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François Cocq: «Je vois un glissement de plus en plus du terrain politique vers le terrain judiciaire. Quand le ministre de l'Intérieur va saisir lui-même la justice pour des déclarations de certains députés, ce n'est pas à lui de le faire.»

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Transcription
00:00Il y a deux questions qu'il faut bien distinguer. Il y a la question de principe, j'y viens dans un instant,
00:03mais il y a quand même la séquence politique qu'il faut analyser et qui s'est ouverte il y a trois jours maintenant.
00:08Vous aviez raison de rappeler, Maître, que nous n'en sommes qu'aux réquisitions du parquet
00:12et que donc le RN, et c'est assez légitime, est en train de se saisir de la question pour commencer à construire une défense.
00:18Et je note d'ailleurs que jusque-là, la défense du RN avait été plutôt faible ou plutôt absente.
00:24Ils n'avaient pas fait vraiment profil bas pendant le début de ce procès et peut-être qu'ils le payent aujourd'hui.
00:29Donc il faut bien distinguer les deux. Là, il y a une séquence politique.
00:32À côté de ça, il y a des questions de principe, avec des questions de fond,
00:35parce qu'on a deux légitimités de l'expression de la souveraineté populaire qui se font face.
00:39Celle de la loi qui est, on le sait depuis Rousseau, qui est l'expression de la volonté générale.
00:43Et puis, il y a le cadre électoral que vous évoquez et qui est l'élection présidentielle à venir de 2027.
00:49Et de ce point de vue-là, effectivement, l'exécution provisoire de la peine ferait interférer l'un et l'autre,
00:56créerait un empêchement de l'un par l'autre. Donc cette exécution provisoire, aujourd'hui, est problématique.
01:04Un dernier mot sur les questions de principe.
01:05J'ai eu l'occasion de dire ici à plusieurs reprises, à ce micro, que je voyais quand même un glissement de plus en plus
01:10du terrain politique vers le terrain judiciaire. Pour des aspects qui n'ont rien à voir avec cela.
01:15Par exemple, quand le ministre de l'Intérieur va choisir lui-même la justice pour des déclarations de certains députés,
01:24je pense que ce n'est pas une bonne façon de faire.
01:26Je pense que certains peuvent le faire, que la justice peut s'autosaisir, mais que ce n'est pas à lui de le faire.
01:30Ce n'est pas à lui de faire glisser le terrain du politique vers le terrain judiciaire.
01:33Finalement, c'est une bobine qu'on déroule comme ça et on en arrive à des cas extrêmes comme celui-ci.

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