Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.
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00:00...
00:04Ca a l'air de vous intéresser.
00:07Anthony, le jean, qui est un des symboles
00:10de la culture américaine, en fait,
00:12à l'origine, il est français.
00:15Absolument, William.
00:16Beaucoup l'ignorent, car c'est ce symbole
00:19de la culture américaine, le blue jean.
00:21Mais on parle d'une toile.
00:23Cette toile, c'est le denim.
00:25Le denim comme Denim, de la ville de Nîmes,
00:28qui vient du sud de l'Argonne.
00:30Et c'est antérieur ?
00:31C'est antérieur, effectivement.
00:33On est sur le XIXe siècle.
00:35Pourquoi on ne s'en vend pas ?
00:37Je suis là.
00:38Je suis là.
00:39Parce que ça s'écrit
00:41D-E-N-I-M sur votre vigne.
00:44La toile s'appelait Denim, car elle était tissée à Nîmes.
00:47Lorsqu'elle a traversé l'Atlantique,
00:49les Américains disaient Denim,
00:51c'est devenu le Denim.
00:53Cette toile a été fabriquée
00:54véritablement pour les ouvriers.
00:56Une toile résistante.
00:58D'ailleurs, quand on l'observe,
01:00vous voyez qu'il y a un fil blanc,
01:02un fil bleu.
01:03Pourquoi un bleu ?
01:05C'était pour masquer les tâches.
01:07L'autre blanc, ça aurait coûté trop cher de tout faire en bleu.
01:10Il n'y avait qu'un fil sur deux à teindre.
01:13Il fallait faire des économies.
01:15C'était un jean pour les ouvriers.
01:17Ce bleu indigo venait des marins de Gênes.
01:20C'était le bleu de Gênes.
01:21Il a traversé l'Atlantique et devient le blue jean.
01:25Le jean de la ville d'Atlantique.
01:27De la ville de Denim à la ville de Gênes.
01:29C'est véridique.
01:30Aucune nouvelle de cette approche.
01:32Le jean.
01:33Je suis très content, merci beaucoup,
01:36que vous trois, vous avez appris ça,
01:38mais vous n'êtes peut-être pas les seuls.
01:40Nos amis qui regardent se disent
01:42que le jean, bien sûr.
01:43Vous savez, quand il y avait des pantalons d'ouvriers,
01:46on mettait des outils derrière.
01:48À force de mettre des outils et les ranger comme ça,
01:51ils trouaient les poches moralité,
01:53ils ont mis les poches à l'extérieur,
01:56de façon à ce qu'on les trouve pas trop.
01:58C'est ça, hein ?
01:59Effectivement, c'est exactement ça.
02:01C'est pour ça que les poches sont cousues à l'extérieur
02:04et non pas à l'intérieur.
02:06Qui sont les pionniers du jean en France ?
02:08En France, c'est l'atelier Tufferie, depuis 1892.
02:11Célestin Tufferie avait que 17 ans
02:13quand il a créé cet atelier, cet atelier de jean,
02:15parce qu'à l'époque, on fabriquait
02:17la voie de chemin de fer dans les Cévennes.
02:20Comme on fabriquait cette voie de chemin de fer,
02:22fournir des pantalons pour ces ouvriers,
02:25effectivement, le jean est né.
02:27Aujourd'hui, cette maison continue à faire,
02:30perdurer le savoir-faire.
02:31C'est les descendants ?
02:33Troisième génération, Julien et Myriam,
02:35c'est un couple, on voit Julien en photo.
02:37Ils ont gardé des machines de l'époque.
02:40Ils sont encore capables de faire des techniques de couture
02:43absolument traditionnelles.
02:45Elle est là, l'anecdote.
02:47C'est-à-dire que le jean, c'était...
02:49Enfin, ça a été fait pour les ouvriers,
02:51c'était destiné aux ouvriers.
02:53C'est un produit pauvre, je vous l'ai dit,
02:56un fil sur deux, seulement deux teints.
02:58Aujourd'hui, c'est un accessoire de mode.
03:00Les plus grandes maisons de mode font du jean.
03:03Peu importe son âge, son origine, son sexe,
03:05tout le monde porte un jean,
03:07tout le monde a un jean dans son armoire,
03:09sans même savoir qu'il y a tous ces codes ouvriers dedans.
03:13Oui, mais on n'a pas assez de tufferies dans l'armoire.
03:16On a des Lewis.
03:17M. Lewis, c'est un malin, mais c'est un copieur.
03:20On peut dire ça.
