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00:00 Salut à tous, bienvenue sur BE IN SPORT pour votre salon VIP, un salon VIP exceptionnel
00:18 puisqu'aujourd'hui nous avons l'honneur de recevoir un athlète qui a l'un des plus
00:22 beaux palmarès du sport français, 5 fois champion olympique, 13 fois champion du monde
00:28 et désormais il est sur scène pour parler de sa carrière dans Hors Piste, Martin Fourcade
00:33 est notre invité.
00:34 Bonjour Martin, quel plaisir de vous recevoir et Clara Paband est là également pour ce
00:39 salon VIP.
00:40 Bonsoir Claire, bonsoir tout le monde.
00:42 Ah ça fait plaisir de vous recevoir, en plus de ça on va parler biathlon mais pas que,
00:45 on va parler aussi théâtre ensemble.
00:47 Bon ça va, ça se passe bien ? Super, les premières dates se sont passées donc voilà.
00:51 Le stress de la première a été évacué donc là c'est bon, vous êtes lancé comme
00:56 sur la piste.
00:57 C'est ça.
00:58 Martin Fourcade en 5 dates, c'était pas évident parce qu'il y en a des victoires,
01:02 il y en a des médailles mais Clara a quand même fait son petit choix.
01:05 En 2007 vous remportez une première médaille au championnat du monde junior, c'est du
01:15 bronze et c'est en relais.
01:17 En 2011 vous gagnez votre première médaille d'or au championnat du monde en poursuite,
01:22 en 2014 ce sont les JO de Sotchi, vous remportez la première médaille d'or en individuel
01:27 et en poursuite.
01:28 En 2016 vous remportez 4 médailles d'or au championnat du monde individuel, sprint,
01:33 poursuite et relais mixtes.
01:34 En 2018, c'est la Razia, vous remportez 3 médailles d'or aux JO de Pyeongchang, vous
01:39 êtes depuis le roi du sport français.
01:41 Vous n'avez jamais été lassé de gagner des médailles, on est d'accord ? Visiblement
01:46 non.
01:47 A priori non.
01:48 J'étais très compétiteur et puis les 5 dates de Clara auraient pu être les miennes
01:50 donc voilà.
01:51 Ah très bien, parfait, super, bravo.
01:54 Parce que bon ça n'a pas été facile.
01:55 Fallait choisir.
01:57 Les petites actualités du jour, je voulais vous montrer le maillot, celui de la réédition
02:03 de ce maillot du Paris Saint-Germain de Nicolas Anelka, maillot EWEY 2000-2001.
02:08 Pour mémoire, c'est le maillot que l'attaquant portait lors du match au Milan AC au cours
02:13 duquel il a inscrit un but.
02:14 C'est un maillot qui vient étoffer la gamme héritage du Paris Saint-Germain.
02:18 Et un de vos joueurs préférés.
02:19 Oui, c'est vrai, je le trouve assez beau ce maillot en plus.
02:24 On valide Martin ?
02:25 Ce maillot est très joli.
02:26 Ça fait petite réédition.
02:27 Vous dites le maillot est très joli parce que pas supporté.
02:30 Moi, ce n'est pas mon joueur préféré.
02:32 Vous disiez que Nicolas Anelka était votre joueur préféré.
02:34 Qui est votre joueur préféré ?
02:35 Moi, j'aime bien Messi.
02:37 Très bien, vous avez choisi un champion, ça va avec vous.
02:42 Le nouveau spectacle d'Holiday on Ice, Aurore, fête les 80 ans de la troupe.
02:47 Tourné dans toute la France pour le show, avec Aurore, Holiday on Ice se met à la
02:51 pointe de l'innovation, trois systèmes de vol inédits, une cage lumière et des décors
02:56 ultra travaillés.
02:57 Alors, on est sur la glace.
02:59 Est-ce que vous avez fait du patinage ?
03:00 Oui, j'en ai fait plus jeune, je faisais du hockey.
03:03 Et puis, c'est un mouvement qui est quand même très proche de celui du ski de fond
03:06 en skating.
03:07 Donc, à chaque fois que je monte sur la glace, je prends du plaisir.
03:09 Vous savez faire des figures, des sauts ?
03:11 Oui.
03:12 Pirouettes ?
03:13 J'ai une petite anecdote à vous raconter pour ma dernière fois sur la glace.
03:16 Il y a tout juste un an, naît mon petit garçon Hugo.
03:20 Donc, pour toute la famille qui vient à la maison et moi pour dire, allez, on donne
03:24 un peu d'air aussi à tout ça.
03:25 Je dis, allez, tout le monde à la patinoire.
03:28 Et donc, c'est parti avec mes filles et ma maman à la patinoire.
03:31 Et tout se passe très bien jusqu'au moment où ma maman tombe et se casse le bras sur
03:36 la glace.
03:37 Donc, voilà, faites attention à la patinoire quand même.
03:39 Aïe, aïe, aïe, la pauvre, ça va mieux ?
03:40 Ça va bien.
03:41 Et je lui passe le bonjour.
03:42 Enfin, week-end de commémoration sur les terrains de Ligue 1 et de Ligue 2, la LFP et les clubs
03:47 se mobilisent en faveur du bleuet pour venir en aide aux familles de victimes de guerres
03:53 et d'attentats.
03:54 L'ensemble des maillots sont floqués du Bleuet de France et les entraîneurs ont arboré
03:58 la fleur sur leur veste.
04:01 Le sport j'adore de Martin Fourcade.
04:03 Alors Martin, on le sait, vous naissez dans une famille de grands sportifs, d'amoureux
04:14 du grand air.
04:15 C'est votre maman qui vous a mis sur des skis, 4-5 ans, c'est ça ?
04:19 Voilà.
04:20 La première fois, c'était à l'école, je pense, en tout cas sur les...
04:22 Mes premières fois sur la neige, non, mais mes premiers souvenirs au ski sont à l'école.
04:26 Et le virus du biathlon, ça vient de votre grand frère, Simon Fourcade ?
04:30 C'est ça, c'est mon grand frère qui, lui, a 4 ans de plus que moi et qui se lance un
04:34 petit peu dans cette aventure du biathlon.
04:36 Et puis, comme beaucoup de petits frères, j'ai envie de faire comme mon grand frère.
04:39 Et vous êtes déjà compétiteur ?
04:40 Oui, à l'époque, je suis...
04:42 Non, si, je suis depuis toujours.
04:44 Oui, mais donc comment ça se passe quand on est le petit frère ?
04:47 Forcément, j'imagine, moins bon que le grand, quand on apprend ce sport ?
04:52 À la fois moins bon sur le...
04:54 On va dire avec l'écart d'âge et à la fois moins bon parce que Simon était le meilleur
04:58 biathlète du monde sur toutes ses années junior, là où moi, j'ai mis plus de temps
05:03 avec Laure.
05:04 Mais j'ai jamais vu mon frère comme un adversaire, au contraire, c'était mon modèle et j'étais
05:07 très fier d'essayer de marcher dans ses pas sans y arriver, mais de pouvoir commencer
05:14 à rêver ensemble à cette aventure olympique en 2009 pour les Jeux olympiques de Vancouver,
05:18 c'était un chouette moment pour nous deux.
05:20 Alors, très compétiteur, comment ça se passe quand vous jouez, par exemple, au Uno avec
05:24 vos filles ?
05:25 Je ne laisse pas gagner, je suis...
05:28 Ah, vous ne laissez jamais gagner ?
05:29 Non.
05:30 Donc, vos filles n'ont jamais gagné ?
05:31 Si, elles ont gagné, mais...
05:32 C'est ça récemment ?
05:33 Elles ont gagné au Memory, au Uno, partout, mais en le méritant.
05:38 En attendant.
05:39 Donc, elles ne sont pas comme vous ?
05:40 Si, mais j'ai des filles qui sont compétitrices aussi.
05:44 Vous suivez les traces de votre grand frère Simon, est-ce qu'à aucun moment vous ne vous
05:51 êtes dit "finalement, moi, j'aimerais bien faire autre chose de ma vie" ?
05:54 Si, forcément, je me le suis dit, j'ai même fait un petit aller-retour sur, on va dire,
05:57 à l'âge de 17 ans où j'ai décidé de rentrer à la maison puis de repartir dans un cursus
06:02 de compétition dans les Alpes, mais si, les doutes et les...
06:06 On va dire, l'envie d'avoir aussi, par moment, une vie qui est un peu plus normale font partie
06:13 du quotidien d'une carrière d'athlète et comme moi, je suis quelqu'un qui prend des
06:17 choix un peu, on va dire, directs, il y a un moment où j'ai failli quitter le biathlon
06:23 pour justement redevenir dans plus de normalité, en tout cas, à l'époque.
06:27 Et quand on habite à la montagne où il y a des stations de ski, on est...
06:31 Vous m'aidez pas avec ces photos, quand même.
06:33 C'est pas moi.
06:34 Pour les souvenirs.
06:35 Là, j'ai 16 ans et c'est ma première course nationale cadet et je porte la tenue, la combinaison
06:46 de la Norvège.
06:47 C'est un peu une obligation quand on habite à la montagne de faire du ski, c'est un peu
06:52 un passage obligé, quand même, non ?
