Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble ils reviennent sur l’interview de Jordan Bardella dans Punchline et du procès des assistants parlementaires du RN avec le risque d'inéligibilité pour cinq ans qui plane autour de Marine Le Pen.
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00:00Et je salue mes camarades de la première heure, bonsoir Jean-Claude Dacier, bonsoir
00:08chroniqueur politique, bonsoir Victor Hérault, bonsoir journaliste politique à Valeurs Actuelles,
00:12l'événement sur Europe 1 et ses news il y a quelques instants, c'était l'interview
00:15de Jordan Bardella dans Punchline.
00:17Nous allons réécouter plusieurs moments, nous allons les commenter, une intervention
00:22du président du RN après le réquisitoire envers tous les prévenus dans le procès
00:26des assistants parlementaires du FN devenu RN, le parquet requiert 5 ans de prison dont
00:32deux aménageables pour Marine Le Pen, 300 000 euros d'amende, 5 ans d'inéligibilité
00:36avec une peine exécutoire, ce qui signifie que Marine Le Pen rend son écharpe de député
00:40et ne peut plus se présenter à la présidentielle en 2027 si ses réquisitions sont suivies.
00:45Justement à propos de ces réquisitions, comment est-ce qu'il les envisage Jordan Bardella ?
00:51Elles sont graves et à mon sens inacceptables, je pense que la justice cherche à triompher
00:58là où la classe politique a échoué, à savoir rendre Marine Le Pen inéligible et
01:05ruiner financièrement le RN.
01:07Mais s'il y a des comportements délectuels, il faut que la justice les tranche, on est d'accord.
01:11Il y a le fond du dossier et il y a évidemment une disproportion dans les réquisitions qui
01:17sont faites de la part d'une procureure qui est une procureure partiale, ça a été
01:22relevé par vos confrères, on a une procureure qui est chargée de faire les réquisitions
01:26du parquet, de défendre les intérêts de la société et qui vient dire je n'ai pas
01:31d'élément mais ça m'embêterait de demander la relax.
01:34Cette phrase elle a été certifiée par le journaliste qui était sur place, c'est révélateur.
01:39Pour un monsieur qui s'appelle Jean-François Jean-Luc, elle dit je lui accorde de bénéfice
01:43du doute, je ne demande pas la relax, pour autant ça me ferait trop mal.
01:48Voilà les propos de la procureure.
01:49Merci, ça a été certifié par vos confrères qui étaient sur place.
01:52Il n'y a pas d'enrichissement personnel dans cette affaire, il n'y a pas d'emploi fictif,
01:57on parle d'un désaccord administratif sur la nature et sur le rôle de la mission exercée
02:03par les assistants parlementaires.
02:05Marine Le Pen n'a pas pris dans la caisse, elle ne s'est pas enrichie personnellement
02:09pour acheter une voiture, elle n'a pas utilisé de l'argent à des fins personnelles, il y
02:12a une différence d'appréciation sur le rôle des assistants parlementaires qui ont
02:16travaillé.
02:17Le Parlement européen reproche à nos assistants parlementaires de faire de la politique.
02:21Pour ces chefs d'accusation, pour cette procédure qui dure depuis dix ans, et voire même plus
02:26pour les premiers griefs qu'on nous reproche en 2004, il y a une affaire, on fait valoir
02:35nos arguments, on défend notre probité, on défend notre innocence dans cette affaire.
02:39Et quand Laurence Ferrari interroge Jordan Bardella s'il va être le prochain candidat
02:43pour 2027, voilà ce qu'il répond.
02:46Mon mouvement politique, il a un genou à terre, et moi je ne vais pas rester les bras
02:50croisés.
02:51C'est de ma responsabilité aujourd'hui de dire aux Français qu'on ne peut pas accepter
02:56qu'un juge, parce qu'il a décidé d'avoir Marine Le Pen dans le nez, requiert l'inégibilité
03:02d'une potentielle candidate à l'élection présidentielle.
03:04Donc moi je crois dans la probité, je me prépare à exercer le pouvoir, mais pas aux
03:10mêmes fonctions que celles auxquelles Marine Le Pen se prépare, voilà c'est clair.
03:14Bon, tout cela, Jean-Claude Dacier, en prenant ce dernier sonore d'abord, le fait qu'il
03:21ne se mette pas tout de suite à la place de Marine Le Pen, tout ça c'est logique.
