Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et son invité, Jordan Bardela, débattent de la tournure du procès des assistants parlementaires du RN et de la possible peine de Marine Le Pen qui l'empêcherai de se présenter à l'élection présidentielle de 2027. Il est également question de son autobiographie, «Ce que je cherche».
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
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00:00Punchline sur CNews et Europe 1, 18h-19h, Laurence Ferrari.
00:1418h25, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:18Notre invité ce soir c'est Jordan Bardella. Bonsoir Jordan Bardella.
00:20Bonsoir madame Ferrari.
00:21Président du Rassemblement National, vous publiez ce livre, Ce que je cherche, aux éditions Fayard, on va y revenir dans un instant.
00:26Mais l'actualité d'abord, il y a eu de lourdes réquisitions à l'encontre de Marine Le Pen, dans le cadre du procès des emplois fictifs au Parlement européen.
00:33Cinq ans de prison, dont deux ans de prison ferme requis.
00:36Cinq ans d'inégibilité avec exécution immédiate, assortie de 300 000 euros d'amende.
00:414,3 millions d'euros d'amende, dont 2 millions d'euros ferme pour le Rassemblement National, en réalité qui était le Front National à l'époque.
00:48Que vous inspirent plutôt ces réquisitions, Jordan Bardella ?
00:54Elles sont graves et à mon sens inacceptables.
00:58Je pense que la justice cherche à triompher là où la classe politique a échoué, à savoir rendre Marine Le Pen inéligible et ruiner financièrement le Rassemblement National.
01:10Mais s'il y a des comportements délectuels, il faut que la justice les tranche, on est d'accord.
01:14Il y a le fond du dossier et il y a évidemment une disproportion dans les réquisitions qui sont faites de la part d'une procureure, qui est une procureure partiale.
01:24Ça a été relevé par vos confrères, on a une procureure qui est chargée de faire les réquisitions du parquet, de défendre les intérêts de la société,
01:31et qui vient dire je n'ai pas d'élément, mais ça m'embêterait de demander la relax.
01:37Cette phrase, elle a été certifiée par le journaliste qui était sur place.
01:41C'est révélateur.
01:42Pour un monsieur qui s'appelle, vous le savez, Jean-François Jean-Luc.
01:45Elle dit je lui accorde de bénéfice du doute, je ne demande pas la relax, pour autant ça me ferait trop mal.
01:51Voilà les propos de la procureure.
01:52Merci et ça a été certifié par vos confrères qui étaient sur place.
01:55Il n'y a pas d'enrichissement personnel dans cette affaire, il n'y a pas d'emploi fictif.
02:00On parle d'un désaccord administratif sur la nature et sur le rôle de la mission exercée par les assistants parlementaires.
02:08Marine Le Pen n'a pas pris dans la caisse, elle ne s'est pas enrichie personnellement pour acheter une voiture,
02:13elle n'a pas utilisé de l'argent à des fins personnelles.
02:15Il y a une différence d'appréciation sur le rôle des assistants parlementaires qui ont travaillé.
02:20Le Parlement européen reproche à nos assistants parlementaires de faire de la politique.
02:24Pour ces chefs d'accusation, pour cette procédure qui dure depuis dix ans,
02:28et voire même plus pour les premiers griefs qu'on nous reproche en 2004.
02:31Pour ça, vous acceptez la condamnation s'il y a condamnation ?
02:35Je veux dire, il y a une affaire, on fait valoir nos arguments, on défend notre probité,
02:40on défend notre innocence dans cette affaire.
02:42Cette procédure, elle concerne l'ensemble des partis politiques français,
02:45elle concerne le modem pour lequel les réquisitions et le verdict étaient quand même beaucoup plus faibles,
02:49elle concerne la gauche aussi, et on vient dire à Marine Le Pen,
02:53peine de prison, on vient requérir contre Marine Le Pen une peine de prison ferme
02:57et une inéligibilité avec exécution provisoire.
03:01C'est-à-dire que si cette inéligibilité est prononcée,
03:04Marine Le Pen perd tous ses mandats, et l'objectif du procureur, je le dis,
03:07c'est de sortir Marine Le Pen de la vie politique française.
03:10Et le procureur cherche à faire ce que la classe politique a échoué à faire
03:14par le combat politique, par le combat démocratique,
03:17c'est-à-dire empêcher Marine Le Pen de se présenter à l'élection présidentielle.
03:21Je trouve que c'est extrêmement grave, et il y a effectivement une disproportion
03:24entre une justice qui remet des OQTF, des gens sous OQTF en liberté,
03:29qui est toujours très laxiste à l'égard des pires délinquants et des pires criminels,
03:32et qui vient requérir contre une mère de famille, l'avocate des Français canadiens
03:36qui a été deux fois finaliste de l'élection présidentielle,
03:39trois fois candidate à l'élection présidentielle,
03:41une peine de prison ferme et une inéligibilité.
03:44Nous, nous allons nous mobiliser, nous avons lancé dès ce soir
03:47sur le site du Rassemblement national une pétition, parce que je pense...
03:50Pétition pour dire quoi, Jordan Bardella ?
03:52Les Français ne doivent pas se laisser faire.
03:54Et je pense que les Français doivent se faire entendre à un...
03:57Vous appelez à quoi ?
03:58Parquet, un procureur ne peut pas décider avant même l'épuisement
04:04de toutes les possibilités d'appel du fonctionnement de la démocratie d'un pays.
04:08Encore une fois, il y a des arguments qui sont opposés
04:12d'un côté comme de l'autre sur le fond de l'affaire.
04:14OK, il n'y a aucun problème, c'est le fonctionnement normal de la justice.
04:18Marine Le Pen accepte cela, elle s'est rendue à l'ensemble des audiences,
04:22elle a été d'un caractère irréprochable dans cette affaire,
04:25mais qu'on vienne lui dire demain vous êtes inéligible
04:27et cela vous prive de candidature à l'élection présidentielle,
04:29je trouve que c'est une dérive qui est extrêmement grave
04:31et je pense que ça choque beaucoup, beaucoup de Français,
04:34et ça choque même, d'ailleurs, j'en termine, des responsables politiques
04:37qui ne sont pas de notre famille politique.
