• le mois dernier
Dans son édito du 23/11/2024, Jules Torres revient sur la menace de censure qui plane sur le gouvernement de Michel Barnier. 

Category

🗞
News
Transcription
00:00Menace de censure, tension entre une majorité désunie et un gouvernement sous pression et une machine parlementaire déjà en surchauffe.
00:07Rien que ça, alors que l'examen du budget s'ouvre lundi au Sénat, une question s'impose.
00:11Jules Torres, le gouvernement peut-il tenir jusqu'au printemps ?
00:15Cette question, elle était impensable il y a quelques semaines encore, mais elle est devenue la grande obsession de notre classe politique.
00:22Tout le monde se met au jeu des prédictions.
00:25Jean-Luc Mélenchon, fidèle à lui-même, prophétisait dimanche dernier, Michel Barnier va tomber entre le 15 et le 21 décembre.
00:31Rien que ça, il est très précis, il sait tout avant tout le monde, Jean-Luc Mélenchon.
00:35Et si ce scénario devait se réaliser, on peut quand même dire que la France plongerait dans une nouvelle crise politique, et pas qu'un peu.
00:40Edouard Philippe, qui ne rate jamais une occasion de jouer les cassandres, évoque déjà une possible crise financière.
00:46Alors à quoi ressemblerait une chute d'un gouvernement en plein mois de décembre ?
00:49Imaginez donc un Premier ministre renversé, un président de contraint de nommer un nouvel exécutif en urgence des semaines de paralysie législative.
00:57En tout cas, dans un contexte où le pays affronte une inflation persistante, des tensions sociales, avec une défiance généralisée envers nos institutions,
01:05ce ne serait pas du tout bienvenu, ce serait un scénario catastrophe qui ferait de cette fin d'année un casse-tête sans précédent.
01:11Jules Torres qui nous remonte le moral ce matin, Michel Barnier est-il piégé dans une impasse parlementaire à la tête d'un gouvernement sous perfusion, Jules ?
01:18On ne va pas se mentir, Michel Barnier savait depuis le début que son gouvernement tenait à un fil. Pourquoi ?
01:23Parce qu'il est assis sur une majorité introuvable, à l'Assemblée c'est le grand bazar, avec trois blocs qui se regardent en chiens de faillances.
01:30Et soyons clairs, si l'exécutif respire encore, c'est grâce à la bienveillance très calculée du RN.
01:38Mais attention, Marine Le Pen, elle commence à perdre patience, elle l'a dit haut et fort mercredi dernier.
01:43Si le pouvoir d'achat des Français est encore amputé, on vote la censure, voilà une ligne rouge qui pourrait se transformer en fin de l'histoire.
01:50D'ailleurs, elle sera reçue à Matignon dès lundi matin pour tenter d'apaiser tout ça.
01:55Et comme si cela ne suffisait pas, les vrais problèmes ne viennent pas seulement de l'opposition pour Michel Barnier,
01:59non, il y a aussi l'ambiance délétère au sein de son propre camp.
02:03On se souvient de Gabriel Attal et de Gérald Darmanin qui avaient tenté de lui savonner la planche dès sa nomination.
02:08Eh bien, cette fois-ci, c'est son ministre de l'économie, Antoine Armand, qui a carrément critiqué le budget de son propre gouvernement dans la presse.
02:15En honne, Michel Barnier a préféré minimiser, pas de coups d'éclat, pas de limoges, juste un petit recadrage en petit comité à Matignon.
02:23Mais ça, on n'empêche pas de poser une vraie question, combien de temps pourra-t-il tenir dans une majorité aussi éclatée ?
02:28Et pourtant, malgré tout ce chaos, Michel Barnier semble prêt à en découdre.
02:32Bien sûr, et Michel Barnier, il a raison, il prépare déjà l'après-budget, ce qu'il veut, ce qu'il attend avec impatience,
02:37c'est d'attaquer la deuxième étape de son mandat, si évidemment les députés lui permettent.
02:42Et dès que ce budget sera derrière lui, et s'il parvient à rester à Matignon, eh bien il compte déployer un véritable rouleau compresseur de réformes.
02:50Immigration, ça on sait, hôpital, école, narcotrafic, fonctions publiques, décentralisation.
02:56Pas moins de 50 réformes sont sur la table pour les prochaines années.
02:59Et Michel Barnier, il ne veut plus perdre son temps, son énergie, dans ces débats budgétaires interminables.
03:04Ce qu'il veut, c'est du concret, du long terme, Anthony.
03:07Eh bien, pour y arriver, il va devoir survivre à cette dernière tempête, parce que franchement, on n'est pas dans le Vendée Globe,
03:12mais Michel Barnier, il affronte des vents contraires qui soufflent très fort.
03:16Il joue très gros, il joue son avenir politique, et ça pour le coup, ce n'est pas très important.
03:19Il a 73 ans, il a toujours dit qu'il n'était pas là pour son avenir politique, mais il joue aussi l'avenir de son propre pays.
03:26Et s'il franchit ce cap, il pourrait marquer le début d'un nouveau chapitre.
03:30Sinon, on pourra dire qu'il aura fait tout ça pour rien, en attendant les Français, eux, ils restent à quai.

Recommandations