03:24Il a raison, il a raison, d'abord il faut quand même, écoutez, il faut attendre le
03:30printemps et voir si le tribunal va suivre et va confirmer ou non les réquisitoires,
03:39en effet très sévères, qu'on a entendues hier et qui, c'est vrai, ont installé une
03:47bombe extraordinairement puissante au cœur même du Rassemblement National, parce qu'on
03:54parle beaucoup, à juste raison, de Marine Le Pen, en réalité ils étaient 25, ils ont
03:59tous été mis à la même punition essentielle, c'est-à-dire interdiction, peut-être, si
04:06encore une fois le tribunal confirme, mais l'inégibilité, notamment pour le maire de
04:12Perpignan, M. Alliaud, si le tribunal encore une fois confirme ses réquisitoires, il quitte
04:20la mairie de Perpignan et d'autres peut-être, je n'ai pas regardé la liste, mais donc c'est
04:25quelque chose qui est extrêmement fort, qui suscite d'ailleurs beaucoup de réactions,
04:29je pense qu'il y a une certaine crainte qui s'empare de beaucoup d'hommes politiques
04:37dans tous les partis, certes ça concerne pour le Mans et pour l'essentiel le Rassemblement
04:43National, ils ont probablement été légers, imprudents, oubliant au passage la loi Sapin,
04:52je ne sais pas qui ou lesquels ont expliqué à Marine Le Pen que tout ça au fond n'était
04:57pas très grave et qu'on allait s'expliquer sur le travail réel des assistants parlementaires,
05:03échec total, pour l'instant, disons modestement, attendons le printemps, mais il y a à l'heure
05:09actuelle le feu au Rassemblement National.
05:1119h26, une pause et dans un instant la réaction de Victor Hérault au journaliste politique
05:16à Valeurs Actuelles qui rejoint l'équipe d'Europe Un Soir dans les chroniqueurs et
05:21les débatteurs et nous entendrons d'autres passages justement de cette longue interview
05:25de Jordan Bardella sur Europe Un, à tout de suite, 19h26.
05:29Avec Jean-Claude Dacier, avec Victor Hérault, journaliste politique à Valeurs Actuelles,
05:39c'est même pas une défense en fait de Jordan Bardella qu'on a eue tout à l'heure, c'est
05:44un commentaire et c'est une réaction qu'il a apporté à la fois sur ce réquisitoire
05:50et sur cette question que lui posait Laurence, est-ce que vous êtes le futur, comment dirais-je,
05:55remplaçant ? Est-ce que vous êtes sur la rampe de lancement pour 2027 si jamais il
05:59y avait cette peine d'inéligibilité ? Jordan Bardella qui, sans vouloir repasser le sonneur,
06:04dit « ben c'est pas mon rôle ».
06:05C'est la question qui est très gênante pour Jordan Bardella et pour Marine Le Pen.
06:08En cas d'inéligibilité de Marine Le Pen, ça impose si vous voulez au Rassemblement
06:12National la question qui se pose aux autres formations politiques qui est « qui incarnera
06:16notre candidat en 2027 ? ». La gauche se demande s'il faudra s'arranger derrière
06:20Jean-Luc Mélenchon.
06:21Au centre, le socle commun, d'ailleurs Michel Barnier lui-même, appelle à faire candidature
06:25commune.
06:26Mais qui ? Laurent Wauquiez, Edouard Philippe, Gabriel Attal, Gérald Darmanin, François
06:29Bayrou.
06:30Ils sont multiples.
06:31Et puis vous avez ensuite, là, le Rassemblement National qui doit se décider.
06:34Est-ce qu'il faut envoyer à la place de Marine Le Pen Jordan Bardella alors que les
06:38deux voulaient renouveler ce ticket à deux qu'ils avaient sorti pour les législatives
06:42? Le ticket de Marine Le Pen à l'Elysée, Jordan Bardella à Matignon.
06:46Jordan Bardella, il faut quand même le dire, il a 30 ans.
06:49Il a 30 ans.
06:50Si vous voulez, ça va être compliqué pour une très grande partie de l'électorat de
06:53voter pour l'Elysée pour un candidat qui a 30 ans.
06:56Sachant qu'en plus, je vous rappelle qu'en 2017, la carte du candidat jeune et dynamique,
07:02c'était celle d'Emmanuel Macron.
07:03Bon, on a vu ce que ça a donné derrière.
