• il y a 17 heures

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00:00Salut à tous, bienvenue sur Be In Sport pour un salon VIP du côté du Sportel de Monaco.
00:17Salut Clara !
00:18Salut Claire, salut tout le monde !
00:19Nous sommes ici pour un champion du monde italien, une légende, victime du coup de boule de Zinedine Zidane en 2006.
00:26Aujourd'hui, il met à l'honneur une télé-réalité sur le football.
00:29Marco Materazzi est la légende du jour dans le salon VIP, venez !
00:45Merci beaucoup d'être avec nous dans ce salon VIP exceptionnel.
00:48Marco, c'est un vrai plaisir de vous avoir là.
00:51Vous avez tout gagné, est-ce qu'il vous manque quelque chose dans votre palmarès ?
00:57Oui, ce qu'il me manque c'est quelque chose que j'ai perdu ici à Monaco, la Supercoupe d'Europe.
01:05C'est quelque chose qui me manque.
01:08On aurait voulu égaliser avec le Barça qui avait remporté 6 trophées en une saison,
01:13mais nous avons malheureusement perdu contre l'Atletico de Madrid.
01:17C'est un regret, on y pense plus quand on l'a perdu que quand on l'a gagné,
01:24parce que c'est un trophée en début de saison.
01:27C'est un trophée qui n'a peu d'importance, mais quand on le perd, comme tous les trophées,
01:31même s'il compte peu, on y repense, et c'est sûr qu'il me manque.
01:34On a plein de choses à vous demander, Marco,
01:37mais pour déjà revenir sur votre carrière, Clara a choisi 5 dates.
01:441997, Marco, vous jouez votre premier match professionnel avec Perugia,
01:48et hasard du destin, c'est contre l'Inter Milan, 0 à 0.
01:52Le 25 avril 2001, vous honorez votre première sélection avec l'équipe nationale d'Italie,
01:571 à 0 face à l'Afrique du Sud.
01:59En 2006, vous êtes champion d'Italie avec l'Inter Milan,
02:02vous êtes champion du monde avec l'Italie,
02:041 partout à la fin du match, victoire, 5 tirs au but à 3 face à la France.
02:08En 2007, vous êtes champion d'Italie avec l'Inter,
02:11et élu meilleur défenseur de l'année en Serie A.
02:14En 2010, vous remportez la Ligue des Champions avec l'Inter Milan,
02:17finale gagnée 2 à 0 face au Bayern Munich,
02:21vous êtes champion d'Italie également.
02:23Marco, est-ce que ces dates vous conviennent ?
02:25Oui, absolument.
02:28C'est mon parcours, c'est ma vie de footballeur.
02:32C'est là où ça a commencé et c'est là où ça a terminé.
02:36Ma première apparition en Serie A contre l'Inter,
02:39qui est devenue mon équipe par la suite,
02:42mon premier match professionnel également.
02:46C'est vraiment important pour moi,
02:48parce qu'aujourd'hui encore, je suis supporter de l'Inter.
02:53Et à partir de là, oui, j'ai fait un parcours,
02:55j'ai pu jouer en équipe nationale,
02:57donc c'est sûr qu'au-delà du fait que j'ai réussi sportivement,
03:00il y avait peut-être le fait qu'on jouait à Pérouse.
03:05J'ai pu faire partie des joueurs sélectionnés
03:07dans l'équipe de Pérougia avec Liverani,
03:09donc pour moi c'est super.
03:11J'ai su jouer les bons matchs à ce moment-là,
03:13et j'ai pu faire une bonne carrière en équipe nationale.
03:17Je savais que je ne serais pas forcément titulaire
03:19parce qu'il y avait devant moi des noms comme Nesta et Cannavaro,
03:22mais je savais aussi que j'aurais ma place.
03:24Après, j'ai pu me stabiliser en équipe nationale
03:27quand j'ai joué à l'Inter.
03:29J'ai également eu des déceptions,
03:31le mondial au Japon et en Corée en 2002.
03:33Ça a été une déception, l'Euro 2004, une déception aussi,
03:36mais au final, tout s'est bien passé
03:38parce qu'on a réussi à gagner cette Coupe du Monde 2006,
03:41et c'était ça le plus important.
03:43Et pour conclure, 2010.
03:45J'étais arrivé à l'Inter en 2001,
03:47j'avais perdu le championnat la dernière journée contre la Lazio,
03:50et quand on perd comme ça,
03:52on ne sait pas si on aura l'occasion à nouveau de rejouer le titre.
03:55Donc pour moi, ça m'a permis de boucler la boucle,
03:58d'être champion même si c'était un peu tard, j'avais 34 ans.
04:01J'ai pu commencer à gagner des trophées tard,
04:04mais peut-être parce que j'y ai cru suffisamment
04:07comme beaucoup de joueurs qui doivent croire
04:09à ce qu'ils font jusqu'au bout pour espérer un jour
04:12jouer en équipe nationale,
04:14gagner une Coupe du Monde et soulever des trophées.
04:22Pour moi, ça a été ça le baromètre.
04:24À 34 ans, quasiment, on n'espère plus rien,
04:27mais si on a encore cette passion à l'intérieur,
04:30ça donne la force de continuer à se battre,
04:33à espérer, et les résultats finissent toujours par arriver.
04:37En 2010, j'ai gagné mon avant-dernier trophée,
04:40qui était donc la Ligue des Champions,
04:42parce qu'on a eu également une Coupe d'Italie.
04:47Ça a été vraiment la conclusion d'un cycle, d'un parcours.
