Avec Karine Duc, viticultrice et coprésidente du CR 47, André Laignel, maire PS d''Issoudun, vice-président délégué de l'Association des maires de France, Michel Fize, sociologue et politologue pour son dernier livre "Un président anormal" éd. Perspectives Libre
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00:00:00Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
00:00:05Sud Radio, midi 14h, Alexis Poulin sans réserve.
00:00:10Je serai d'une détermination absolue.
00:00:13Je n'aimais pas que la France soit bloquée, arrêtez de la bloquer.
00:00:16Je ne céderai rien, ni aux fainéants.
00:00:18La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler, ni aux cyniques.
00:00:20Moi, initialement, je n'ai pas compris, ni aux extrêmes.
00:00:23La jeunesse n'allait pas te les inspirer, il y en a une aussi qui veut bosser.
00:00:25J'ai en train d'essayer de rechercher de la chanson qui pourrait caractériser le moment.
00:00:28J'ai également dit que la France, aujourd'hui...
00:00:30L'été indien, peut-être.
00:00:31Ne signerait pas en l'état ce traité Mercosur.
00:00:34Où tu voudras, quand tu voudras.
00:00:36Je le dis depuis plusieurs années.
00:00:38Aux couleurs de l'été indien.
00:00:43Parce que c'est notre projet !
00:00:49Notre projet, c'est d'être ensemble jusqu'à 14h sur Sud Radio pour cette nouvelle émission.
00:00:55On va parler, bien sûr, du mouvement des agriculteurs.
00:00:58Savoir où ils en sont avec Karine Duc, viticultrice et coprésidente du CR de la coordination rurale dans le 47.
00:01:06On aura ensuite André Lagnel pour parler des maires qui en ont marre d'être les boucs émissaires.
00:01:11Lui est maire PSD soudain depuis longtemps.
00:01:13Il est vice-président délégué de l'Association des maires de France.
00:01:16Et puis, on va parler des petites phrases d'Emmanuel Macron.
00:01:19On en a une nouvelle avec les haïtiens qui sont complètement cons.
00:01:21Ça n'arrête pas.
00:01:22Avec Michel Phi, sociologue et politologue qui vient de publier un livre.
00:01:27Un président anormal aux éditions Perspectives Libres.
00:01:30A tout de suite sur Sud Radio 0826 300 300 si vous souhaitez nous appeler, réagir, poser vos questions.
00:01:36On se retrouve dans un instant.
00:01:38Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente.
00:01:43Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:01:47Et notre invitée pour cette première partie d'émission est Karine Duc, viticultrice et coprésidente de la coordination rurale.
00:01:53Bonjour.
00:01:54Bonjour.
00:01:55Merci d'être avec nous.
00:01:56Alors, où en est-on de la mobilisation des agriculteurs en cette fin de semaine ?
00:02:02Il y a des points de rassemblement encore un petit peu partout en France.
00:02:07Ça se mobilise, ça se maintient.
00:02:09Pour notre groupe à nous, sur le port de Vincennes, on a pris contact hier avec le préfet de région,
00:02:17parce qu'on n'avait pas encore eu de coups de fil.
00:02:20On a pris contact, on a compris qu'on allait de toute façon nous déloger assez rapidement.
00:02:27Donc, écoutez, nous, on n'est pas là pour insister plus que cela.
00:02:34Donc, on n'avait pas l'impression de se faire déloger quand on a décidé ce matin de lever le camp,
00:02:42parce que de toute façon, on a la foulée, on allait devoir partir.
00:02:46Et là, on revient sur… On a pris l'autoroute, on est exportés par les gendarmes.
00:02:51On revient sur Agen, où une mobilisation a été faite ce matin.
00:02:56L'intention à Agen était de bloquer les grandes surfaces,
00:03:01mais il y a un dispositif de sécurité qui est présent sur place,
00:03:07étant donné qu'il y a ignoré M. Rousseau sur Agen.
00:03:12Et donc, écoutez, la destination des grandes surfaces sont bloquées également.
00:03:16On ne peut pas les mettre à bloquer également.
00:03:18Donc, écoutez, on va voir. On va rejoindre le groupe.
00:03:21De toute façon, il y a une grande mobilisation à Agen qui se maintient et qui est bien présente à cet instant.
00:03:28— D'accord. Et parce que vous étiez aussi entré dans la préfecture, vous avez été délogé.
00:03:33On a l'impression que la réponse depuis le début de ce mouvement, c'est uniquement une réponse policière.
00:03:37Est-ce que maintenant, vous dites que vous avez pris contact avec le préfet,
00:03:41vous avez le sentiment quand même que vous allez pouvoir être écouté, entendu ?
00:03:45Michel Barnier aussi a fait quelques déclarations.
00:03:47Est-ce que ça peut amener à un déblocage ou est-ce que la mobilisation va s'amplifier davantage ?
00:04:17— Non, non.
00:04:42Au Sénat, l'après-midi, il a pris parole. Effectivement, il a fait un petit discours qui n'est pas rien.
00:04:51On ne peut pas dire...
00:04:52— Oui, mais justement, là, on a quand même quelque chose de l'ordre du discours, des mots, toujours des mots.
00:04:58Depuis janvier, on a l'impression que c'est ce à quoi joue le gouvernement,
00:05:02gagner du temps en faisant des promesses avec à la fois des aides, etc.
00:05:06Sur le Mercosur, qui est quand même au cœur de la mobilisation agricole,
00:05:11on a l'impression qu'en réalité, c'est un jeu de dupe.
00:05:13La France ne peut pas faire grand-chose.
00:05:15Et c'est l'Europe qui va décider avec des partenaires européens qui, eux, sont plutôt pour ce traité.
00:05:21Est-ce que vous pensez que la France, Michel Barnier, va être solidaire des agriculteurs français
00:05:26et va réussir à réfléchir cette position européenne ?
00:05:30— Ça, la question, il faut la poser à lui.
00:05:33Nous, il a fait hier un discours qui n'est pas...
00:05:39On ne peut pas considérer que ce n'est rien.
00:05:41C'est quand même la voix du Premier ministre.
00:05:43Mais de là à dire qu'il va passer aux actes, on n'en est pas du tout assurés.
00:05:47Le gouvernement a une position tout à fait instable.
00:05:51Donc on est lucides de ça aussi.
00:05:54Mais les mobilisations se maintiennent.
00:05:58Le siège et les blocages intenses, pour l'instant,
00:06:02parce que les mobilisations doivent se faire sur des périodes bien particulières,
00:06:06sur un temps bien stratégique,
00:06:08pour ne pas non plus épuiser les personnes qui sont mobilisées,
00:06:12parce qu'ils ont du travail sur leurs fermes également,
00:06:14et ressortir stratégiquement quand c'est opportun.
00:06:18En tout cas, là, aujourd'hui, on demande à être reçus, bien entendu,
00:06:23par M. Barnier ou Mme Genova,
00:06:26pour concrétiser et passer aux actes véritablement
00:06:30et enchaîner sur du concret.
00:06:32Parce que les paroles, on sait tous, vous et moi,
00:06:35que ça n'engage que celles et ceux qui les tiennent.
00:06:39La parole d'un agriculteur est valable.
00:06:42La parole d'un politicien l'est beaucoup moins.
00:06:45Écoutez, on espère quand même des solutions.
00:06:50Je ne sais pas si, avec les mobilisations que l'on fait,
00:06:55on arrive à être mobilisés partout,
00:06:57et quand on veut, et où on le souhaite.
00:07:00Donc, il est important qu'on arrive à maintenir cette pression-là.
00:07:05Ils savent qu'on est capable de tout.
00:07:07Et ils savent très bien que, même si aujourd'hui, on revient à jeun,
00:07:11on est capable de se déployer de manière forte,
00:07:15et on les tient de près. C'est tout.
00:07:17A eux de faire le job.
00:07:19Et s'ils ne sont pas capables de faire le job,
00:07:21malgré tous les discours qu'ils ont pu tenir,
00:07:24la France va au chaos,
00:07:27mais c'est eux qui amènent la France au chaos.
00:07:30Mais je ne veux pas faire ce triste constat aujourd'hui.
00:07:34Je veux pouvoir avancer dans la dynamique
00:07:39et dans les paroles positives
00:07:41qu'ils ont essayé d'avoir auprès des agriculteurs.
00:07:44Écoutez, un sujet après l'autre, avançons.
00:07:47Mettons à l'agenda, très rapidement,
00:07:51et dans la semaine qui arrive,
00:07:53des solutions effectives pour les agriculteurs.
00:07:58Même si le gouvernement n'a pas destination,
00:08:02n'est pas voué à durer longtemps,
00:08:04ce qui est acté d'un immédiat, il faut le faire.
00:08:07– Alors, qu'est-ce qui est acté dans l'immédiat ?
00:08:09Quelles sont les solutions que vous voyez ?
00:08:11Puisqu'on a l'impression que là, vous êtes dans une logique de conciliation,
00:08:14d'un pas en avant, et chacun va se retrouver au milieu.
00:08:17Quelles sont les solutions, là, immédiates ?
00:08:19– Quand on vous demande, à un moment donné,
00:08:22d'être dans la construction et d'apporter,
00:08:26il faut répondre immédiatement à la main tendue,
00:08:31avec des éléments, parce qu'on nous reprocherait l'inverse
00:08:34de ne pas le faire.
00:08:35Donc il faut absolument le faire, évidemment.
00:08:37Et tout ce qui est pris, il y a des normes,
00:08:40il y a des produits phytopharmaceutiques qui sont suspendus,
00:08:44qui pourtant sont autorisés par ailleurs en Europe.
00:08:49C'est un premier pas qu'il faut absolument trancher,
00:08:52c'est de l'ordre du réglementaire, c'est réalisable rapidement.
00:08:55– Mais ça, c'était déjà les premières mobilisations en janvier,
00:08:58on était déjà sur la même chose.
00:09:00C'est-à-dire qu'on demandait moins de normes,
00:09:03on demandait aussi que les agriculteurs puissent faire leur travail et en vivre.
00:09:07Rien n'a changé depuis janvier.
00:09:09Alors, qu'est-ce qui pourrait changer dans les semaines qui viennent ?
00:09:11– Eh bien, écoutez, dans ce cas, on est fataliste et on reste sur les routes,
00:09:16on bloque tout.
00:09:17Je pense que quand il y a une ouverture possible
00:09:21dans l'avancement des sujets et actés,
00:09:24je pense qu'il faut absolument mettre une pression monstre maintenant
00:09:28que des mots ont été mis sur ce nouveau gouvernement,
00:09:31parce que les mots ont engagé le précédent gouvernement, malheureusement.
00:09:35Après, écoutez, on est dans une telle instabilité politique,
00:09:39que voulez-vous ?
00:09:41À un moment donné, on ne peut pas non plus mobiliser dans un temps continu.
00:09:46On n'est pas des zadistes à faire un siège sur des sites bien particuliers.
00:09:52Nous sortons quand nous estimons que stratégiquement, il est opportun de le faire.
00:09:56Ils savent très bien qu'on peut le faire à tout moment et avec des moyens conséquents.
00:10:02Et écoutez, la pression doit se faire par ce mode opératoire-là,
00:10:08parce que de toute façon, seul le résultat compte.
00:10:12Et si à un moment donné, on doit mettre un peu moins d'actions ou des actions plus ciblées
00:10:17pour que derrière, il y ait un travail de fourniture d'informations et de documents
00:10:24à ce nouveau gouvernement, ce qu'on fait quotidiennement,
00:10:27ils ont déjà tout entre les mains, on est bien d'accord.
00:10:29Mais s'il faut redonner tout, parce que vous savez, avec les politiciens,
00:10:31il faut toujours se répéter, on se répète sans arrêt.
00:10:34Et s'il faut encore se répéter, on le fera.
00:10:36Et s'il faut qu'on leur mette la pression pour que dans un mois,
00:10:40il y ait quelques molécules qui soient à nouveau autorisées, on le fera aussi.
00:10:43– Mais c'est uniquement ça, c'est sur des molécules phytosanitaires,
00:10:46il n'y a pas autre chose ? – Bien sûr que non.
00:10:48– Quels sont les gros points de discorde ?
00:10:51– Vous savez comme moi que le gouvernement est instable.
00:10:55Il peut sauter à tout moment.
00:10:57– Oui, avec le budget, on en parle avec Hermère après.
00:11:01– Ce qui est pris maintenant, est pris.
00:11:04Parce que si on attend de tout réformer la réglementation française
00:11:08et que le gouvernement saute entre temps,
00:11:10on va se faire être couillon comme en début d'année.
00:11:12– Oui mais quand même, ça fait déjà 10 mois de mobilisation en pointillés.
00:11:16Là, un gouvernement qui est sur la braise et qui risque de ne pas durer longtemps,
00:11:21est-ce que vous envisagez donc de se dire, on attend de voir,
00:11:24mais au final, le maire Caussoure, c'est à Bruxelles que ça va se décider,
00:11:28et il faudra y revenir ?
00:11:30– Je viens de vous dire quoi ?
00:11:32Je viens de vous dire qu'on continue les mobilisations stratégiques ponctuelles,
00:11:36et également, il y a un temps à consacrer dans le travail
00:11:39et dans la pression à ce gouvernement
00:11:43pour faire acter immédiatement quand même certains points.
00:11:48Écoutez, si j'ai la possibilité de réformer intégralement,
00:11:54et si le gouvernement m'en donne la possibilité,
00:11:56on le fera.