04:38Monsieur Darmanin, ministre de l'Intérieur, je pense qu'on ne peut pas...
04:42Si on ne peut pas suspecter dans la vie politique
04:45quelqu'un d'avoir une proximité avec moi, avec Marine Le Pen ou avec l'ORN,
04:48c'est bien Gérald Le Darmanin, il dit quoi ?
04:50Il dit Mme Le Pen doit être combattue dans les urnes sur le terrain démocratique
04:53et elle ne doit pas être empêchée de se présenter.
04:55Cela pose une question.
04:56Cela en pose plusieurs.
04:57Jordan Bardella, est-ce que pour vous, un candidat à la présidentielle
05:00ne devrait pas pouvoir être condamné à une peine d'inéligibilité ?
05:04En tout cas, c'est un principe qui prévaut dans beaucoup de pays.
05:09En Suisse, vous pouvez être condamné pour des délits,
05:13vous pouvez être condamné pour un certain nombre de faits
05:15qui peuvent être condamnés, mais je n'ai pas de débat là-dessus,
05:18mais on ne peut pas vous empêcher de vous présenter à une élection
05:21parce qu'on considère qu'à ce moment-là, le pouvoir judiciaire
05:24interfère avec le fonctionnement de la démocratie.
05:26Pour vous, pour revenir sur le principe, même dans le droit,
05:28il faut changer la loi sur la question de l'inéligibilité ?
05:31Je suis profondément gaulliste sur ce sujet.
05:35Je pense que la cour suprême dans une démocratie, c'est le peuple français
05:38et que c'est au peuple français et uniquement au peuple français
05:41de déterminer qui doit ou ne doit pas être élu à un scrutin,
05:47que ce soit un scrutin local ou un scrutin national.
05:49Donc il faut changer la loi sur cette partie-là ?
05:51Je trouve qu'il faut y réfléchir, mais ce n'est pas le moment,
05:54ce n'est pas l'actualité. Il y a des réquisitions extrêmement graves
05:57qui font peser l'existence même de la sincérité d'un prochain scrutin
06:03à l'élection présidentielle. On parle d'une personne,
06:05d'une personnalité qui est aujourd'hui députée,
06:07qui, comme je l'ai dit, a été trois fois candidate
06:09et qui envisage d'être candidate une quatrième fois à la présidentielle.
06:12Il y a beaucoup de Français qui, en entendant ces réquisitions,
06:15ont le sentiment qu'il ne s'agit pas là de la justice,
06:18mais d'une vengeance à l'égard d'une candidate à l'élection présidentielle.
06:22Est-ce que vous êtes d'accord avec Jean-Luc Mélenchon,
06:24Jordan Bardella, qui dit qu'il y a en France et dans le monde
06:27un doute sur l'action de la justice dans le champ politique
06:29et il dit qu'une peine d'inégibilité ne doit pas être appliquée
06:32avant l'expiration de tous les recours prévus par la loi ?
06:35Il vient à votre secours, Jean-Luc Mélenchon ?
06:37Vous voyez bien que tous les pires adversaires de Marine Le Pen,
06:43de Gérald Darmanin à Jean-Luc Mélenchon, disent la même chose.
06:47Prononcer une impossibilité de concourir à un scrutin de manière provisoire,
06:53ce qu'on ne fait jamais.
06:55Même dans les affaires de trafic de drogue,
06:58il est quand même extrêmement rare que des peines aussi dures et aussi fermes
07:02soient prononcées avec des exécutions quasiment immédiates
07:05avant même que l'ensemble des voies de recours puissent être mises en oeuvre.
07:09Pour être très concret, le parquet dit qu'on applique cette inégibilité,
07:15qu'on requiert cette inégibilité provisoire
07:17parce qu'il y a un risque de trouble à l'ordre public.
07:19Je pense que c'est l'inverse.
07:21Et je pense que c'est précisément l'impossibilité
07:24faite et accordée à une candidate, déclarée, double finaliste,
07:30de se présenter à la mer de toutes les élections et à la mer de toutes les batailles
07:34qui est susceptible de créer un trouble,
07:36en tout cas dans le bon fonctionnement de la démocratie française.
07:39J'aimerais qu'on écoute Didier Migaud.
07:41Il était l'invité ce matin de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe 1.
07:44Il a été interrogé sur les propos de cette procureure que l'on citait,
07:48qui dit qu'elle ne demande pas la relax parce que ça lui fait trop mal.
07:51Écoutez ce qu'il a répondu à notre consortium.
07:53Il n'a rien répondu d'ailleurs.
07:54On va l'écouter.
07:56Je n'ai pas de commentaire à faire.
07:58Il y a des procédures qui permettent de récuser un juge,
08:04de faire appel.
08:07Le conseil supérieur de la magistrature peut être saisi.
08:11C'est-à-dire que Marine Le Pen est en droit de saisir le supérieur hiérarchique ?
08:16Le justiciable a des droits et c'est heureux.
08:19Je ne peux pas porter une appréciation devant vous comme ça.
08:25Il faut être saisi, ça mérite une instruction, ça mérite des vérifications.
08:32La justice doit conserver et respecter un certain nombre de formes.
08:38Il dit quand même qu'il faut que le garde des Sceaux, Jordan Bardella,
08:41respecte un certain nombre de formes, la justice.
08:44Mais pour vous, il ne dit rien, c'est ça ?
08:46Je n'ai pas compris ce qu'il a dit et ce qu'il n'a pas dit.
08:50Le ministre de la Justice, le parquet est partiel.
08:54Il défend les intérêts de la société,
08:57mais il obéit surtout au cabinet du ministre de la Justice.
09:00Un procureur ne devrait pas dire cela.