04:52On avait commencé avec les gars,
04:54on avait perdu ce championnat en 2001.
04:56On était la colonne vertébrale de l'Inter
04:59avec Zanetti, Cordoba, Toldo.
05:02On était cette colonne vertébrale de 2001 à 2010.
05:05Quatre coéquipiers, et se retrouver avec ces quatre coéquipiers
05:08jusqu'au bout, et d'aller gagner ce titre,
05:10ça crée des liens très très forts.
05:12Ce titre a vraiment conclu le travail qu'on avait effectué
05:15pendant dix ans, même si c'était super tard.
05:17Marco, vous avez toujours un pied dans le football
05:20d'une manière assez étonnante,
05:22parce que vous êtes ici au Sportel de Monaco
05:24pour présenter The Big Game.
05:26C'est une téléréalité dans laquelle
05:28de jeunes footballeurs brésiliens s'affrontent.
05:32Quel est votre rôle dans ce show, dans cette téléréalité ?
05:38Mon rôle, c'est une sorte d'entraîneur et de papa.
05:41Je suis arrivé à Rio
05:43quand ils m'ont parlé de ce projet
05:45avec les autres collègues et coéquipiers,
05:47et idoles, parce que Bebeto et Romario
05:50c'est plus que des collègues.
05:52David Trezeguet aussi.
05:56On essaye de donner la chance de transmettre
05:58notre passion à des garçons qui vivent
06:00dans les favelas au Brésil.
06:07Et aujourd'hui encore, ils me demandent
06:09si je peux leur envoyer mes paires de chaussures.
06:12On essaye de leur transmettre cette envie
06:14et cet espoir, car comme vous le savez,
06:16moi j'ai eu la chance de grandir dans une réalité
06:18bien plus privilégiée que la leur.
06:27La blockchain notamment a été une opportunité
06:29de donner à ces garçons la chance
06:31d'entrer dans la lumière et d'espérer un jour
06:33devenir les nouveaux Ronaldo, Bebeto, Romario.
06:36Ça, ce serait vraiment magnifique.
06:38Et au Brésil, est-ce que vous avez découvert
06:40un Materazzi ?
06:43J'en ai vu même des meilleurs que Materazzi.
06:46Ils sont tous techniquement très forts,
06:48très compétents.
06:51Avec le football qu'on joue aujourd'hui,
06:53je pense qu'ils peuvent même être avantagés.
06:56Avec cette construction du football moderne
06:58qui part de derrière,
07:00je pense que justement, c'est des joueurs
07:02qui peuvent espérer demain devenir de grands défenseurs.
07:04Plus forts que moi, j'espère.
07:06Alors, dans cette télé à réalité,
07:08vous coachez des petites pépites.
07:10Est-ce que vous avez été plus fort
07:12que les autres légendes qui vous ont entourés ?
07:16Si, moi, j'ai été plus fort ?
07:18Non. De toute façon, j'ai perdu.
07:20J'ai perdu en demi-finale,
07:22donc je ne peux pas être plus fort qu'eux.
07:24C'est celui qui gagne qui a raison à la fin.
07:26Marco, quel conseil vous donneriez
07:28à un jeune qui veut percer dans le foot d'aujourd'hui ?
07:31Je dirais la passion.
07:33C'est vraiment fondamental.
07:37C'est ce qui m'a poussé à ne jamais lâcher.
07:42Malheureusement, dans le football,
07:44il y a des phénomènes,
07:46mais parfois, ils n'ont pas la chance
07:48d'exploser au grand jour.
07:50Et parfois, il y a des gens qui, comme moi,
07:52ont une grande passion et qui, jusqu'à 22-23 ans,
07:54n'ont pas atteint le niveau professionnel.
07:57C'est l'envie de se surprendre soi-même.
08:03Peut-être que c'est ça,
08:05ne jamais lâcher, car tout compte.
08:08Même s'il y a beaucoup de gens
08:10qui pensent qu'être joueur,
08:12c'est être privilégié.
08:14Et oui, c'est le cas,
08:16mais ça implique beaucoup de sacrifices,
08:18notamment pendant l'adolescence.
08:20Il y a tellement de choses.
08:22À l'âge de 15 ans, malheureusement,
08:24on ne peut pas y aller,
08:26parce que le lendemain, on s'entraîne.
08:28Ce sont des petits sacrifices,
08:30mais quand on a l'âge de 15 ans,
08:32ça peut peser.
08:34Donc c'est ça, la passion.
08:36C'est mettre tout de sa personne,
08:38même au niveau de la discipline,
08:40pour espérer un jour se dire
08:42« J'ai loupé 10 fêtes entre amis,
08:44mais je peux jouer un match professionnel ».
08:46Et puis, il faut de la chance,
08:48évidemment, beaucoup de chance,
08:50avant d'être un joueur professionnel.
08:52Vous êtes un joueur retraité depuis 2011,
08:54vous avez été entraîneur jusqu'en 2017.
08:56Depuis 2017, qu'est-ce que vous faites ?
08:58Est-ce que vous avez envie
09:00de revenir dans le foot pour entraîner,
09:02ou c'est terminé, c'est derrière vous ?
09:04Non, je ne sais pas
09:06si c'est derrière moi.
09:08J'ai toujours navigué à vue,
09:10fait des projets
09:12qui me plaisaient sur le moment,
09:14surtout si je peux rendre
09:16quelque chose au niveau humain.
09:18Entraîneur, je l'ai été en Inde,
09:20dans un pays où ce n'est pas facile.
09:22D'une part parce qu'ils ont
09:24une religion qui est le cricket.