00:11:58Je pense qu'il est urgent de pouvoir insuffler et avancer.
00:12:05– Mais on vous a vu très émue quand vous vous êtes fait virer de la préfecture
00:12:13en disant on peut crever.
00:12:15Vous avez l'impression que là, non,
00:12:17le monde agricole a le soutien de la population et du gouvernement ?
00:12:22– C'est vrai, c'est pas parce qu'on est parti,
00:12:25on s'est fait quasiment foutre dehors de Bordeaux,
00:12:28c'est pas parce qu'on ne tient pas le siège que la mobilisation s'arrête.
00:12:33– Non, bien sûr.
00:12:34– On est convaincus encore qu'il faut des actes
00:12:38et que ce ne sont que des paroles, bien lucides là-dessus,
00:12:41mais écoutez, il faut s'adapter à l'actualité, il faut s'adapter.
00:12:47Évidemment qu'on est très méfiants, évidemment,
00:12:52évidemment que je suis dans le même état d'esprit qu'au départ,
00:12:56qui vont vouloir à un moment donné, certainement et peut-être,
00:13:02ne faire que parler et ne pas agir,
00:13:07mais tenons-les, ils ont parlé, maintenant agissez quoi.
00:13:11Écoutez, je ne fais qu'avec nos petits moyens d'agriculteurs de base,
00:13:19essayer de faire pression à ce gouvernement-là
00:13:23et les obliger, les contraindre à faire en sorte qu'ils tiennent parole.
00:13:30Moi, qu'est-ce qu'il faut faire ensuite ?
00:13:32– Très bien.
00:13:33– Qu'est-ce que nous n'avons pas fait ?
00:13:35– Non, mais bien sûr, on va aussi, nous les médias,
00:13:39on va suivre la mobilisation et voir si ce gouvernement tient parole.
00:13:42Merci beaucoup Karine Duc d'avoir été avec nous
00:13:45pour faire un point sur la mobilisation agricole.
00:13:48On va marquer une pause, mais on se retrouve dans un instant
00:13:50pour parler de la dernière petite phrase
00:13:53que M. Macron n'aurait sans doute pas dû prononcer cette fois-ci.
00:13:56C'était à Haïti, à tout de suite, 0826-300-300 pour le standard.
00:14:00Et puis ensuite, on parlera de la situation des maires de France,
00:14:04pas loin du burn-out pour beaucoup
00:14:06et qui en ont marre d'être les boucs émissaires.
00:14:09– Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
00:14:14Alexis Poulin, sans réserve, l'édito.
00:14:18– Et encore une petite phrase d'Emmanuel Macron,
00:14:21alors les gaulois réfractaires, ceux qui ne sont rien,
00:14:24les quoi ça, quoi ça, va t'acheter un t-shirt,
00:14:26enfin bref, on ne les compte plus les petites phrases d'Emmanuel Macron.
00:14:29Et là, c'était en déplacement à Haïti, alors pas devant la presse,
00:14:33il répondait, face au limoges du chef du gouvernement,
00:14:38à quelqu'un qu'il interpellait dans la rue, et on écoute ce qu'il a dit.
00:14:42– Franchement, c'est les Haïtiens qui ont tué Haïti,
00:14:45en laissant de l'arbre au trafic, et là, s'ils ont fait,
00:14:47le premier ministre, il était super, il avait défendu, ils l'ont viré.
00:14:51C'était terrible, c'était terrible, moi je ne peux pas en remplacer,
00:14:54ils sont complètement cons, ils n'auraient jamais dû le sortir,
00:14:57le premier ministre qui était formidable.
00:14:59– Voilà, s'ils sont complètement cons les gars ici,
00:15:01c'est le président de la France qui dit ça, ça joue, c'est formidable.
00:15:06Alors évidemment, Haïti a convoqué l'ambassadeur de France,
00:15:09après ses propos inacceptables tenus par le président de la République,
00:15:12qui se défend en disant que c'était en off,
00:15:14alors on a le droit de dire que les Haïtiens sont complètement cons.
00:15:17La France et Haïti, c'est quand même une longue histoire,
00:15:20il faut savoir que dans la foulée de la révolution de 1789,
00:15:23après Toussaint Louverture, c'est Jean-Jacques de Salines
00:15:26qui arrive à s'autoproclamer empereur,
00:15:29et à proclamer également l'indépendance de l'ancienne colonie française en 1804.
00:15:33Il y a eu un massacre évidemment de la population française
00:15:36qui est restée derrière, 3000 à 5000 personnes,
00:15:39on parle même là d'une portée génocidaire de ce massacre.
00:15:43Et puis en 1825, le roi Charles X qui a demandé
00:15:47qu'Haïti rembourse 150 millions de francs or
00:15:50pour que la France ne recherche pas à reconquérir Haïti,
00:15:54et pour indemniser bien sûr les anciens colons dans un délai de 5 ans,
00:15:58et puis l'île a été en proie à sans arrêt des crimes,
00:16:02des mafias, des dirigeants peu scrupuleux,
00:16:06et la France, comme les Etats-Unis d'ailleurs,
00:16:08joue un jeu de trouble en Haïti,
00:16:10qui fait que cette phrase d'Emmanuel Macron
00:16:13était une insulte supplémentaire évidemment,
00:16:15au-delà de dire que les Haïtiens sont cons,
00:16:17par rapport à la position française depuis des années
00:16:19sur cette ancienne colonie,
00:16:21mille indépendantes, qui a été punie sans doute
00:16:24parce que c'était la première des révoltes d'esclaves
00:16:27qui obtenaient leur liberté.
00:16:28Donc voilà, on va parler de toute façon dans un instant,
00:16:31à partir de 13h avec Michel Fils,
00:16:33de ces petites phrases, de ces dérapages d'Emmanuel Macron
00:16:36qui font beaucoup de mal à la diplomatie française
00:16:39et qui ne devraient pas être dans la bouche d'un Président,
00:16:42comme le disait François Hollande,
00:16:44un Président, ça ne devrait pas dire ça.
00:16:46Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:16:50Et notre invité à distance est M. André Léniel,
00:16:54maire PSD Soudun, vice-président de l'Association des maires de France.
00:16:57Bonjour.
00:16:58Bonjour.
00:16:59Alors le congrès des maires de France s'est tenu cette semaine.
00:17:03Quelle a été la couleur et les conclusions de ce congrès ?
00:17:09Le congrès a été un congrès solide, sérieux, mobilisateur,
00:17:14avec des maires inquiets, mais combatifs,
00:17:18et même en colère bien souvent.
00:17:20Et quant à la conclusion, celle du Premier ministre,
00:17:23il nous a chanté une berceuse émeublement.
00:17:26Sur une heure de discours, il y a eu cinq minutes sur le budget.
00:17:30Budget qui est le plus mauvais budget pour les collectivités territoriales
00:17:34de toute l'histoire.
00:17:36C'est très franchement une attitude où le mépris affleure.
00:17:42Et c'est totalement insupportable.
00:17:44Aujourd'hui, on a appris, la semaine dernière pour être plus précis,
00:17:48qu'on eut supprimé 1,9 milliard de crédits
00:17:52qui étaient inscrits dans nos budgets pour 2024
00:17:55et qu'on devait rembourser avant le 31 décembre.
00:17:59Pour 2025, on est à près de 11 milliards de suppression de crédits,
00:18:03soit directs, soit indirects.
00:18:05Et pourquoi ?
00:18:07On a quelques paroles légères, non argumentées.
00:18:12Aujourd'hui, nous sommes dans la situation où beaucoup de nos services publics,
00:18:16parce que ce n'est pas un débat entre élus,
00:18:18mais entre élus et gouvernement.
00:18:20Derrière, ce sont nos services publics locaux,
00:18:23les services publics qui sont à proximité de nos concitoyens.
00:18:27C'est l'école, ce sont les crèches, c'est l'environnement,
00:18:30c'est l'énergie, c'est le sport, la culture,
00:18:35c'est tout ce qui fait la vie d'une commune.
00:18:37Pourquoi s'attaquer comme ça et faire des communes, des collectivités locales,
00:18:45les boucs émissaires de l'incurie budgétaire du gouvernement,
00:18:48enfin des gouvernements successifs,
00:18:50que ce soit Bruno Le Maire, Elisabeth Borne, Gabriel Attal et tous les autres,
00:18:54c'est proprement scandaleux.
00:18:56C'est-à-dire que c'est aux Français et aux maires de payer
00:19:00pour cette mascarade budgétaire qui a emmené la France dans le mur ?
00:19:05Il est clair que nous sommes considérés comme des variables d'ajustement.
00:19:09Et j'ai même dit comme des supplétifs du gouvernement.
00:19:13Et c'est d'ailleurs pour ça que j'ai dit qu'il était temps
00:19:15de décoloniser nos collectivités territoriales.
00:19:19C'est totalement scandaleux.
00:19:21En plus, ça a été précédé d'une campagne de dénonciation calomnieuse
00:19:25par M. Le Maire et d'autres ministres qui ont expliqué
00:19:28que c'était les collectivités territoriales
00:19:31qui étaient la faute du dérapage budgétaire du pays.
00:19:34Je rappelle très simplement, parce que tout le monde ne le sait pas forcément,
00:19:37que nous sommes, nous, obligés de voter nos budgets à l'équilibre.
00:19:40Et que donc il n'y a pas de déficit des collectivités territoriales.
00:19:43Et quant à ce qui concerne nos dettes, elles ne servent,
00:19:46puisque nous ne pouvons emprunter que pour réaliser des investissements,
00:19:50contrairement à l'État, qui peut emprunter pour finir les mois.
00:19:54Nous, nous avons une somme modeste,
00:19:57moins de 8% de la dette dans notre pays, et nous, nous la payons nous-mêmes.
00:20:01Et donc aujourd'hui, il fallait dire que c'est un véritable attentat
00:20:04à l'égard des collectivités territoriales,
00:20:06à l'égard de ce qui est constitutionnellement garanti,
00:20:10c'est-à-dire leur libre administration et leur autonomie budgétaire.
00:20:15Tout cela, oui, et malheureusement, met en difficulté sur le terrain
00:20:20ceux qui restent encore les principales interlocuteurs,
00:20:23ceux qui sont souvent le premier recours de nos concitoyens,
00:20:26mais aussi le dernier espoir, c'est-à-dire les maires et leurs communes.
00:20:30– Mais quels vont être aujourd'hui les moyens de réponse des élus locaux,
00:20:35des maires, face à ce mépris du gouvernement,
00:20:38et à ce sabotage budgétaire qui veut, en fait, asphyxier les mairies ?
00:20:42Quels sont vos recours ? Qu'est-ce que vous allez faire, les maires de France ?
00:20:45– C'est effectivement l'asphyxie qui nous vient.
00:20:48J'avais d'ailleurs parlé de supplice du garrot.
00:20:51Le garrot est resserré de plus en plus fort.
00:20:54Et donc, nous avons dit, dans la résolution finale,
00:20:58dont j'ai donné la connaissance au Congrès,
00:21:02qui était le résultat de l'unanimité des maires de France, de leur bureau,
00:21:07c'est d'envisager d'ores et déjà toutes les actions au niveau de chaque département.
00:21:13Et j'invite les associations départementales des maires,
00:21:16les uns et les autres, à réfléchir.
00:21:18Bien entendu, dans les 15 jours qui viennent,
00:21:20pour essayer de faire pression sur ce gouvernement,
00:21:23pour qu'il revienne en arrière.
00:21:25Il y a d'autres moyens de trouver de l'argent
00:21:27que de venir ponctionner les collectivités territoriales.
00:21:30J'ajoute, et c'est essentiel,
00:21:32quand nous ponctionnons à hauteur maintenant quasiment de 13 milliards,
00:21:37c'est l'économie française qu'on va mettre en panne.
00:21:40Nous réalisons 70% des investissements publics dans notre pays.
00:21:45Nous allons être étouffés,
00:21:47et l'étouffement va conduire à ce que le premier sacrifié,
00:21:50ce soit l'investissement.
00:21:51C'est-à-dire que ça va mettre en difficulté le bâtiment,
00:21:55les travaux publics, beaucoup d'autres secteurs.
00:21:58Et que nous sommes déjà quasiment au bord
00:22:01de la récession économique dans notre pays,
00:22:04et que si ce qui est prévu au budget était mis en œuvre,
00:22:07la récession serait certaine pour l'ensemble
00:22:10des forces économiques de notre pays
00:22:12avant la fin de l'année 2025.
00:22:14C'est une politique de gribouille.
00:22:16Le premier ministre me faisait penser
00:22:19à une vieille bande dessinée,
00:22:21le sapeur camembert.
00:22:23Le sapeur camembert, il creusait des trous
00:22:25pour boucher le trou d'à côté.
00:22:27Aujourd'hui, boucher le trou de l'État
00:22:29en creusant le trou des collectivités territoriales,
00:22:32c'est totalement inacceptable.
00:22:34– Mais est-ce que la France n'a pas un problème
00:22:36qui est ce jacobinisme, cette centralisation excessive
00:22:40où on a finalement un État central obèse,
00:22:43qui ne sert à rien.
00:22:44On a vu le maire de Rouen critiquer les ARS,
00:22:48dire le préfet qui a son chauffeur,
00:22:51qui a sa résidence, les maires n'ont jamais eu ça.
00:22:54Est-ce qu'à un moment, il ne faut pas dire
00:22:56mais bon, il y en a marre de ce parisianisme,
00:22:59de ces gens qui sont dans les différents gouvernements,
00:23:03dans les ministères, qui passent leur temps
00:23:05à demander aux autres de faire des efforts
00:23:07et qui, eux, ne font jamais d'efforts.