07:05Emmanuel Macron avait 37 ans à l'époque.
07:08On va réentendre Jordan Bardella qui était donc avec Laurence Ferrari.
07:13Il y a une chose, et je me refers à la déclaration de Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur,
07:21qui disait en substance qu'il ne fallait pas rendre Marine Le Pen inéligible, il fallait
07:26la juger dans les urnes.
07:27Pour Jordan Bardella, il dit sensiblement la même chose en disant que c'est au peuple
07:33français de se prononcer sur l'élection éventuelle de Marine Le Pen, que le peuple
07:40est une sorte de cour suprême.
07:43En Suisse, vous pouvez être condamné pour des délits, vous pouvez être condamné pour
07:48un certain nombre de faits qui peuvent être condamnés, mais j'ai pas de débat là-dessus.
07:51Mais on ne peut pas vous empêcher de vous présenter à une élection parce qu'on considère
07:55qu'à ce moment-là, le pouvoir judiciaire interfère avec le fonctionnement de la démocratie.
08:00Il faut changer la loi sur la question de l'inéligibilité.
08:03Moi, je pense que je suis profondément gaulliste sur ce sujet, je pense que la cour suprême
08:07dans une démocratie, c'est le peuple français et que c'est au peuple français et uniquement
08:11au peuple français de déterminer qui doit ou ne doit pas être élu à un scrutin, que
08:19ce soit un scrutin local ou un scrutin national.
08:21Il faut changer la loi sur cette partie-là.
08:22Je trouve, on peut y réfléchir, mais c'est pas là, c'est pas le moment, c'est pas l'actualité.
08:26Jordan Bardella, interrogé par Laurence Ferrari et Louis de Ragnel, qu'on vient d'entendre
08:31à l'instant.
08:32Victor Hérault, cette comparaison avec le système suisse et l'éventualité de se pencher
08:37peut-être sur un changement de loi ?
08:40Non, mais cette question, elle travaille tous les chiquiers politiques.
08:42Alors, on l'a vu, Gérald Darmanin, qui d'ailleurs, il faut donner les dessous, Gérald Darmanin,
08:46qui force les troupes derrière de Gabriel Attal, toute la Macronie, à se positionner
08:49sur cette question.
08:50Il y a des députés de l'aile droite, je cite Charles Rodwell, parce que c'est celui qu'il
08:53a le plus assumé ensuite, qui se sont alignés avec Gérald Darmanin.
08:56Je sais que du côté de Gabriel Attal, c'est plutôt silencieux, du côté de l'aile gauche
08:59de la Macronie, on est encore très silencieux.
09:01Pourtant, si on va tout à gauche de l'échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon, lui aussi,
09:05s'est aligné sur cette position-là.
09:06Non, il ne faut pas pouvoir rendre inéligible un candidat, surtout la candidate du premier
09:11parti de France, qui a été doublement, comment dire, dans la finale, au second tour de l'élection
09:17présidentielle.
09:18Et évidemment, tout ceci sur fond de souvenirs traumatismes, sûrement même, de l'affaire
09:22Fillon, qui a parasité la campagne de 2017.
09:24On sait à quel point la justice peut parasiter, court-circuiter réellement une campagne politique.
09:28Regardons ce qui s'est passé aux Etats-Unis, il n'y a pas si longtemps, je sais bien qu'on
09:32n'avait pas raison en l'occurrence, mais tout de même, les juges ont fait très attention.
09:37Et qu'est-ce qu'ils ont fait les juges ? Il y avait quoi, 15, 20, 25 affaires ? Ils ont
09:42laissé les Américains décider d'eux, qui mérite ou qui ne mérite pas, parce qu'il
09:49y a ce passé judiciaire délicat, il a été élu, et de manière assez large.
09:55Donc, ceux qui aujourd'hui disent, attention, la loi Sapin, de quelle année ? 2016, considèrent
10:03que ce n'est pas compatible à l'approche d'une élection présidentielle, on est toujours
10:09entre deux élections, d'ailleurs, de dire, ben non, pour telle et telle raison, telle
10:14ou telle personne est éligible, la parole doit être rendue et donnée au peuple, ce
10:19n'est pas complètement irrecevable.
10:21Néanmoins, je maintiens que la loi est la loi, que les juges, on peut difficilement
10:27leur demander de ne pas l'appliquer.