09:26C'est un peu comme aux États-Unis
09:28avec le soccer.
09:30Ce n'est pas comme aller
09:32en Angleterre, en Italie,
09:34où là, vraiment, c'est le football.
09:36Les trois premières années
09:38ont été super,
09:40j'avais vraiment la possibilité
09:42d'entraîner.
09:44J'avais un budget pour construire
09:46une équipe et pour éventuellement
09:48gagner, et j'ai gagné.
09:50J'aimerais bien, à condition
09:52d'avoir toutes mes responsabilités.
09:58Ce n'est pas que je veux commander
10:00le club, mais je veux avoir
10:02des responsabilités.
10:04C'est très important pour moi
10:06qu'au moment où ça ne va pas,
10:08il faut pouvoir dire
10:10c'est ma responsabilité,
10:12à moi tout seul.
10:14Peut-être qu'aujourd'hui, ça change un petit peu,
10:16mais il y a beaucoup de clubs qui deviennent
10:18américains ou chinois, et qui sont donc
10:20dans l'aspect business.
10:24Mais en Italie, jusqu'à il n'y a pas
10:26si longtemps, un président, c'était un peu
10:28le propriétaire.
10:30Il avait vraiment tout, il avait les responsabilités.
10:32Et à partir du moment
10:34où on perdait, c'était ta faute.
10:36Quand tu gagnais, c'était
10:38grâce aux autres, donc c'était un peu comme ça,
10:40et moi, ça ne me va pas.
10:42Et c'est pour ça que je n'entraîne pas en Italie actuellement.
10:44Donc Marco Materazzi,
10:46quand même disponible
10:48pour tout jeune.
10:50Toujours disponible.
10:52Je prends tout en considération,
10:54toutes les propositions.
10:56Mais si on me dit, demain, tu vas en Italie,
10:58en Angleterre, dans une équipe
11:00de troisième division avec un projet, pourquoi pas ?
11:02Voilà.
11:04C'est dit. Marco, vous avez passé
11:06dix ans à l'intermédiaire
11:08de 2001 à 2011.
11:10Est-ce que vous êtes parfois nostalgique
11:12de cette période ?
11:14Oui, je suis
11:16très nostalgique de la période vécue
11:18avec les coéquipiers.
11:20Parce qu'on a bâti des relations dans les vestiaires.
11:22Et ça, c'est vraiment ce qu'il y a
11:24de plus vrai dans le foot.
11:26Au-delà des victoires ou des défaites,
11:28un groupe soudé.
11:30Et c'est ce qu'il s'est passé
11:32avec l'inter.
11:34Quand on se retrouve, on est un peu
11:36comme des gens qui se sont vus la veille.
11:38Il y a la même alchimie,
11:40la même sympathie qu'il y a toujours eue.
11:42Et c'est là qu'on se rend compte
11:44de pourquoi on a gagné.
11:46Parce qu'on était un groupe,
11:48on était une famille.
11:50Le football, c'est comme la vie.
11:52C'est plus facile quand on s'entend bien tous ensemble
11:54que s'il y a des jalousies ou si je dis
11:56« Moi, je gagne, l'autre, il perd ».
11:58Il ne faut pas être égoïste
12:00parce que sur la durée, forcément, ça ne gagne pas.
12:03Vous avez remporté la Ligue des champions
12:05en 2010 avec l'inter.
12:07C'est une équipe qui a été coachée
12:09par José Mourinho.
12:11Est-ce que c'est le coach
12:13qui a le plus compté dans votre carrière ?
12:17Moi, j'ai eu la chance d'avoir peu
12:19de mauvais entraîneurs, vraiment peu.
12:21Donc j'ai toujours essayé
12:23d'apprendre le plus possible de chacun,
12:25les bonnes comme les mauvaises choses.
12:27Ce qui est important pour un entraîneur,
12:29le plus important,
12:31c'est de savoir gérer
12:33ceux qui ne jouent pas.
12:39Parce que ceux qui jouent,
12:41qui font bien leur boulot,
12:43qui apportent des résultats,
12:45ils sont contents.
12:47Ils n'ont pas besoin de quelqu'un
12:49qui leur met la main sur l'épaule.
12:51Mais ceux qui jouent moins
12:53ont besoin de quelqu'un pour être là auprès d'eux.
12:55Si tu ne te comportes pas bien
12:57avec ces joueurs-là,
12:59si tu n'es pas honnête avec eux,
13:01inconsciemment, ils ne te le rendront pas.
13:05Et José, sur cet aspect-là,
13:07il était fondamental pour chacun de nous.
13:11Quand il est arrivé, c'était un mage,
13:13un magicien.
13:15Il savait créer de l'empathie au sein du groupe.
13:19Et quand on sait créer cette empathie
13:21et qu'on est honnête avec les joueurs,
13:23même si les joueurs ne jouent pas,
13:25on ne peut rien lui reprocher,
13:27on ne peut rien lui prétendre.
13:29Donc quand il est arrivé la première année,
13:31j'ai demandé à mon agent
13:33de jouer l'intermédiaire avec lui
13:35ou son agent,
13:37et de lui demander s'il avait besoin de moi.
13:39Il a dit qu'il avait besoin de moi.
13:41Tout le monde lui a dit
13:43« Non, Marco va partir, il a 36-37 ans,
13:45il est vieux maintenant ».
13:47Je lui ai demandé discrètement
13:49et il m'a dit « Non, Marco, reste avec moi ».
13:51Et c'est avec lui que j'ai entamé
13:53le déclin de ma carrière,
13:55parce que j'avais 36-37 ans,
13:57c'est une équipe qui gagnait déjà.