06:53 En tout cas, c'est une des manières de combler ses week-ends parce que oui, contrairement
06:58 à la ville, il n'y a pas beaucoup de musées.
07:00 Moi, à l'époque, je me rappelle, il n'y a pas de cinéma dans la ville où j'habite
07:03 et donc le ski et l'espoir outdoor, c'est un peu le quotidien et c'est un peu, oui,
07:08 une normalité.
07:09 2010, c'est la révélation.
07:11 Vous avez la vingtaine, vous décrochez la médaille d'argent des Jeux Olympiques de
07:14 Vancouver.
07:15 C'est le point de départ de 10 années magiques ?
07:17 Oui, c'est le point de départ du haut niveau parce que c'est vraiment une course qui est
07:21 révélatrice pour moi, parce que je ne suis pas attendu, parce que ça me, on va dire,
07:26 confronte aussi à cette relation avec mon grand frère, avec cette rivalité qui, du
07:30 coup, naît ce jour-là.
07:32 Et donc, c'est une course qui est vraiment fondatrice pour moi aussi parce qu'elle me
07:36 donne envie pour la première fois vraiment de me dire c'était tellement beau l'argent,
07:41 on va aller chercher l'or à Sochi dans quatre ans.
07:44 On apprendra que le vainqueur, Justio Goff, était dopé.
07:47 Vous ne l'avez pas récupéré l'or ?
07:49 Non, pas encore.
07:50 C'est vrai que c'était en 2010, on est en 2023, donc le temps commence à s'étirer.
07:55 J'ai eu la chance d'avoir beaucoup de titres et de médailles à côté, donc assez étrangement,
08:03 bien sûr que je prendrai cette médaille le jour où elle me sera donnée, mais moi,
08:07 je me suis construit en étant médaillé d'argent à Vancouver et j'ai eu la chance d'ensuite
08:11 aller chercher l'or.
08:12 Et donc, dans mon histoire personnelle, je suis presque plus heureux que ça se soit
08:16 passé comme ça, même si…
08:17 Est-ce que vous racontez…
08:18 Non, mais ça veut dire qu'il y a toujours une procédure ?
08:21 Oui, il y a une procédure qui est en cours.
08:23 Encore ?
08:24 Oui.
08:25 Vous racontez donc que c'est le tournant de votre carrière, mais aussi effectivement
08:29 un moment très important parce que votre frère, à ce moment-là, qui n'est pas sur
08:34 le podium, pleure, mais pas forcément de joie de vous voir avec la médaille d'argent.
08:39 Ça aurait été pire finalement si vous aviez eu la médaille d'or ?
08:41 Je ne sais pas si ça aurait été pire.
08:43 En tout cas, voilà, c'est comme ça que je me suis construit.
08:46 Et puis oui, cette médaille, elle symbolise beaucoup de choses pour moi.
08:49 Bien sûr, comme je le disais, cette volonté d'aller chercher mieux et puis aussi cette
08:54 confrontation directe avec la réalité que le sport, ce n'est pas uniquement tourreuse,
08:57 ce n'est pas uniquement les photos avec les médailles sur le podium, mais c'est
09:00 aussi parfois des sentiments ambivalents.
09:02 Et clairement, de voir mon frère pleurer sur mon podium parce que c'est lui le favori,
09:08 c'est lui qui est attendu et c'est son petit frère qui vient lui voler son jouet,
09:10 c'est comme ça qu'on le vit, parce qu'on est investi totalement dans le truc.
09:15 C'est une vraie leçon de vie et c'est une vraie épreuve qu'on a dû surmonter
09:19 avec Simon pour aujourd'hui se retrouver.
09:21 Vous, vous avez compris ses sentiments à ce moment-là et sa réaction ?
09:25 Moi, je comprenais tout.
09:26 J'avais juste envie de descendre et de le prendre dans ses bras, mais je comprenais.
09:31 Même moi, sur ce podium, j'avais le sentiment de porter sa médaille.
09:35 C'est mon frère qui m'a donné envie de faire du biathlon, c'est lui qui m'a
09:40 toujours appris sur mes années jeunes.
09:42 Il m'a permis de progresser bien plus que ce que je ne l'aurais fait s'il n'avait
09:46 pas été là.
09:47 Et sans Simon, je n'aurais jamais été médaillé d'argent à Vancouver.
09:50 Donc forcément, sur ce podium, je vois mon frère pleurer, je suis très triste,
09:55 ça me bouleverse parce que je ne m'attendais pas à ça.
09:57 Mais de suite, instantanément, je comprends tout.
09:59 Vous expliquez que vous avez dû faire un choix entre celui de la famille et de la carrière
10:05 et que c'était un choix égoïste parce que vous avez choisi la carrière.
10:07 Mais est-ce que c'est vraiment égoïste quand on a les facultés que vous avez ?
10:10 Il y a une part d'égoïsme quand même à dire, j'ai essayé de faire en sorte
10:16 que ça se passe mieux, ça ne marche pas.
10:18 Donc maintenant, je vais penser un petit peu à ma gueule.
10:20 C'est ce choix-là que je fais à l'époque.
10:23 Donc oui, il y a quelque chose d'égoïste, mais je ne renie pas, je n'en ai pas honte.
10:27 Ça m'a permis de me porter, ça m'a amené sur des très belles victoires.
10:31 Et il y a aussi un moment dans ma carrière, et j'en parle aussi dans le spectacle, où
10:34 moi, j'ai besoin de ce transition parce que cet égoïsme poussé à l'extrême
10:39 ne me convient plus.
10:40 Je raconte souvent que quand le matin, on dit à ses filles, bonne journée les filles,
10:44 soyez gentilles à l'école, et qu'on arrive au boulot en se disant, je vais tous les
10:47 tuer.
10:48 Il y a un truc en nous un peu schizophrène en se disant, attends, mais c'est quoi que
10:51 j'ai vraiment envie de transmettre, de partager ? Et donc, c'est une évolution.
10:55 Est-ce que c'est à votre retraite que vous avez retrouvé des liens fraternels, que vous
11:00 êtes redevenu le petit frère ? Ou avant ?
11:03 Heureusement, bien plus tôt, parce que du coup, ça se passe en 2010.
11:07 Je prends ma retraite en 2020.
11:09 Et donc, 10 ans, ça aurait été très long, 10 ans de relations tendues avec mon frère.
11:14 Ça a duré deux ans, de 2010 à 2012, où on ne se comprenait pas trop, où on n'arrivait
11:19 pas à échanger, où il y avait ce truc qui était coincé chez lui et qui devenait du
11:24 coup bloquant chez moi.
11:25 Mais en 2012, on est vraiment arrivé à passer à autre chose.
11:31 Vous êtes le sportif français le plus titré des Jeux olympiques, Vancouver, Sochi, Pyeongchang.
11:36 C'est laquelle la plus belle olympiade pour vous ?
11:39 C'est dur de ne pas citer la Sochi, parce que c'est l'Olympiade qui me…
11:45 Donc voilà, ce premier titre avec mon copain Jean-Guillaume Béatrix, ça m'est coté
11:50 sur le podium.
11:51 Et c'est l'Olympiade qui me consacre.
11:54 À Vancouver, j'étais le petit jeune qui suis arrivé par surprise et qui a attrapé
11:58 cette médaille.
11:59 Et de Vancouver à Sochi, je construis mon statut de numéro un, je construis mon statut,
12:05 on va dire, aussi de leader du biathlon à la fois français et mondial.
12:09 Et donc du coup, cette poursuite qui vient concrétiser tout ça et ce premier titre
12:13 olympique à Sochi, c'est le moment le plus fort de ma carrière.
12:17 Comment tu te remotives une fois qu'on a autant de médailles d'or pour essayer d'en
12:21 attraper d'autres ?
12:22 La question que je me suis posée, c'est comment je me remotive maintenant que j'en
12:26 ai une.
12:27 Parce que je rêvais d'être champion olympique.
12:30 C'était un rêve de gamin, j'ai grandi à fond romeux dans un lycée qui est aussi
12:37 un centre de préparation.
12:39 Je voyais passer les plus grandes stars mondiales, Alexander Popov, plein de Hicham El Guerrouj,
12:43 plein d'athlètes.
12:44 Et donc je rêvais depuis petit d'être champion olympique.
12:47 Et à Sochi, quand je décroche ce titre et que je vois la flamme qui s'éteint dans
12:51 le stade de la cérémonie de clôture des Jeux de Sochi, je suis assis à côté de
12:56 Simon et j'ai vraiment cette angoisse de me dire qu'est-ce qui va te motiver maintenant.
13:01 Comment tu vas arriver à être aussi motivé, à mettre autant d'énergie, à faire les
13:05 sacrifices qui sont nécessaires alors que tu as déjà ce que tu veux ?
13:08 J'ai vraiment changé de mode de fonctionnement.
13:11 Jusque-là, je ciblais des objectifs.
13:13 C'était je veux gagner la coupe du monde, je veux être champion du monde, je veux être
13:16 champion olympique.
13:17 Et ça, je l'avais, donc je ne pouvais plus le chercher.
13:19 Et donc, j'ai cherché à devenir meilleur.
13:21 Ça, en fait, c'est une quête sans fin.
13:23 Et on essaie toujours de s'améliorer, toujours de faire mieux.
