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00:00Générique
00:19Chers téléspectateurs, chers auditeurs, bienvenue pour ce nouveau numéro d'Angle de vue.
00:24Vous connaissez maintenant le principe.
00:26Près d'une heure en notre compagnie pour découvrir une personnalité que vous pensez déjà connaître.
00:31Et pour mener cet échange à mes côtés, Mélinda Boulet, rédactrice en chef de France Antilles
00:36et Kathleen Villas-Copete, rédactrice en chef de RCI.
00:39Cet entretien est bien sûr à retrouver sur nos trois médias.
00:43Pour ce nouveau portrait, nous recevons aujourd'hui une figure de la lutte contre le cancer,
00:48père de familles nombreuses et musicien à ses heures perdues, Guy-Albert Ruffin-Duhamel.
00:53Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:55Des bancs de l'école de santé publique de Nancy au plateau télé pour promouvoir la lutte contre le cancer
01:02en passant par un diplôme d'ingénieur social.
01:05Vous êtes bien sûr un visage déjà connu du grand public Guy-Albert Ruffin-Duhamel,
01:09mais nous ignorons encore beaucoup de choses à votre sujet.
01:13Mélinda Boulet va tenter d'y remédier en dressant votre portrait.
01:16Guy-Albert Ruffin-Duhamel, bienvenue.
01:19Vous êtes ingénieur social, directeur de la plateforme régionale d'oncologie de Martinique.
01:23Un homme foncièrement engagé auprès de son pays et de l'humain.
01:26Vous êtes né en 1974 à Fort-de-France.
01:29Vous avez grandi à Trenel, dans un environnement où l'esprit de lutte sociale
01:33et les discours d'émancipation ont fortement résonné.
01:36Votre père Guy était directeur de la police municipale de Fort-de-France.
01:39Votre mère Jeanne, infirmière en psychiatrie avant de rejoindre l'éducation nationale.
01:44Adolescent, vous avez d'abord envisagé une carrière en électrotechnicien
01:48avant de vous réorienter vers l'administration, la comptabilité et la gestion.
01:52Vous aimez apprendre et vous instruire et vous allez multiplier les diplômes.
01:56Deux baccalauréats avec mention.
01:58L'un en administration générale, l'autre en comptabilité.
02:01Deux BTS, l'un en gestion de PME et l'autre en management des unités commerciales.
02:06Votre oncle est l'avocat Alain Manville.
02:08Votre tante Josette Duhamel, écrivaine et femme engagée.
02:11Ils vont tous les deux jouer un rôle déterminant
02:14dans la construction de votre esprit critique et d'analyse.
02:17Votre passion pour le droit et le social vous conduit en 2009
02:21à l'école de santé publique de Nancy,
02:23où vous obtenez un diplôme universitaire de 3e cycle en santé publique
02:27en promotion de la santé, option pays industrialisés.
02:31Vous vous lancez ensuite dans un double master,
02:33comprenant un master européen en économie sociale
02:36et un autre en gestion de projet européen d'économie sociale.
02:40Vous présentez le diplôme d'état d'ingénieur social
02:43et actuellement vous êtes doctorant en santé publique,
02:46poursuivant une thèse sur les tensions sociales et identitaires
02:49liées au cancer dans les Antilles.
02:51Avant d'être directeur de la plateforme régionale d'oncologie,
02:55vous avez été directeur des transports sanitaires d'urgence
02:58en Martinique et en Guyane.
03:00Vous considérez cette mission contre le cancer
03:02comme un véritable devoir, un sacerdoce,
03:05bien plus qu'un simple engagement professionnel.
03:08Vous êtes totalement investi dans cette cause,
03:10déterminé à offrir aux patients les meilleures chances
03:13de traitement et de guérison.
03:15En 2008, vous perdez votre compagne Cathy
03:18à la suite d'un cancer foudroyant,
03:20alors qu'elle était enceinte de votre fils
03:22qui, lui, est né prématurément
03:24et qui va devoir se battre de longs mois
03:26contre la vie et la mort.
