Les agriculteurs restent mobilisés dans plusieurs régions de France ce mardi pour dénoncer le projet de traité de libre-échange entre l'UE et le Mercosur et la non-concrétisation des engagements pris par le gouvernement Attal lors des mobilisations de l'hiver dernier. À Agen, les manifestants ont investi la préfecture et refusent de quitter les lieux avant d'avoir obtenu des engagements écrits de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard.
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00:00Oui, on reste à Agen parce qu'on va justement retrouver, si la liaison est possible, José Pérez. Il était hier soir sur notre antenne.
00:08Bonsoir, José Pérez. Beaucoup de Français qui ne vous connaissent pas forcément vous découvrent. Vous avez eu 13 ans de colère hier. Bonsoir.
00:15Donc vous vous êtes enfermé, si je puis dire, à l'intérieur de la préfecture. Et vous avez dit – coupez-moi si je me trompe – que vous n'en sortiriez qu'à condition
00:25que la ministre de l'Agriculture accepte de parler avec vous.
00:28Tout à fait. On acceptera de sortir... On a dit à M. le préfet, là, qu'on sortirait de la préfecture que lorsqu'on aura une réponse écrite de la ministre de l'Agriculture.
00:38Bien évidemment, si on peut parler avec elle, c'est encore mieux. Mais on veut un écrit. En un moment donné, on ne va pas refaire comme l'année dernière.
00:44On ne va pas repartir à 3 semaines de manifestation. On est agriculteurs. On a du travail sur nos fermes. Et nos revendications, on les porte depuis 10 mois.
00:53Maintenant, ça suffit. Maintenant, on veut des réponses. On veut un écrit de Mme Genova en disant qu'on est en Europe et qu'on n'applique que la réglementation européenne
01:05et plus de surtransposition française. Stop. Ça suffit. On ne peut plus travailler comme ça. Les agriculteurs crèvent. L'agriculture est en souffrance.
01:14On nous supprime tous nos moyens de travail en nous mettant des normes sans cesse. Sans cesse, on a des normes supplémentaires à l'Europe. Donc maintenant, basta.
01:29— Ça suffit. Et vous voulez un engagement écrit de la ministre. Peut-être qu'on peut vous voir de nouveau en plein écran, José Pérez.
01:36Est-ce que vous pouvez nous raconter exactement où vous êtes au sein de la préfecture et où se trouve le bureau du préfet ? Bref, comment se déroulent les choses, en fait ?
01:46— Là, je suis à la préfecture. Je suis devant la porte où on est reçus. Juste derrière, on a toute la délégation sur laquelle on est reçus. Et donc on est vraiment...
02:04Monsieur le préfet est parti discuter avec ou échanger avec Paris a priori, d'après ce qu'on nous a dit. Donc voilà. Nous, on est là.
02:13On est 15 à avoir été reçus. Et on ne quittera pas la préfecture de nous-mêmes tant qu'on n'aura pas une réponse écrite, tant qu'on n'aura pas une réglementation
02:25identique inscrite partout chez nous pour les agriculteurs français. — Alors José Pérez, pardonnez-moi, mais j'ai l'impression, si je vous écoute,
02:34que vous allez rester longtemps dans la préfecture du Lot-et-Garonne, parce que j'imagine pas que ce soir, les services de la ministre Mme Gennevard
02:43changent la réglementation qui vous tracasse. Enfin vous parlez de la surtransposition par la France des dispositions européennes. Très bien.
02:53Mais on va pas casser ça en une heure. — Non, mais après, il faut qu'on ait les mêmes normes que partout dans l'Europe.
03:02Bien évidemment, on accepte les normes européennes. Mais on n'accepte plus les surtranspositions. Et on est bien d'accord que les choses
03:09vont pas changer en une heure. Par contre, Mme Gennevard pourrait faire un écrit en s'engageant à y travailler dessus pour supprimer
03:17toute cette surtransposition et que l'on réautorise nos produits phytopharmaceutiques afin de continuer à produire, parce qu'aujourd'hui,
03:24à cause de tout ça, en France, on est en déproduction totale. Et personne ne se gêne pour rentrer des produits de l'étranger qui sont, eux,
03:35soumis à une réglementation qui est différente de la nôtre. Et nous, on veut... C'est la seule chose qu'on veut. On veut une réglementation identique
03:42à l'Europe, ni plus ni moins. — José Pérez, votre message est passé. On l'a clairement entendu. Merci. Moi, vous voulez une réglementation identique
03:52aux autres pays européens. Ce que j'aimerais, c'est que vous passiez une bonne nuit. Vous allez pas passer la nuit comme ça dans la préfecture d'Agen.
04:00Vous n'allez pas y rester toute la nuit. Et plus encore, parce que je suis pas certain que la ministre de l'Agriculture accède à vos demandes ce soir.
04:08Qu'est-ce que vous allez faire ce soir ? Qu'est-ce que vous allez faire cette nuit dans la préfecture ? — Vous voyez, déjà, on est au chaud. Donc tout va bien.
04:15Tous mes collègues agri, là, on est 200 ou 300. Ils sont dehors au froid. Nous, pour l'instant, on est au chaud. On est bien. On est bien d'accord
04:23qu'on n'aura pas des réponses de suite. Mais enfin que la ministre s'engage à travailler sur le dossier sérieusement et qu'elle l'annonce.
04:31Ils le disent. Même elle, elle a reconnu a priori dans l'après-midi que c'était plus possible de continuer comme ça. Mais qu'elle l'écrive et qu'elle s'engage
04:40à court terme et pour qu'en tout début d'année, avant le salon de l'agriculture peut-être même, qu'elle fasse des annonces en supprimant toute cette
04:48surtransposition qui est insupportable pour le monde agricole. Puisque le monde agricole, on crève à cause de ça. Il faut le dire, quoi.