13:27 Et donc, c'est vraiment dans ce changement de mode de motivation que j'ai trouvé mon
13:32 salut, si on peut le dire comme ça.
13:34 Ça marche bien.
13:35 Ça marche pas mal.
13:36 Vous avez brisé la malédiction du porte-drapeau à Pyeongchang.
13:39 Vous avez hésité à le porter parce qu'il y avait donc cette malédiction et puis il
13:43 y avait la cérémonie d'ouverture.
13:45 Vous étiez déjà en place dès le lendemain pour les premières courses.
13:48 Finalement, vous ramenez donc trois médailles d'or.
13:50 Pas super stitieux, Martin, alors ?
13:52 Non, je ne suis pas super stitieux.
13:54 Je suis méthodique, je pense.
13:55 J'ai un rituel avant les courses qui va…
13:58 Que vous racontez dans le spectacle.
13:59 Que je raconte, qui m'amène jusqu'à l'heure du départ.
14:01 Mais je ne suis pas super stitieux parce que je ne comprends même pas comment on peut,
14:07 on va dire, essayer de tout cadrer, de tout maîtriser et puis penser qu'au final, ce
14:12 n'est pas vraiment de notre faute si ça marche ou si ça ne marche pas.
14:14 Donc non, j'évite à tout prix la superstition.
14:17 Vous êtes méthodique aussi comme ça dans votre vie ?
14:19 Un petit peu trop.
14:20 Eh oui, ça a dû être une déformation.
14:22 J'ai regardé d'ailleurs la superbe série sur David Beckham.
14:26 Je vous la conseille.
14:27 Ouf, vous êtes un peu comme lui ?
14:29 Vous êtes comme lui ? Non.
14:30 Oui, si.
14:31 Votre femme, non.
14:32 Peut-être pas autant, mais…
14:33 Vous lui dites, vous vous serangez le sel ?
14:36 Je me rapproche.
14:37 Et vos filles, elles sont douées au ski ?
14:40 En méthode, pas trop.
14:42 Au ski ? Il y en a une qui se prénonce ?
14:45 Il y en a une qui est fan de gym et de danse, la grande.
14:48 Et la petite qui adore le ski et qui, pour le coup, me fait marrer sur les skis parce
14:53 que, oui, c'est comme tous les enfants, on se dit "mais comment, là, elle ne s'est
14:56 pas cassée la gueule trois fois ?" Et ça tient debout et non…
15:00 À suivre.
15:01 Dans ces dix ans incroyables où vous décrochez tout, il y a quand même un moment donné
15:08 marquant, c'est qu'en 2019, vous changez de coach avec l'arrivée de 20 ans sans
15:12 vitesses, préparation idéale, vous vous sentez super bien.
15:15 Et là, quand vous commencez la saison, il y a un truc qui ne va pas et vous avez des
15:20 contre-performances.
15:21 Je pense que c'est la première fois de votre carrière que vous vivez ce moment-là,
15:23 donc il faut déstabiliser.
15:25 Comment vous l'avez surmonté, ce passage nouveau pour vous de ne pas être bon, de
15:31 ne pas être au niveau que vous vous attendiez ?
15:33 Ça a été très dur parce que d'un, je ne m'y attendais pas, j'avais fait une
15:36 super préparation, comme vous le disiez.
15:38 De deux, j'avais perdu dans ma carrière beaucoup.
15:41 L'échec fait partie intégrante d'une carrière de haut niveau.
15:44 Mais à chaque fois que je perdais, le lendemain, je remettais l'église au milieu du village
15:48 de gagner avec la manière.
15:49 Et donc, du coup, la déception a passé assez rapidement quand même.
15:53 Et sur cette année 2019, on me voit en train d'échanger ou d'être consolé par Vincent.
16:01 Mais j'enchaîne les contre-performances, je sens que mon mental y est, mais que mon
16:07 corps ne suit pas.
16:08 Et donc oui, c'est une saison qui est très compliquée pour moi parce qu'en plus, on
16:11 m'a catalogué comme l'athlète qui gagnait tout.
16:14 Dès que je ne suis pas sur le podium, c'est une crise.
16:17 Donc là, d'enchaîner les contre-performances, mais qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il
16:21 y arrive ? Et donc, on est exposé.
16:23 C'est dur à gérer.
16:24 C'est dur avant tout pour soi.
16:26 C'est dur pour le staff parce que c'est quand on a un athlète qui gagne, ça entraîne
16:31 aussi beaucoup de choses autour.
16:33 Et donc, c'est une saison qui est très compliquée, que je traverse un petit peu comme un démon
16:37 où je souffre beaucoup.
16:38 Et j'ai trouvé mon salut dans le...
16:41 Ça fait deux fois que j'utilise cette expression.
16:43 J'ai trouvé ma manière de m'en sortir dans le fait de déjà me reposer.
16:49 Prends du recul, souffle un peu.
16:53 Ça fait dix ans que tu es la tête dans le guidon, que tu ne t'autorises pas de vacances,
16:56 qu'à chaque fois tu veux mettre la barre plus haut, etc.
16:58 Prends quelques semaines déjà pour récupérer.
17:02 Et puis après, essaye d'avoir plus de légèreté, essaye de prendre les choses avec un petit
17:09 peu plus de détachement.
17:10 Et ça a marché sur cette dernière saison.
17:13 Ça a été votre propre coach mental ?
17:14 C'est le fruit d'un échange avec les coachs.
17:17 Parce que nous, on a justement la tête dans le guidon et on a du mal à lever la tête.
17:22 Et puis, ça me permet de faire un clin d'œil à mon ancien entraîneur, à Stéphane, qui
17:27 juste avant de prendre sa retraite m'a dit "Martin, je pense que là, tu dois absolument
17:31 prendre deux mois de vacances après les Jeux Olympiques de Pyeongchang en 2018.
17:35 Prends des vacances, souffle et tu t'y remets quand tu es reposé".
17:39 Et moi, je lui ai dit "non, non, j'y revais, j'y revais, j'y revais".
17:41 J'attaque la saison de préparation avec Vincent Vitoz, pleine balle.
17:44 Et puis, il y a quelques mois plus tard que j'ai tapé le mur.
17:48 Quel a été votre adversaire le plus corsé ?
17:50 Vous avez vraiment détesté.
17:53 Détesté, non, mais Emil Svensson, le Norvégien.
17:57 C'est pour moi celui avec lequel j'ai eu la plus riche rivalité.
18:02 Rivalité ?
18:03 Oui.
18:04 Alors, quand on a un rival comme ça, il y a de la haine ou c'est vraiment sur le moment
18:09 de la course et puis après, ça devient complètement autre chose ?
18:12 Deux, trois insultes dans la tête quand même.
18:14 Non, mais je le détestais et il m'inspirait à la fois.
18:18 Parce qu'il est plus âgé que moi, donc c'était déjà un grand champion quand
18:21 moi je suis arrivé sur le circuit.
18:24 Vous avez bien fait de sa retraite ?
18:26 Non.
18:27 T'as voulu libre ?
18:28 Non, c'était un fait, c'était assez étrange parce qu'on traverse comme toutes
18:35 les époques.
18:36 Là, sur ce podium, je suis avec Björn Dahlen qui finalement m'a transmis le flambeau
18:39 à Svensson, qui me l'a transmis à moi et j'ai eu la chance de le donner à Johannes
18:43 Bo sur la fin de ma carrière.
18:44 Donc, oui, moi, j'ai plutôt vu ça comme des très belles rivalités, des très belles
18:48 histoires d'hommes.
18:49 Et non, en tout cas, avec les Norvégiens, ça a toujours été très apaisé.
18:55 C'est une famille, le biathlon ?
18:56 On ne part pas en vacances ensemble, donc ce mot famille est souvent parfois un peu
19:02 galvaudé, mais c'est une discipline qui, en tout cas, a des valeurs, j'en suis persuadé.
19:06 Et c'est une discipline aussi qui est, en tout cas, je l'ai vue pendant ma carrière,
19:11 qui était faite de beaucoup de belles personnes.
19:15 Martin, depuis que vous avez pris votre retraite et si je vous demande aujourd'hui quel est
19:20 l'état du biathlon français, vous me dites ?
19:22 Je dis qu'il est exceptionnel chez les filles.
19:25 On a eu, pour le coup, du mal à trouver une équipe de Françoise Stable en dehors de
19:31 ses leaders pendant des années, on va dire 2010 à 2020.
19:36 Il y avait Marie Dorin qui était là et qui a porté le biathlon un petit peu.
19:39 Il y a eu Anaïs Bescon, mais ça manquait d'homogénéité dans l'équipe.
19:43 On a une équipe qui est jeune, qui est dynamique et qui performe.
19:48 Et chez les hommes, il y a eu la relève qui a été transmise à Emilia Jacquin à Quentin
19:53 Fillon-Maillet.
19:54 Oui, oui, il est champion olympique à Pékin.
19:59 Je vous parle aujourd'hui.
20:00 La saison dernière a été compliquée, il ne faut pas s'en cacher, ils ne s'en font
20:05 pas cacher.
20:06 Quentin, pour le coup, je trouve, vraiment a pris de ses erreurs et j'espère le voir.
20:12 On a de bons espoirs.
20:14 En tout cas, à l'aube du début de la saison, si on n'y croit pas, on n'y croira jamais.