09:04Quand on est procureur de la République,
09:06quand on requiert au nom de la société un certain nombre de choses,
09:09on ne peut pas dire, en l'occurrence dans cette affaire,
09:12et vous avez eu le professionnel de rappeler le propos
09:15qui a été certifié par un certain nombre de vos confrères qui étaient sur place,
09:19le procureur dit, je n'ai pas d'élément,
09:22mais je ne peux pas demander la relax car ça me ferait trop mal.
09:26Mais tout est dit.
09:27On a donc une justice, c'est réquisition, qui est partiale
09:32et on a donc une personne qui exprime une opinion personnelle,
09:36mais ce n'est pas la première fois.
09:37Ce n'est pas la première fois qu'une partie de la justice fait oeuvre de politisation.
09:43On a une partie de la justice dans notre pays qui est évidemment politisée
09:46et qui cherche parfois à s'ériger en une contre-chancellerie.
09:4918h34, on est en direct sur CNews et Europe 1, Jordan Bardella.
09:52Est-ce que ça veut dire concrètement que vous vous préparez
09:55à l'élection présidentielle de 2027,
09:57dans l'éventualité où Marine Le Pen serait inéligible ?
10:01Ce serait irresponsable pour un parti comme le vôtre,
10:03qui a réuni près de 10 millions d'électeurs au premier tour des législatives,
10:07de ne pas s'y préparer.
10:08Ce qui serait irresponsable, c'est de répondre à ce genre de questions
10:13quand on a un genou à terre.
10:15Parce qu'aujourd'hui, mon mouvement politique, il a un genou à terre.
10:19Et moi, je ne vais pas rester les bras croisés,
10:21parce qu'un procureur, il n'y a pas eu de...
10:24Je tiens à dire et à préciser, ce n'est pas un jugement.
10:28Il y a une plaidoirie, le temps de la plaidoirie
10:30qui va évidemment s'ouvrir pour la défense,
10:32et le jugement sera rendu un petit peu plus tard,
10:34au début de l'année 2025.
10:37Mais c'est de ma responsabilité aujourd'hui
10:40de dire aux Français qu'on ne peut pas accepter
10:43qu'un juge, parce qu'il a décidé d'avoir Marine Le Pen dans le nez,
10:48requiert l'inégibilité d'une potentielle candidate à l'élection présidentielle.
10:51Donc, moi, je crois dans la probité...
10:54Je me prépare à exercer le pouvoir,
10:56mais pas aux mêmes fonctions
10:58que celles auxquelles Marine Le Pen se prépare.
11:00Voilà, c'est clair.
11:01Et je crois et je suis convaincu
11:04de la probité et de l'honnêteté totale de Marine Le Pen,
11:06comme des millions de Français d'ailleurs.
11:08Et encore une fois, on parle d'une peine d'inégibilité
11:10et de peine de prison ferme
11:12pour une différence d'appréciation administrative
11:15sur des gens qui ont travaillé,
11:16même pas d'emploi fictif, même pas d'enrichissement personnel.
11:18Donc, je ne compte pas faire mon beurre dans cette période,
11:20je vous dis tout de suite,
11:21donc je ne vais pas répondre à ce genre de questions.
11:22Et évidemment que je serai, moi,
11:24aux côtés de Marine Le Pen dans cette période,
11:26parce que c'est mon rôle de chef de parti
11:27et que c'est mon rôle aussi, dans cette période,
11:29d'appeler les Français à la plus grande vigile.
11:31Elle est abattue ? Dans quel état d'esprit elle est ?
11:33Elle est touchée par ses réquisitions, Marine Le Pen ?
11:35Je l'ai eue à plusieurs reprises au téléphone,
11:39Marine Le Pen et Marine Le Pen.
11:41C'est-à-dire qu'elle est d'une solidité absolument remarquable.
11:45Elle est combative et elle est extrêmement déterminée
11:49à démontrer l'intégralité de sa probité
11:51dans les prochains jours
11:53et en tout cas l'ensemble du Rassemblement national
11:55sera évidemment à ses côtés,
11:56comme des millions de Français
11:57qui ont un sentiment non pas de justice,
12:00mais d'injustice ce soir, je crois.
12:02On peut imaginer aussi que Marine Le Pen,
12:05depuis hier soir,
12:06envisage la possibilité de son inéligibilité
12:09et est-ce que dans cette hypothèse-là,
12:11elle pourrait avoir envie de faire tomber le gouvernement
12:13un peu plus tôt que prévu ?
12:15Il y a une motion de censure ?
12:18Écoutez, nous avons toujours dit, nous,
12:21dans cette recomposition du paysage politique,
12:23nous serons les avocats du peuple français
12:25à l'Assemblée nationale
12:27et exclusivement les avocats du peuple français.
12:29On ne va pas juger une décision politique aussi grave
12:32que celle d'une censure
12:33et peut-être à terme d'un retour aux urnes
12:35si le Président de la République
12:37devait, face à une situation de blocage
12:38ou de grande instabilité,
12:39le décider à l'aune de nos propres intérêts.
12:42Je pense que ce sont des sujets
12:44qui sont extrêmement différents.
12:46S'il doit y avoir une censure à l'issue du budget,
12:48elle se fera pour des raisons politiques
12:50liées aux mauvais choix
12:52qui ont été faits par le gouvernement sur le budget.
12:54Et si demain, il doit y avoir une censure
12:56sur un autre sujet,
12:57elle se fera à l'appréciation exclusive de ce sujet.
13:00Mais on ne mélange pas tout
13:02et on ne fait pas évidemment tout et n'importe quoi
13:04parce qu'encore une fois,
13:05on aime la justice mais on n'aime pas le désordre.
13:07Et ce soir, on a un très grand sentiment d'injustice
13:09parce qu'encore une fois,
13:10on a le sentiment que
13:11ce qui est requis contre nous
13:12ne relève pas de la justice saine et objective
13:15mais en tout cas d'un choix partiel
13:17et d'un choix qui vise à interférer
13:20avec le bon fonctionnement
13:21et le bon processus démocratique.