14:01Faire partie du groupe,
14:03peut-être que j'allais jouer 1, 10, 20 matchs.
14:05Ce qui compte, c'est de faire les matchs à 100%.
14:09Et donc cette année, on a gagné le championnat.
14:11L'année suivante, je me souviens,
14:13j'allais au supermarché, je faisais mes courses,
14:15et il m'a appelé et il m'a dit
14:17« Je dois te parler ».
14:19Alors je lui ai dit « Vas-y, dis-moi ».
14:21« L'année prochaine, je voudrais que tu restes avec nous,
14:23mais il faut que tu saches
14:25que tu ne seras pas titulaire.
14:27Peut-être que tu joueras 2 ou 10 matchs,
14:2950 matchs, je ne sais pas,
14:31mais tu ne partiras pas titulaire.
14:33Prends ton temps et tu me tiens au courant ».
14:35J'ai raccroché,
14:37et après 5 minutes,
14:39je l'ai rappelé et je lui ai dit
14:41« Moi, je veux rester avec toi ».
14:43Il m'a dit « Non, non, prends ton temps ».
14:45J'ai dit « Non, non, non,
14:47j'ai décidé, je veux jouer avec toi,
14:49t'as été honnête avec moi ».
14:51Dans ma tête,
14:53c'était comme si Bono de U2
14:55disait de partir en tournée avec moi.
14:57A l'époque, je faisais partie de l'équipe
14:59l'une des plus fortes d'Europe
15:01qui poursuivait le rêve de remporter
15:03la Ligue des Champions.
15:05C'était peut-être la dernière saison,
15:07ma dernière année de contrat,
15:09et je suis resté, j'ai gagné la Ligue des Champions.
15:11Avant la finale, il vient me voir
15:13et il me dit « T'es prêt pour mercredi ? ».
15:15Moi je pensais jouer, mais je n'étais pas sûr
15:17le jour de la finale.
15:19Donc on termine le match,
15:21on fait l'entraînement,
15:23c'est comme si c'était une finale,
15:25et pour ça il était très fort.
15:27Le dernier match à Siennes,
15:29Lucio, qui était titulaire indiscutable,
15:31n'allait pas bien.
15:33On avait la finale de la Ligue des Champions
15:35qui arrivait.
15:37Il me titularise et j'ai joué
15:39parce que je savais que j'avais la confiance
15:41de cet entraîneur.
15:43Et quand on a la confiance,
15:45peu importe le nombre de matchs que l'on joue.
15:47Vous avez vécu de nombreux derbies milanais,
15:49lequel a été le plus chaud,
15:51le plus bouillant ?
15:53Je dirais peut-être
15:55les deux demi-finales de Ligue des Champions
15:57où on a fait égalité.
15:59Parce qu'à domicile,
16:01à l'extérieur,
16:03on a fait 1-1 chez nous,
16:050-0 chez eux.
16:07On a perdu une grande occasion de pouvoir
16:09affronter la Juve à Manchester en terre anglaise
16:11avec un arbitre neutre.
16:13Ça aurait pu être
16:15une grande revanche parce que vous savez,
16:17entre l'Inter et la Juventus,
16:19il y a beaucoup de rivalités.
16:21Ça, ça a été mon plus grand regret
16:23parce que ça nous a vraiment retiré
16:25une belle opportunité sur une finale
16:27de Ligue des Champions contre la Juve
16:29car au final Milan avait gagné.
16:31À ce moment-là, on ne sait pas
16:33si on aura une chance d'arriver
16:35à ce niveau-là de la compétition.
16:37Après, heureusement, on a réussi
16:39donc ça passe au second plan.
16:41Un autre beau derby,
16:43je vais vous le dire en tant que supporter,
16:45nous venions de gagner la demi-finale
16:47de la Ligue des Champions et l'autre,
16:49c'est celui où j'ai marqué mon but au derby.
16:51C'était le 28 octobre comme aujourd'hui,
16:53le jour de cette interview,
16:55et je dédie ce but à mon fils
16:57et à son anniversaire.
16:59Est-ce que ça a été dur de défendre
17:01sur un Zlatan Ibrahimović ?
17:03Sincèrement, non.
17:05Ce n'était pas difficile.
17:07C'était beau,
17:09c'était un grand moment pour nous deux,
17:11un beau duel.
17:15Je l'ai rencontré
17:17quand c'était un enfant à l'Ajax,
17:19pour tout dire.
17:21Il ne faisait pas vraiment peur,
17:23il ne marquait jamais.
17:25Il était super fort,
17:27c'était le meilleur joueur de l'Ajax,
17:29mais il ne trouvait pas le chemin défilé.
17:31Je préférais Mido des deux à l'Ajax.
17:33Puis après, il arrive en Italie
17:35et il a appris à être méchant,
17:37à être décisif devant le but
17:40Quel est le pire attaquant
17:42que vous avez rencontré
17:44durant votre carrière ?
17:46J'ai joué contre Ronaldo R9
17:48quand il était au Milan AC,
17:50mais c'était un ami.
17:52On a joué ensemble,
17:54je lui ai dit
17:56écoute, si tu joues contre moi,
17:58va de l'autre côté,
18:00c'est mieux pour toi,
18:02sinon je vais devoir jouer dur.
18:04On rigolait,
18:06il n'est jamais venu de mon côté du terrain,
18:08mais quand on me demande
18:10quel a été le but le plus important
18:12avec l'équipe nationale,
18:14on pense forcément au but de la finale.