00:23:08Est-ce qu'à un moment, les Français,
00:23:10avec l'aide de leur maire, vont pas dire stop,
00:23:12il est temps de décentraliser pour de vrai ?
00:23:15– C'est évident.
00:23:16C'est pour ça que j'ai parlé de décolonisation
00:23:19en ce qui concerne la collectivité locale,
00:23:21c'est-à-dire décolonisons la province,
00:23:23comme cela a été dit par le passé de manière très forte
00:23:25par Michel Rocard, c'est déjà ancien,
00:23:28mais ça reste encore plus vrai aujourd'hui
00:23:30parce que les avancées de décentralisation
00:23:32ont été totalement bafouées ces dernières années.
00:23:35Et donc aujourd'hui, nous sommes dans cette situation,
00:23:38nous avons eu un moment très fort au Congrès des maires de France.
00:23:425000 maires étaient dans le Congrès des maires de France
00:23:47avec une écharpe noire pour leur écharpe tricolore,
00:23:51pour dire à la fois leur tristesse, mais surtout leur colère.
00:23:55Et effectivement, nous n'avons pas eu le sentiment
00:23:57d'être entendus par l'État à travers le Premier ministre.
00:24:00Et si le budget restait en l'État,
00:24:02alors nous serions contraints à manifester.
00:24:06Il y a eu les gilets jaunes, est-ce qu'il faudra
00:24:08les gilets tricolores sur les ronds-points
00:24:10pour que nous soyons entendus ?
00:24:11Est-ce qu'il faudra que nos bennes ordures
00:24:13viennent encombrer les carrefours
00:24:17à l'image de ce que font les agriculteurs
00:24:19pour défendre leur gagne-pain ?
00:24:22Est-ce que vraiment on doit mettre les maires de France,
00:24:24qui sont les élus les plus populaires dans notre pays,
00:24:27et j'allais dire les communes,
00:24:29qui sont aujourd'hui le premier rempart
00:24:31contre toutes les exactions,
00:24:33en mouvement pour contraindre l'État
00:24:35à revenir à une juste vision des choses ?
00:24:37C'est la bonne question qu'il faut que nous nous posions collectivement.
00:24:40Oui, mais le problème, c'est que le mépris du gouvernement
00:24:43va de pair avec le fait qu'ils savent très bien
00:24:45que les maires ne vont pas créer le chaos dans leurs communes.
00:24:48Ce n'est pas la mission du maire,
00:24:50donc ça paraît très difficile.
00:24:52Vos moyens d'action semblent très limités,
00:24:54à part de manière symbolique comme cette écharpe noire.
00:24:57Et puis après, évidemment,
00:24:59alerter la population française
00:25:01sur une politique dangereuse
00:25:03pour l'investissement et pour la vie au quotidien des Français.
00:25:07C'est ça qui devrait être le bon sens.
00:25:09Pourquoi le bon sens a déserté Matignon et l'Élysée ?
00:25:12Si le bon sens n'avait pas déserté Matignon et l'Élysée,
00:25:15mais aussi Bercy et souvent plus Bercy d'ailleurs,
00:25:18nous ne serions pas dans la situation où nous sommes.
00:25:21Donc malheureusement, le bon sens a déserté
00:25:24depuis déjà un certain nombre d'années au sein de l'État.
00:25:27C'est le constat qu'on peut faire.
00:25:29Vous évoquiez les sujets internationaux avant que je m'exprime.
00:25:32Malheureusement, les sujets nationaux
00:25:34sont à peu près traités de la même façon.
00:25:36Je rappellerai qu'à un moment,
00:25:38les amis du président de la République
00:25:40avaient lancé un hashtag « Balance ton maire ».
00:25:43Nous étions à peu près dans la même veine
00:25:45que celle que vous évoquiez pour un pays étranger.
00:25:47Nous sommes vraiment dans une pire situation
00:25:50que nous ayons connue.
00:25:52Je sais bien, on me dit « Mais chaque année, tu dis que c'est pire ».
00:25:55Et oui, mais parce que chaque année, nous ne sommes pas entendus.
00:25:57Parce que chaque année, ça s'aggrave un petit peu.
00:25:59Jusque-là, c'était un petit peu.
00:26:01Cette fois, ça n'est plus un petit peu.
00:26:03C'est fondamental pour préserver la capacité d'action locale.
00:26:06Bien, à un moment, il faudra peut-être qu'on décide
00:26:08de ne plus répondre à aucune consigne de l'État
00:26:11que nous reprenions de manière, je vais dire sauvage,
00:26:14mais pacifique, rassurez-vous,
00:26:16un certain nombre de compétences en refusant d'entendre
00:26:19ce que l'État, en permanence, nous dit.
00:26:22On en a marre.
00:26:23Allez, je vais vous le dire comme ça.
00:26:25On en a marre.
00:26:26On en a marre que ce soit ceux qui ont plombé la France
00:26:29qui viennent nous expliquer, à nous qui tenons nos communes,
00:26:32comment il faut faire.
00:26:33Oui, on en a marre et je crois que ce sera le bol.
00:26:36Il est en train de se développer, malheureusement,
00:26:38et il devra déboucher sur des actions.
00:26:40Oui, les actions restent à avoir, évidemment,
00:26:43mais la désobéissance, le problème, c'est que le maire
00:26:46est responsable de beaucoup de choses.
00:26:49On a vu à ce congrès des maires la fatigue
00:26:51de certains élus locaux qui ne veulent pas
00:26:54renouveler leur mandat, qui comprennent que c'est
00:26:57beaucoup de travail et beaucoup de responsabilité
00:26:59avec un double discours hypocrite.
00:27:01D'un côté, les élus préférés de France,
00:27:03on passe de la pommade et de l'autre côté,
00:27:05on leur rend le travail impossible.
00:27:06C'est quand même quelque chose d'assez terrible.
00:27:09On va marquer une courte pause.
00:27:12André Laignel, maire d'Issoudun et vice-président
00:27:15délégué de l'Association des maires de France.
00:27:17On va se retrouver avec vous pour continuer
00:27:19de parler de cette situation impossible
00:27:20dans les communes et pour les maires.
00:27:22Si vous souhaitez réagir ou poser des questions,
00:27:240 826 300 300, au standard de Sud Radio.
00:27:26A tout de suite.
00:27:35Et on se retrouve avec André Laignel, maire d'Issoudun,
00:27:38vice-président délégué de l'Association des maires de France
00:27:40pour parler de ce congrès des maires,
00:27:42de ce ras-le-bol aussi des maires de ne pas être considérés.
00:27:45Je parlais juste avant la pause,
00:27:47et je voulais revenir avec vous,
00:27:48sur cette fatigue des élus locaux et des maires
00:27:51qui se rendent compte que la tâche est bien trop difficile
00:27:55et qu'ils ne souhaitent pas continuer.
00:27:56Vous, vous êtes maire depuis très longtemps.
00:27:58Est-ce que vous avez vu cette situation se dégrader ?
00:28:01Et est-ce qu'aujourd'hui, vous estimez
00:28:03qu'on est dans une sorte d'impasse
00:28:05et que ça va être très difficile
00:28:07de trouver de nouveaux candidats pour être maire ?
00:28:11Il y a manifestement une fatigue.
00:28:13D'ailleurs, il y a un sondage qui a été fait auprès des maires
00:28:15sur plusieurs milliers de maires,
00:28:16et 80% d'entre eux disaient leur fatigue psychologique.
00:28:20Dans les démissions de maires,
00:28:22qui sont le double pendant ce mandat
00:28:24de ce qu'elles étaient dans le mandat précédent,
00:28:26la première raison, la première raison,
00:28:29c'est le sentiment de ne pas pouvoir agir.
00:28:32Sentiment d'être en tutelle administrative,
00:28:34voire judiciaire parfois,
00:28:36et puis surtout en tutelle financière,
00:28:39puisque malheureusement, ça fait dix ans de suite.
00:28:42Donc vous voyez, j'élargis même l'horizon politique.
00:28:45Ça fait dix ans que nous voyons nos moyens se réduire,
00:28:48que chaque année, nous avons un peu moins.
00:28:50Et cette année, en un an,
00:28:52on nous propose d'avoir moins
00:28:54que les dix ans qui ont précédé.
00:28:57C'est complètement dément.
00:28:59Ça ne tient pas.
00:29:00Mais comment les Français peuvent comprendre ça ?
00:29:03Parce qu'on voit que les impôts sont toujours très hauts.
00:29:07L'argent, il sert à rembourser une dette
00:29:10dont on ne sait pas à quoi elle a servi au final.
00:29:12Et aujourd'hui, on veut rendre les communes incapables
00:29:16de gérer le quotidien.
00:29:18À un moment, ça ne peut pas tenir, cette équation ?
00:29:22Ça ne tiendra pas.
00:29:23La France est assise sur un tonneau de poudre.
00:29:25Il n'y a apparemment que le sommet de l'État
00:29:27qui ne s'en est pas aperçu.
00:29:29Il y a les agriculteurs,
00:29:30il y a des manifs dans tous les domaines.
00:29:33Je veux dire, c'est en train de monter de partout.
00:29:35Et qu'ils ne comprennent pas
00:29:37qu'à faire exactement pareil aujourd'hui
00:29:39avec le gouvernement Barnier
00:29:41que ce qui a été fait par M. Attal,
00:29:43par Mme Borne et leurs prédécesseurs,
00:29:45eh bien, ça aggravera la situation de la France.
00:29:47Ils ne sont pas capables de changer de politique.
00:29:51Et ça, c'est gravissime pour notre pays.
00:29:53Gravissime.
00:29:55Mais est-ce que ce congrès des maires
00:29:57n'aurait pas dû se transformer,
00:29:59finalement, en convention
00:30:01ou en état généraux pré-révolutionnaire ?
00:30:04Pour dire, ça suffit,
00:30:06on ne peut pas continuer comme ça.
00:30:08On a dit ça suffit,
00:30:09mais c'est vrai que les maires sont légalistes.
00:30:11Je rappelle qu'ils sont à la fois,
00:30:13bien entendu, des élus,
00:30:14mais aussi des agents de l'État,
00:30:15en particulier pour tout ce qui concerne
00:30:17la vie quotidienne de nos concitoyens,
00:30:19l'État civil, comme nous.
00:30:22Maire, c'est s'occuper de la vie,
00:30:24de la naissance,
00:30:25puisque c'est chez nous que sont déposés
00:30:27les bulletins de naissance,
00:30:28mais aussi à la mort,
00:30:29puisque c'est pareil pour les bulletins de décès.
00:30:31Et donc, vraiment, nous couvrons la totalité.
00:30:33Nous sommes disponibles pour travailler avec l'État.
00:30:36Et ça fait des années qu'on le dit
00:30:38et qu'on n'est pas entendus.
00:30:39Nous ne sommes pas des révolutionnaires.
00:30:41On connaît bien nos maires.
00:30:43Je veux dire, l'AMF,
00:30:44elle est particulièrement représentative.
00:30:46Sur 4 800 maires,
00:30:48plus de 34 000 sont adhérents à l'AMF.
00:30:52Mais, je veux dire,
00:30:53aujourd'hui, ils baissent les bras
00:30:55pour beaucoup d'entre eux.
00:30:56La première raison des démissions,
00:30:58ce n'est pas les insultes.
00:31:00Malheureusement, il y en a de nombreuses.
00:31:02Ce ne sont pas même les voix de fait
00:31:04qui sont de plus en plus nombreuses
00:31:05à l'égard des élus,
00:31:06que ce soit les maires,
00:31:07leurs adjoints, conseillers municipaux.
00:31:09Non, la première raison,
00:31:11c'est qu'ils ont envie d'être utiles
00:31:13et qu'on les empêche d'être utiles,
00:31:15qu'ils ont le sentiment
00:31:16qu'ils sont élus
00:31:17pour supprimer des services à la population,
00:31:19alors que notre rôle,
00:31:20c'est de répondre aux attentes de la population.
00:31:23Et ça, c'est désespérant.
00:31:25— Et pourquoi on en est arrivé là,
00:31:27à cette situation d'endettement catastrophique,
00:31:31mais aussi à faire des maires,
00:31:34qui sont quand même des partenaires clés
00:31:36dans la gestion de la France,
00:31:37des ennemis de l'intérieur, quasiment ?
00:31:39Enfin, le discours de Bruno Le Maire
00:31:41sur le dérapage budgétaire
00:31:42dû aux collectivités territoriales
00:31:44était une sorte de déclaration de guerre, non ?
00:31:46— C'était une dénonciation calomnieuse.
00:31:49Seuls les qualifiés au Congrès,
00:31:50exactement comme ça,
00:31:51s'auraient pu relever du juridique.
00:31:54Eh bien, c'était une diffamation.
00:31:56D'autant plus qu'il n'a jamais été capable
00:31:58d'apporter la moindre preuve
00:31:59de ce qu'il avançait,
00:32:00alors qu'on lui a demandé
00:32:01de donner ses preuves.
00:32:02Parce que je suis
00:32:03premier vice-président
00:32:04de l'Association des maires de la France,
00:32:05mais je préside aussi
00:32:06le comité des finances locales.
00:32:08Et donc, à ce titre, je lui ai dit,
00:32:09mais prouvez ce que vous avancez.
00:32:11Nous n'avons jamais eu de réponse.
00:32:14C'est le mépris le plus total.
