Seules les urgences vitales sont assurées.
00:22 Que pouvez-vous dire ce matin à ceux qui nous écoutent ? Combien de temps est-ce que ça va durer ?
00:26 L'hôpital d'Orléans est dans une difficulté récurrente, avec des moments où c'est encore plus difficile que d'autres.
00:31 Nous y travaillons, nous y travaillons avec les équipes médicales et avec la direction.
00:35 Ça va se régler, mais ça va prendre du temps, c'est très clair.
00:39 Il faut regarder le sujet des urgences, mais dans un tout, au niveau de l'hôpital, parce qu'en fait c'est tout le parcours du patient.
00:45 Il y a souvent eu des reportages d'ailleurs, et vos auditeurs le savent,
00:48 qui montrent qu'il y a parfois des patients qui attendent aux urgences et qui demandent des soins.
00:53 Donc on voit bien que c'est aussi la question de ce qu'on appelle les étages,
00:56 c'est-à-dire vraiment la fluidité du parcours du patient.
00:59 Et là, la crise est encore plus aiguë, puisqu'effectivement il y a moins de médecins,
01:03 parce qu'il y a un problème d'attractivité dans cet hôpital.
01:06 14 médecins manquent actuellement au service des urgences d'Orléans.
01:09 Et c'est d'ailleurs pas tout à fait logique, parce que cet hôpital a d'énormes atouts.
01:14 Il est magnifique déjà, et puis c'est un hôpital qui a de très beaux projets,
01:18 puisque c'est un hôpital qui va devenir CHU.
01:20 Avec la faculté de médecine, il a de grandes ambitions, il va avoir encore de nouveaux moyens.
01:28 Et donc il y a quelque chose qui se passe au niveau des équipes médicales,
01:32 qu'il faut vraiment qu'on traite comme tel, de façon très sérieuse,
01:36 en ne laissant pas les urgentistes tout seuls.
01:38 C'est un de vos sujets, vous venez d'arriver, vous avez fait vos fonctions il y a quelques mois,
01:41 c'est un des sujets prégnants qui va vous produire.
01:43 C'est un sujet prégnant, mais il y a un travail autour du projet, du collectif,
01:48 et de la fluidité des parcours dans cet hôpital, et avec l'extérieur d'ailleurs.
01:52 - Clara Debord, récemment le gouvernement a annoncé la revalorisation du travail de nuit et du dimanche
01:57 pour le personnel hospitalier, infirmière et aide-soignant.
02:00 Cette mesure est-elle indispensable pour l'attractivité dont vous parlez ?
02:03 - Oui, pour l'attractivité et pour la reconnaissance aussi, tout d'abord.
02:06 Pour la reconnaissance, c'est ce que me l'ont dit les soignants que j'ai rencontrés à Montargis.
02:11 Beaucoup m'ont dit d'ailleurs qu'on ne travaille pas de nuit pour l'argent,
02:13 mais c'est une reconnaissance, et rien que pour ça, c'est quand même déjà pas mal.
02:17 - Vous êtes allé récemment ? - Oui, je suis allé dimanche soir voir les équipes,
02:20 et j'ai vu un hôpital aussi d'ailleurs très intéressant,
02:23 et des équipes de nuit qui justement m'expliquaient que ce qu'elles aiment la nuit,
02:27 c'est qu'elles ont un peu plus le temps de discuter avec les patients,
02:31 qu'elles ont plus d'autonomie, qu'elles sont moins interrompues dans leurs tâches,
02:35 mais que c'est quand même très fatigant.
02:38 C'est difficile quand on a une vie de famille, c'est difficile.
02:41 Donc ça faisait très longtemps qu'on n'avait pas fait évoluer la reconnaissance du travail de nuit,
02:46 pour plein de raisons, notamment le fait qu'on avait préféré à l'époque réduire le temps de travail,
02:52 les personnels de nuit ne sont pas à 35 heures mais à 32h30,
02:55 et pendant longtemps on a répété que ça suffisait.