18:16Mais moi je dis plutôt
18:18que c'est le dernier match de groupe
18:20contre la République tchèque,
18:22parce que c'est ce qui nous a permis
18:24de ne pas rencontrer Il Fenomeno.
18:26Parce que du coup,
18:28on a été de l'autre côté du tableau,
18:30on a joué l'Australie, l'Ukraine,
18:32on a réussi à éviter
18:34la première partie du tableau
18:36où il y avait le Brésil,
18:38parce que sinon, j'aurais été encore par terre,
18:40parce qu'il m'aurait fait 3-4 fin de décors
18:42et j'aurais été perdu.
18:44Marco, est-ce que vous auriez été capable
18:46de jouer au Milan AC ?
18:50J'ai eu l'occasion,
18:52parce qu'avant la Coupe du Monde,
18:54à l'Inter, je ne jouais pas,
18:56j'avais fait beaucoup d'erreurs.
18:58Avant la Coupe du Monde,
19:00je jouais moins avec Mancini,
19:02le coach ne comptait pas sur moi,
19:04pour aller à cette Coupe du Monde.
19:06J'avais deux possibilités,
19:08le Milan AC
19:10et Bologne.
19:12Avec tout le respect que j'ai pour le club de Bologne,
19:14je ne sais pas,
19:16si j'aurais joué au Milan AC.
19:18Il y avait Maldini, il y avait Costa Curta,
19:20il y avait Nesta,
19:22c'était très difficile d'être titulaire là aussi.
19:24Marco, avant de poursuivre
19:26cette interview, voici votre portrait
19:28avec Clara.
19:30Marco,
19:32le ballon était déjà très présent
19:34à votre naissance,
19:36votre père Giuseppe est un ancien joueur,
19:38entraîneur de foot.
19:40Pour progresser à votre poste de défenseur,
19:42vous avez cultivé une obsession,
19:44personne ne doit entrer dans la surface de réparation.
19:46Vous grandissez sans figure maternelle,
19:48la dureté vous connaissez,
19:50vous serez un défenseur rugueux.
19:52Ce que vous espérez dans la vie,
19:54encore plus qu'une carrière de footballeur,
19:56c'est d'avoir une belle vie de famille.
19:58Est-ce que vous l'avez rencontré
20:00dans une des boîtes de nuit de son père ?
20:02Oui.
20:06Oui,
20:08un des rares entraîneurs qui ne me plaisait pas
20:10et qui justement me permettait
20:12de partir en boîte.
20:14C'était la discothèque de ma femme
20:16et de mon futur beau-père.
20:18J'ai eu la chance, dans ma malchance,
20:20de rencontrer la personne qui est devenue ma femme
20:22pour toute la vie. Merci au coach.
20:24Elle est votre pilier,
20:26votre indispensable.
20:28Le destin vous envoie à Everton,
20:30hors de question de couper avec cette famille
20:32que vous vous construisez.
20:34Vous faites le stage de préparation
20:36avec votre beau-frère, c'est du jamais-vu.
20:38Il est avec l'équipe et il dort avec vous dans la chambre.
20:40On est d'accord ?
20:42C'est vrai,
20:44parce qu'il était sur contrat.
20:46Oui, c'est vrai, il était sur contrat.
20:48Parce que moi, à ce moment-là,
20:50je ne me sentais pas prêt d'aller en Angleterre.
20:52J'étais champion avec le Perugia.
20:54J'ai gagné un dixième
20:56de ce que je pouvais gagner en Angleterre.
20:58Donc, même si je ne me sentais pas prêt,
21:00j'avais le besoin au niveau financier
21:02d'aller en Angleterre.
21:04Donc, c'est ce que j'ai fait
21:06pendant une année.
21:08Je ne me sentais pas prêt
21:10surtout parce que
21:12ce n'est pas que je ne voulais pas aller à Everton,
21:14mais parce que la première année
21:16que j'ai fait,
21:18c'était la première année
21:20mais parce que la Première Ligue,
21:22à l'époque, ce n'était pas comme aujourd'hui,
21:24mais c'était déjà un championnat assez important.
21:26Et c'était le football
21:28qui, pour moi,
21:30correspondait le mieux à mes caractéristiques.
21:32Mais il y avait un problème fondamental.
21:34Je rêvais de jouer
21:36avec l'équipe nationale d'Italie.
21:38Et en Italie,
21:40en 1996-97,
21:42quand on joue à l'étranger,
21:44on ne pouvait pas atteindre l'équipe nationale.
21:46Donc, si j'étais resté en Angleterre,
21:48peut-être que je n'aurais jamais gagné
21:50la Coupe du Monde.
21:52Donc, j'ai dû faire un choix
21:54et l'année suivante, je suis retourné en Italie.
21:56J'ai eu la possibilité
21:58de pouvoir poursuivre mon rêve
22:00qui était de jouer en équipe d'Italie.
22:04Et tous ceux qui allaient jouer en Angleterre
22:06comme Zola, Viali, Di Matteo,
22:08une fois qu'ils ont rejoint l'Angleterre,
22:10ils n'allaient plus en sélection.
22:12Donc, pour moi, c'était fondamental.
22:14Je n'étais vraiment pas sûr de cette offre.
22:18Avant de rentrer en Italie,
22:20vous vous sympathisez avec Olivier Dapour.
22:22Vous dînez ensemble après les matchs à Liverpool
22:24avec femmes et enfants qui ont le même âge.
22:26Zéro sortie pour vous.
22:28C'est avec votre femme que vous êtes le mieux.