20:18 Entre le premier souci de votre médaille, est-ce qu'au niveau du dopage, beaucoup de
20:23 choses ont été améliorées dans le biathlon ou dans le ski en général ? Est-ce qu'il
20:27 y a plus de contrôle ? C'est un peu à l'image du sport dans son
20:31 ensemble.
20:32 On a été une discipline qui a toujours été très contrôlée.
20:34 C'est rare d'entendre un problème de dopage au ski ?
20:38 Non, il y en a eu en biathlon.
20:41 En biathlon, il y en a eu.
20:42 C'est une discipline comme dans tous les sports d'endurance où certains produits permettent
20:46 des améliorations qui sont quand même importantes.
20:49 Notamment, on en a beaucoup parlé de cette EPO de synthèse.
20:53 Pendant ma carrière, il y a eu de nombreux cas.
20:56 Pour moi, c'était même un petit peu une situation étrange de se dire comment je peux
21:00 justifier que moi qui gagne tout, je suis meilleur que des personnes qui se font attraper.
21:06 Ça a vraiment été un truc dur pendant ma carrière parce que j'avais comme probité,
21:15 je n'avais que ma parole parce qu'en fait, tout l'effet allait un petit peu contre moi.
21:17 C'est pour ça que j'ai aussi beaucoup parlé de dopage, que je me suis beaucoup engagé
21:22 dans la lutte contre le dopage parce que je me disais comment tu peux expliquer rationnellement
21:29 à quelqu'un que tu croises dans la rue que le mec qui est 20e, il est dopé et que
21:34 toi qui gagnes tout depuis 7 ans, tu ne l'es pas.
21:37 Personnellement, c'est dur à vivre parce qu'on se sent forcément parfois exposé
21:42 parce que oui, ils font du sport de haut niveau, ils sont tous dopés.
21:45 Et moi, c'est qu'en tout cas, cette probité-là, elle me tenait tellement à cœur que j'avais
21:51 envie de la défendre.
21:53 En plus, ce n'est pas cool parce que quand vous faites à chaque fois vos contrôles
21:56 anti-dopage, vous avez quelqu'un qui vous regarde quand vous avez la médaille d'or
21:59 comme si vous étiez dopé en fait.
22:01 Il y a de la suspicion même au contrôle, même quand vous êtes négatif.
22:05 Je l'ai lu dans votre bio.
22:07 À certains moments, oui, il y a ça.
22:09 Après, il y a des contrôleurs anti-dopage qui font leur métier avec.
22:12 Mais ce qui est sûr, c'est que ce moment de contrôle anti-dopage, il est un peu déshumanisant
22:16 quand même.
22:17 Moi, la première fois que je fais un contrôle anti-dopage aux Jeux Olympiques de Vancouver,
22:22 c'est la première fois que je performe à quelque chose près.
22:25 Je suis dans une salle où il y a des miroirs sur les quatre murs, un toilette, un gobelet
22:31 et quelqu'un dans la salle avec vous.
22:33 Donc, t'es là, tu dis...
22:35 Vous êtes timide.
22:37 Non, je ne le suis plus du tout, du coup, je suis assez décomplexé.
22:40 Après ça, ils vous puissent partout.
22:43 J'avais une chance, c'était celle d'arriver à uriner très rapidement après mes compétitions
22:50 parce qu'il y a des athlètes qui, du coup, sont bloqués par l'effort, par le froid,
22:54 par la déshydratation et qui mettent des heures après leur compétition.
22:57 Des heures dans cette pièce ?
22:58 Des heures à attendre, à boire et du coup, sur la récupération, c'est vraiment impactant.
23:03 Alors que moi, j'arrivais, le contrôle anti-dopage était presque une formalité dans le sens
23:06 où j'étais capable très rapidement après la course de pouvoir...
23:09 Faire le nécessaire.
23:10 Faire le nécessaire.
23:11 Martin Fourcade en chiffre, ça va nous donner le tournis évidemment, mais Guillaume Palacios
23:15 s'est bien débrouillé, regardez.
23:16 Mettre un terme à sa carrière la veille d'un confinement global, déjà, c'est un
23:23 phénomène assez unique.
23:24 Comme si le crépuscule de la vie d'athlète de Martin Fourcade devait ressembler à la
23:28 fin du monde, en tout cas, pour le monde du biathlon et même du sport français, la
23:31 retraite du patron aurait laissé un sacré vide.
23:34 Si vous ne vous rendez pas compte de la trace laissée par Martin Fourcade, imaginez un
23:40 peu Lewis Hamilton ou Lionel Messi tirer leur révérence, car question record, le catalan
23:45 n'a rien à leur envier.
23:46 7 médailles olympiques dont 5 en or, personne en France ne fait mieux.
23:50 Tout sport confondu et question jeux d'hiver, tout pays confondu, seuls 3 norvégiens, forcément
23:55 des norvégiens, peuvent se dire qu'ils se sont plus parés d'or que Fourcade.
23:59 Cette, c'est aussi le nombre de fois qu'il a soulevé le gros globe de cristal en récompensant
24:03 le vainqueur de la coupe du monde, 7 années de suite.
24:05 Qui plus est, à ce niveau-là, c'est plus du cristal, c'est du béton.
24:09 Surtout que dans sa salle des trophées, les 7 gros globes sont entourés par 26 petits
24:14 globes, chacun pour un classement général de spécialité.
24:16 Avec tout ça, Martin Fourcade aussi a son petit nom dans le Guinness, et pas qu'une
24:20 fois.
24:22 Et encore, on n'a pas parlé des 98 victoires en coupe du monde, des 13 titres de champion
24:25 du monde, et on va s'arrêter là, parce que si on se mettait à compter les podiums,
24:29 l'émission serait déjà terminée.
24:30 Dernier record, ou plutôt une première, car de mémoire de journaliste habillé en
24:34 sport, Martin Fourcade est le seul sportif à choisir de dire au revoir au public par
24:38 un one-man show, sur scène, quand on vous dit que cet homme est unique en son genre.
24:42 Et c'est le moment du 5 à 7.
24:48 Le CIGT de Martin Fourcade.
24:54 Pour mieux vous connaître de manière rapide et efficace, à combien de degrés Celsius
24:58 avez-vous froid ? -15.
25:00 Je supporte très mal la chaleur, mais le froid, il n'y a aucun souci.
25:06 Du coup, à quelle température avez-vous chaud ?
25:08 A 2 degrés.
25:09 En compétition, vraiment, 2 degrés, c'était horrible pour moi.
25:13 Vous avez un bon matériel alors.
25:15 2 degrés, c'est horrible.
25:17 2 degrés sur les skis, c'est beaucoup plus que 2 degrés en ville.
25:20 Oui, c'est un ressenti trop bien.
25:22 Non, mais je crois que Thibaut Pinot, pour lui faire un clin d'œil, avait beaucoup
25:27 de mal avec le chaud.
25:28 Il s'en sortait très bien dans le froid.
25:29 Donc je pense que ça, c'est vraiment quelque chose qui est un peu génétique.
25:34 Et moi, le froid ne me posait pas du tout de problème.
25:36 Au contraire, ça me stimulait.
25:37 Là, en plateau, vous êtes bien ?
25:38 Je suis parfait, c'est bon.
25:40 Est-ce que vous étiez déjà bon au club Piu-Piu ?
25:42 Pas mauvais.
25:45 Vous êtes à la fête foraine avec vos enfants.
25:48 Combien d'immenses nounours avez-vous braqué au tir à la carabine ?
25:51 Il ne faut pas le dire, mais les carabines, elles sont pipées à la fête foraine.
25:54 Là, vous venez de le dire.
25:56 Ce n'est pas possible.
25:57 Si, sinon, on aurait toutes les télévisions.
25:58 Ça veut dire qu'on ne vise pas bien ? C'est le viseur qui n'est pas…
26:01 Non, ça veut dire que les caras sont tellement abîmés qu'il n'y a pas de précision
26:06 dans le tir.
26:07 Et même sur une carabine de billet de l'aide de très haut niveau, il y a une dispersion
26:12 des balles sur la cible.
26:14 Donc, si on met une carabine dans un étau et qu'on tire 10 balles, les 10 balles ne
26:18 vont pas arriver au même endroit.
26:19 Il faut bien imaginer que sur une cara qui est utilisée toute la journée dans la fête
26:23 foraine et qui a peut-être 20 ans d'âge, il faut bien imaginer que les plombs, quand
26:27 on les tire, ils ne vont pas sur le fil même si la visée est parfaite.
26:30 Sinon, il y aurait deux ou trois champions olympiques de tir qui, après leur retraite,
26:35 après leur reconversion toute faite dans les fêtes foraines, a décroché des télés.
26:39 C'est l'excuse que vous donnez pour avoir raté les nouveaux ?
26:42 Non, non, non.
26:43 Qu'est-ce qui est le plus facile ? La chambre d'appel avant une course ou les minutes
26:49 dans une loge avant d'entrer sur scène ?
26:50 Les minutes dans une loge.
26:53 C'est vrai ? Ça vous donne plus le trac ?
26:55 Je ne joue pas ma vie.
26:56 Je suis là pour passer un bon moment, pour partager avec le public, pour dire au pire
27:02 quoi.
27:03 Je me prends les pieds dans le tapis et le lendemain, ça va mieux.