00:32:16En même temps, aujourd'hui,
00:32:19bon, on va manifester,
00:32:21on va protester,
00:32:22on va définir,
00:32:23puisque nous n'avons pas été entendus,
00:32:25comment nous devons agir.
00:32:27Et en même temps,
00:32:28on ne veut pas, par notre action,
00:32:29pénaliser nos concitoyens.
00:32:30C'est là que nous sommes,
00:32:31j'allais dire, pris en tenaille.
00:32:34Nous voulons continuer
00:32:35à être aux côtés de nos concitoyens,
00:32:37à leur apporter tous les services
00:32:38dont ils ont besoin.
00:32:40Et de l'autre,
00:32:41nous sommes étouffés par l'État
00:32:42qui n'en peut mais,
00:32:43mais qui décide
00:32:44de nous faire payer la note.
00:32:45Et donc, c'est vraiment une situation
00:32:47qui devient impossible
00:32:48pour beaucoup d'entre nous.
00:32:49Et il faut,
00:32:50et je veux saluer
00:32:51tous ceux qui continuent à se battre,
00:32:53beaucoup de caractères
00:32:54pour tenir dans le contexte actuel.
00:32:56Mais je sais qu'il y en a
00:32:57de plus en plus qui nous disent,
00:32:58écoutez, là, je finis le mandat,
00:32:59c'est dans 15 mois,
00:33:00mais ne comptez plus sur moi après.
00:33:03Et une France où il n'y aurait plus
00:33:04cette démocratie locale,
00:33:06où il n'y aurait plus,
00:33:07j'allais dire,
00:33:08ce pôle de stabilité,
00:33:09parce que le seul pôle
00:33:10qui est stable aujourd'hui,
00:33:11c'est celui de nos communes,
00:33:12c'est celui de nos collectivités territoriales.
00:33:15Si on casse ça,
00:33:16on casse la France.
00:33:17Oui, clairement.
00:33:18Mais pourquoi prendre ce risque-là ?
00:33:20Quelles vont être les solutions
00:33:22pour débloquer la situation ?
00:33:25Je dirais un changement de politique.
00:33:29Là, je sors de mon rôle
00:33:30de représentant des maires de France.
00:33:32Mais si je parle en citoyen,
00:33:34il est clair que la politique
00:33:36qui est menée est catastrophique
00:33:37pour la France,
00:33:38qu'il faudrait une autre politique,
00:33:40que la politique économique
00:33:41est totalement erronée,
00:33:42qu'il faudrait une autre politique.
00:33:43Qu'il faudrait une autre politique économique.
00:33:45On essaie de nous vendre depuis des années.
00:33:47Il n'y a qu'une politique économique possible.
00:33:49Eh bien, moi, je suis prêt à débattre
00:33:51avec tous les économistes
00:33:52pour démontrer qu'il y a
00:33:53d'autres politiques possibles.
00:33:54Pas des politiques qui deviennent,
00:33:56j'allais dire, un étouffoir,
00:33:57qui mettent en coupe réglée
00:33:59je ne sais qui et je ne sais quoi,
00:34:01mais qui répartissent de manière
00:34:03beaucoup plus harmonieuse les charges.
00:34:05Écoutez, un seul exemple.
00:34:07La fortune des 500
00:34:10plus fortunés de France,
00:34:13a doublé en 7 ans.
00:34:16De 500 milliards,
00:34:18c'est passé à 1 000 milliards.
00:34:20Nous, on nous demande
00:34:22un effort de plus de 10 milliards.
00:34:24Mais si cet effort,
00:34:26on le faisait sur les 1 000 milliards
00:34:28que je viens d'évoquer,
00:34:29est-ce que vous croyez
00:34:30que ça mettrait en désespérance
00:34:32les 500 plus grosses fortunes de France ?
00:34:34Évidemment que non,
00:34:35mais on sait bien qu'Emmanuel Macron
00:34:37a une politique de protégé.
00:34:39Oui, bien sûr.
00:34:40Mais il faut attendre
00:34:42une élection présidentielle, en gros.
00:34:44Ou législative,
00:34:46ou bien qu'il soit tenu compte par l'État
00:34:49du résultat des élections législatives.
00:34:51On a quand même un premier ministre
00:34:52dont le parti a fait 6 %.
00:34:54Oui, c'est particulier, effectivement.
00:34:56Depuis juillet,
00:34:58on a vu quand même la France
00:34:59dans une crise politique.
00:35:00On en parlera d'ailleurs
00:35:01à 13h avec notre invité.
00:35:03Est-ce que vous avez
00:35:05quand même une vision optimiste
00:35:08de l'avenir,
00:35:09à la fois par la mobilisation des maires,
00:35:11le soutien des citoyens
00:35:12et des solutions qui vont être apportées ?
00:35:15On ne pourra avancer
00:35:17qu'avec, bien entendu,
00:35:18la mobilisation des maires,
00:35:19mais surtout l'appui des citoyens.
00:35:21Et donc maintenant,
00:35:22je pense que notre action
00:35:23va devoir être tournée vers les citoyens
00:35:26pour les prendre à témoin.
00:35:27Parce que ce sont souvent
00:35:28des discours et des controverses
00:35:31techniques, financières, budgétaires,
00:35:33qui brassent des milliards.
00:35:35Et bien entendu,
00:35:36nos concitoyens,
00:35:37ils ne sont pas obligés,
00:35:38et heureusement pour eux,
00:35:39d'être dans les méandres
00:35:41de la loi de finances et des budgets.
00:35:44Donc il faut qu'on leur parle
00:35:45de leurs services,
00:35:46des services publics
00:35:47qui vont être atteints,
00:35:48des risques qu'il y a
00:35:49pour le développement économique.
00:35:50On voit déjà les plans sociaux
00:35:52se développer, se multiplier.
00:35:54Ils vont être encore plus forts
00:35:57et plus dévastateurs
00:35:58si on met en place la politique
00:36:00qui est dans le budget actuellement.
00:36:02Donc oui,
00:36:03il y a cette nécessité de combat.
00:36:04J'allais dire,
00:36:05je vais vous citer
00:36:06un philosophe italien
00:36:07Antonio Gramsci.
00:36:09Gramsci disait
00:36:10le pessimisme de l'intelligence
00:36:13oblige à l'optimisme de l'action.
00:36:16J'invite tous mes collègues
00:36:17élus locaux,
00:36:18conseillers municipaux,
00:36:19adjoints, maires,
00:36:20à être dans l'optimisme de l'action
00:36:22et à se battre
00:36:23pour leur commune,
00:36:24donc pour leurs concitoyens.
00:36:26Merci beaucoup André Laignel
00:36:28pour ce soutien et cet appel.
00:36:32On vous sent passionné,
00:36:33évidemment,
00:36:34par l'action publique.
00:36:36Les maires de France
00:36:37qui vont essayer de protéger
00:36:40les communes
00:36:41de ce sabordage budgétaire
00:36:43qui n'en finit pas.
00:36:44On va parler dans la deuxième heure
00:36:46avec notre invité Michel Fils
00:36:48qui sort un livre
00:36:49sur un président anormal.
00:36:50De la politique, bien sûr,
00:36:51d'Emmanuel Macron
00:36:52et de la situation catastrophique
00:36:55du pays.
00:36:56Ne serait-ce pas, en fait,
00:36:57le fait d'un personnage
00:36:59qui se voit empereur de tout
00:37:01mais responsable de rien.
00:37:040826-300-300
00:37:06On se retrouve dans un instant
00:37:07sur Sud Radio après cette pause.
00:37:09Et on reprend, désolé,
00:37:11je parlais déjà avec mon invité
00:37:13qui est déjà en studio,
00:37:14Michel Fils, sociologue et politologue
00:37:16qui est avec nous pour son livre
00:37:17Un président A-normal
00:37:20aux éditions Perspectives Libres
00:37:23pour parler encore une fois
00:37:24d'Emmanuel Macron.
00:37:25Alors, encore un livre
00:37:26sur Emmanuel Macron.
00:37:27Pourquoi vous avez choisi ce sujet ?
00:37:31Oui, bien sûr.
00:37:33Je ne me serais pas embarqué
00:37:34dans cette expédition
00:37:35parce que des livres politiques
00:37:37sur l'ascension de M. Macron,
00:37:40sur sa double présidence,
00:37:43bon, il n'y aurait pas eu
00:37:45grand-chose à dire.
00:37:46Donc, moi, j'ai voulu le prendre
00:37:48par l'aspect psychologique
00:37:50et d'essayer, à partir des critères
00:37:53qui sont familiers
00:37:54aux psychologues, aux psychiatres,
00:37:56aux psychanalystes,
00:37:57de voir finalement
00:37:58quel était le moteur
00:37:59de cet homme
00:38:01dont on compositionne
00:38:04beaucoup sur le versant politique,
00:38:06ce qui est, à mon avis,
00:38:07une erreur
00:38:08parce que c'est le versant psychologique
00:38:09qui oriente en permanence
00:38:11le versant politique.
00:38:12Et une fois qu'on a décrypté
00:38:14la mécanique psychologique,
00:38:16eh bien, le personnage apparaît
00:38:18d'une limpidité
00:38:19absolument extraordinaire.
00:38:21Mais justement,
00:38:22vous vous dites bien
00:38:23en introduction
00:38:24que vous n'êtes pas
00:38:25psychanalyste ni psychologue,
00:38:26que vous n'avez pas rencontré
00:38:27directement Emmanuel Macron.
00:38:28Donc, vous faites appel
00:38:29à toutes les petites phrases
00:38:30et les déclarations,
00:38:31les lettres aux Français,
00:38:32nombreuses lettres aux Français,
00:38:33qui montrent, en fait,
00:38:34un trait de personnalité
00:38:36psychanalytique ou psychologique
00:38:38qui est la mégalothémie.
00:38:40Alors, c'est un mot
00:38:41qu'on entend moins
00:38:42que le pervers narcissique,
00:38:43le narcissisme
00:38:44qu'on entend
00:38:45à l'endroit d'Emmanuel Macron.
00:38:46Est-ce que vous pouvez nous dire
00:38:47ce que c'est que la mégalothémie ?
00:38:49Alors, d'abord,
00:38:50en choisissant cette notion,
00:38:52ça évite de tomber
00:38:54dans l'interrogation
00:38:56sur la validité
00:38:57des concepts de narcissisme,
00:38:59de neurose,
00:39:00de psychose,
00:39:01qui auraient supposé, là,
00:39:02d'avoir une expertise
00:39:04que je n'avais pas,
00:39:05puisqu'encore une fois,
00:39:06je ne suis effectivement pas
00:39:08psychologue ou psychanalyste.
00:39:10Alors, le concept
00:39:11de mégalothémie,
00:39:12c'est en réalité
00:39:13un concept psychophilosophique.
00:39:15C'est-à-dire, pour une part,
00:39:17dû au chercheur américain
00:39:19Francis Fukuyama,
00:39:21qui en 92 l'a utilisé
00:39:24pour la première fois,
00:39:25et l'autre part,
00:39:27Timia, c'est Platon.
00:39:29C'est l'humeur.
00:39:31Donc, en clair,
00:39:32c'est une définition très simple.
00:39:34Le mégalothémiaque,
00:39:36c'est celui qui a un besoin
00:39:37de reconnaissance.
00:39:38Donc, là, on est dans
00:39:39le narcissisme classique
00:39:41et normal,
00:39:42puisqu'on a découvert
00:39:43qu'aujourd'hui,
00:39:44il vaut mieux être narcissique
00:39:45que ne pas l'être du tout,
00:39:46et qu'on est quasiment anormal
00:39:48si on n'a pas quand même
00:39:49une dose de narcissisme
00:39:50et d'amour de soi.
00:39:51Alors, là où, évidemment,
00:39:53ça peut dériver,
00:39:54c'est quand on ajoute
00:39:56que la mégalothémia,
00:39:58c'est le besoin de voir reconnu
00:40:00en permanence sa supériorité.
00:40:02Et donc, ça veut dire
00:40:04qu'il y a un affichage
00:40:05de supériorité
00:40:06qui se traduit par un principe
00:40:08très simple.
00:40:09J'ai raison,
00:40:10tout le temps,
00:40:11sur tous les sujets,
00:40:12à l'intérieur comme à l'international.
00:40:15Donc, il y a moi et les autres.
00:40:18Donc, c'est une logique
00:40:19extrêmement, extrêmement simple.
00:40:21Donc, ça veut dire
00:40:22qu'il n'y a pas de rapport
00:40:23à autrui.
00:40:24Autrui n'existe pas.
00:40:25Seulement dans la capacité
00:40:27de dire qu'il est
00:40:28moins que rien,
00:40:29ou du moins,
00:40:30bien moins intelligent,
00:40:31bien moins superbe
00:40:32que le mégalothémia.
00:40:33C'est-à-dire que le public,
00:40:35alors qu'il choisit,
00:40:36parce qu'il choisit
00:40:37toujours son public.
00:40:38On va en parler de ça, bien sûr.
00:40:39Il n'est jamais allé
00:40:40à la rencontre des Gilets jaunes,
00:40:41par exemple.
00:40:42Par contre, il est,
00:40:43dans le cadre du grand débat national,
00:40:44à la rencontre
00:40:45d'un certain public choisi
00:40:47ou qui a été choisi
00:40:49par ses équipes.
00:40:51Et donc, il se livre
00:40:52un exercice d'affirmation
00:40:54de supériorité,
00:40:56de réponse au problème.
00:40:58Donc, les autres, finalement,
00:41:00sont des sortes de faire-valoir.