22:30Elle gère tout pour vous.
22:32Elle est votre plus grand soutien.
22:34Elle a transcendé votre carrière.
22:36Est-ce que vous auriez eu le même parcours sans elle ?
22:38Non, je ne pense pas.
22:40Je ne pense pas parce que
22:42quand je l'ai connue, elle avait 18 ans.
22:44Moi, je ne jouais pas.
22:46Quand vous ne jouez pas,
22:48tout peut changer au niveau sentimental
22:50et au niveau sportif.
22:52Tout peut changer d'un instant à l'autre.
22:54L'année d'après,
22:56on est allé en 3e division.
22:58On avait deux voitures.
23:00On devait en vendre une
23:02parce que l'essence coûtait trop cher.
23:04Rendez-vous compte.
23:06Donc, je me suis dit
23:08soit je deviens footballeur professionnel
23:10soit on devra travailler tous les deux.
23:12Au niveau sportif,
23:14c'était très complexe.
23:16Mais si je n'avais pas rencontré cette femme,
23:18ça aurait été difficile.
23:20J'ai rencontré une personne
23:22qui était prête à me suivre,
23:24à me soutenir.
23:26Sans elle,
23:28peut-être que j'aurais dû faire un travail normal.
23:30On se serait peut-être séparés.
23:32Heureusement.
23:34Coupe du monde 2006.
23:36Nesta se blesse en match de poules.
23:38Vous le remplacez.
23:40L'équipe réside dans un hôtel en Allemagne
23:42et il n'y a que du personnel italien.
23:44Ils vous transcendent.
23:46C'est aussi pour eux que vous donnerez tout sur le terrain.
23:48Ça ira au bout.
23:50Retour à l'Inter.
23:52Je reste, je pars, je ne sais pas trop.
23:54Vous restez pour gagner la Ligue des Champions
23:56un peu plus tard.
23:58Comment vit-on l'après-carrière
24:00avec un tel palmarès ?
24:02Vous louez un camping-car
24:04et vous faites le tour des Etats-Unis en famille.
24:06A Los Angeles, vous découvrez des petits terrains de tennis.
24:08Vous testez et c'est le coup de cœur.
24:10Première ville italienne à croire au paddle.
24:12De coup de cœur, ça devient une passion.
24:14De retour à Perugia, la ville de Daniela,
24:16on a tous compris,
24:18où vous habitez désormais,
24:20vous créez le Paddle Arena Perugia.
24:22Vous avez envie que cette discipline devienne olympique
24:24et que les joueurs soient professionnels.
24:26Vous montrez l'exemple.
24:28Vous vous entraînez sérieusement.
24:30Vous êtes là aussi plutôt un défenseur.
24:32Votre coach vous fait jouer contre des moins bons
24:34mais vous pensez attaque, attaque, attaque.
24:36On ne se refait pas.
24:38Tout le monde va se demander
24:40est-ce que Daniela joue au paddle ?
24:42Daniela odie le paddle.
24:44Non, elle déteste le paddle.
24:46Marco, vous avez parlé de ce rêve
24:48de porter le maillot italien.
24:50Vous l'avez eu de 2001 à 2008.
24:52Votre première sélection arrive à 28 ans
24:54avec le sélectionneur Giovanni Trapattoni.
24:56Comment vous avez réagi
24:58quand vous avez su que vous alliez
25:00être sélectionné en équipe italienne ?
25:02Est-ce que vous avez pleuré ?
25:04Non, je n'ai pas pleuré.
25:06Le jour de la convocation,
25:08j'étais à Perugia.
25:10Donc lundi matin,
25:12Daniela m'a accompagné
25:14comme à chaque fois.
25:16Elle m'a laissé à l'hôtel
25:18où on était mis au vert.
25:20Après l'entraînement,
25:22je l'ai appelé, je lui ai dit
25:24tu sais quoi, je vais rentrer à la maison,
25:26je ne me sens pas bien.
25:28J'étais tellement ému,
25:30j'avais l'impression
25:32que j'avais fait un saut en parachute.
25:34J'étais vraiment mal à l'aise.
25:36Je ne savais pas
25:38si j'allais être à la hauteur
25:40de jouer avec l'équipe nationale
25:42le mercredi.
25:44J'ai joué et j'étais le meilleur
25:46sur le terrain.
25:48Je vous jure que sur le moment,
25:50j'ai appelé ma compagne
25:52pour lui dire que je voulais
25:54rentrer à la maison.
25:56Mon rêve dans la coupe du monde
25:58qu'on a gagnée,
26:00c'était de jouer le troisième match.
26:02Jouer le troisième en étant déjà qualifié
26:04sans trop de responsabilité
26:06et pouvoir me dire j'ai participé au mondial.
26:08Au final,
26:10le troisième match était décisif
26:12parce que si on avait perdu,
26:14on aurait été éliminé.
26:16Quand je suis entré dans ce match,
26:18j'avais vraiment peur.
26:20C'est normal quand on entre en jeu
26:22dans une compétition.
26:24C'est pour ça que j'étais froid
26:26et je devais remplacer le défenseur
26:28qui était peut-être à ce moment-là
26:30et peut-être le meilleur de l'histoire.
26:32Ces 70-80 minutes,
26:34j'ai vu toute ma carrière défiler devant moi.
26:38On a fait un parcours
26:40où on s'est préparé match après match
26:42pour arriver jusqu'à battre les plus forts,
26:44la France en finale.
26:48Vous remportez la coupe du monde en 2006.
26:50Qu'est-ce que ça a changé ?