03:28Une épreuve qui vous a profondément touché
03:30et qui vous pousse envers et contre tout
03:32à sans cesse améliorer la prise en charge des personnes malades.
03:35Et c'est dans les couloirs de l'hôpital
03:37que vous rencontrez Marlène, votre épouse actuelle,
03:39alors que vous êtes coordinateur du réseau de soins palliatifs
03:42et qu'elle-même est en train d'accompagner sa mère en fin de vie,
03:45victime d'un cancer foudroyant.
03:47L'amour va vous unir.
03:48Elle adopte vos trois enfants.
03:50Vous en aurez deux avec elle.
03:52Vous êtes donc à la tête d'une famille de cinq enfants
03:54que vous chérissez énormément.
03:56Une famille qui vous porte, qui vous soutient,
03:58ce qui n'est pas toujours évident
04:00parce que vous êtes un boulimique de travail.
04:01Vous ne vous arrêtez jamais.
04:03Et ce que l'on sait moins de vous, Guy Albert,
04:05c'est que vous avez été chroniqueur judiciaire
04:07pour France Antille et Justice.
04:09Vous avez fondé un magazine sur les transports en 1994.
04:12Vous avez joué de la cymbale à l'armée.
04:14Vous êtes membre de la réserve citoyenne de la Gendarmerie nationale.
04:17Enfin, si le travail reste une de vos grandes passions,
04:20vous nourrissez aussi un goût pour le piano classique,
04:23la plongée et l'aviation.
04:25Vous êtes passionné de culture et de découverte
04:27et vous incarnez à bien des égards
04:29la force de l'engagement, de l'endurance
04:32dans le travail et de l'humanisme.
04:35Est-ce que Guy Albert, ce portrait, est fidèle à ce que vous êtes ?
04:39Ah oui, un peu, excusez-moi,
04:41mais c'est quand même assez complet.
04:43C'est assez consternant.
04:45Je ne m'attendais pas au temps d'investigation d'autre part.
04:48Mais bon, c'est un peu ça, oui.
04:50Voilà.
04:51Comment s'est passée votre enfance ?
04:52On va revenir sur votre vie.
04:53Comment s'est passée votre enfance ?
04:54Vous avez grandi à Trenel ?
04:56Oui, une partie de ma vie.
04:57J'ai grandi une partie de ma vie à Trenel,
04:59en tout cas jusqu'à l'âge de 8 ans.
05:02Après, on est parti.
05:04Une enfance, comme je disais,
05:06une enfance un peu simple, dans la sobriété,
05:09dans l'amour et avec un fort esprit de solidarité.
05:12C'est ce que je retiens de l'enfance.
05:14Ce quartier Trenel symbolise pour moi,
05:16même si c'est un petit bout de ma vie,
05:18quand on a 50 ans,
05:20on peut apprécier 8 ans à juste mesure,
05:23qui m'a beaucoup appris dans les luttes.
05:26Et puis une enfance où j'ai grandi,
05:28enfant unique de mes deux parents,
05:30séparé depuis ma naissance,
05:32où j'ai eu une fratrie très forte
05:34et très présente à mes côtés.
05:36Et puis vous avez cité un oncle Alain
05:39et une tante Josette.
05:41J'ai eu des parents formidables
05:43et une enfance très belle,
05:45mais une enfance qui forge quand même.
05:47Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager dans le social ?
05:49Est-ce que vous avez toujours eu cette fibre ?
05:51C'est ça.
05:52Je pense que le social, c'est soit en larmes,
05:54soit en lapins.
05:55On ne s'invente pas,
05:56on ne s'improvise pas,
05:57travailleur social.
05:58C'est un emploi vocationnel, je pense.
06:00C'est en fait du côté de la justice.