13:22Jordan Barnet, on va écouter
13:23quelques Français interrogés
13:24après les réquisitions contre Marine Le Pen.
13:26Sentiment assez partagé, vous allez le voir.
13:28C'est un échantillon qu'on a trouvé
13:30avec nos journalistes.
13:31Écoutez, c'est intéressant
13:32ce que disent les Français
13:34devant nos micros et caméras.
13:36C'est n'importe quoi.
13:38C'est un détournement clair
13:40des fonds du Parlement européen
13:44pour le travail des attachés parlementaires.
13:46Donc c'est légitime.
13:47Marine Le Pen ou autre,
13:49les politiques,
13:50quand ils commettent des erreurs,
13:52ils sont comme les civils
13:53et ils doivent y passer.
13:56J'espère que la procédure ira jusqu'au bout
13:58et que peut-être ça fera reculer
14:00un petit peu les tendances
14:01qui prennent un pas assez inquiétant,
14:04je trouve, en France.
14:05Elle est jugée en tant que Marine Le Pen.
14:07Elle n'est pas jugée
14:09parce qu'elle a fait ça ou ça comme délit.
14:14C'est juste parce qu'elle est
14:17du Rassemblement national.
14:19Le Pen, ça fait peur.
14:21Voilà pour les Français
14:22qui disent des choses différentes.
14:24Mais est-ce que le risque,
14:25ce n'est pas que la petite musique,
14:26ce soit le Rassemblement national ?
14:27C'est un parti comme les autres, au fond.
14:29Qui a les mêmes problèmes que les autres,
14:30les mêmes ennuis judiciaires que les autres.
14:32La dureté avec laquelle
14:34le parquet a requis
14:36un certain nombre d'éléments
14:38et un certain nombre de choses
14:39démontre que la disproportion
14:41en tout cas avec laquelle nous sommes jugés
14:42quand on voit des décisions de justice
14:44qui sont prises tous les jours,
14:45on peut se dire, effectivement,
14:46qu'il y a une disproportion
14:47avec, encore une fois,
14:48les réquisitions, pas le jugement.
14:50Et moi, je pense qu'au-delà de ça,
14:52là, on parle d'une candidate
14:53à l'élection présidentielle,
14:55qui a été, encore une fois,
14:56candidate trois fois,
14:57c'est le droit des Français
14:58à voter et à décider
15:00qui est en cause.
15:01C'est au-delà du fond.
15:03Est-ce que, pour un motif,
15:05pour un désaccord administratif
15:07sur l'utilisation d'assistants parlementaires,
15:09encore une fois,
15:10si on parlait de quelqu'un
15:11qui avait commis
15:13des faits graves,
15:14d'enrichissement personnel,
15:16qui avait utilisé l'argent du contribuable
15:18à des fins personnelles,
15:19qui avait utilisé l'argent des Français
15:21pour s'acheter des voitures,
15:23pour s'acheter des vêtements,
15:24pas de problème.
15:25Mais ce n'est pas le sujet.
15:27Le Parlement européen,
15:28ça a été reconnu par vos confrères du monde
15:30qui, eux aussi,
15:31on ne peut pas vraiment les suspecter
15:32d'acquaintance avec nous.
15:33Et d'ailleurs, voyez bien
15:34que dans cette affaire,
15:35il y a un peu des gens
15:36qui viennent donner de l'eau à nos moulins
15:37qui sont à l'opposé total
15:40de ce que nous sommes
15:41et des idées que nous défendons.
15:42Le monde a reconnu lui-même
15:43que le Parlement européen
15:45avait diffusé,
15:48utilisé des faux en écriture
15:50pour justifier
15:51d'un certain nombre d'arguments.
15:53Je veux dire, encore une fois,
15:54on reproche à des assistants parlementaires
15:57de députés démocratiquement élus
16:00de faire de la politique.
16:04De quoi on parle, là ?
16:06On parle de ce procès,
16:07mais on parle aussi de ce livre,
16:08ce que je cherche aux éditions Fayard.
16:10Est-ce que c'est un hasard
16:11si ce livre arrive à ce moment-là,
16:12Jean-Dane Bardella,
16:13au moment où Marine Le Pen
16:15est dans une phase difficile ?
16:16Est-ce que vous faites d'ailleurs
16:17une tournée pour ce livre ?
16:18Est-ce que c'est une tournée électorale ?
16:20Ou est-ce que c'est une tournée littéraire
16:22pour le livre ?
16:23Il y a plusieurs observations
16:25sur les questions que vous me posez.
16:27Est-ce que ce livre arrive par hasard ?
16:30Ce livre, il arrive dans un moment
16:32qui n'est pas un moment
16:33de campagne électorale
16:34et je ne me suis pas dit il y a qu'un jour
16:36« Tiens, je vais faire un livre ».
16:37Un livre, c'est plusieurs mois de travail.
16:39J'ai évidemment griffonné
16:41un certain nombre de choses
16:42tout au long de la campagne
16:43des élections européennes
16:44et puis j'ai consacré une partie de l'été
16:45à la rédaction de ce livre.
16:46Je pense que quand on a fait 11 millions de voix,
16:49comme ça a été le cas
16:50pour le Rassemblement national,
16:51on a évidemment des choses à dire
16:52sur la vision qu'on a de la société,
16:54sur qui nous sommes
16:55et moi, je ne supporte plus
16:57d'être attaqué toujours
16:58pour des idées qui ne sont pas les miennes
17:00et j'ai voulu faire ce livre aussi
17:02pour dire ma part de vérité,
17:03pour solder les doutes
17:04et puis pour exposer un peu mon parcours au français
17:06parce que je pense que
17:08pour réconcilier les français avec la politique,
17:10il faut aussi parfois mieux se faire connaître.
17:12Je suis un enfant de l'immigration italienne,
17:14d'une génération issue de l'immigration
17:16qui a tout fait pour devenir français.