27:07 Sur cette carrière de sportif, il y a ce truc un peu irrationnel qui fait que c'est
27:12 votre tout.
27:13 On écoute la conférence de Fabien Galtier au rugby il y a deux jours.
27:18 Quand on prend du recul dans le contexte actuel, on peut se dire que parler de deuil
27:23 à ce moment-là, c'est peut-être un peu indécent.
27:24 Mais non, quand on est sportif et qu'on est dans notre truc et que c'est notre vie
27:28 et que ça fait quatre ans de sa vie qu'on dédie à ça, qu'on fait des sacrifices
27:33 familiales qui sont intenses, c'est dur de nous demander d'avoir du recul et dire
27:38 « écoute, mon gars, ça va, c'est une course de ski ».
27:40 Oui, aujourd'hui, pas de souci, je le comprends.
27:42 À l'époque, non, je ne le comprenais pas.
27:43 Et la retraite, ça a été une petite mort ? C'est pour ça que vous vous êtes mis
27:46 à écrire ?
27:47 Non, pour moi, assez étrangement, la retraite s'est plutôt bien passée.
27:51 Justement, j'en parle aussi dans le spectacle.
27:53 J'explique ce qu'est censée être la retraite pour un sportif de haut niveau et
27:58 j'explique aussi pourquoi pour moi, ça a été différent.
28:00 J'ai été extrêmement chanceux sur plein d'aspects.
28:03 On en parlera dans la seconde partie.
28:06 Clara, le biscuit ?
28:07 Oui, bien sûr, un biscuit.
28:08 Excusez-moi, j'ai été lancée au Movember, il n'est pas trop tard.
28:12 Les moustaches fleurissent durant le mois de novembre.
28:14 La santé des hommes est mise en avant.
28:16 On parle plus ouvertement des cancers, des testicules, de la prostate, de la santé mentale
28:21 des hommes, de la prévention du suicide.
28:23 Grâce à ce petit geste symbolique, on laisse la petite moustache comme a dit le Ramy.
28:29 Regardez, vous pouvez acheter le rasoir.
28:32 Vous avez l'air dubitatif, Marc.
28:34 Vous pouvez éventuellement aussi acheter ce T-shirt.
28:37 Vous avez le bonnet aussi.
28:39 Vous avez la paire de chaussettes.
28:41 Les bénéfices de tout ce que vous achetez sont reversés à différentes associations.
28:47 Super.
28:48 Dans un instant, on va parler de votre spectacle, encore un petit peu de votre carrière, mais
28:53 surtout des dessous du spectacle de Martin Fourcade.
28:57 Il y aura aussi une nouvelle présentation d'objets avec Clara.
29:01 Reste avec nous.
29:02 Salon VIP avec notre invité du jour, Martin Fourcade, qui nous fait le grand plaisir d'être
29:20 avec nous.
29:21 On reparle de sa carrière, mais aussi de son spectacle hors piste.
29:24 J'ai fait une petite sélection de livres aujourd'hui, Martin, qui sont des livres sur
29:28 le sport.
29:29 Et le premier, je me suis dit, ça va vous plaire.
29:31 "Sans héros des jeux".
29:32 Alors, je vous ai cherché.
29:33 Je ne vous ai pas trouvé parce que c'est "Sans héros des jeux d'été".
29:36 On y retrouve quand même de super français.
29:39 Marie-Jo Perrec, Teddy Riner ou encore Tony Estanguet.
29:41 Et donc, on a l'histoire de plein d'athlètes vraiment super sympas.
29:47 Là, pour le coup, les coups du sport de Laurent Luyage aux Olympiques de 1896 à 2024.
29:54 Je vous ai trouvé.
29:55 Là, vous avez quand même plusieurs pages qui vous sont dédiées.
29:59 On retrouve...
30:00 - Il n'y a pas que moi qui le dit, que vous êtes le roi du monde.
30:01 - On retrouve plein d'événements sur ces jeux, plein d'histoires sur ces événements
30:10 et aussi les athlètes qui sont rentrés dans la légende dont vous faites partie, évidemment,
30:14 Martin.
30:15 Kevin Roland, "Pas le temps pour les regrets".
30:17 La carrière du meilleur freestyler français s'est arrêtée en mars dernier.
30:21 Il raconte sa vie regardée en photo.
30:24 Dans ce livre, photo de Louis Garnier qui le suit depuis 20 ans.
30:30 Les photos sont sublimes.
30:31 Un copain, Kevin Roland.
30:32 - Un copain, mon voisin, et un livre que je n'ai pas eu le temps de lire encore mais
30:38 qui doit être super parce que la relation qu'il a...
30:40 - Cadeau !
30:41 - Merci.
30:42 - Alors, qui...
30:43 - Je ne suis pas avec.
30:44 Non, mais parce que la relation qu'il a créée avec Louis Garnier qui est le photographe
30:49 de ce livre au fil des années et qu'il a suivi, il y a eu une vraie intimité, une
30:53 vraie proximité et je suis sûr que ça doit être un super livre.
30:57 Donc merci.
30:58 - Avec plaisir.
30:59 - Et puis, il me tarde de lire ça.
31:00 - Et puis, il faut un peu des muscles pour vous le montrer, le grand livre de la F1,
31:03 "80 ans de bruit et de fureur" de Jean-Louis Monsey, Alain Pernaut, Johnny Reeve et la
31:08 préface d'Alain Prost.
31:10 Alors, regardez, on retrouve dans cet ouvrage les grands champions de l'histoire et aussi
31:14 les voitures mythiques.
31:16 Clairement, pour les fans de Formule 1, vous voyez, vous avez tout.
31:20 Là, on ne manque rien de la F1.
31:23 Et puis, on est au mois de novembre, mais bientôt… Hop ! Alors attendez, j'ai fait
31:30 une mauvaise manip.
31:31 On est au mois de novembre, donc on se prépare déjà à l'agenda 2024.
31:35 Alors ça, c'est pour les amoureux des motos.
31:38 "Moto mythique", le livre agenda.
31:40 Je vais essayer de le déplier comme il se doit.
31:43 Et regardez, hop, magnifique.
31:45 Et donc là, vous pouvez avoir des motos sympas sur le mois que vous voulez, la semaine que
31:52 vous voulez.
31:53 Vous mettez tout ce que vous devez faire et voilà, à chaque fois, vous avez une moto
31:56 ou même un athlète.
31:57 C'est sympa pour le bureau, ça.
31:59 Ça, c'est hyper sympa pour le bureau, je suis bien d'accord, pour organiser son quotidien
32:03 aussi.
32:04 Très bien.
32:05 On n'arrête plus la technologie.
32:06 Vous voyez, c'est sympa.
32:08 Parlons de votre spectacle, Martin, puisque vous êtes depuis quelques semaines sur les
32:12 planches hors pistes.
32:14 C'était la première à Grenoble.
32:16 Récemment, vous avez assuré deux représentations au théâtre du Rond-Point.
32:19 On parlait du track avant de monter sur scène.
32:22 Comment vous avez géré, justement, ces quelques minutes qui ont précédé cette entrée sur
32:30 scène ?
32:31 C'est rigolo parce que j'ai des réflexes de sportif.
32:33 Vous avez mis un petit rituel ?
32:35 Non, mais j'ai ce truc de vouloir bouger, de vouloir presque garder le corps chaud.
32:40 Et je crois qu'il doit y avoir un petit peu de ça aussi parce que ça demande de l'énergie,
32:44 ça demande de l'implication.
32:46 Et moi, pour rien trahir, je rentre dans le spectacle, je dois rentrer avec une grosse
32:51 énergie.
32:52 Et donc, du coup, de pouvoir me mettre aussi un petit peu en condition, comme ça, en
32:55 bougeant, en sautant, en courant dans le couloir, ça m'aide à rentrer avec dynamisme.
33:01 Alors, dans ce spectacle, vous racontez dix ans de carrière unique avec, évidemment,
33:06 des anecdotes.
33:07 Vous vous racontez aussi en tant qu'homme derrière le sportif parce qu'effectivement,
33:12 on connaît tous Martin Fourcade sur des skis ou avec une carabine, mais on ne vous connaît
33:15 pas en tant qu'homme.
33:16 Regardez un extrait de ce spectacle.
33:18 Ce podium, c'est la première très grande émotion de ma carrière.
33:24 Directe.
33:25 Mais c'est quelque chose de totalement nouveau pour moi.
33:32 Alors, je cherche dans le public des regards réconfortants, des repères pour vérifier
33:37 que tout ça est bien réel.
33:38 Ces repères, ce sont mes entraîneurs, Stéphane Ziegfried, le staff de l'équipe de France,
33:45 kiné, technicien, parmi lesquels Gaël qui s'occupe des 30 paires de skis que j'ai
33:50 amenées au Canada.
33:51 Et c'est ma famille qui a fait le déplacement jusqu'à Vancouver.
33:56 Tout cela sont essentiels, mais il y en a un que je cherche plus que les autres du regard.
34:06 C'est Simon, mon grand frère.
34:09 Je le cherche partout et je ne le trouve pas.
34:12 On ne s'est pas revu depuis notre étreinte dans l'air d'arriver.
34:16 À ce moment-là, tout va très vite et j'ai juste le temps de lui dire quelques mots.