06:02C'est-à-dire que moi, je n'aime pas l'injustice,
06:04je n'aime pas la fumisterie non plus.
06:06J'aime les choses bien faites
06:08et j'aime que les personnes puissent être respectées
06:10dans leur dignité, dans leurs droits.
06:12Et je crois que c'est peut-être tout mon combat
06:14avec une rigueur que je m'impose,
06:16qui est une rigueur qui me donne beaucoup de travail.
06:18Je ne vais pas parler de boulimie de travail,
06:20mais c'est aussi l'amour du travail bien fait.
06:22C'est cette manière que j'ai aussi de dire
06:24qu'attention, il faut que ce soit pas parfait,
06:26mais il faut qu'on donne le maximum de nous.
06:28Et je crois que c'est ce qui manque dans nos vies,
06:30dans nos pays.
06:32Et je crois que ce pays, si je devais le caractériser,
06:34c'est malheureusement cette population qui a encore
06:36beaucoup de mal à accéder à la dignité
06:38et à accéder à certains droits fondamentaux.
06:40C'est vocationnel.
06:42– Vous avez été marqué dans votre vie par le deuil,
06:44notamment avec la perte de votre épouse.
06:46Est-ce qu'on peut revenir sur cette époque de votre vie ?
06:48– Oui.
06:50L'époque est assez lourde,
06:52parce que c'est une époque où je suis élève
06:54à l'école de santé publique.
06:56Où je suis à Nancy.
06:58Où je commence une vie.
07:00J'ai deux enfants.
07:02J'ai une épouse qui est enceinte
07:04de mon fils, Samuel.
07:06C'est une image un peu forte.
07:08– Est-ce que vous pouvez nous la décrire,
07:10s'il vous plaît, cette photo ?
07:12– C'est la seule fois que mon épouse,
07:14en fait ma compagne,
07:16verra son fils, Samuel,
07:18qui est en réanimation au moins deux,
07:20puisqu'il est né à cinq mois et demi.
07:22Il a dû être extrait du ventre de sa mère
07:24pour essayer une chimiothérapie
07:26puisqu'elle avait un cancer
07:28qui était assez avancé,
07:30qui est rapide.
07:32C'est un cancer foudoyant.
07:34C'est ce qu'on appelle un CAPI,
07:36c'est-à-dire un carcinome métastasique
07:38sans primitif connu,
07:40qui est un cancer très agressif.
07:42Et on a tenté tout ça
07:44à Paris,
07:46à l'hôpital Antoine Beclerc.
07:48Et là, effectivement,
07:50elle avait demandé à rentrer à Martinique
07:52pour pouvoir, bien entendu, y décéder.
07:54Mais il fallait qu'elle voit mon fils,
07:56qui était lui-même très mal en point,
07:58en réanimation.
08:00Et c'est la seule photo que nous avons
08:02où on a effectivement Cathy et Samuel.
08:04Donc je crois qu'elle est dure,
08:06quand on la voit comme ça,
08:08mais elle est porteur d'espoir
08:10parce qu'en fait, même si elle s'en est allée,
08:12malheureusement, ça a été la triste issue
08:14de la maladie.
08:16Mais effectivement, mon fils s'est battu
08:18avec beaucoup de courage,
08:20et c'est un testement qui va encore nous surprendre.
08:22– Comment avez-vous fait face à cette époque
08:24quand vous avez perdu votre épouse aussi brutalement
08:26que vous vous êtes aussi retrouvés à cette époque ?
08:28Du coup, papa, célibataire,
08:30à devoir gérer trois enfants,
08:32dont justement un petit prématuré.
08:34Qu'est-ce qui vous a aidé
08:36à faire face et à vous relever ?
08:38– On parle beaucoup de résilience,
08:40c'est un mot un peu fourre-tout.
08:42Moi, je n'aime pas trop ces mots
08:44qui ne devaient pas dire grand-chose.