17:17J'ai grandi dans une cité HLM de Seine-Saint-Denis
17:19et il est vrai que le parcours qui a été le mien
17:21a un peu modelé et configuré
17:23ma vision de la société.
17:24Donc voilà, en me lisant,
17:26les français comprendront ce que je pense,
17:29pourquoi je le pense,
17:30quelle est ma vision des choses,
17:31ma vraie vision des choses,
17:32sans filtre.
17:33C'est un tête-à-tête avec les français,
17:34sans le prisme médiatique.
17:36Et il est normal qu'après la publication de ce livre,
17:38j'ai évidemment la rencontre des français.
17:40Mais vous savez, c'est jamais le bon moment
17:41parce qu'il y a le calendrier judiciaire,
17:43après il y a des élections,
17:44après on va être en campagne.
17:45Donc il faut bien, à un moment donné,
17:46que ça sorte.
17:49C'est le début du livre.
17:54Monsieur Dragnel,
17:55c'est pas des mémoires.
17:57J'ai pas la prétention.
17:58Qui a dit que c'était des mémoires ?
18:00Mais à 29 ans,
18:01pas 28,
18:02à 29 ans,
18:03on n'est pas président du Rassemblement National
18:05et on se retrouve pas en première ligne,
18:07potentiellement locataire de Matignon,
18:09comme ça a été le cas pendant la dissolution.
18:11Donc j'ai un rapport particulier au temps
18:13et je fais à 29 ans,
18:15peut-être ce qu'on devrait faire à 45 ou à 50.
18:17Donc voilà, c'est pas une question d'âge,
18:19mais c'est pas des mémoires,
18:20c'est pas une autobiographie,
18:21c'est pas un livre politique.
18:22C'est un témoignage
18:24et j'ai voulu que les français comprennent vraiment
18:26quelles sont mes idées,
18:27quelles sont mes convictions
18:28et j'ai aussi voulu les emmener un petit peu avec moi
18:30dans les coulisses de la vie politique
18:32parce que la politique, c'est parfois violent,
18:34on est exposé.
18:36C'est pas une chose aisée d'être exposé aujourd'hui
18:38à l'ère de l'information en continu,
18:39à l'ère des réseaux sociaux.
18:41Et donc j'ai voulu me livrer un petit peu dans ce livre.
18:44Louis Dreynel, vous avez aussi noté des différences
18:46de lignes politiques entre Jordan Bardella et Marine Le Pen.
18:48Elles sont exprimées dans ce livre, justement,
18:50dans ce que je cherche.
18:51Oui, vous expliquez à plusieurs reprises
18:54le fait que vous vous dites qu'il faut
18:56parler à tous les patriotes
18:58et indirectement faire une forme d'union des droites,
19:00aller jusqu'à la droite orléaniste.
19:02Et c'est vrai que c'est la première fois
19:04qu'on entend un responsable politique
19:06du Rassemblement National parler comme ça
19:08parce que jusqu'à aujourd'hui, c'était Marine Le Pen
19:10qui opposait les élites avec le peuple.
19:13Est-ce qu'il faut y voir une inflexion ?
19:15Est-ce que c'est vous qui essayez de donner
19:17un nouveau tournant au parti
19:19avec cette volonté vraiment de s'adresser
19:21un peu plus clairement à la droite ?
19:23Non, mais moi je ne me suis jamais caché
19:25de la stratégie que je pensais être la bonne
19:27pour emporter l'élection présidentielle.
19:29Je pense que Nicolas Sarkozy, en 2007,
19:32c'est dommage qu'il ait beaucoup déçu,
19:34mais il a réussi à fédérer dans un même élan
19:37et dans une même dynamique
19:39la France du travail,
19:41la France qui se lève tôt,
19:42la France des classes populaires,
19:43des classes moyennes qui n'arrivent plus
19:45à vivre dignement de son travail
19:47parce que le travail n'est pas justement rémunéré,
19:49et une partie des élites,
19:50et une partie de cette élite aussi entrepreneuriale.
19:52C'est ce qu'a fait Trump aux Etats-Unis.
19:54Cher Trump, il a réussi à...
19:56Encore une fois, je ne prends pas
19:57la politique de Trump pour modèle,
19:58mais dans la campagne électorale,
20:00il a réussi à fédérer à la fois
20:02le vote populaire,
20:04qui s'était tenu éloigné de son parti
20:05pendant très longtemps,
20:06et il s'est aussi adressé à une partie
20:08de l'élite entrepreneuriale
20:09dont Elon Musk a été le symbole
20:12et le plus illustre des modèles.
20:14Donc moi, je revendique d'aller encore plus loin.
20:17Et je pense qu'il y a beaucoup...
20:19Mais comment ne pas être pro-business ?
20:22Je pense qu'on affrontera demain
20:24le mur de la dette
20:25et que la France restera la France
20:27au XXIe siècle
20:28si on est capable à la fois
20:30de faire en sorte que le travail paye mieux,
20:32de défendre le pouvoir d'achat
20:33de ceux qui se lèvent tôt,
20:34des classes populaires,
20:35des classes moyennes,
20:36mais si aussi on est capable
20:37de porter un esprit de puissance
20:39et d'aller à la conquête
20:40des grands défis du XXIe siècle,
20:41l'industrie, l'intelligence artificielle,
20:43l'automobile,
20:45la question environnementale.
20:47Je pense que l'écueil de notre camp,
20:49ce qu'on appelle plus largement
20:50le camp national,
20:51est de toujours avoir expliqué
20:53que c'était mieux avant.
20:54Je veux dire aux Français
20:55que ça sera mieux demain
20:56et j'essaye de dessiner aussi
20:58un projet de société
20:59très optimiste pour l'avenir
21:00autour d'un concept
21:01qui me semble devenu complètement
21:03sur lequel il y a une omerta totale
21:05aujourd'hui,
21:06c'est celui de fierté française.