34:20 C'est toi qui aurais dû être à ma place.
34:23 Perché sur ce podium, je me sens de plus en plus seul.
34:34 Je sais qu'il est là, mais je ne le vois pas.
34:38 Il n'est pas à côté des autres.
34:40 C'est un extrait du début du spectacle.
34:46 Vous racontez dans ce spectacle que le point de départ de votre carrière, c'est le 14
34:50 mars 2010.
34:51 Il y a eu comme un signe, puisque le point final a été inscrit le 14 mars 2020, dix
34:58 ans après, le même jour.
34:59 C'était le signe, même si vous n'êtes pas superstitieux, vous vous êtes dit qu'on
35:04 ne pouvait pas faire mieux.
35:05 Je ne suis pas croyant, mais des fois, quand c'est trop gros et que ça clignote trop
35:08 fort, il faut savoir.
35:09 Je dis que quand tous les voyants clignotent, il faut savoir couper le moteur de la voiture.
35:13 C'était un peu la sensation que j'ai eue.
35:15 Il y a ce calendrier un peu unique qui fait qu'entre eux, et pour des raisons très
35:24 différentes, parce que j'aurais dû faire une course de plus, mais le Covid oblige la
35:28 Fédération internationale à annuler la dernière course.
35:31 C'est vraiment le destin qui a fait que j'ai fini ma dernière course dix ans jour
35:35 pour jour après la première, aussi par une victoire, aussi sur le même site et sur le
35:42 même format de compétition.
35:43 On apprend beaucoup de choses dans ce spectacle sur vous.
35:47 Ce que je ne savais pas, c'est que vous avez un corps qui est fait pour le haut niveau,
35:52 aidé par une petite particularité, votre cœur bat très lentement, 24 battements
35:56 par minute.
35:57 Réglé pour être champion, en fait, Martin.
36:01 On a tous à très haut niveau des qualités.
36:05 Certains ont des qualités musculaires, d'autres des qualités de récupération.
36:08 Il y a des qualités, on va dire, cardiaques qui, dans un sport d'endurance, aident beaucoup.
36:13 Mais ce que j'explique aussi dans le spectacle, c'est que c'est un préalable, mais que
36:19 ce n'est pas une fin en soi et que ça n'empêche pas le travail, ça n'empêche pas cette
36:28 différence dans le biathlon entre le ski qui est un sport très physique et le tir
36:33 qui est un sport très mental.
36:34 Il faut avoir, certes, des qualités physiques parce que ça aide un petit peu à très haut
36:40 niveau, mais il faut aussi beaucoup travailler et être impliqué dans son projet.
36:44 Il y a un moment que j'ai beaucoup aimé dans le spectacle, c'est le moment où vous
36:47 racontez que votre compagne est enceinte de votre deuxième fille et que vous tiltez
36:52 vite quand elle vous dit "Coucou, on va avoir un deuxième enfant".
36:56 Vous tiltez, ça va coincer au niveau du calendrier.
36:59 Mais elle est quand même adorable parce qu'elle vous laisse faire les courses, elle doit accoucher
37:04 au mois de mars, fin mars, et vous avez trois courses importantes.
37:07 Vous mettez l'objectif d'être le champion le plus rapidement possible, ce que vous atteignez,
37:13 mais ça ne vous suffit pas.
37:14 Oui, c'est assez étrange parce que je crois que j'aurais regretté toute ma vie de louper
37:20 la naissance d'un de mes enfants et que j'ai quand même pris ce pari-là parce que, je
37:26 le disais, des fois c'est plus fort, des fois ce truc qui est une carrière de sportif
37:31 de haut niveau devient irrationnel et oui, j'ai pris le risque de louper la naissance
37:36 de ma petite fille et je rentre de Coupe du Monde deux jours avant le terme de ma compagne.
37:42 Donc c'est encore une fois un calendrier un peu heureux.
37:45 Quelle date ?
37:46 J'ai fini la Coupe du Monde le 21 et ma femme a accouché le 23.
37:54 Heureusement que ce n'était pas le 14.
37:55 Vous allez essayer de me piéger pour voir si je connaissais le...
37:58 Le 14 mars c'était important.
37:59 Heureusement qu'elle n'a pas choisi cette date.
38:01 Non mais c'est surtout que peut-être un peu chamboulé par ce moment qui arrive, vous
38:07 racontez cette course incroyable où vous êtes déjà champion donc finalement, j'ai
38:12 envie de dire que c'est que du bonus que vous obtenez là et vous retrouvez le dossard jaune
38:18 champion donc tout le monde vous regarde, les télés sont sur vous, on attend que vous
38:21 gagniez et là, pas de chargeur pendant la course.
38:25 Ils ont quand même bien réagi les membres de votre staff.
38:30 J'ai oublié de faire mes chargeurs en fait pris par un peu la légèreté de la dernière
38:34 course de la saison où ça s'est bien passé pendant 30 courses, il n'y a pas de raison
38:37 que ça ne se passe pas bien à la 31e et puis peut-être aussi un peu pris dans mes pensées
38:41 par ce qui se passe en France et voilà.
38:44 J'oublie de faire mes chargeurs avant de prendre le départ de la course et donc je
38:48 me pointe sur le pas de tir, 100 balles.
38:50 Solitude.
38:52 Là vous me dites si je rentre chez moi et que j'ai loupé cette course parce que je
38:57 n'ai pas de chargeur, je vais me faire houspiller.
38:59 Finalement, ça s'est bien fini.
39:01 Ça s'est bien fini mais j'en parle dans le spectacle, je n'ai pas envie de tout.
39:04 Alors on ne dit pas tout, pardon.
39:05 Est-ce que ce spectacle, c'est une manière de dire au revoir au public parce que vous
39:09 n'avez pas pu le faire comme vous le souhaitiez même si votre carrière s'est arrêtée
39:13 d'une manière avec un petit signe, on le disait le 14 mars 2020, il y a eu le Covid,
39:18 ça a décidé un petit peu aussi de l'arrêt de votre carrière.
39:21 Est-ce que ce spectacle, c'est une manière de dire au revoir comme il se doit au public ?
39:24 Oui, en tout cas, c'est ce qui m'a motivé à monter sur les planches.
39:28 Je n'ai jamais rêvé d'être acteur, je n'avais jamais imaginé un projet comme celui-là
39:33 et c'est en cherchant comment pouvoir pallier à ce manque de contact humain lors de ma
39:39 retraite parce que je n'ai pas eu de jubilé, parce que mes dernières courses ont eu lieu
39:45 à l'UICLAW, c'est en cherchant à pallier à ce manque de contact humain que j'ai justement
39:52 réfléchi à ce projet de spectacle parce que la scène, c'est ce qu'il y a à mon
39:56 sens de plus profondément humain, on est dans un contact avec l'autre, on crée, ce
40:03 n'est pas un documentaire télé, ce n'est pas un livre, j'ai eu la chance d'écrire
40:08 deux bouquins plus jeunes dans ma carrière, mais là j'avais envie d'un truc qui soit
40:14 vrai, qui soit humain, qui soit authentique et la scène...
40:17 Et un doc justement, on ne vous l'a jamais proposé ?
40:19 Si, mais à ce moment-là de ma vie, j'avais besoin d'humain, j'avais besoin de concret
40:26 et j'avais besoin d'aller vers les gens et de le contact.
40:31 Du coup, est-ce que ça a ouvert une porte pour une nouvelle vocation ?
40:34 Je prends beaucoup de plaisir.
40:36 Non, ça n'a jamais été un rêve et je n'ai pas du tout fait ce projet pour devenir
40:42 acteur.
40:43 Vous avez pris des cours de théâtre quand même ?
40:45 Oui.
40:46 Pendant plusieurs mois, mais par contre, je prends énormément de plaisir et puis je
40:51 ne ferme jamais la porte à rien.
40:52 Je ne pensais jamais monter sur des planches et peut-être qu'un jour, je vous dirai que
40:56 je ne pensais jamais tourner dans un film, je n'en sais rien.
40:58 Vous êtes en tournée jusqu'au mois de mars, est-ce que vous pourriez rajouter des dates
41:00 ?
41:01 Il n'y aura pas de date pour l'instant, ce n'est pas prévu.
41:03 Je le disais, c'était aussi cette envie de boucler cette histoire et de mettre un
41:11 point final à cette carrière.
41:13 Après, je ne vais pas vous mentir, j'ai beaucoup de demandes parce que forcément,
41:16 quand un spectacle se lance bien, que les retours sont bons, etc., on est beaucoup sollicité,
41:20 mais pour l'instant, je suis focalisé sur les 14 dates restantes de cet hiver.
41:23 Parce que sans dévoiler ce qu'il y a dans le spectacle, vous vous racontez au travers.
41:27 Il y a des moments, j'ai beaucoup rigolé, mais il y a des moments qui sont aussi beaucoup
41:31 plus touchants et des moments de partage aussi de votre carrière, de votre vie d'homme.
41:37 On passe par plein d'émotions.
41:39 C'est votre autobiographie sur scène.
41:41 Oui, c'est un récit de vie.
41:42 Comme je le disais, dans une carrière sportive, il y a bien sûr des moments qui brillent
41:46 et qui sont inspirants et où tout le monde est content.
41:48 J'en parle.