08:46Je pense que vous trouvez la force en vous-même
08:48et beaucoup dans ce que peuvent vous porter les autres.
08:52Mais c'est le monde qui s'effondre,
08:54car nous ne sommes pas préparés à ça.
08:56Ça se parle en 2008.
08:58Cathy, juriste qui s'installe,
09:02une jeune femme de 32 ans à l'époque,
09:0433 ans,
09:06on est dans des schémas de vie
09:08où on se dit,
09:10mais voilà, on a encore toute la vie devant nous.
09:12– Ce n'est pas dans l'ordre des choses, en tout cas.
09:14– Ce n'est pas dans l'ordre des choses.
09:16C'est la santé publique qui suit la Nancy,
09:18mais je viens de temps en autre.
09:20On avait encore un bébé sous les bras,
09:22ma fille Jeanne-Laurence.
09:24Pour nous, nous étions dans la construction
09:26d'une jeunesse et d'une vie
09:28qui promettraient beaucoup de choses.
09:30On a réussi, entre guillemets.
09:32Souvent, la vie ne joue pas ses tours,
09:34mais ça vous rappelle à l'humilité.
09:36Et ça vous permet de prendre conscience
09:38que chaque moment compte.
09:40Et c'est pour ça que c'est un regret.
09:42Parce qu'en fait, nous avons vécu ce peu de moments,
09:44parce qu'elle est partie très prématurément,
09:46de manière tellement intense, que les souvenirs,
09:48justement, c'est ça la résilience.
09:50Ce sont ces souvenirs, ces moments qui,
09:52aujourd'hui, m'apportaient,
09:54mais aujourd'hui, continuent à m'apporter,
09:56moi-même et toute ma famille.
09:58Je crois que c'est un moment très éprouvant,
10:00très, très difficile, qu'à un moment,
10:02on vous demande si vous rêvez.
10:04C'est extrêmement compliqué,
10:06parce que ça s'est passé à Martigny,
10:08quand on est parti sur l'APHP,
10:10plus exactement à l'hôpital Antoine Béclair,
10:12pour donner,
10:14c'est là, en fait, l'amour d'une mère,
10:16qui disait, bon, je vais m'en aller,
10:18on le savait, elle le savait,
10:20elle n'était totalement pas dans le déni,
10:22mais on va quand même profiter,
10:24parce qu'il y a un excellent plateau technique
10:26de réanimation pédiatrique,
10:28et on sauvera Samuel.
10:30Donc, voilà, c'est de porter,
10:32et je crois que, quand vous voyez tout ça,
10:34je crois que ça forge aussi,
10:36il n'y a pas que Trénel qui forge.
10:38– Puis vous rencontrez Marlène,
10:40qui elle aussi fait face à la maladie,
10:42en accompagnant sa mère,
10:44qui elle aussi est touchée par un cancer fouloyant,
10:46en fin de vie.
10:48Cet amour qui vous permet de renaître,
10:50de continuer votre vie avec ces trois enfants,
10:52et puis deux autres enfants que vous aurez par la suite avec elle.
10:54Marlène, à qui vous devez beaucoup de choses,
10:56votre carrière aussi,
10:58pour vous aider, vous épauler.
11:00– C'est totalement,
11:02quand je rentre,
11:04quelques mois après,
11:06et je reprends mon service,
11:08et je suis affecté
11:10au réseau de soins palliatifs,
11:12comme croire.
11:14Et là, j'essaie d'être professionnel,
11:16vous pensez bien que je ne suis pas plus que ça,
11:18je ne suis pas association,
11:20je gagne ma vie,
11:22je fais de la santé publique,
11:24j'ai vocation à embrasser une carrière
11:26de direction en santé publique,
11:28et je m'occupe des personnes
11:30dans ce service,
11:32qui était encore,
11:34on attendait le déménagement
11:36vers Clara, qu'on était à la Ménard,
11:38et je dois m'occuper, dans le cadre du réseau,
11:40d'une situation très particulière,
11:42où on devait faire sortir
11:44la maman de celle qui devait être mon épouse,
11:46qui d'ailleurs, fallait être enterrée
11:48le jour de sa prise de retraite,
11:50également un policier, comme croire.