10:29Alors certes, il y a la jurisprudence, il y a la possibilité d'interpréter les textes,
10:34néanmoins là, ils y sont allés très fort, encore une fois, si le tribunal, j'en doute
10:41un peu pour être tout à fait honnête avec vous, si le tribunal confirme les réquisitions
10:46d'avant-hier ou d'hier, là on va entrer dans une période qui sera probablement très
10:53agitée.
10:54Et pourquoi vous doutez, Jean-Claude ?
10:57Parce que politiquement, je pense que Mme la Présidente Pertuis, dit-on, elle s'appelle
11:01Pertuis, je crois, Mme la Présidente va réfléchir, elle va prendre probablement des avis, je
11:06ne sais pas comment on décide d'un tel jugement, je pense qu'elle va être sensible à un certain
11:11nombre d'arguments, qui considèrent notamment que le peuple doit avoir le dernier mot, et
11:15qu'encore une fois, c'est vrai qu'il y a 5 millions de détournements de fonds, qu'ils
11:19auraient dû quand même faire autrement et être un peu plus habiles, je maintiens, néanmoins,
11:25attendons le printemps, puisqu'on aura la décision du tribunal, semble-t-il, à cette
11:30période, je prends le pari que ça ne sera pas la confirmation totale et inextincte
11:41du tribunal, par rapport aux réquisitoires qui nous ont tous frappés hier, quand même,
11:49les réquisitoires sont très durs.
11:50C'est une jurisprudence totalement inédite et très lourde, effectivement, il faut le
11:56rappeler encore une fois, on n'est pas dans le cadre...
11:58Oui, ce serait un marqueur politique.
11:59Totalement, c'est-à-dire que ce serait un terrain, si vous voulez, d'attaque politique,
12:03mais faisons ça pour toutes les présidentielles, pour toutes les élections également, je
12:06rappelle, Marine Le Pen est, encore une fois, la candidate, l'incarnation du premier parti
12:11de France, l'incarnation pour une campagne présidentielle, c'est ce qu'il y a de plus
12:15important, la question de savoir s'il faut envoyer Jordan Bardella ou pas, comment voulez-vous
12:21dire, dans une époque où, un, la crise démocratique, la crise du régime même, est aussi intense
12:27et où, en plus, d'un autre côté, les Français ont un doute en leur justice et se disent,
12:32et c'est depuis l'affaire Fillon, la petite musique qui m'en sait, les magistrats ne veulent-ils
12:36pas manger les politiques ? J'ai mon avis sur la question, mais ce serait, quelque part,
12:41un grand indice dans ce sens-là.
12:43À un moment où, franchement, dire, c'est pas grave, Marine Le Pen, inéligible, d'accord,
12:49mais il y a Bardella, Bardella, il n'a pas encore 30 ans, et honnêtement, on l'a écouté
12:53tout à l'heure, je pense qu'il n'est pas prêt à juste raison, sa carrière est devant
12:58lui, dire que Bardella peut remplacer, du jour au lendemain, Marine Le Pen n'est pas
13:03sérieux, pardonnez-moi, politiquement, ce n'est pas sérieux.
13:0519h40, on va se retrouver dans un instant pour le Rappel des Détails.
13:10Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
13:14Jean-Claude Dassier, Victor Hérault m'accompagne dans cette première heure et toujours sur
13:19ses réquisitoires, évidemment, il était opportun, c'était un hasard de calendrier d'ailleurs,
13:25que le ministre de la Justice, Didier Migaud, soit invité chez nous, à Europe 1 et également
13:31chez CNews pour justement commenter, ou ne pas commenter, à vous de faire votre petite
13:39réaction après ce que vous allez entendre, Didier Migaud, ministre de la Justice.
13:43Est-ce à la Justice de trancher ce qui devrait être l'être dans les urnes ?
13:48Vous savez que le garde des Sceaux n'a pas le droit de s'exprimer sur des affaires
13:53individuelles et à partir du moment où un procès est en cours, donc je suis pratiquement
13:57le seul responsable politique à ne pas pouvoir commenter.
14:00Mais Marine Le Pen, inéligible, M. Migaud, garde des Sceaux, mais aussi responsable politique,
14:06est-ce que ça c'est une question politique ?
14:08Vous pouvez me poser dix fois la même question, je ferai toujours la même réponse, je ne peux
14:12pas, donc je comprends votre obstination à me faire parler, mais là je ne peux pas m'exprimer.