02:57 Et bien non, ça ne suffit plus, et on voit bien que pour pouvoir aussi maintenir des services la nuit,
03:01 le week-end, il nous faut des soignants, et ils font un travail difficile,
03:04 - Et donc des soignants mieux rémunérés. - qui n'est pas toujours bon pour la santé d'ailleurs,
03:07 on en a parlé aussi, donc il est important que cette suggestion soit pleinement reconnue.
03:11 - Un autre sujet actuellement de préoccupation, c'est cette vague de chaleur.
03:14 Est-ce que vos services sont en alerte ?
03:16 - Oui, nos services sont en alerte, et puis tous les services qui prennent en charge les personnes fragiles,
03:20 les personnes âgées, pas que les personnes âgées d'ailleurs,
03:23 il y a beaucoup de personnes qui, parce qu'elles ont une maladie chronique par exemple,
03:26 peuvent, ce qu'on dit, décompenser quand il fait chaud.
03:29 Donc on se demande parfois s'il faut répéter "faites attention", "buvez régulièrement",
03:33 et quand on interroge les soignants, ils nous disent "oui, redites-le".
03:37 - On ne le dit jamais assez. - Je le redis, voilà, je le redis,
03:40 on n'a pas le sentiment d'avoir soif, on n'a pas toujours le sentiment d'avoir soif,
03:43 et il faut faire attention.
03:46 Après, il y a le long terme, et le long terme c'est l'urbanisme favorable à la santé,
03:50 la végétalisation des villes, c'est tout ça sur lequel il faut vraiment qu'on travaille.
03:53 - Alors vous parlez des aînés, je sais, et vous y tenez,
03:56 donc parlons-en, vous voulez parler des plus jeunes et de la bronchiolite,
03:59 qui est une épidémie qui va arriver avec l'automne forcément.
04:02 - Qui a été très violente l'année dernière, donc on ne sait pas comment elle se comportera cette année,
04:06 mais tous les enfants, les petits bébés qui ont eu la bronchiolite l'année dernière,
04:10 je pense que tout le monde s'en souvient, je pense que leurs parents ont eu extrêmement peur,
04:13 et cette année, pour la première fois, nous obtenons enfin un traitement préventif.
04:17 C'est un traitement qui va être proposé à partir du 15 septembre,
04:20 à tous les petits bébés, qui naissent à leurs parents surtout,
04:23 et à tous les bébés qui sont nés depuis début février.
04:26 En gros, tous les bébés de 2023, ils vont pouvoir bénéficier,
04:29 si les parents sont d'accord, bien sûr, d'un traitement préventif,
04:32 qui a l'avantage de marcher tout de suite, c'est-à-dire qu'il est efficace tout de suite,
04:35 contrairement aux vaccins où il faut un certain temps pour que le corps se prépare.
04:38 - Et c'est quoi ce traitement concrètement ?
04:40 - C'est un médicament injectable, donc ça ressemble à un vaccin,
04:43 mais c'est un anticorps, et on appelle ça un médicament préventif,
04:46 qui en gros, pendant 5 mois, va permettre aux petits bébés de ne pas attraper la bronchiolite,
04:51 ou en tout cas, c'est 70% de réduction du risque, pour aller un peu plus loin,
04:55 et en fait, ça réduit surtout les situations graves qui nécessitent une hospitalisation.
05:00 - Et on en revient à la boucle du nez.
05:02 - Quand on a son petit bébé qui a à peine né, qui se retrouve à l'hôpital,
05:04 à ne plus pouvoir respirer, franchement, c'est des moments très angoissants,
05:07 il y a beaucoup de parents qui m'en parlent.
05:08 Cette année, enfin, nous avons une piste de solution pour éviter ça à nos bébés 2023.
05:14 - Merci beaucoup Clara Doborn, nouvelle directrice de l'ARS, l'Agence Régionale de Santé,
05:19 en centre Val-de-Loire. - Bonne journée, et buvez bien !
05:22 - Merci mesdames, la séquence de l'invité, n'oubliez pas, vous pouvez la réécouter à tout moment,
05:26 en ligne sur francebleu.fr et sur l'application ICI.