21:07Moi, je suis fier de mon pays,
21:08je suis fier de ma culture,
21:09je suis aussi fier évidemment
21:10de mes origines européennes,
21:12mais je pense qu'on a
21:13le plus beau pays du monde.
21:14Et je cite dans ce livre
21:16cette phrase de Jean Dujardin
21:17qui est un acteur que j'aime beaucoup
21:19et qui résume tout.
21:20Il dit le problème de la France,
21:21c'est que ce pays ne s'aime pas
21:23suffisamment.
21:24Et moi, je veux que les Français
21:25aient conscience que nous avons
21:26l'un des plus beaux pays du monde
21:28qui est face à des difficultés
21:29existentielles aujourd'hui
21:30et que les choix que nous sommes
21:32en train de faire aujourd'hui
21:33sur l'agriculture,
21:34sur l'immigration,
21:35sur l'industrie,
21:37détermineront si, oui ou non,
21:39la France vivra ou disparaîtra
21:41au XXIe siècle.
21:42Or, moi, mon combat vise à faire
21:45en sorte que la France
21:46ne disparaisse pas.
21:47Donc, j'aime mon pays,
21:48je suis fier de le dire
21:49et je veux qu'on puisse renouer
21:52avec cet esprit de puissance
21:53et avec la croissance.
21:54Jordan Bardella,
21:55dans ce livre « Ce que je cherche »
21:56chez Fayard,
21:57vous faites aussi une petite autocritique
21:58sur ce qui s'est passé
21:59lors des dernières législatives,
22:00notamment à propos
22:01de ces candidats RN
22:02qui ont été désignalates
22:03et vous racontaient
22:04dans quelles circonstances
22:05vous avez été pris de court
22:06par une dissolution
22:07que pourtant vous avez réclamée
22:08pendant toute la campagne.
22:09Vous avez dit quelques candidats...
22:10Pas trois semaines après
22:11les européennes, mais...
22:12Quelques candidats hasardeux
22:13qui ont tenu parfois
22:14des déclarations graves
22:15et condamnables.
22:16Ils décrédibilisèrent
22:17notre mouvement.
22:18Est-ce qu'aujourd'hui,
22:19vous pouvez nous dire
22:20que vous avez expurgé
22:21le Parti,
22:22le Rassemblement national
22:23de toutes les tendances
22:24antisémites
22:25ou de ces candidats-là
22:26qui ont décrédibilisé
22:27votre parti ?
22:28Il y a eu,
22:29dans cette élection,
22:30des erreurs de casting.
22:31Je l'ai dit
22:32et je le reconnais
22:33dans le livre.
22:34Je veux dire que
22:35sur 1 154 candidats
22:36titulaires et suppléants
22:37qu'il a fallu investir
22:38non pas en six mois,
22:39parce que normalement
22:40une élection législative,
22:41vous avez six mois
22:42pour bosser sur les dossiers
22:43d'investiture,
22:44pour choisir
22:45les meilleurs candidats,
22:46pour parfois faire des auditions
22:47quand il y a plusieurs candidats
22:49et il y a eu une poignée
22:50de candidats,
22:51une dizaine de candidats
22:52qui ont tenu des propos
22:53où on a retrouvé,
22:54on a accumé
22:55sur les pages Facebook
22:56il y a 10 ans,
22:57il y a 15 ans,
22:58des propos qui ne reflétaient pas
22:59les valeurs du Rassemblement national
23:00et qui ne reflétaient pas
23:01ce que je pensais,
23:02ce que pensait Marine Le Pen
23:03et quelle était notre ambition
23:04pour la France.
23:05Mais ça arrive
23:06dans toute organisation humaine
23:07et donc je fais une forme
23:08de mea culpa
23:09en disant que évidemment
23:10ces candidats-là
23:11que tous les Français ont vus
23:12parce que ça a beaucoup circulé
23:13sur les réseaux sociaux,
23:14moi ça ne me fait pas plaisir
23:15parce que comme je l'explique
23:16dans le livre,
23:17la politique c'est difficile,
23:18j'assume d'être en première ligne,
23:19c'est un vrai sacerdoce,
23:20c'est beaucoup de sacrifices
23:21aussi sur sa vie personnelle,
23:22sur ses libertés personnelles
23:23et donc quand on fait ça
23:24et quand on se donne
23:25matin, midi et soir
23:26pour une cause,
23:27pour des idées,
23:28pour les Français
23:29et que quelques personnes
23:30par des déclarations
23:31qu'on ressort
23:32viennent évidemment nuire
23:33à votre combat
23:34et à votre parti,
23:35oui ça me fait mal
23:36et donc je n'ai pas eu
23:37la main qui tremble
23:38lorsqu'il a fallu
23:39il y a quelques semaines
23:40lors des commissions des conflits
23:41écarter ces candidats
23:42du Rassemblement national
23:43mais je dis juste
23:44la leçon,
23:45c'est quoi la leçon ?
23:46La leçon c'est que
23:47il n'y aura plus de candidats
23:48comme ça,
23:49c'est impossible,
23:50vous avez mis en place
23:51un système
23:52qui empêche
23:53la possibilité
23:54qu'un candidat comme ça
23:55puisse être investi
23:56à des élections.
23:57Plus on se rapproche
23:58du pouvoir,
23:59plus on s'y prépare
24:00mais est-ce que
24:01vous pouvez vous prendre
24:02l'engagement que
24:03dans cette belle maison
24:04qui est Europe 1,
24:05à CNews,
24:06il n'y aura jamais demain
24:07de problèmes personnels,
24:08de conflits entre les gens,
24:09de gens qui il y a 25 ans
24:10auront tenu des propos
24:11sur telle ou telle
24:12ressource,
24:13je veux dire,
24:14ce qui compte,
24:15si vous voulez,
24:16la bonne foi,
24:17mais moi aussi je vérifie
24:18et je ne veux pas,
24:19si vous voulez,
24:20je ne veux pas,
24:21si vous voulez,
24:22que dix candidats...