14:18Sur l'un des prévenus, la procureure ou l'une des procureurs a lancé au sujet d'un contrat,
14:22donc lors de ce procès, je cite, je n'ai aucun élément mais je ne peux pas demander
14:26la relâche, ça me fait trop mal.
14:28M. le garde des Sceaux, est-ce qu'une procureure peut dire cela ?
14:31Je n'ai pas de commentaire à faire.
14:34Est-ce qu'une procureure peut dire cela ?
14:36Je n'ai pas de commentaire à faire.
14:39Ça en devient comique, Jean-Claude Dessier.
14:42Sonia a fait tout ce qu'elle pouvait, mais en même temps, peut-être plus encore que
14:49son prédécesseur Dupond-Moretti, je pense que M. Migaud est en la matière un vieux
14:54de la vieille, qu'il est habitué...
14:56Je ne suis pas d'accord, Dupond-Moretti, il serait rentré dans les cordes, il aurait
15:00dit...
15:01C'est ce que j'ai dit, oui, je pense que Dupond-Moretti aurait été plus facile d'agir.
15:07Mais Migaud, il a une administration, il n'ignore rien des accusations qui sont portées contre
15:14la justice.
15:15Il sait très bien qu'une partie non négligeable, voire le syndicat de la magistrature, est
15:19évidemment fortement politisée.
15:22Il sait très bien ce qui se passe à l'école nationale de la magistrature à Bordeaux,
15:26il sait tout ça.
15:27Il ne peut pas en parler.
15:28Il peut, en revanche, agir, prendre des décisions.
15:32Sur l'administration de la justice, ça ne va pas être facile, je l'attends plus sur
15:38le degré de sa collaboration à venir avec Monsieur Retailleau et les problèmes qu'assaillent
15:45ce pays.
15:46Mais ce n'est que le début, cher ami, j'espère que ce n'est que le début, parce que pour
15:52l'instant, ils nous ont fait un certain nombre de promesses, il va falloir que tout ça se
15:56concrétise.
15:57Monsieur Hérault, victor de son prénom, Didier Migaud finit par répondre à un moment, Marine
16:04Le Pen, comme tous les justiciables, pourra faire appel, mais c'est justement toute la
16:09question de ce procès, c'est qu'avec la peine exécutoire, l'appel n'y changera rien si
16:15Marine Le Pen est condamnée à l'inéligibilité, elle ne pourra pas se présenter.
16:19Donc Didier Migaud, si vous voulez, t'as complètement à côté.
16:22Et à la question de Sonia Mabrouk, j'ajouterais, un magistrat, un procureur peut-il dire ça ?
16:28Oui, il le peut.
16:30La question c'est surtout qu'est-ce que ça dit qu'un procureur puisse dire ça ?
16:34Valeurs Actuelles vient de sortir un dossier sur le syndicat de la magistrature, je prends
16:38cela en exemple, on sait à quel point l'idéologie peut parfois, parfois je ne dis pas dans tous
16:43les cas, mais parfois pénétrer la justice, en l'occurrence quand c'est un procès qui
16:47concerne un candidat politique, et bien il est dommageable, il est quand même assez
16:52dérangeant qu'un procureur puisse se laisser aller à ses penchants politiques.
16:57Ce n'est pas sur Marine Le Pen, c'est sur un des autres prévenus du procès.
17:02Je l'ai dit et je vais prendre le risque de le répéter, pendant des années, il y a 30-40
17:07ans, les juges, les magistrats, la justice n'étaient rien par rapport au pouvoir politique.
17:13Qui les avait ? Tous les pouvoirs ! Je n'insisterai pas, mais prenons simplement l'exemple des
17:18grandes surfaces.
17:19Croyez-vous qu'elles se sont installées comme ça, en disant bonjour c'est moi, je
17:23vais m'installer.
17:24Pas du tout.
17:25Donc au jour d'aujourd'hui, nous avons une justice qui a considéré avec raison que
17:31trop c'était trop, et que, je ne dis pas que c'est un esprit de revanche.
17:35Mais peut-être, il y a du côté du syndicat de la magistrature quelque chose qui ressemble
17:40à ça.
17:41Bon, M.
17:42Migaud le sait cela aussi, mais il n'en dira évidemment rien, parce que pour lui, la justice
17:47est indépendante.
17:48Tu parles, elle est indépendante certes, mais elle est largement politisée.