11:52Donc, on se rencontre là,
11:54c'est une nosocomial, je ne sais pas si ça apporte
11:56quelque chose, mais en tout cas l'infection
11:58a été bien, parce qu'en fait,
12:00on a beaucoup échangé,
12:02moi qui avais une petite expérience de deuil,
12:04encore très très frais,
12:06et elle qui avait déjà connu un double deuil,
12:08puisqu'elle avait perdu dans les 3 mois,
12:10ça a été quand même une sacrée chose,
12:12le cancer est passé par
12:14d'abord son oncle, le frère de sa mère,
12:16sa tante,
12:18qui l'a quand même élevé aussi, sœur de sa mère,
12:20et sa mère, en 3 mois, c'est 3 membres de la famille
12:22qui décèdent de cancer.
12:24Et ça va, là on se dit,
12:26voilà, bon, on essaye de discuter,
12:28c'est une personne
12:30qui était assez globetrotteur,
12:32Marlène c'est une féministe,
12:34très engagée,
12:36qui sort du Mexique, qui était à Londres,
12:38qui avait un projet sur les États-Unis,
12:40qui elle, a une vie un peu
12:42sur les coopérations internationales, un peu de cette nature-là,
12:44et finalement,
12:46elle ne prend pas l'avion,
12:48elle reste, adopte 3 enfants,
12:50m'en donne 2 autres, donc ça fait une grande famille,
12:52moi qui ne voulais qu'un enfant,
12:54mais bon, j'en ai 5,
12:56j'avais eu le rêve d'avoir une voiture,
12:58vous savez, du style un peu 3 places,
13:00c'est peut-être pas le contraire,
13:02on a appris que ce qu'on appelle est familial,
13:04et puis on se rencontre,
13:06et on partage beaucoup de choses,
13:08et beaucoup d'éléments,
13:10parce que le jour où sa mère décède,
13:12ou que nous allions pour justement
13:14faire des formalités d'admission
13:16en chambre froide, à la Joyau,
13:18comme quoi, le hasard n'existant pas,
13:20on feuille le registre
13:22d'inscription des dépouilles,
13:24et on tombe justement
13:26sur la feuille où il était inscrit,
13:28l'enregistrement de Cathy,
13:30et juste en bas, celle de la soeur de sa mère,
13:32on s'est dit tiens, c'est un signe peut-être.
13:34– Alors une famille recomposée,
13:38riche d'enfants et riche d'amour,
13:40mais Linda l'a aussi dit dans votre portrait,
13:42petite anecdote plus légère,
13:44vous êtes toujours étudiant,
13:46puisque vous êtes en train de soutenir
13:48votre thèse sur les tensions sociales
13:50liées au cancer dans les Antilles,
13:52une petite question, parce qu'on l'a bien compris
13:54à travers votre portrait,
13:56vous faites énormément de choses,
13:58or il n'y a que 24 heures dans une journée,
14:00et vous devez aussi vous rendre disponible
14:02pour votre famille nombreuse,
14:04comment faites-vous ?
14:06Est-ce que vous avez une discipline aussi,
14:08peut-être particulière, pour réussir
14:10à mener de front tout ça ?