00:41:01Et en réalité,
00:41:02il n'y a jamais de dialogue
00:41:03avec Emmanuel Macron.
00:41:05Il est en tête-à-tête
00:41:06en permanence avec lui-même.
00:41:08Il n'y a jamais eu de dialogue.
00:41:09D'ailleurs, c'est ce que vous dites.
00:41:11On a eu les six ans
00:41:12des Gilets jaunes
00:41:13qui avaient donc fait
00:41:14les cahiers de doléances.
00:41:15On était arrivé quand même
00:41:16à l'idée de dire
00:41:17qu'il fallait changer
00:41:18beaucoup de choses dans ce pays.
00:41:19Et lui, ce qu'il fait,
00:41:20il se met en scène
00:41:21pendant des heures,
00:41:22des monologues
00:41:23et des réponses à questions
00:41:24pendant plusieurs heures
00:41:25où la presse, en amouré,
00:41:27disait
00:41:28« Quel président extraordinaire ! »
00:41:29pour se mettre en scène
00:41:31et parler,
00:41:32y compris avec les intellectuels.
00:41:33On se rappelle de cette soirée
00:41:34où il invite à l'Élysée
00:41:36tous les intellectuels
00:41:37pour déblatérer
00:41:38pendant des heures.
00:41:39Les gens s'endormaient
00:41:40et partaient les uns après les autres.
00:41:41Pourquoi, systématiquement,
00:41:43cette envie de puissance ?
00:41:45C'est là où j'ai avancé
00:41:48une hypothèse
00:41:49qui a été élaborée
00:41:51par le psychiatre autrichien
00:41:53Alfred Adler,
00:41:55le sentiment d'infériorité.
00:41:57Il explique très très bien
00:41:59que la volonté de puissance
00:42:00peut, paradoxalement,
00:42:02s'appuyer sur un fort sentiment
00:42:03d'infériorité.
00:42:05Donc ça nous renvoie
00:42:06à un parcours un peu obscur,
00:42:08un peu complexe
00:42:09d'Emmanuel Macron.
00:42:10On sait peu de choses
00:42:11sur son enfance,
00:42:12sur son adolescence,
00:42:13sur ses rapports avec ses parents,
00:42:15le lien privilégié
00:42:17avec sa grand-mère.
00:42:19Donc, il peut y avoir eu,
00:42:21dans cet espace de temps,
00:42:23quelque chose qui a provoqué
00:42:26une cassure.
00:42:27Cassure qui a été,
00:42:29sans doute, manifeste
00:42:31avec ses deux échecs
00:42:32à l'école normale supérieure.
00:42:34Et là, je pense qu'il y a
00:42:35une blessure, sans doute,
00:42:36pour quelqu'un qui se sent,
00:42:38évidemment, supérieur.
00:42:40Il a ressuscité
00:42:43un vieux sentiment
00:42:45oublié par l'Église elle-même.
00:42:47C'est le sentiment
00:42:48d'infaillibilité.
00:42:50Donc, c'est toujours
00:42:51le même principe.
00:42:53J'ai raison.
00:42:57Donc, vous ne me comprenez pas.
00:43:01Et donc, je vais vous faire
00:43:04comprendre les choses.
00:43:07Mais je pense qu'encore une fois,
00:43:10les décisions qu'il prend
00:43:12et qu'on met sous l'étiquette politique
00:43:14sont des décisions psychologiques.
00:43:16Par exemple, la dissolution.
00:43:18On a beaucoup disserté sur la dissolution.
00:43:20La dissolution, c'est très simple.
00:43:22– C'est une vexation, en réalité,
00:43:23de dire « j'ai pas gagné aux européennes,
00:43:24donc je dissous »,
00:43:25ça n'avait rien à voir.
00:43:26– Non, le fait est,
00:43:27c'est qu'en réalité,
00:43:28il a fait comme M. Chirac
00:43:30avait fait 25 ans auparavant,
00:43:33dissoudre une assemblée
00:43:35qui était trop baladurienne
00:43:37pour la remplacer par une assemblée chiracienne.
00:43:39Bon, c'était raté.
00:43:41Et là, en fin de compte,
00:43:42le calcul était simple.
00:43:43La supériorité s'affirme d'autant mieux
00:43:46qu'il peut disposer d'une majorité absolue.
00:43:49Donc, pour moi, le calcul était simple.
00:43:51Il voulait passer sa majorité relative
00:43:53en majorité absolue.
00:43:54– Voilà.
00:43:55– Mais il savait qu'il n'avait pas les clés en main pour ça,
00:43:57puisqu'il venait de prendre une déroute
00:43:59aux élections européennes,
00:44:00que le Rassemblement national était très haut.
00:44:02Est-ce que ce n'était pas plutôt,
00:44:03et là c'est mégalotimiaque aussi,
00:44:04créer le chaos pour se poser en sauveur
00:44:07et dire « puisque le Rassemblement national
00:44:09serait arrivé selon son plan numéro 1,
00:44:11en disant « moi je suis ce rempart à l'extrême droite
00:44:14et maintenant vous allez voir ce que vous allez voir » ?
00:44:16– Oui, mais ça fait toujours partie du corset psychologique.
00:44:19– Oui, mais ça n'a pas fonctionné.
00:44:20– Voilà.
00:44:21– Puisque le Nouveau Front Populaire
00:44:22a un peu mis le caillou dans la chaussure de ce plan-là.
00:44:23– En réalité, je pense que, et d'autres l'ont dit,
00:44:26Emmanuel Macron n'est pas vraiment un politique.
00:44:30D'abord, il n'aime pas le milieu.
00:44:32Il n'a jamais vraiment grandi dans ce milieu.
00:44:35Et puis, il n'est pas stratège.
00:44:39D'ailleurs, ses calculs sont toujours de mauvais calculs.
00:44:43Ou ses choix de mauvais choix.
00:44:46Parce que ce n'est pas le ressort.
00:44:48C'est-à-dire qu'il est guidé par lui-même.
00:44:51Je crois qu'il est lui-même dépendant de sa propre mégalotimia.
00:44:57C'est-à-dire, vous savez, on se pose beaucoup la question,
00:45:00d'ailleurs il dit lui-même,
00:45:01« ne vous inquiétez pas, je vais changer,
00:45:03j'ai compris les vues de jaune, j'ai compris, j'ai compris ».
00:45:06Mais, quand bien même voudrait-il changer, il ne le peut pas.
00:45:11Il ne le peut pas.
00:45:12Ça ne se soigne pas.
00:45:13La mégalotimia, c'est foutu.
00:45:15On ne se soigne pas de ça.
00:45:17Même avec une psychanalyse sur plusieurs années...
00:45:19Peut-être.
00:45:20Peut-être.
00:45:21Mais alors là, je vois mal Emmanuel Macron se livrer à ce genre d'exercice.
00:45:26Il voudrait surtout dominer le psychanalyste
00:45:29et expliquer que c'est lui qui va analyser le psychanalyste.
00:45:31C'est ça la mégalotimia.
00:45:32Oui, tout à fait.
00:45:33Parce qu'encore une fois, dans son esprit,
00:45:36il est d'ailleurs à l'image même du temps individualiste.
00:45:40C'est-à-dire, il y a moi et les autres, moi dominant, moi régnant.
00:45:45Voilà.
00:45:47Et donc, je ne me trompe pas.
00:45:49Et quelque part, quand on le voit dans ses postures internationales,
00:45:53il n'a pas changé.
00:45:54C'est-à-dire, il reste fidèle à lui-même.
00:45:59C'est-à-dire qu'on a eu cette vidéo.
00:46:00Alors, elle n'était pas censée être filmée, cette vidéo,
00:46:02mais voilà comment il parle.
00:46:03C'est-à-dire qu'un coup, il va être dans l'emphase
00:46:05et puis un coup, il va être dans le parler vrai.
00:46:06On dépense un pognon de dingue, ça ne marche pas.
00:46:09Et puis là, dire à un badaud que les haïtiens sont des cons.
00:46:12Ce n'est pas des mots d'un président de la République, ça.
00:46:15– C'est-à-dire, d'abord, il a toujours la tentation d'être avec plusieurs casquettes.
00:46:20Donc, il est à la fois acteur,
00:46:23analyste de sa propre conduite,
00:46:27analyste de la conduite des autres,
00:46:29un brin sociologue, quelquefois.
00:46:31D'ailleurs, il a fait des analyses sur les banlieues, par exemple.
00:46:35Je me souviens, qui n'étaient pas mauvaises.
00:46:38– Ah, donc vous lui reconnaissez quand même quelques qualités ?
00:46:41– Oui, oui, c'est-à-dire que de temps en temps, il sort de lui-même,
00:46:44il se place au-dessus ou à côté,
00:46:47et il fait lui-même l'analyse qui va ensuite expliquer ou ne pas expliquer.
00:46:52Non, mais c'est assez prodigieux, parce que c'est imparable.
00:46:58C'est-à-dire, on veut le saisir sur des contradictions politiques.
00:47:02Il n'y a pas de contradictions politiques.
00:47:04– Non, mais en même temps, c'est une incohérence qui fait
00:47:06qu'il est imprenable puisqu'il est nulle part.
00:47:08– Voilà, alors je crois que, sans s'avancer sur un diagnostic psychologique,
00:47:13je crois qu'il est atteint d'une insuffisance psychologique.
00:47:17Je pensais à Céline Royale qui aurait parlé d'incomplétude.
00:47:20– Oui, c'est pas mal aussi.
00:47:22– Ou peut-être d'inachèvement.
00:47:24Mais doté de capacités, sans doute, l'intelligence c'est moins sûr.
00:47:30Je rappelle que l'intelligence…
00:47:32C'est pouvoir nouer des liens avec les autres.
00:47:36Et c'est la capacité d'adaptation.
00:47:38Or, M. Macron ne s'adapte jamais aux événements.
00:47:41Il veut que les événements s'adaptent à lui.
00:47:43– Oui, c'est tout le problème de notre pays
00:47:46qui se retrouve dans une impasse budgétaire actuellement
00:47:48du fait de cette politique.
00:47:50On va marquer une courte pause et on va se retrouver avec Michel Fise
00:47:53pour son livre « Un président anormal ».
00:47:55Si vous souhaitez réagir, posez vos questions 0826 300 300
00:48:00pour revenir sur ce profil psychologique du Président de la République
00:48:05qui explique beaucoup de la situation politique du pays.
00:48:07À tout de suite.
00:48:09– Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes
00:48:13présente Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:48:18– Et on se retrouve avec notre invité Michel Fise pour son livre
00:48:21« Un président a-normal ».
00:48:23Vous êtes sociologue et politologue,
00:48:25mais là vous aventurez sur les rives de la psychanalyse
00:48:29pour comprendre la politique d'Emmanuel Macron
00:48:32à l'aune de sa psychologie et cette mégalotimie,
00:48:37donc cette volonté de se montrer supérieur à tous les autres,
00:48:41le narciss au-delà du narciss,
00:48:43emmène la France quand même dans un état catastrophique.
00:48:45On a vu maintenant l'état de la dette
00:48:48et puis vous écrivez ce livre un peu au fil de l'eau
00:48:51avec les différents épisodes.
00:48:53Et cet épisode quand même marquant,
00:48:56une France restée sans gouvernement pendant 67 jours
00:48:59avec un gouvernement démissionnaire qui s'occupait de tout
00:49:02et un Emmanuel Macron qui ne voulait pas nommer de nouveau premier ministre.
00:49:06Qu'est-ce que ça dit de la pratique du pouvoir ?
00:49:09– D'abord c'est un homme qui, dans son esprit,
00:49:13a besoin d'être aimé, d'être admiré.
00:49:16– Vu les sondages, c'est pas le cas.
00:49:18– Oui, mais dans son esprit, encore une fois,
00:49:23il accuse l'incompréhension, c'est-à-dire qu'on ne le comprend pas,
00:49:27c'est un grand incompris.
00:49:29Mais là où on voit que, quelque part,
00:49:31il est décroché quand même des grandes idéologies politiques,
00:49:34par exemple l'idéologie libérale.
00:49:36Au moment de la crise du Covid, un libéral, qu'est-ce qu'il fait ?
00:49:39Il ne met pas la main à la poche, par définition.
00:49:41– Non, un petit peu, il ne bloque pas l'économie, il ne bloque pas la société.
00:49:43– Mais là, il y avait tellement, tellement ce désir
00:49:46de montrer que lui allait résoudre le problème,
00:49:49d'un côté un peu enfantin, comme l'histoire de la cathédrale incendiée.
00:49:54Vous allez voir ce que vous allez voir, en quatre ans ce sera fait.
00:49:58Donc il jubile, il jubile comme un enfant.
00:50:00– D'ailleurs, cet épisode de la cathédrale montre jusqu'où ça va,
00:50:03puisqu'il voulait faire un discours dans la cathédrale Notre-Dame,
00:50:07ça a été refusé.
00:50:09Il va participer à la messe avant,
00:50:11et puis il va quand même faire un discours,
00:50:13juste avant l'ouverture, dans le chantier.
00:50:15– Il veut toujours avoir raison, trouver un moyen d'imposer sa volonté.
00:50:19– Ah oui, bien sûr, il a besoin des projecteurs en permanence.
00:50:23Donc en réalité, il aurait pu être tout à fait autre chose
00:50:25que président de la République.
00:50:27Pourquoi est-ce qu'il est président de la République ?
00:50:29– Parce qu'il n'est pas un mauvais acteur, peut-être.