26:52Est-ce que le regard sur vous
26:54a été différent après ça ?
26:56Non, je ne crois pas.
26:58On m'a toujours regardé pareil,
27:00donc pas grand-chose a changé.
27:04Je me considère juste comme une personne chanceuse
27:06qui a eu l'honneur
27:08de pouvoir soulever ce trophée.
27:10Cette coupe du monde
27:12n'a vraiment pas changé ma personnalité.
27:14Peut-être que ça m'a donné plus d'assurance
27:16sur le terrain.
27:18Sinon, je serais parti aux Etats-Unis
27:20en camping-car pendant 4 ou 5 ans.
27:22Là, je me sens vraiment libre.
27:26Les Français ont un regard
27:28qui a un peu changé sur vous.
27:30Les supporters tricolores ont été traumatisés
27:32par le coup de boule de Zidane
27:34sur vous en finale
27:36de cette coupe du monde 2006.
27:38Est-ce que vous avez conscience
27:40qu'il y a une partie des supporters français
27:42qui vous en veulent encore aujourd'hui ?
27:46Oui, ça je peux comprendre.
27:48J'ai félicité Zidane
27:50pour ce qu'il avait fait
27:52et même dans sa carrière d'entraîneur.
27:54Maintenant, je voudrais vous poser une question.
27:56Est-ce qu'il avait déjà donné un coup de tête
27:58avant ça ?
28:00Oui, je crois à la juve.
28:04Donc ce n'était pas que moi.
28:08Je voudrais vraiment que les gens
28:10soient conscients de ça.
28:12C'est également arrivé en 1998,
28:14je crois, contre l'Arabie saoudite.
28:16Il avait fait un mauvais geste.
28:18Donc c'est des choses qui arrivent
28:20sur le terrain, ça arrive.
28:24Mais pour moi, ce sont des choses
28:26qui doivent rester sur le terrain.
28:28Après, c'est sûr que pour les gens,
28:30le voir terminer comme ça,
28:32on a envie de me donner la faute à moi.
28:36Et s'il y a un conflit,
28:38c'est qu'il y a deux personnes responsables.
28:40Ce qu'il s'est passé dans cette finale,
28:42est-ce que ça a gâché un petit peu
28:44pour vous le goût de cette Coupe du Monde
28:46et peut-être un petit peu la suite
28:48de votre carrière ?
28:52Oui, parce qu'au final, moi,
28:54j'ai fait mon devoir.
28:56J'ai marqué mon tir au but.
29:00Beaucoup de gens disent que cet épisode
29:02a changé ma carrière.
29:04Pour moi, ça l'a changé,
29:06mais en mal.
29:08Parce qu'au final,
29:10j'ai gagné la Coupe du Monde,
29:12j'ai marqué deux buts
29:14et j'aurais même pu concourir
29:16pour le Ballon d'Or.
29:18Ces années-là, j'étais dans les 30-50,
29:20et il y avait des joueurs
29:22qui n'étaient même pas titulaires
29:24dans leur équipe.
29:26Après, j'ai marqué dix buts,
29:28j'ai gagné la Coupe du Monde,
29:30j'ai marqué deux buts dans cette Coupe du Monde.
29:32Peut-être que ça m'a pénalisé
29:34pour le Ballon d'Or,
29:36mais j'aurais pu être dans les 50.
29:38Il n'était pas 30 comme aujourd'hui,
29:40c'était 50.
29:42Peut-être qu'à ce niveau-là,
29:44ça m'a pénalisé, mais c'est la vie.
29:46Du coup, vous êtes réconcilié
29:48avec les supporters français
29:50parce que vous êtes une personne
29:52très sympathique.
29:54Vous pourriez venir entraîner en France ?
29:58Pourquoi pas ?
30:00Ça ne serait pas facile
30:02parce que je comprends
30:04que les Français puissent avoir
30:06quelques rancœurs,
30:08de l'antipathie à mon égard.
30:10C'est normal.
30:16Mais récemment, je suis allé
30:18à Disneyland à Paris.
30:20Aujourd'hui, je suis là à Monaco.
30:22Je n'ai jamais vu un seul Français
30:24qui m'ait dit des mots.
30:26Peut-être certains Italiens,
30:28mais pas des Français.
30:30On parle du Ballon d'or.
30:32C'est Rodri qui vient d'obtenir le dernier.
30:34Qu'en pensez-vous ?
30:38C'est un trophée individuel,
30:40c'est sûr,
30:42mais c'est aussi un trophée collectif
30:44qui est tout à fait mérité
30:46pour ce joueur.
30:48J'ai toujours dit qu'en 2010,
30:50c'était Wesley Schneider
30:52qui aurait dû le remporter.
30:54Il avait gagné le triplé,
30:56il a été finaliste de la Coupe du Monde.
30:58Tellement de buts et de passes décisifs,
31:00mais il est arrivé derrière deux légendes
31:02qui étaient Messi et Ronaldo.
31:04Et au final, c'est Iniesta qui l'a remporté
31:06et qui avait gagné la Coupe du Monde.
31:10Donc ça veut dire que quand on remporte ce trophée,
31:12ça vient récompenser le travail de toute une année.
31:14Un joueur qui a été décisif,
31:16qui n'a pas perdu.
31:20Avec City, quand il était sur le terrain,
31:22ils n'ont jamais perdu.
31:24Il a gagné l'Euro, il a gagné le championnat d'Angleterre,
31:26donc il a de la chance
31:28qu'il n'y ait plus les deux Aliens.
31:30Mais vraiment, c'est mérité pour lui.
31:32Il s'est même remis d'une blessure au genou.