14:12– Je suis un peu honte de le dire,
14:14mais je pense que je sais que travailler,
14:16c'est-à-dire que j'aime beaucoup ça,
14:18je suis quelqu'un de très hyperactif,
14:20et comme je disais tout à l'heure,
14:22j'ai beaucoup de travail bien fait,
14:24pour une fois il dit les choses telles qu'elles sont,
14:26c'est vrai que l'ordinateur il est dans la chambre,
14:28à la maison, dans le lit,
14:30je suis toujours débordé de dossiers,
14:32et je crois que je dors très peu,
14:34d'ailleurs aujourd'hui mon corps
14:36me le fait bien ressentir,
14:38je lis énormément,
14:40je suis vraiment accroché
14:42à cette soif de savoir,
14:44et ça me caractérise un peu,
14:46et puis perfectionniste aussi,
14:48dans ce que j'ai à faire,
14:50donc c'est vrai que ça a beaucoup,
14:52il faut faire attention à la maison,
14:54il ne faut pas croire que c'est facile,
14:56parce que je ne suis pratiquement pas tout le temps là,
14:58je suis beaucoup au boulot,
15:00et quand j'arrive encore,
15:02j'ai encore du boulot,
15:04et puis je fais de la recherche aussi,
15:06et comme ça ne vous a pas échappé non plus,
15:08j'ai aussi quelques activités,
15:10par curiosité intellectuelle,
15:12sur certaines causes.
15:14– Votre cheminement, votre engagement,
15:16le fait que vous veniez de traîner,
15:18je me trompe ou c'est un parcours
15:20– Pour pouvoir dire…
15:22– Quand rachetez-vous cette casquette ?
15:24– Je viens de traîner, parce que mes grands-parents,
15:26maternels, qui viennent de Saint-Plus,
15:28pendant cette période d'exode,
15:30vous rappelez-vous des communes,
15:32habitent Rennes, donc ma mère habite Rennes,
15:34on n'y habite pas longtemps,
15:36mais c'est vrai que,
15:38c'est grandir sous la place du 22 mai quand même,
15:40rappelons-nous,
15:42jouer, marcher, apprendre à marcher,
15:44faire du football,
15:46faire un peu de bolide,
15:48ce type de vélo qu'on avait à l'époque,
15:50juste au pied de l'œuvre de Coco-Coin et Corail,
15:52le Nègre marron, quand même,
15:54vous ne pouvez pas sortir de là,
15:56sans avoir goûté un petit virus
15:58qui vous pousse un petit peu,
16:00et pousse encore à être un peu plus progressiste
16:02et un peu plus engagé
16:04dans des idées de solidarité et de justice sociale.
16:06– Est-ce que vous avez prévu de vous lancer
16:08en politique vraiment,
16:10un mandat de maire, un mandat de…
16:12– Un fond de France peut-être ?
16:14– Je ne sais pas…
16:16– Je ne peux l'avoir déjà tellement dit,
16:18mais il faut le répéter, je ne ferai jamais
16:20de politique, ce n'est pas du tout…
16:22– Vous êtes sûr ?
16:24– Pas du tout, pas du tout,
16:26je crois que ce n'est quand même pas un scoop,
16:28j'ai pas de…
16:30– Ça évolue peut-être ?
16:32– Non, pas du tout, je me trouve à la liberté,
16:34et je me trouve à la liberté de parole,
16:36et puis je suis quelqu'un qui m'interroge surtout,
16:38donc je n'ai pas de dogme,
16:40j'ai des idées qui ne sont pas préconçues,
16:42qui peuvent évoluer aussi,
16:44je ne suis pas dans la séduction avec qui que ce soit.
16:46– On peut faire de la politique sans être dogmatique,
16:48ceci étant…
16:50– Non, je suis beaucoup trop libre,
16:52et puis je suis beaucoup trop indépendant,
16:54et puis un parti ça va quand même…
16:56– Justement, ce serait intéressant d'avoir…
16:58– Rassurez-vous, j'ai été sollicité,
17:00j'ai eu de belles opportunités,
17:02et jusqu'à maintenant j'ai résisté,
17:04ce n'est pas assez qu'entre, je commencerai.
17:06– On va marquer une première très courte pause,
17:08Guy-Albert Ruffin du Hamel,
17:10et on va se retrouver pour la deuxième partie de l'émission,
17:12c'est parti !

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