00:50:31– Oui, mais parce que ça le met en scène.
00:50:33C'est-à-dire que c'est un homme qui est en scène en permanence.
00:50:37Et qui, encore une fois, a conservé peut-être,
00:50:40c'est pour ça que je parle d'inachèvement,
00:50:42des traits quand même infantiles, assez primaires.
00:50:46– Mais c'était marquant, lors de sa prise de pouvoir,
00:50:48le premier mandat, où on le voyait se déguiser
00:50:52à un coup pilote de chasse,
00:50:54un coup il était dans une chaise roulante pour faire du tennis,
00:50:56un coup il se mettait un casque, etc.
00:50:58Cette pratique du déguisement,
00:51:01qui était vraiment marquante au début du quinquennat,
00:51:03ça montre ça ?
00:51:05Cette volonté de jouer comme un enfant, de se déguiser ?
00:51:07– Oui, c'est un caméléon.
00:51:09C'est-à-dire, il s'adapte aux gens,
00:51:11il s'adapte aux circonstances,
00:51:13évidemment, il n'ira pas en costume cravate
00:51:15sur un terrain de football,
00:51:17mais il a à la fois besoin d'être en costume cravate
00:51:19pour montrer effectivement qu'il est bien,
00:51:21selon son fameux surnom,
00:51:23qui aurait d'ailleurs tout de suite dû nous entraîner
00:51:25vers la mégalodimia, Jupiter.
00:51:27– Qu'est-ce que ça dit ça, Jupiter ?
00:51:29– Dieu, ça veut bien dire ce que ça veut dire,
00:51:31quand on se prend pour Jupiter, c'est que quelque part…
00:51:33– Il y a un problème.
00:51:35– On est dans cette séquence qui aura duré
00:51:37au moins jusqu'à la dissolution, de la présidence absolue.
00:51:39Et là, pour le coup, le roi est nu.
00:51:41Mais ça, c'est l'analyse politique.
00:51:43Mais dans son esprit, il n'est pas nu du tout.
00:51:45– Non, il reste le président de la République française,
00:51:47donc il fait ce qu'il veut.
00:51:49– La vie continue, il continue,
00:51:51sur la scène provinciale,
00:51:53de faire des choses qui sont contradictoires.
00:51:55Il est capable d'aller serrer la main
00:51:57du ministre des Affaires étrangères russe,
00:51:59l'Avrof,
00:52:01se retourner pour aller lui serrer la main,
00:52:03alors qu'on est évidemment
00:52:05en situation de conflit,
00:52:07au moins avec Vladimir Poutine,
00:52:09et d'aller parler au président chinois
00:52:11sans se rendre compte
00:52:13que finalement son discours
00:52:15n'imprime pas, il n'imprime plus.
00:52:17– Mais on l'a vu, vous faites allusion
00:52:19à la guerre en Ukraine.
00:52:21Au début de l'invasion russe en Ukraine,
00:52:23il a été partout.
00:52:25Il est même allé au Kremlin
00:52:27rencontrer Vladimir Poutine.
00:52:29Il y avait cette table immense où Poutine le reçoit
00:52:31pour bien montrer son dédain,
00:52:33le mettre très loin.
00:52:35Il s'est appelé, et puis il ne se passe rien,
00:52:37comme d'habitude.
00:52:39– Mais toujours animé par cette idée
00:52:41« je vais le faire, moi je vais le faire ».
00:52:43Dernier exemple, les JO.
00:52:45Vous voyez, tout le monde m'a dit
00:52:47que ce n'était pas possible, on l'a fait.
00:52:49Donc, sous-entendons,
00:52:51évidemment, je l'ai fait, je l'ai fait.
00:52:53Et donc Poutine, moi je vais résoudre le conflit.
00:52:55Et ce qui s'est passé
00:52:57au G20,
00:52:59et par rapport à la déclaration
00:53:01d'Olaf Scholz précédemment,
00:53:03mais qu'est-ce qui se passe dans la tête
00:53:05d'Emmanuel Macron ? Il est vexé.
00:53:07Tout simplement, il est vexé.
00:53:09– On lui vole la vedette, c'est ce qu'on dit.
00:53:11– C'est pas plus compliqué que ça.
00:53:13Il lui vole la vedette.
00:53:15Et donc, il ne peut pas le supporter.
00:53:17– Alors, c'est inquiétant
00:53:19ce constat-là que beaucoup de Français
00:53:21ont fait, et d'analystes politiques
00:53:23ou autres.
00:53:25Emmanuel Macron est jeune.
00:53:27Après son deuxième mandat, il ne peut pas se représenter
00:53:29à la présidence de la République.
00:53:31Est-ce qu'il ne va pas viser un poste international ?
00:53:33Parce qu'il doit montrer toujours...
00:53:35Enfin, cette carrière ne fait que commencer, en quelque sorte.
00:53:37– Ecoutez, moi c'est ce que j'ai essayé
00:53:39de développer dans le livre. C'est-à-dire, après
00:53:41avoir été roi de France,
00:53:43au moins jusqu'à la dissolution, roi absolu,
00:53:45il aspire à devenir roi d'Europe.
00:53:47Bien sûr, voilà. Mais là, on voit
00:53:49bien aussi que quelque part, il doit commencer
00:53:51à s'interroger parce que
00:53:53on lui vole la vedette.
00:53:55Olivier Orban,
00:53:57récemment en Hongrie,
00:53:59monsieur Scholz en Allemagne,
00:54:01donc même sa position dominante
00:54:03qu'il pouvait encore peut-être
00:54:05espérer asseoir avant la dissolution,
00:54:07il ne se rend pas compte
00:54:09quand même que la dissolution
00:54:11a fracassé quelque chose,
00:54:13et a fracassé son pouvoir.
00:54:15– Pourquoi il a fait ça, justement ? On en parlait à l'instant.
00:54:17Cette dissolution, c'était un calcul politique
00:54:19pour récupérer une majorité, mais
00:54:21c'est un très mauvais calcul politique.
00:54:23Et depuis, on voit que ça a cassé
00:54:25absolument tout.
00:54:27Il y a aussi un autre problème.
00:54:29– Parce que, cher Alexis,
00:54:31il n'y a pas de calcul politique.
00:54:33Il ne raisonne pas en politique.
00:54:35C'est-à-dire, ses critères
00:54:37de détermination sont des critères
00:54:39psychologiques, qui entraînent
00:54:41évidemment après tes conséquences
00:54:43politiques. Mais il ne se pose
00:54:45pas la question, la dissolution
00:54:47ça va peut-être amener... D'ailleurs, il avait
00:54:49dit qu'il ne ferait jamais de dissolution parce que
00:54:51ça ramènerait le même désordre
00:54:53parlementaire. Donc là, bien joué,
00:54:55c'était bien vu. Mais après, il se dit
00:54:57quand même, pour asseoir
00:54:59de nouveau mieux mon pouvoir, il me faut
00:55:01une majorité absolue. – Et d'ailleurs, cette dissolution,
00:55:03elle était critiquée par
00:55:05Gabriel Attal, Yael Broun-Pivet. On voit ces vidéos
00:55:07où il parle à Emmanuel Macron
00:55:09le soir où il décide de la dissolution
00:55:11et eux ne sont pas du tout d'accord en disant
00:55:13que c'est une erreur. Ils n'écoutent
00:55:15personne, Emmanuel Macron.
00:55:17– Alors, il tend l'oreille, effectivement.
00:55:19On parle toujours d'Alexis Kohler
00:55:21qui aurait raisonné.
00:55:23Mais c'est vrai qu'il est,
00:55:25comme vous le disiez tout à l'heure,
00:55:27il est dans sa réalité psychologique.
00:55:29Il n'est pas dans la réalité politique.
00:55:31Donc je pense qu'il faudrait cesser de dire
00:55:33que M. Macron
00:55:35fait preuve d'intelligence politique
00:55:37et que c'est un formidable stratège politique.
00:55:39Tout montre qu'il n'a été
00:55:41ni intelligent politiquement,
00:55:43faute peut-être d'une expérience
00:55:45qui lui aurait peut-être été utile,
00:55:47et qu'il n'est pas stratège.
00:55:49Parce qu'encore une fois, avant de dissoudre,
00:55:51on regarde un peu les différents scénarios.
00:55:53Qu'est-ce qui peut se passer ?
00:55:55Et on ne regarde pas simplement
00:55:57« je vais avoir cette majorité absolue »
00:55:59et tout va recommencer comme avant.
00:56:01Vous avez parlé de chaos tout à l'heure.
00:56:03Bien évidemment que l'espoir
00:56:05c'était de pouvoir nommer
00:56:07Jordan Bardella à Matignon,
00:56:09d'attendre qu'il chute,
00:56:11et puis de se présenter,
00:56:13évidemment,
00:56:15non pas en sauveur politique,
00:56:17mais en sauveur tout court.
00:56:19Parce qu'il y a quelque chose
00:56:21qui transparaît
00:56:23dans tous ses discours,
00:56:25c'est un donneur de leçons.
00:56:27Il fait la leçon en permanence.
00:56:29On va en parler, la façon dont il traite
00:56:31les français de manière infantilisante
00:56:33et parfois très irritante.
00:56:35Si vous souhaitez réagir, posez vos questions
00:56:37à notre invité Michel Fils, 0826 300 300.
00:56:39On va marquer une courte pause
00:56:41et puis on se retrouve en plateau pour parler
00:56:43de ce président anormal,
00:56:45comme vous l'analysez dans votre dernier livre,
00:56:47édition Perspective Libre.
00:56:49A tout de suite.
00:56:59On continue de parler avec Michel Fils,
00:57:01sociologue politologue de son livre
00:57:03Un Président A-Normal,
00:57:05édition Perspective Libre,
00:57:07pour parler de la folie du pouvoir
00:57:09en quelque sorte, ou du moins ce profil
00:57:11qui fait qu'on se pose souvent
00:57:13la question de la santé des dirigeants.
00:57:15On a vu Joe Biden avec sa santé déclinante,
00:57:17Mitterrand qui avait caché son cancer,
00:57:19mais on se pose rarement
00:57:21la question de la santé mentale des dirigeants.
00:57:23Voilà, alors je vais peut-être rebondir
00:57:25sur le tiré du A-Normal.
00:57:27Pourquoi j'ai mis un tiré ?
00:57:29Pour simplement signifier
00:57:31que quelqu'un de A-Normal
00:57:33avec le tiré, c'est quelqu'un
00:57:35qui s'affranchit de toutes les normes
00:57:37habituelles, sociales, politiques,
00:57:39voire psychologiques.
00:57:41Il est dans la transgression permanente, c'est ce qu'on nous dit.
00:57:43C'est quelqu'un qui est dans la transgression permanente,
00:57:45qui est à côté d'ailleurs, il le dit dans plusieurs
00:57:47de ses propos.
00:57:49Alors,
00:57:51cette anormalité pouvant
00:57:53exprimer ou conduire à une
00:57:55anormalité au sens plus
00:57:57psychologique
00:57:59du terme.
00:58:01Mais je pense que
00:58:03il est
00:58:05dans cette espèce
00:58:07de logique
00:58:09d'enfermement
00:58:11qui le met à distance
00:58:13de tout et de tous
00:58:15en permanence. Ca me fait penser
00:58:17un peu à la situation de la lévitation.
00:58:19Il est là
00:58:21sans être là, il est au milieu des gens
00:58:23mais sans être
00:58:25parmi eux. Alors du coup, j'ai oublié la question.
00:58:27– C'était sur le
00:58:29pouvoir qui rend fou en quelque sorte
00:58:31ou surtout la 5ème République
00:58:33qui serait peut-être des institutions
00:58:35qui rendent fou ce qui brigue ce mandat
00:58:37suprême de garant des institutions de présidence de la République,
00:58:39le suffrage universel.
00:58:41Qui fait que finalement on se dit,
00:58:43en tant que citoyen lambda, je vais avoir
00:58:45un lien avec le peuple français,
00:58:47un destin commun à écrire et ça rend dingue
00:58:49en fait cette élection au suffrage universel.
00:58:51– Alors, un de vos
00:58:53confrères, je crois Thomas Legrand, à France Inter,
00:58:55avait écrit un petit livre il y a quelques
00:58:57années, Arrêtez d'élire
00:58:59des présidents.
00:59:01Je crois que l'élection du président de la République
00:59:03au suffrage universel direct qui a été une
00:59:05grande avancée démocratique en 1962
00:59:07et je crois aujourd'hui
00:59:09un frein démocratique majeur
00:59:11parce qu'encore une fois,
00:59:13tous ceux qui sont candidats ou candidates
00:59:15ou qui aspirent à l'être
00:59:17ou qui pourraient peut-être l'être si les circonstances
00:59:19le permettaient,
00:59:21a commencé d'ailleurs
00:59:23par les deux anciens présidents de la République
00:59:25qui doivent en rêver continuellement.
00:59:27– Nicolas Sarkozy et François Hollande
00:59:29qui sont de manière
00:59:31médiatique tout le temps présents
00:59:33dans le débat politique.
00:59:35Je crois que Valéry Giscard d'Estaing
00:59:37a longtemps espéré
00:59:39faire son retour.
00:59:41– Lui voulait aussi être roi d'Europe,
00:59:43il avait écrit un traité pour ça.