31:34C'est un joueur qui a été régulier.
31:36Donc vraiment, je le félicite.
31:38Il le mérite.
31:42Quel est le moment auquel vous repensez le plus, Marco ?
31:44Ou peut-être celui
31:46sur lequel vous échangez
31:48dans les groupes WhatsApp
31:50avec les anciens coéquipiers ?
31:52Peut-être le triplé.
31:58À chaque fois qu'on se voit,
32:00on pense au débrief
32:02après une défaite difficile à Catane.
32:04On avait perdu 3-1.
32:08Ensuite, on avait un match à Londres
32:10contre Chelsea en huitième de finale
32:12de cette Ligue des Champions.
32:14C'était vraiment un match décisif.
32:18Soit on passait la poule,
32:20soit on risquait de ne plus jamais rien gagner
32:22parce que c'était un moment délicat.
32:26Mario Balotelli, aujourd'hui encore,
32:28pour moi, c'est comme un fils.
32:34On a une très bonne relation,
32:36mais j'ai dû être un peu difficile avec lui
32:38ces années-là pour le faire grandir.
32:40On avait dû l'exclure du groupe.
32:42On venait de prendre 3-1 à Catane.
32:46Et José Mourinho nous a pris au milieu du terrain
32:48et nous a tous massacrés, tous.
32:50Peut-être moins, un peu moins,
32:52mais il a tué vraiment tout le monde.
32:54Je me souviens de ce qu'il a dit à chacun d'entre nous.
32:58Il a pris les plus forts
33:00parce qu'évidemment, il ne va pas attaquer
33:02les plus faibles de l'équipe,
33:04mais il n'avait vraiment épargné personne.
33:08À certains, il a dit « Toi, tu ne joueras pas ».
33:10Alors qu'au final, ces joueurs ont été décisifs.
33:14Et ensuite, on a gagné cette Ligue des Champions.
33:16C'est ça, un entraîneur qui connaît
33:18les qualités et les défauts de chacun
33:20et qui sait quoi dire
33:22pour que le match d'après,
33:24on ne se donne pas à 100%, mais à 200%.
33:28Et vous avez dit quoi à vous ?
33:32Moi, quasiment rien.
33:34J'ai vraiment eu de la chance.
33:36Même au contraire, je me suis moqué de lui.
33:38Je lui ai dit « À moi, tu ne m'as rien dit ».
33:40Il m'a dit « Un jour, je vais t'avoir toi aussi ».
33:42Mais j'ai essayé d'être l'élève parfait
33:44parce qu'il était vraiment sévère.
33:46Mais il le faisait pour le bien de l'équipe.
33:48C'est déjà le moment de la dernière question, Marco.
33:50Et c'est avec Clara.
33:52Marco, la dernière question n'est pas de moi,
33:54mais elle est d'Olivier Dacour.
33:56Olivier, le sportif qui respire la mode.
33:58Olivier qui a montré le chemin du style
34:00à Jules Koundé.
34:02Il a une inquiétude à votre sujet.
34:04Est-ce que vous portez toujours vos chaussettes
34:06remontées jusqu'aux genoux ?
34:08Alors, nous, les Italiens,
34:10on les porte comme ça, jusqu'aux genoux.
34:12Mais par rapport à la mode,
34:14l'Italien n'a vraiment pas de leçons
34:16à recevoir de la part de tant de personnes,
34:18n'est-ce pas ?
34:20Je vous dis ça parce que moi,
34:22quand j'allais dans le vestiaire,
34:24quand je m'habillais à Everton,
34:26ils étaient tous assis autour de nous
34:28et il y avait un miroir devant.
34:30Et moi, je me retournais pour les regarder.
34:32Et je voyais dans le miroir
34:34qu'ils rigolaient.
34:36Ils étaient déjà désavantagés
34:38parce qu'eux souffraient de ce manque de confiance.
34:40Pareil pour Olivier.
34:42Au niveau de la mode, il est bon.
34:46Et puis, vous savez que c'est grâce à moi
34:48qu'il a tout gagné, Olivier.
34:50Vous le savez, ça.
34:52Je l'ai fait entrer à l'Inter
34:54et il a gagné.
34:56C'est vrai, il l'a raconté.
34:58Ensuite, on a joué ensemble à Everton,
35:00à l'Inter.
35:02De super souvenirs.
35:04Nos fils sont pratiquement nés en même temps.
35:06J'ai de super souvenirs avec lui.
35:08C'est vous le plus stylé des deux ?
35:10Non, c'est lui.
35:12N'exagérons pas.
35:14Merci beaucoup, Marco,
35:16de nous avoir accordé tout ce temps.
35:18Bonne chance avec The Big Game.
35:20Et puis, on espère qu'il y aura
35:22une petite pépite.
35:24On est prêt à vous revoir
35:26sur le banc d'un club en tant qu'entraîneur.
35:28J'espère.
35:30Pour la pépite qu'on trouvera.
35:32Je voudrais pouvoir lui donner cet espoir
35:34et à tant de petits-enfants dans les favelas.
35:36C'était une expérience incroyable
35:38à Rio.
35:40D'être allé dans ces favelas
35:42pour voir ces petits.
35:44Mais il y en a d'autres
35:46qui n'ont pas participé à ce concours
35:48et qui peut-être demain participeront.
35:50Merci encore d'avoir été avec nous
35:52sur Bein Sport.
35:54Merci à vous de nous avoir suivis.
35:56À très vite sur Bein pour un autre salon VIP
35:58avec Clara, évidemment. Ciao.

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