24:23Vous avez mis en place
24:24un dispositif,
24:25un système
24:26qui fait que c'est impossible.
24:27Je ne veux pas,
24:28monsieur Dragnel,
24:29que dix candidats
24:30sur 1154 candidats
24:31viennent ternir
24:32l'image de centaines
24:33de candidats
24:34qui sont irréprochables
24:35et mon combat
24:36dans cette élection,
24:37dans cette année 2024,
24:38ça a été de faire en sorte
24:39que le Rassemblement national
24:40puisse être investi
24:41à des élections
24:42et de faire en sorte
24:43que le Rassemblement national
24:44d'abord puisse apparaître
24:45tel que l'on est vraiment
24:46et j'ai voulu aussi
24:47faire ce livre
24:48pour dire aux Français
24:49qui ont encore des doutes
24:50à notre égard,
24:51arrêtez d'écouter
24:52les caricatures,
24:53arrêtez d'écouter
24:54le prêt-à-penser,
24:55les couvertures
24:56du Nouvel Obs
24:57ou de Libération
24:58et allez vraiment lire
24:59ce que je pense vraiment,
25:00ce que j'ai vraiment
25:01au fond des tripes
25:02et au fond du cœur
25:03et en lisant ce livre,
25:04j'ai essayé d'être honnête.
25:05J'ai voulu dire
25:06ma part de vérité,
25:07j'ai voulu dire
25:08j'assume ce qui a fonctionné
25:09en 2024
25:10et j'ai voulu que
25:11le Rassemblement national
25:12parle à des millions
25:13de Français
25:14à qui on n'a jamais parlé
25:15mais j'ai voulu aussi dire
25:16voilà ce qui n'a pas marché
25:17et donc j'assume
25:18ce qui a fonctionné
25:19en 2024
25:20et aussi ce qui n'a pas fonctionné
25:21et quand on est chef,
25:22on assume ce qui fonctionne
25:23mais on assume aussi
25:24les échecs.
25:25D'ailleurs Jordan Barnet,
25:26là on a noté
25:27que vous n'avez pratiquement
25:28pas parlé d'un cifre
25:29de Jean-Marie Le Pen.
25:30C'est le grand absent
25:31du livre.
25:32Mais je préfère parler
25:33de 2050 et de 2040
25:34plutôt que de regarder
25:35ce qu'on a pu être
25:36mais en revanche,
25:37c'est ce qu'il y a
25:39ce qu'on a pu être
25:40mais en revanche,
25:41je n'ai aucune difficulté
25:42à admettre
25:43que si aujourd'hui
25:44il y a des gens
25:45qui de bonne foi
25:46ont encore peur
25:47parfois sur certains aspects
25:48du projet
25:49du Rassemblement national,
25:50moi j'ai beau être de bonne foi
25:51mais c'est vrai que
25:52les outrances
25:53qui ont pu être celles
25:54parfois du Front national
25:55et bien c'est vrai
25:56que ça n'aide pas
25:57et donc il y a eu
25:58des maladresses
25:59de notre part.
26:00Il y a des attaques
26:01très virulentes
26:02de la part du système
26:03et j'essaie d'être juste
26:04et je dis aux Français
26:05attaquez-moi,
26:06critiquez-moi,
26:07jugez-moi,
26:08combattez-moi
26:09sur mes idées
26:10mais pas sur la caricature
26:11et donc moi
26:12je suis un homme
26:13de ma génération
26:14j'ai rejoint le Front national
26:15en 2012
26:16j'avais 16 ans à l'époque
26:17pour Marine Le Pen
26:18parce que j'ai grandi
26:19en Seine-Saint-Denis
26:20que j'ai été confronté
26:21très tôt à l'insécurité
26:22à la violence
26:23au trafic de drogue
26:24ma mère gagnait
26:25un petit peu plus
26:26que le SMIC
26:27et si je me suis engagé
26:28c'est aussi parce que
26:29j'ai cette fibre sociale
26:30et que je ne veux pas
26:31que tout mon pays
26:32ressemble au quartier
26:33de Seine-Saint-Denis
26:34dans lequel j'ai grandi.
26:35Jordan Bardella
26:36évidemment,
26:37en Seine-Saint-Denis
26:38dans moins de deux heures
26:39aura lieu le coup d'envoi
26:40du match France-Israël
26:41rencontre-saut de sécurité
26:42évidemment
26:43puisqu'il y a beaucoup
26:44de menaces qui pèsent
26:45sur l'équipe israélienne
26:464000 policiers
26:47et gendarmes déployés
26:48est-ce que vous serez
26:49présent à ce match
26:50et est-ce que c'est important
26:51pour vous d'y être ?
26:52Non, je ne serai pas présent
26:53à ce match
26:54mais parce que
26:55je n'ai pas pris de place
26:56pour ce match
26:57mais en tout cas
26:58je le suivrai évidemment
26:59et je pense que la décision
27:00du Président de la République
27:01et du Premier ministre
27:02qui eux représentent
27:03évidemment
27:04pour que l'État et la République
27:05soient présents
27:06c'est un symbole qui est très fort
27:07et c'est un symbole
27:08qui à mon sens
27:09était nécessaire.