00:59:45– Bien sûr, parce qu'encore une fois,
00:59:47quand on a goûté le pouvoir
00:59:49absolu, avec cet appétit
00:59:51de puissance que ça donne,
00:59:53donc ça rend
00:59:55dingo comme on disait
00:59:57autrefois. Et d'ailleurs,
00:59:59dans toutes les stratégies qu'on voit aujourd'hui
01:00:01à gauche, à droite, etc.
01:00:03Vous prenez tous les leaders,
01:00:05les uns après les autres,
01:00:07ils ont la perspective
01:00:09de la prochaine élection.
01:00:11– C'est tout ce qui réglemente finalement
01:00:13le jeu politique,
01:00:15c'est cet horizon d'une élection présidentielle
01:00:17qui va faire les partis, les alliances,
01:00:19les stratégies
01:00:21aux municipales, aux législatives, etc.
01:00:23– Oui, parce que je pense
01:00:25qu'il faudra un jour éclaircir
01:00:27notre régime pour
01:00:29vraiment arriver à
01:00:31se définir soit comme un régime parlementaire
01:00:33soit comme un régime présidentiel.
01:00:35Mais je pense
01:00:37que quelquefois on dit
01:00:39qu'il y a dans l'exécutif
01:00:41deux têtes, il y en a une de trop
01:00:43et on dit que c'est celle du Premier ministre.
01:00:45Moi je pense le contraire.
01:00:47Vous savez, dans l'Europe
01:00:49des 27, on est
01:00:51le seul à avoir
01:00:53un président avec autant de pouvoir.
01:00:55Tous les autres sont dans la représentation,
01:00:57l'inauguration des représentants.
01:00:59– Le Premier ministre qui a le rôle exécutif.
01:01:01– Soit dit en passant, Emmanuel Macron ne s'en rend pas compte
01:01:03mais il inaugure les chrysanthèmes
01:01:05sur la scène internationale actuellement.
01:01:07– Et nationale aussi, on l'a vu
01:01:09à la répétition des cérémonies au Panthéon,
01:01:11les cérémonies mémorielles
01:01:13pour le 11 novembre, etc.
01:01:15– Mais il est heureux. – Mais il est très heureux
01:01:17parce qu'il y a aussi, ce que vous dites, au-delà du spectacle
01:01:19cette volonté de s'inscrire dans l'histoire
01:01:21et de lui aussi laisser une trace dans l'histoire.
01:01:23Donc c'est des moments pour lui extrêmement importants
01:01:25parce qu'il incarne la France
01:01:27donc là il se dit, là je suis à ma place,
01:01:29je suis dans l'histoire de France et je vais y rester.
01:01:31– Oui alors bon,
01:01:33sauf qu'à part les milliards
01:01:35d'euros de dettes,
01:01:37on ne voit pas quel sera le bilan.
01:01:39Bon, peut-être avoir
01:01:41effectivement rétabli
01:01:43la cathédrale Notre-Dame en 4 ans.
01:01:45– Ce n'est pas lui qui a travaillé.
01:01:47– Dont acte, mais bon, pour le reste
01:01:49ce sera quand même un des bilans
01:01:51les plus problématiques
01:01:53d'un président
01:01:55de la secrétaire de la République.
01:01:57Je crois que même François Hollande,
01:01:59qui pourtant n'avait pas réussi grand-chose,
01:02:01ne peut
01:02:03pas avoir un bilan aussi négatif.
01:02:05– On va
01:02:07prendre les auditeurs, vous pouvez nous joindre
01:02:09au 0826 300 300
01:02:11pour réagir et poser vos questions à Michel Fise.
01:02:13On a en ligne avec nous Xavier de Bordeaux.
01:02:15Bonjour.
01:02:17– Bonjour Alexis.
01:02:19Oui j'ai une petite question pour l'auteur du livre.
01:02:21En fait,
01:02:23est-ce qu'il n'y a pas aussi dans l'aspect psychologique
01:02:25une forme de fascination
01:02:27pour l'argent chez Emmanuel Macron
01:02:29qui l'a amené notamment à inviter
01:02:31tous les milliardaires du pays, de la planète
01:02:33à les miser, qui l'invite
01:02:35en permanence à s'incliner devant les puissances
01:02:37financières et quelque part
01:02:39qu'on retrouve aussi dans son parcours professionnel
01:02:41aussi petit soit-il
01:02:43où il a travaillé
01:02:45dans la banque Rothschild.
01:02:47Est-ce qu'il n'y a pas cette fascination pour l'argent
01:02:49qui est au cœur de sa psychologie ?
01:02:51– Merci Xavier.
01:02:53– Alors ça c'est un point que je n'ai pas abordé
01:02:55parce qu'il a tellement été abordé
01:02:57et tellement bien
01:02:59été analysé.
01:03:01Évidemment, pour Emmanuel Macron
01:03:03une vie réussie
01:03:05c'est une vie matériellement réussie.
01:03:07Et d'ailleurs
01:03:09on se souvient de ses apostrophes à ce jeune.
01:03:11Si tu veux effectivement
01:03:13un beau costard, tu n'as qu'à travailler.
01:03:15Et appelant
01:03:17les jeunes effectivement
01:03:19à gagner de l'argent, à devenir milliardaires.
01:03:21Donc bien sûr, et tout son parcours
01:03:23banque Rothschild, etc.
01:03:25Toutes ces relations.
01:03:27Oui, c'est un homme d'argent.
01:03:29Dire le président des riches, c'est un fait.
01:03:31– Président des riches,
01:03:33il voudrait que les jeunes rêvent d'être milliardaires en France.
01:03:35Et puis est-ce que ce n'est pas aussi parce que le réel pouvoir
01:03:37c'est la finance, ce n'est pas la politique.
01:03:39D'ailleurs vous le dites, il n'est pas politique Emmanuel Macron.
01:03:41Par contre, c'est
01:03:43quelqu'un qui est fasciné par le pouvoir.
01:03:45Et là en l'occurrence le pouvoir, c'est quand il reçoit
01:03:47Versailles avec
01:03:49ce sommet Choose France
01:03:51ou je ne sais pas comment il a appelé ça en anglais.
01:03:53Tous les milliardaires de la planète
01:03:55pour dire regardez comme ce pays est merveilleux
01:03:57et je suis le nouveau roi soleil.
01:03:59– Vous savez, il y a deux connexions.
01:04:01Pouvoir et morale.
01:04:05Là il n'y a pas de connexion.
01:04:07Et pouvoir et argent,
01:04:09là il y a une connexion naturelle.
01:04:11C'est évident.
01:04:13L'un alimente l'autre
01:04:15et vice versa si l'on peut dire.
01:04:17Il faut quand même se rappeler
01:04:19qu'Emmanuel Macron
01:04:21comme Georges Pompidou
01:04:23en son temps a travaillé à la Banque Rothschild
01:04:25et a quand même gagné
01:04:27beaucoup d'argent.
01:04:29Et d'ailleurs je lisais l'autre jour
01:04:31des commentaires à propos d'un entretien
01:04:33sur la chaîne Omerta
01:04:35et quelqu'un qui disait
01:04:37mais il est où son pognon ?
01:04:39– J'en parlais aussi
01:04:41avec Jean-Baptiste Rivoire
01:04:43et dans l'investigation effectivement
01:04:45la presse s'est peu intéressée
01:04:47aux millions accumulés chez Rothschild
01:04:49qui ont disparu dans sa déclaration de patrimoine.
01:04:51Et ça, bizarrement, c'est pas un sujet.
01:04:53Alors c'en est un
01:04:55et il n'y a eu aucune réponse de la part de Rothschild
01:04:57et de la part de l'EU.
01:04:59– Le fait est qu'il a de l'argent incontassablement
01:05:01et il aime l'argent. Point barre comme on dit.
01:05:03– Il aime surtout le pouvoir.
01:05:05Pouvoir immodéré que lui confèrent
01:05:07les institutions de la Ve République.
01:05:09Est-ce qu'on marche pas aussi sur la tête
01:05:11ces réformes successives de la Ve
01:05:13qui font qu'on a maintenant
01:05:15une élection
01:05:17qui n'est pas à mi-mandat des législatives
01:05:19et qui arrive juste après
01:05:21à l'élection présidentielle et qui fausse complètement le jeu
01:05:23et qui donne cette impression de pouvoir absolu
01:05:25là où on a eu des périodes de cohabitation
01:05:27qui tempéraient justement
01:05:29ce présidentialisme ?
01:05:31– Quand on regarde les choses,
01:05:33je pense que deux erreurs ont été commises.
01:05:35La première, c'est le quinquennat.
01:05:37C'est-à-dire, on s'aperçoit que jusqu'à présent
01:05:39les deux qui ont été titulaires d'un quinquennat
01:05:41n'ont pas pu en faire un deuxième.
01:05:43– Sauf Emmanuel Macron, encore une fois.
01:05:45– Sauf Emmanuel Macron, mais est-ce qu'on peut parler encore
01:05:47d'un deuxième quinquennat quand on voit…
01:05:49– Compliqué.
01:05:51– Donc c'est un demi-quinquennat,
01:05:53un quinquennat au rabais
01:05:55si l'on peut dire.
01:05:57Donc on dirait qu'il y a une sorte de malédiction
01:05:59sur le quinquennat.
01:06:01Moi je pense que sans doute la bonne formule
01:06:03ce serait pas de revenir au septennat
01:06:05parce que le septennat c'est quand même très très long
01:06:07parce qu'on a terminé un mandat de six ans.
01:06:09Un mandat de six ans non renouvelable.
01:06:11– Ça change quoi un an de plus ?
01:06:13– Ah ben ça change un an de plus.
01:06:15Un an de plus c'est beaucoup
01:06:17quand on a effectivement une assez longue durée.
01:06:19Bon, quatre ans ça peut être jugé trop court.
01:06:23– C'est le temps américain.
01:06:25– Cinq ans c'est bien, mais si effectivement on multiplie par deux
01:06:27on se retrouve à dix ans.
01:06:29Je pense que la démocratie c'est aussi la rotation.
01:06:33Donc c'est le renouvellement, c'est le rafraîchissement.
01:06:35Et je pense qu'effectivement on fait toujours un mandat de trop.
01:06:39Ou alors il faudrait, comme aux États-Unis,
01:06:43ne pas pouvoir faire plus de deux mandats
01:06:47mais en parlant pas de mandat consécutif.
01:06:49Peut-être que M. Macron aurait dû laisser la place
01:06:53après son premier mandat et revenir un peu plus tard.
01:06:57D'ailleurs est-ce qu'il est interdit de retour
01:06:59quand on a fait deux mandats consécutifs ?
01:07:01– Est-ce qu'on peut revenir après ?
01:07:03– Longtemps après, je ne sais pas.
01:07:05– Et quand on démissionne, est-ce que finalement…
01:07:09– Justement.
01:07:11– Je crois qu'il y a un débat chez les constitutionnalistes.
01:07:13– La démission, justement, parce qu'on a parlé de la destitution.
01:07:17Le groupe La France Insoumise au Parlement a décidé de lancer
01:07:21une procédure qui n'aboutira pas.
01:07:23Mais le débat est lancé.
01:07:25Il y a les pleins pouvoirs, l'article 16,
01:07:27qui reste là au cas d'une crise majeure
01:07:31qui pourrait donner les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron.
01:07:33Et puis il y a la démission, pur et simple,
01:07:35de dire ça suffit, je n'y arrive pas, vous ne voulez pas, je m'en vais.
01:07:39Est-ce que cette option de la démission est possible
01:07:43si on se réfère au profil psychologique d'Emmanuel Macron ?
01:07:47Ou est-ce que c'est totalement impossible ?
01:07:49– Moi je crois que c'est une hypothèse très irréaliste.
01:07:51Parce que d'abord un mégalothimiaque ne peut pas reconnaître s'être trompé.
01:07:57Et d'ailleurs, quand vous regardez un petit peu
01:07:59tous les conflits qui ont émaillé sa présidence,
01:08:03il a toujours été vers des petits mea culpa.
01:08:07Mais vous voyez le mea culpa en début de phrase
01:08:09et qui est contrarié par la deuxième partie de la phrase
01:08:11où finalement il dit mais non…
01:08:13– C'est de votre faute, c'est jamais de la mienne.
01:08:15Comme la dette, c'est la faute des Français, c'est pas la sienne.
01:08:19– Voilà, c'est la faute des Français.
01:08:21Et puis il fallait effectivement, quoi qu'il en coûte,
01:08:23pour sauver les entreprises, etc.
01:08:25Enfin bon, toujours de bonnes raisons.
01:08:29Je crois que quand on dit c'est l'amour du pouvoir,
01:08:33non, je crois que c'est autre chose.
01:08:35C'est l'amour de la puissance supérieure.
01:08:39Et je crois qu'il aurait pu l'avoir
01:08:41dans une mise en scène spectaculaire
01:08:43en étant une rockstar ou un grand acteur de cinéma.
01:08:48– Justement les mises en scène, ça avait déjà alerté tout le monde
01:08:52lors de sa première élection.
01:08:54Cette mise en scène avec la pyramide du Louvre,
01:08:57le moment où il marche seul dans la cour du Louvre,
01:09:00cette relation qu'il a avec les châteaux et les palais.
01:09:03Il y a un truc qui ne va pas, c'est un président de la République,
01:09:06ce n'est pas un roi, il faut redescendre.
01:09:08– C'était Jupiter descendu sur Terre.
01:09:10– Oui mais comment on a…
01:09:12Moi ça m'avait choqué, je trouvais ça drôle
01:09:14parce que c'était complètement déplacé.
01:09:16Mais ça disait tout en fait du personnage.