41:49 Il y a aussi des moments qui sont douloureux et qu'on passe parfois sous silence.
41:54 Il y a aussi une belle aventure humaine, un peu de méthode.
42:02 C'est un mélange de tout ça.
42:04 Comment vont penser vos proches et notamment votre frère ?
42:07 Comment ils vont réagir ?
42:08 Ils l'ont vu déjà le spectacle ?
42:10 Ah non.
42:11 Simon ne l'a pas vu encore.
42:12 Simon le verra parce que là, il est sur son début de saison.
42:15 Il est entraîneur de l'équipe de France de billettement aujourd'hui.
42:17 Il est sur le début de saison avec les athlètes.
42:18 De mes proches, très proches, il y a quelques copains qui l'ont vu et mon papa.
42:23 Mais j'ai préféré que ma famille soit là au fur et à mesure de la tournée dans
42:29 les salles dans lesquelles j'ai joué.
42:30 Mon frère le verra à Perpignan et ma compagne sera là à Annecy forcément.
42:34 Vous avez hâte ou ça vous stresse un peu ?
42:37 Non, j'ai hâte.
42:38 J'ai hâte parce que je le disais, j'ai répété ce projet pendant des mois.
42:43 J'y ai mis beaucoup d'investissements.
42:45 Je me suis dédié aussi avec l'envie de me dire qu'il faut que je fasse du mieux possible.
42:51 Et puis en fait, c'est tellement loin de ce que tu fais d'habitude qu'il faut que tu en
42:54 fasses encore un peu plus que ce que tu aurais fait en temps normal.
42:57 Et donc, j'ai mis beaucoup d'énergie.
43:00 Et il y a un moment où on en a marre de se raconter son histoire à soi-même parce qu'on
43:05 répète, on répète, on se regarde devant la glace pour voir comment on fait.
43:09 On le joue devant le metteur en scène, on le rêve la nuit et ça devient un peu pénible.
43:15 Et on a vraiment envie de le délivrer et de l'offrir en quelque sorte aux personnes
43:21 pour lesquelles on l'a écrit.
43:22 Il paraît que quand on en a marre, c'est le bon moment.
43:25 Oui, et ce qui est sûr, c'est qu'on m'a beaucoup dit, les acteurs et les comédiens,
43:30 des fois ils font une overdose de leur personnage.
43:32 Moi, le problème, c'est que le personnage, c'est moi.
43:36 Donc, oui, apparemment, je commençais à me détester.
43:42 Juste un tout petit mot parce que vous êtes aussi le président de la commission des athlètes
43:46 pour l'Élysée O2024.
43:47 Ça va être chouette.
43:49 On s'attend à une belle fête.
43:50 Moi, je suis hyper impatient et hyper optimiste.
43:52 Je vois que vous serez sur des jeux d'été.
43:54 On a la chance d'organiser un événement qui, quand on a de la chance, arrive une fois
44:01 dans une vie dans son pays.
44:03 Et oui, il me tarde de vivre ça.
44:06 On l'a vu avec la Coupe du monde de rugby.
44:08 Cette dynamique, cette ferveur que ça crée dans une période qui est difficile pour beaucoup
44:15 de Français, qui est difficile dans un contexte international.
44:17 Donc oui, moi, le sport, ça m'a donné des émotions comme rien d'autre.
44:24 J'ai envie de partager ça dans mon pays, avec tous les Français.
44:28 Je pense que ça va être un moment extraordinaire.
44:31 Et je commence à vraiment me languir.
44:35 Je suis à Paris depuis deux, trois jours et je suis allé courir sur les quais de Seine
44:41 hier et je me disais, il va y avoir la cérémonie d'ouverture ici dans quelques mois.
44:45 Et j'ai vraiment hâte.
44:47 Et vous produire à ce moment-là ? Refaire votre...
44:50 C'est pas prévu, mais si vous voulez être ma productrice, on peut en discuter à la
44:53 sortie de l'émission.
44:54 Non, ce serait une bonne idée.
44:55 Très bonne idée.
44:56 Vous arrivez sur les quais de Seine et vous vous dites, j'ai croisé Martin Fourcade
44:58 en train de courir.
44:59 C'était donc bien lui, Doce de Clara.
45:02 Martin, vous avez grandi en pleine nature à la Cassagne, une bâtisse que vos parents
45:10 ont transformée en gîte.
45:12 Votre mère orthophoniste gère également le potager, cuisine pour les clients.
45:16 Le voisin le plus proche, mais quelques kilomètres quand même, vous offre des pots de miel que
45:20 vous vendez au domaine.
45:21 Vous jouez avec votre frère Brice dans un arbre immense.
45:25 La cabane, c'est un vaisseau spatial.
45:27 En juin, vous vivez au rythme de Roland-Garros, vous jouez au tennis tous les jours.
45:32 Regarder la télé n'est pas une habitude chez les Fourcades.
45:35 Occasionnellement et seulement des programmes sur la nature type Ushuaïa.
45:39 Talassa.
45:40 Talassa, Ushuaïa, il y en a plein.
45:42 C'était Talassa le vendredi soir.
45:44 Traumatisé du vendredi soir avec Talassa.
45:48 Le dimanche après-midi, durant les parties de jeux de société, vous voulez terminer
45:52 premier comme dans tous les domaines.
45:54 La région montagnard vous permet d'être performant en ski de fond et vous intégrer
46:00 la session sport études de fond.
46:01 Au cours d'un stage ski, vous rencontrez Hélène.
46:04 Vous avez 12 ans, elle vous plaît.
46:06 Vous glissez un mot sous sa porte.
46:08 Veux-tu m'embrasser ? Réponse non.
46:10 Pourquoi moi, pas le premier dans son cœur ? Un an plus tard, elle est de nouveau dans
46:14 les parages et elle a accepté.
46:17 Vous n'avez jamais coupé le lien malgré l'éloignement jusqu'à l'âge où on gère
46:21 les relations à distance.
46:22 Sportivement, vous harcelez votre famille pour rejoindre Simon qui performe dans le
46:26 groupe Elite à Villars-de-Lens.
46:28 Vous n'avez que 15 ans.
46:29 Votre grand-père finit par trancher au kévasis.
46:32 Vous progressez en biathlon beaucoup plus vite que les autres.
46:36 Mais moralement, c'est compliqué.
46:38 Durant les ponts du mois de mai, vous retrouvez votre cocon familial et là, le moral flanche.
46:43 Vous informez l'entraîneur que le biathlon, ce n'est pas pour vous.
46:46 Vous retrouvez une vie d'ado normale et un grand bonheur avec le triathlon.
46:50 Denis Boissière, le nouvel entraîneur du Pôle Espoir de Font-Romeu, vous propose de
46:54 reprendre le ski sans pression.
46:56 L'envie d'être le premier est revenue et c'est après Manon que vous rattrapez votre
47:01 retard.
47:02 Alors, est-ce que ça a été simple moralement d'être le meilleur ? Allez au théâtre
47:05 du rond-point.
47:06 Martin Fourcade raconte la suite avec beaucoup d'humour.
47:10 C'est bien résumé.
47:12 C'est parfaitement résumé.
47:15 Après, il faut aller au théâtre.
47:17 C'est des beaux souvenirs qui remontent.
47:20 Martin Fourcade, compétiteur, nous allons le tester dans les Olympiades de Salon VIP.
47:25 Nous faisons un classement de nos invités, Martin.
47:29 Alors, vous qui avez eu l'habitude d'être numéro 1, là, on est avec Alexis Michalik
47:34 et Stéphane Caillard.
47:35 Il faut dire qu'Alexis Michalik a été très, très bon sur le Jenga et c'est ce qui va
47:39 lancer vraiment les Olympiades.
47:40 Il y a cinq épreuves, mais vraiment, celle-ci, il ne faut pas la louper.
47:43 Il faut retirer un maximum de petites bûchettes en 30 secondes sans faire tomber la tour.
47:50 Vous ne touchez pas la ligne du haut et vous pouvez utiliser vos deux mains.
47:52 Êtes-vous prêts ? Allez, top chrono.
47:55 Ah oui, OK.
47:56 C'est la même technique qu'Alexis Michalik.
47:59 On n'est pas mal.
48:01 Attention, très bien.
48:03 C'est assez incroyable, cette technique, personne n'y avait pensé, effectivement.
48:08 Attention de ne pas faire tomber.
48:10 Oui.
48:11 Il faut que ça tienne quand je lâche, c'est ça ?
48:13 Oui, c'est ça.
48:14 Il reste 10 secondes, Martin.
48:18 Waouh, ah ouais.
48:19 On est…
48:21 Ah ouais, ouf, on prend des gros risques.
48:24 3, 2, 1, 0.
48:27 Mais il y en a combien ?
48:28 Il y en a 10.
48:29 2, 4, 6, 8, 10.
48:33 Il y en a 20.
48:34 Salut, Alexis Michalik.
48:36 Il y en a 20 ?
48:37 Il y en a 20.
48:38 Exceptionnel.
48:39 Waouh, OK, OK.
48:42 Donc je comprends, tout s'explique.
48:45 Petit contrôle antidopage à la sortie de cette émission, quand même.
48:49 Donc on est sur 20, avec quand même une grosse prise de risque à un moment donné sur cette tour.
48:54 Non, mais j'ai merdé sur le bas à un moment.