27:10Ce dispositif policier majeur
27:13qu'on est en train
27:14de mettre en place
27:15c'est-à-dire de barricader
27:16l'intégralité de la ville
27:17de Seine-Saint-Denis
27:18d'abord moi je connais bien
27:19cette ville
27:20parce que je le raconte dans le livre
27:21j'ai grandi à Seine-Saint-Denis
27:22mon lycée était à quelques mètres
27:23du stade de France
27:24et ça en dit long
27:27sur la manière
27:28dont l'idéologie islamiste
27:29a pénétré la société française
27:30la manière dont elle a érigé
27:32d'innombrables quartiers
27:33notamment des quartiers
27:34de Seine-Saint-Denis
27:35en des territoires post-France
27:37où les lois de la République
27:38ne s'appliquent plus
27:40et où l'idéologie du Hamas
27:42fait déjà partie des murs
27:43et c'est ça que
27:44moi c'est vraiment là-dessus
27:45que j'ai essayé d'insister
27:46depuis le 7 octobre
27:47c'est de dire à mes compatriotes
27:49vous pensez qu'on a le temps
27:50mais on n'a pas le temps
27:51et notre pire ennemi
27:52c'est le temps qui passe
27:53parce que l'idéologie du Hamas
27:55l'idéologie qui a massacré
27:56des civils en Israël
27:58des innocents
27:59le 7 octobre dernier
28:00et je ne rentre pas
28:01dans les débats géopolitiques
28:03dans l'intensité
28:04de la réponse israélienne
28:06je veux juste dire
28:07à mes compatriotes
28:08regardez ce qui se passe
28:09au Moyen-Orient
28:10regardez les horribles attentats
28:12que nous avons vécu
28:13sur notre sol
28:14le Hamas est déjà
28:15sur notre sol
28:16et vaincre l'idéologie islamiste
28:18engager un combat
28:19à la fois par les armes politiques
28:22par la loi
28:23mais aussi sur le terrain culturel
28:25face à une idéologie
28:26qui ne veut pas se séparer
28:27mais qui veut conquérir
28:28la société française
28:29c'est l'un des plus grands défis
28:30qui se posent
28:31à notre société
28:32et c'est vrai
28:33qu'il y a beaucoup
28:34de nos compatriotes
28:35qui dans ces quartiers
28:36ne reconnaissent plus
28:37le pays dans lequel
28:38ils ont grandi
28:39et il y a beaucoup
28:40de nos compatriotes
28:41de confession juive
28:42qui ont quitté la Seine-Saint-Denis
28:43quand on voit un dispositif
28:44policier pareil
28:45quand on voit un tel
28:46déploiement de force
28:47il y a deux possibilités
28:48soit on se dit
28:49c'est très bien
28:50le match va pouvoir
28:51se dérouler en bonne sécurité
28:52et il y a une autre analyse
28:53possible qui est de se dire
28:54c'est très bien
28:55c'est un pansement
28:56mais maintenant
28:57il faut s'attaquer
28:58aux racines du mal
28:59c'est-à-dire que
29:00dans un match de football
29:01dans lequel il y a
29:02un membre de l'équipe d'Israël
29:03qui joue
29:04on soit systématiquement
29:05obligé de mettre en place
29:06un tel dispositif
29:07ça fait 15 ans
29:08qu'on entend ça
29:09moi je me souviens
29:10quand je suis entré en politique
29:11c'est quelques jours
29:12après l'attentat
29:13commis par Mohamed Merah
29:14à Toulouse
29:15et à Montauban
29:16contre des civils
29:17contre des enfants
29:18contre des militaires français
29:19à chaque fois
29:20on ne dit plus jamais ça
29:21à chaque fois
29:22on allume des bougies
29:23en disant
29:24c'est bon
29:25on a compris
29:26mais on ne peut pas
29:27vaincre une idéologie
29:28qu'on refuse de combattre
29:29il y a des mosquées radicales
29:30dans notre pays
29:31par centaines
29:32elles ne sont pas fermées
29:33il y a 4500 individus
29:34qui sont fichés
29:35dans notre pays
29:36suivis pour leur proximité
29:37avec le fondamentalisme islamiste
29:38ils ne sont pas expulsés
29:39il y a des dizaines
29:40d'associations
29:41des dizaines d'associations
29:42dont certaines ont refusé
29:43de signer la charte
29:44de la laïcité
29:45qui avait été proposée
29:46par le gouvernement
29:47comme un pacte
29:48avec la République
29:49qui sont toujours
29:50en activité aujourd'hui
29:51moi vous savez
29:52et je le raconte un peu
29:53dans ces confidences
29:54dans ces confessions
29:55que j'ai voulu faire
29:56aux français
29:57que on est regardé
29:58un peu avec bizarrerie
29:59de l'étranger
30:00je veux dire
30:01quand on discute
30:02avec des représentants
30:03des élus
30:04de certains pays arabes
30:05ils vous disent
30:06mais vous êtes bien faibles
30:07avec cette idéologie
30:08quand il y a
30:09des attentats islamistes
30:10en Tunisie
30:11en Égypte
30:12on ferme les mosquées radicales
30:13on traque les frères musulmans
30:14aux Émirats Arabes Unis
30:15qui est un grand pays
30:16avec lequel la France
30:17a des liens très importants
30:18des liens industriels
30:19des liens commerciaux
30:20très importants
30:21ils viennent nous dire
30:22mais les frères musulmans
30:23ils sont là
30:24ils sont là
30:25ils sont là
30:26ils viennent nous dire
30:27mais les frères musulmans
30:28chez nous
30:29ils sont une organisation terroriste
30:30ça n'est pas le cas
30:31dans votre pays
30:32et on est plus faible
30:33à l'égard de cette idéologie
30:34que ne le sont
30:35certains pays du Maghreb
30:36ou certains pays
30:37du Moyen-Orient
30:38donc je pense
30:39que ce que vivent
30:40les français
30:41ça n'est pas une fatalité
30:42et moi je veux juste leur dire
30:43que c'est la conséquence
30:44de choix politiques
30:45et que si dans d'autres pays
30:46on fait différemment
30:47alors on peut faire différemment
30:48en France
30:49il faut juste avoir
30:50un peu de courage
30:51un peu de volonté
30:52et dans le temps qui vient
30:53surtout un peu de caractère
30:54Jordan Bardella
30:55je cherche aux éditions Fire
30:56merci à Louis Doreignel
30:57merci à vous
30:58dans un instant
30:59père de Villeneuve
31:00sur Europe 1 pour Europe 1
31:01soirée Christine Kelly
31:02pour Face à l'Info
31:03bonne soirée à vous
31:04sur nos deux antennes