01:09:19– Parce qu'encore une fois, je pense qu'on a une République
01:09:23qui n'est pas associable à la démocratie.
01:09:26On a une cinquième République
01:09:28qui donne le pouvoir absolu à un seul homme
01:09:31et une démocratie qui veut le pouvoir pour tous,
01:09:35partagé avec une fabrication de décisions.
01:09:38– Donc la cinquième, ce n'est pas un régime démocratique ?
01:09:41– C'est tout sauf un régime démocratique.
01:09:45Alors ça pourrait le devenir,
01:09:47si on avait l'expérience d'autre chose que la bipolarisation.
01:09:52Mais il faut bien voir qu'on est dans un blocage politique
01:09:56qui pourrait perdurer.
01:09:57Parce que imaginons, scénario,
01:10:00il y a demain une élection présidentielle,
01:10:02Marine Le Pen devient présidente de la République,
01:10:05mais elle n'a pas la majorité absolue.
01:10:08Expliquez-moi quel serait le changement ?
01:10:10– On se retrouve dans un blocage.
01:10:12On va en parler, parce que c'est intéressant de savoir,
01:10:15au-delà de parler d'Emmanuel Macron,
01:10:17des institutions qui permettent à ce type de profil
01:10:20d'arriver au pouvoir et de faire des politiques
01:10:23qui emmènent la France dans le mur.
01:10:250826-300-300, si vous souhaitez réagir,
01:10:27posez vos questions à notre invité Michel Fise
01:10:30pour son livre,
01:10:31Un président anormal, à-normal,
01:10:33en dehors de toutes les normes.
01:10:35A tout de suite sur Sud Radio.
01:10:37– Terre de France.fr,
01:10:38le premier site d'articles français et patriotes
01:10:41présente Alexis Poulin,
01:10:43sans réserve, l'invité.
01:10:45– On se retrouve en plateau avec Michel Fise
01:10:47pour parler du cas Emmanuel Macron,
01:10:49un cas de mégalotimie,
01:10:51cette volonté de se montrer supérieur à tous,
01:10:54mais supérieur en tout également,
01:10:56que ce soit en ping-pong, en boxe,
01:10:58en course à pied, en rhétorique politique,
01:11:02en philosophie,
01:11:04parce qu'on a parlé de président philosophe
01:11:06à l'encontre d'Emmanuel Macron,
01:11:08c'est vrai que c'est un génie en tout.
01:11:10Sauf en finances.
01:11:12– Oui, alors,
01:11:14bon, je pense qu'il a une grande habileté
01:11:17de se tirer d'embarras.
01:11:20J'avais presque dit que quelque part
01:11:24il avait quand même la baraka,
01:11:26même encore aujourd'hui.
01:11:27– Au moins, même encore aujourd'hui.
01:11:28– Même encore aujourd'hui.
01:11:29Quelque part, on a l'impression que les gouttes
01:11:31ne le transpercent pas,
01:11:33donc sur lui, mais sans vraiment le transpercer.
01:11:36– On le transperce là par, je pense,
01:11:38une presse assez douce vis-à-vis de son action.
01:11:42On a vu très peu de critiques, en réalité,
01:11:45de son action politique dans la presse ces dernières années.
01:11:48– Oui, parce que je pense que sur Emmanuel Macron,
01:11:50on ne parle que de sujets convenus,
01:11:52qui sont toujours les mêmes,
01:11:53donc on aborde toujours le personnage de la même façon.
01:11:57Moi, je pense que ça ne devrait pas être un tabou
01:12:00que de s'interroger quand même sur l'état mental
01:12:03de ceux qui nous gouvernent.
01:12:05On en parle d'ailleurs en off, il y a une trentaine d'années,
01:12:09il y avait eu un article dans une revue,
01:12:11c'est malade qui nous gouverne.
01:12:13On ne s'est pas gêné pour dire que Staline était fou,
01:12:18on ne s'est pas gêné de dire que certains grands philosophes
01:12:22ont sombré dans la folie, à commencer par Nietzsche,
01:12:25de mémoire.
01:12:27Donc je pense que c'est la moindre des choses
01:12:31que d'avoir des dirigeants dont l'équilibre
01:12:34est attesté par des examens.
01:12:36– Si déjà on avait des examens de santé,
01:12:38ne serait-ce que sur le bilan de santé,
01:12:40on voit que c'est très compliqué d'avoir ça.
01:12:43La transparence en matière de santé pour nos dirigeants,
01:12:46c'est difficile.
01:12:47– Je crois que ça reste tabou.
01:12:49D'ailleurs, on a un peu oublié de communiquer
01:12:51les bilans de santé de nos derniers présidents.
01:12:53– Absolument, on nous a mis un peu sous le tapis.
01:12:56– C'est important de faire différent.
01:12:58Et avec difficulté d'ailleurs,
01:13:00parce qu'en plus il y a aussi des faux bilans de santé.
01:13:02– Le dernier a fait état quand même d'une opération.
01:13:04Lui il l'a fait.
01:13:06Avec nous, au standard, Stéphane du Lot-et-Garonne.
01:13:09Bonjour Stéphane.
01:13:10– Bonjour Alexis, bonjour à votre invité.
01:13:13Déjà je découvre la mégalothie.
01:13:16– Oui, moi aussi en lisant ce livre,
01:13:18j'ai découvert ce terme qui explique tout.
01:13:20– C'est compliqué, je suis désolé.
01:13:22– Mais c'est intéressant parce que vous disiez,
01:13:24votre invité disait tout à l'heure qu'il est le meilleur en tout.
01:13:26Et effectivement, vous avez oublié de citer
01:13:28qu'il était aussi le meilleur infectiologue
01:13:30pendant la crise sanitaire.
01:13:32– Là aussi, oui.
01:13:33– Ce n'est pas pour vous reprendre,
01:13:35mais effectivement ça vient enrichir le débat.
01:13:38L'objet de mon appel à votre invité,
01:13:41c'était à propos du mandat de 6 ans.
01:13:44Je ne suis pas forcément d'accord,
01:13:46j'ai écrit mon opinion,
01:13:48mais avec la notion d'un mandat unique de 6 ans,
01:13:50mais le mandat de 6 ans me paraît une bonne idée,
01:13:52s'il est révocable.
01:13:54C'est-à-dire qu'un président,
01:13:56pour rester longtemps en place,
01:13:58reste à voir les pouvoirs
01:14:00qui lui seraient conférés
01:14:02par la constitution des institutions,
01:14:04mais qui seraient révocables.
01:14:07On le voit par exemple avec Vladimir Poutine,
01:14:11qui depuis 1999,
01:14:13où il a été élu,
01:14:15quelle que soit la façon dont on juge cette personne,
01:14:18a relevé un pays, l'URSS,
01:14:21qui était au énième tréfonds.
01:14:24Donc peut-être, j'aurais aimé
01:14:26que votre invité puisse éventuellement
01:14:29développer son raisonnement.
01:14:31Merci.
01:14:33Je pense que c'est un complément utile
01:14:35que vous faites.
01:14:37C'est vrai que je n'avais pas pensé à la révocation,
01:14:39mais d'une manière générale,
01:14:40c'est vrai qu'on pourrait très bien imaginer
01:14:42que les élus soient sous le coup d'une révocation
01:14:45s'ils ne remplissent pas correctement leurs fonctions.
01:14:48Alors il y aurait probablement
01:14:50beaucoup d'éliminés en cours de mandat,
01:14:52mais enfin c'est la règle de la démocratie.
01:14:55Alors, 6 ans avec une possibilité de révocation,
01:14:59oui, pourquoi pas.
01:15:01Je pense que ce qui est contestable aujourd'hui,
01:15:03c'est le principe de l'irresponsabilité politique.
01:15:06C'est quand même assez étonnant
01:15:08que dans une démocratie,
01:15:09on ait un chef d'État
01:15:10qui soit irresponsable politiquement
01:15:13et qui ne puisse tomber
01:15:15que s'il est soupçonné
01:15:17de malversations
01:15:19tombant sous le coup du code pénal.
01:15:21Il faut attendre la fin de son mandat.
01:15:25Mais je pense qu'il faut retravailler
01:15:28une autre constitution.
01:15:30Et je crois d'ailleurs que dans l'urgence
01:15:32par rapport aux échéances à venir,
01:15:34je crois qu'il y a une urgence,
01:15:36c'est d'établir la représentation proportionnelle.
01:15:38Intégrale.
01:15:40Parce que je ne vois pas comment on va pouvoir sortir
01:15:42de l'esprit bipolaire
01:15:44qui est quand même la marque de fabrique
01:15:46de cette constitution.
01:15:48Parce que le régime a bien fonctionné
01:15:50parce qu'on a toujours eu des majorités et une opposition.
01:15:52Donc deux blocs.
01:15:54Comme en Angleterre par exemple.
01:15:56Là on n'a plus deux blocs.
01:15:58On en a trois et probablement pour longtemps.
01:16:00Peut-être même quatre.
01:16:02Il y en avait un troisième,
01:16:04enfin un quatrième qui arrivait.
01:16:06Je crois que le droit de révocation,
01:16:08c'est un droit qui doit être travaillé.
01:16:11Il me semble que les Gilets jaunes
01:16:13ont parlé dans leurs revendications
01:16:15avec le reconstitut, le mandat impératif
01:16:17et révocatoire.
01:16:19Ça c'est des choses qui devraient être
01:16:21en débat public davantage.
01:16:23On parlait de ce responsable
01:16:25mais pas coupable
01:16:27qui est devenu un mantra dans la République française.
01:16:29Est-ce qu'il n'y a pas finalement
01:16:31une école de la mégalotimie
01:16:33où ils sont plusieurs
01:16:35à avoir ce profil-là ?
01:16:37Parce que quand on voit la défense de Gabriel Attal
01:16:39et Bruno Le Maire, Elisabeth Borne,
01:16:41vis-à-vis de leur responsabilité sur la dette.
01:16:43Bruno Le Maire qui disait
01:16:45« J'ai sauvé l'économie française ».
01:16:47Quand on voit l'état de l'économie française,
01:16:49je crois qu'il y a
01:16:51trois réalités.
01:16:53La réalité psychologique,
01:16:55la réalité politique
01:16:57et la réalité sociale.
01:16:59Celle des gens
01:17:01« ordinaires ».
01:17:03Je crois qu'il y a
01:17:05toujours eu un décalage
01:17:07entre le monde politique
01:17:09qui est quand même
01:17:11une caste qui est enfermée,
01:17:13qui a ses codes,
01:17:15qui a son langage,
01:17:17qui est un métier, quoi qu'on dise.
01:17:19Et donc, on voit bien,
01:17:21quand on a des profils de société civile,
01:17:23la plupart du temps, ça ne marche pas
01:17:25parce qu'il n'y a pas
01:17:27les codes appropriés.
01:17:29Donc, ce qui est terrible,
01:17:31c'est que, si on prend l'exemple
01:17:33de Bruno Le Maire, il était absolument
01:17:35sincèrement convaincu
01:17:37de ne pas avoir
01:17:39commis de fautes, d'avoir agi
01:17:41comme il le fallait, d'avoir sauvé des millions
01:17:43d'emplois, d'avoir sauvé
01:17:45des entreprises, notamment au moment
01:17:47de la crise
01:17:49sanitaire.
01:17:51C'est pour ça qu'il faut
01:17:53aussi des institutions
01:17:55indépendantes qui puissent apprécier
01:17:57objectivement le bilan
01:17:59politique. Alors, c'est vrai
01:18:01qu'il y a des commissions d'enquête parlementaire.
01:18:03Oui, justement, je fais référence à ça, puisque
01:18:05les sénateurs ont dit, quand même, c'est de la forfaiture,
01:18:07c'est grave, ils ont menti,
01:18:09ils ont masqué les comptes,
01:18:11ils ont manipulé, puisqu'il y avait des élections européennes.
01:18:13Et la défense, c'est de dire
01:18:15c'est de la basse politique, c'est lamentable.
01:18:17Et comme vous le dites, finalement,
01:18:19Bruno Le Maire fait comme Emmanuel Macron,
01:18:21il projette une réalité qui n'est pas le réel.
01:18:23Je pense
01:18:25qu'il manque une institution
01:18:27totalement indépendante,
01:18:29qui ne soit pas politique du tout,
01:18:31qui soit
01:18:33d'experts, qui puissent
01:18:35apprécier logiquement...
01:18:37Vous voyez, je fais un parallèle
01:18:39avec la commission pénale,
01:18:41la Cour pénale internationale, qui poursuit
01:18:43deux dirigeants israéliens, dont
01:18:45le Premier ministre.
01:18:47On crie au scandale,
01:18:49notamment aux Etats-Unis,
01:18:51mais c'est une cour indépendante,
01:18:53avec des magistrats professionnels,
01:18:55qui rendent des verdicts qui sont
01:18:57étayés sur des choses. Je pense qu'on ne peut pas
01:18:59s'écarter
01:19:01des analyses objectives,
01:19:03donc scientifiquement
01:19:05avérées, ce qui manque
01:19:07probablement dans notre pays.
01:19:09C'est autre chose qui manque.
01:19:11Merci beaucoup Michel Fise
01:19:13pour votre présence ici,
01:19:15pour votre livre « Un Président anormal »
01:19:17aux éditions Perspectives Libres,
01:19:19pour comprendre un peu mieux la situation politique
01:19:21à l'aune du profil psychologique
01:19:23du Président de la République.
01:19:25Restez sur Sud Radio dans un instant,
01:19:27c'est Brigitte Lahaye.