03:21On peut même le dire, quand on fait un jean en France,
03:24il est au même prix qu'un Lewis,
03:26donc ça ne coûte pas plus cher que de s'acheter un jean tufferie.
03:30Voilà.
03:31Vous savez à quoi ça sert, la petite poche devant vous ?
03:34Oui, allez-y.
03:35Ah, la petite.
03:37La toute petite.
03:38Les clés, oui.
03:39On n'avait pas inventé la montre à bracelet.
03:41C'était les montres à gousses.
03:43C'est pour protéger le cadran.
03:45Incroyable.
03:46Ce que vous nous dites, en fait,
03:48et le message, c'est que nos savoir-faire français
03:51sont ancrés dans nos territoires
03:52en fonction des spécificités de nos régions.
03:55Par exemple, autre région.
03:57On dit qu'Aurillac, vous ne le savez peut-être pas,
03:59c'est la capitale européenne du parapluie.
04:02Du parapluie.
04:03Ça veut dire qu'il pleut plus qu'ailleurs ?
04:05Non, pas du tout.
04:07Vous avez raison de le souligner.
04:08Souvent, nos savoir-faire sont nés
04:10par rapport aux typicités du territoire et de notre terroir.
04:14On l'a vu, les chemins de fer, on s'éveine,
04:16cet atelier de jean.
04:17Aurillac, on pourrait penser que c'est parce que c'est une région
04:21où la vie est la plus pluvieuse de France.
04:23On rassure nos amis d'Aurillac, c'est la quatrième.
04:26Il y a d'abord Brest,
04:28la deuxième ville se situe dans l'est de la France,
04:31et ensuite, il y a Biarritz,
04:33et enfin, Aurillac, top 4.
04:35Non, là, c'est l'histoire qui a façonné Aurillac.
04:38Parce que nous sommes sur les chemins de Compostelle.
04:41Il y a plusieurs siècles, ces pèlerins
04:43remontaient du Portugal et de l'Espagne avec des tissus.
04:46Aurillac était la plaque tournante
04:48entre ceux qui arrivaient du sud et de l'Orient,
04:51avec, eux, de l'or et du cuivre,
04:53le tissu, le cuivre, l'or, le bois,
04:57tous les ingrédients pour fabriquer des parapluies.
05:00Ainsi, Aurillac est devenu un bastion
05:02où ont fabriqué les parapluies.
05:04Il y a une maison, Pigagnole,
05:05qui continue à faire perdurer ce savoir-faire
05:08depuis 1884,
05:10et qui n'utilise que des tissus locaux.
05:12Quand on a vu le djinn et ses réparables,
05:14là aussi, on est dans du circuit court.
05:17-"Le parapluie", est-ce une invention française ?
05:20J'aurais aimé vous dire oui.
05:22Ce sont les Chinois qui ont inventé le parapluie
05:24il y a plus de 3000 ans.
05:26C'était un objet de distinction sociale.
05:28C'était réservé pour l'anarchie, d'ailleurs.
05:31L'anarchie, la noblesse, pardon.
05:32Mais plutôt, d'ailleurs, plus il y avait de la broderie,
05:35plus il y avait des métaux précieux sur le parapluie,
05:38et plus vous étiez de la haute.
05:40En revanche, Cocorico,
05:42le parapluie pliable, lui, 1800,
05:45inventé par un artisan français.
05:47C'est lui qui va penser à faire des baleines plus courtes,
05:50à plier le parapluie.
05:51C'est le parapluie pliable qu'on connaît aujourd'hui.
05:541800, Cocorico, ça, c'est bien français.
05:57Vous, vous liez cette histoire des métiers
05:59à une notion de terroir,
06:01mais comment les lieux, comme ça,
06:03influencent-ils les savoir-faire ?
06:05Par exemple, vous allez à Montsolimine,
06:07dans le Nord, où il y avait les mines.
06:09Si les hommes allaient à la mine,
06:11pour ces métiers difficiles, courageux, durs,
06:14à côté, vous allez trouver énormément de confections textiles,
06:17parce que les femmes allaient à la couture.
06:20Ainsi, la bonnetterie se faisait à Montsolimine.
06:22Le tissu se faisait majoritairement dans le Nord.
06:25Il y avait une industrie textile dans le Nord ?
06:28Principalement, car les hommes étaient à la mine
06:30et les femmes à la couture.
06:32Ca a perduré.
06:33Merci, Anthony, pour cette plongée dans nos savoir-faire français.
06:37On continuera.