48:56 Non, là, on ne peut pas dire que c'est loupé, Martin.
48:59 Si ça s'est merdé…
49:00 Oui.
49:01 Martin, en regardant en face de vous, il va falloir deviner qui est cette personne qui s'affiche sur votre écran.
49:06 Tout au fond, alors il y a une lumière.
49:08 C'est une personnalité du monde du football, si ça peut vous aider.
49:11 C'est Didier Deschamps.
49:12 C'est Didier Deschamps, c'est remporté, comme c'était facile, je mets 2 points.
49:16 Allez, hop.
49:17 Est-ce que vous êtes bon au panier ?
49:20 En basket ?
49:21 Oui.
49:22 Pas bien, mais j'aime bien cette machine là où il faut…
49:24 Eh bien, super, regardez, vous avez une poubelle et des canettes, ce n'est pas un ballon.
49:28 Il faut mettre les 4 dans la poubelle.
49:30 Allez.
49:31 Pas mal, ça touche.
49:33 Non.
49:35 Au moins une, allez.
49:36 Un peu plus fort.
49:37 Allez, c'est 0, ce n'est pas grave.
49:39 Qui a dit ?
49:40 Le contexte du moment, on le déplore quand on croit aux valeurs qu'apporte le sport à la société.
49:46 Les JO de Paris 2024 doivent être un espace de célébration, de la paix.
49:51 Je vous propose donc Tony Estanguet, Rambo ou Jean-Claude Van Dazs.
49:55 C'est celui de gauche.
49:56 C'est celui de gauche, c'est Tony Estanguet.
49:58 C'est remporté.
49:59 Alors un point supplémentaire, on est à 23.
50:01 Qu'est-ce qu'il vous reste à faire ?
50:03 Eh bien vous avez soit du dessin, soit du mime, soit les deux.
50:06 Si vous êtes joueur, Martin, je vous rassure.
50:08 Si vous êtes rapide, vous pouvez faire les deux.
50:10 Vous allez vous lever.
50:11 Dites-moi.
50:12 En premier, vous choisissez ce que vous voulez, le dessin ou le mime.
50:15 Là, vous êtes le plus fort.
50:16 Un point parce qu'il rentre.
50:17 Ah ouais, vous êtes maniaque.
50:18 Je vous ai dit que j'étais un peu maniaque.
50:19 Peut-être un point de plus pour la maniaquerie.
50:21 Alors, vous choisissez soit dessin, soit mime.
50:23 Vous montrez à la caméra, nous on ne regarde pas et vous nous faites deviner.
50:26 Allez, je suis censé me lancer dans une carrière de théâtre, donc je prends...
50:29 Le mime, pas mal.
50:30 Prise de risque.
50:31 Prise de risque quand même.
50:32 Encore un point.
50:33 Si on trouve.
50:35 C'est bon, Martin ?
50:37 Oui.
50:38 Vous allez montrer à la caméra.
50:39 Ah, pardon.
50:40 On ne veut pas être accusé de triche.
50:43 Ni de dopage.
50:45 Allez, c'est parti.
50:47 Patinage.
50:50 Ski.
50:51 Double axel.
50:52 Patinage artistique.
50:53 Ah oui.
50:54 Ok.
50:55 Et le dessin ?
50:56 Pas mal.
50:57 Du tout.
50:58 Ah oui, fais les deux.
50:59 Il veut tout gagner.
51:00 C'est bon.
51:03 Non, il faut dessiner.
51:05 Ah non, là, il faut dessiner.
51:06 Il faut dessiner.
51:07 Un casque de ski.
51:08 Un bonhomme de neige.
51:10 Un bonnet.
51:11 C'est bon.
51:12 Bonhomme de neige.
51:13 Ça fait 26 points, donc sans grande surprise, vous êtes donc le leader du classement de nos invités.
51:20 Venez vous rasseoir, victime de la mode.
51:21 Ah, je suis stressé.
51:22 Bon, c'est ma table.
51:27 Il y a déjà 4 points à gagner sur le tir.
51:30 Là, vous vous enflammez.
51:31 L'année dernière, on est arrivé en total à 17 points.
51:33 C'était le leader.
51:34 Vous êtes à 26.
51:35 Ou même, de ma manière, il passe à 30 direct avec la même prestation.
51:38 Il n'en a que 4.
51:39 Et puis, il faut qu'il vienne.
51:40 Donc, voilà.
51:41 Alors, puisqu'on a la chance de vous avoir version retraite, je vous présente deux pièces de la collection Chamonix Mont Blanc pour un ski détente.
51:49 Regardez tout d'abord la baisse idéale lorsque l'on part à la montagne, hop, pour les vacances.
51:54 Elle est imperméable et déperlante, donc elle résiste à l'eau et au froid.
51:58 Le tissu est thermorégulateur, c'est-à-dire qu'il maintient la température corporelle à 37 degrés.
52:04 Et en même temps, le tissu permet l'évacuation de la transpiration.
52:08 Cette veste, regardez, je vous montre, elle est quand même doublée de polaire.
52:11 Donc, on est très, très bien avec.
52:13 Vous avez un dîner au point chaud ? Parce que maintenant, vous êtes détente.
52:17 Regardez, j'ai le pull qu'il vous faut pour y aller.
52:19 D'abord, il est blanc parce que vous êtes bronzée.
52:21 Ça va, vous allez très, très bien.
52:23 J'adore le col routier.
52:27 Il me semble que c'est routier, mais bon, effectivement, ça peut être cheminé aussi.
52:32 C'est de la laine Merinos et vous serez le plus élégant du restaurant.
52:36 Voilà.
52:37 Merci beaucoup, Clara.
52:38 Et on va où avec ce pull ? On va à Cham.
52:40 On va à Cham.
52:41 D'ailleurs, si vous passez à Chamonix, que vous aimiez le ski ou pas, je vous conseille de monter à l'aiguille du Midi.
52:47 C'est une expérience assez magnifique, qui est un petit peu onéreuse,
52:51 mais on se retrouve au milieu des glaciers et c'est l'occasion d'en parler.
52:56 Du coup, il nous faut absolument la veste.
52:58 Il faut les deux.
52:59 Vous skiez toujours, Martin ?
53:00 Je skie beaucoup, oui.
53:01 Donc là, vous avez hâte de reprendre les skis ?
53:04 Ça commence à me démanger très fort.
53:07 La pratique du sport, c'est encore tous les jours dans votre vie ?
53:10 Oui, quasi quotidiennement.
53:12 Quasi quotidiennement.
53:13 Vous êtes sur scène avec le spectacle Hors Piste jusqu'au mois de mars.
53:17 Ensuite, vous êtes déjà la tête dans le guidon pour les Jeux Olympiques,
53:22 puisque vous êtes le président de la commission des athlètes.
53:25 Qu'est-ce que je peux vous souhaiter pour la suite, avec déjà tout ce que vous avez accompli ?
53:30 Je ne sais pas trop, ou en tout cas, je ne savais pas trop ce que je ferais après ma carrière.
53:35 J'avais bien sûr des idées, certaines choses qui étaient en place,
53:38 mais je ne peux pas vous dire où je serai dans 5 ans.
53:41 Politique ? Ministre ? De sport ?
53:43 Je ne crois pas. Je ne crois pas, sincèrement.
53:45 On la ressortira dans quelques années, quand vous serez sur le ferron de l'Elysée.
53:50 En tout cas, du bonheur, du temps en famille, du ski,
53:54 et puis l'occasion de revenir prochainement dans votre émission.
53:57 Je voulais vous demander sur la programmation des dates.
53:59 Vous avez prévu de passer dans des stations de ski pour faire votre spectacle ?
54:02 Non, j'ai choisi des bassins de population importants, avec des salles qui étaient un peu grandes.
54:08 Combien de personnes dans la salle ?
54:10 C'est des salles d'environ 1000 places.
54:12 C'est une tournée qui était sur 16 dates cet hiver,
54:16 pour pouvoir garder du temps pour skier à côté.
54:19 C'est heureusement sold out partout, donc j'en suis extrêmement heureux.
54:24 Sauf à Perpignan et à Bordeaux, dont la billetterie ouvrira le 21 novembre.
54:29 Donc ça me permettra un petit plein d'œil.
54:31 C'est parce que ce n'est pas encore ouvert, sinon ça va être plein.
54:33 Ça va être pris d'assaut.
54:34 Merci d'avoir été avec nous, Martin.
54:36 C'était un véritable plaisir.
54:37 La semaine prochaine avec Clara, on vous retrouvera pour une émission mardi à 19h avec Zoé Marshall et Nassim Liess,
54:45 les deux comédiens qui sont à l'affiche d'un film déjanté sur Netflix, Nouveau Riche.
54:50 Et puis mercredi, il y aura un petit parfum de cuisine, grâce au chef Julien Dubué,
54:55 passionné de rugby, qui viendra nous donner peut-être ses meilleures recettes et ses meilleurs souvenirs de match.
55:00 Un parfum du sud-ouest avec Julien.
55:02 Parfum du sud-ouest, évidemment, qu'on adore.
55:04 Merci encore d'avoir été avec nous.
55:06 Merci à vous de nous avoir suivis.
55:07 Et à très vite sur Be In Sport.
55:08 Ciao !
55:09 [Musique]

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