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Dans son édito du 19/10/2024, Jules Torres revient sur l'attitude d'Emmanuel Macron en cas de crise. 

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Transcription
00:00Tout de suite, c'est l'heure de l'édito politique de Jules Torres.
00:03Bonjour, cher Jules.
00:04Bonjour.
00:05On va parler d'Emmanuel Macron,
00:07qui semble régulièrement rejeter la responsabilité
00:09sur d'autres dans les moments de crise.
00:11Est-ce que c'est une stratégie de communication de sa part
00:15ou un refus d'assumer ses propres propos et ses propres décisions ?
00:19C'est tant qu'Emmanuel Macron est président de la République
00:22et on semble avoir découvert sa spécialité, la défausse.
00:25Qu'importe la crise, l'urgence, le scandale,
00:28il n'est jamais directement responsable.
00:30Quand le pays est en ébullition, quand les Français râlent,
00:33quand l'économie bat de l'aile ou que les Russes s'embrasent,
00:36le chef de l'État trouve un coupable ailleurs.
00:38Tout le monde a sa part de responsabilité,
00:41sauf lui, bien sûr.
00:42Pourtant, être président, c'est aussi assumer.
00:44Mais avec Emmanuel Macron,
00:46on dirait que le blâme coule sur lui comme l'eau sur un canard.
00:49Dernière illustration en date, son show à Bruxelles
00:52après le sommet européen.
00:53Il revient sur une polémique qu'il a lui-même lancée
00:56en Conseil des ministres.
00:58Il y avait dit tout de goût
00:59que M. Netanyahou ne doit pas oublier
01:01que son pays a été créé par une décision de l'ONU,
01:04une véritable bombe qui a fait réagir les oppositions,
01:07la communauté juive et Benjamin Netanyahou,
01:10qui a répondu très sèchement.
01:13Alors, que fait-il, Emmanuel Macron ?
01:15Facile. Il accuse ses ministres,
01:17il accuse les journalistes, il accuse les commentateurs.
01:20Bref, c'est la phrase qu'il a prononcée en Conseil des ministres.
01:23Qui est responsable du fait qu'on ait parlé de cette phrase ?
01:26Les commentateurs, les journalistes et les ministres.
01:29Apparemment, c'est le manque de professionnalisme
01:32qui a fait qu'il y a eu une polémique, un problème.
01:35Pas les propres mots d'Emmanuel Macron.
01:37Il n'y a aucun sens à cette polémique.
01:39Allez savoir.
01:40Ce n'est pas la première fois qu'un président de la République
01:43use ce genre de subterfuge.
01:45Avec Emmanuel Macron, on commence à être rôdé.
01:47Je prends deux exemples.
01:49Les Gilets jaunes, ce séisme social
01:50qui a failli faire chavirer son premier quinquennat,
01:53sa première réaction,
01:54ce n'était pas de remettre en cause la hausse des taxes sur les carburants
01:58ou la gestion économique qui étranglait les classes populaires.
02:01Le vrai problème, au départ, c'était les réseaux sociaux.
02:04Ce sont eux qui ont amplifié la violence.
02:06C'était l'Emmanuel Macron.
02:08Il avait même parlé de manipulation extérieure.
02:11La faute à Facebook, à Twitter, à LinkedIn.
02:14Bref, tout le monde, sauf lui, Emmanuel Macron,
02:17jamais responsable, toujours victime des méchants algorithmes.
02:20Deuxième exemple, la pandémie du Covid-19.
02:22Même scénario, mais nouveau blâme.
02:24Quand la France manquait de masques,
02:26quand nos hôpitaux coulaient sous la pression,
02:29quand Emmanuel Macron n'a pas attendu longtemps
02:31pour pointer du doigt les gouvernements précédents.
02:34Les gouvernements précédents étaient accusés de tous les maux.
02:37Il y a des torts qui sont partagés,
02:39mais accuser l'héritage du passé en pleine crise
02:42pour marquer ses propres échecs, c'est un peu facile.
02:45Pour masquer ses propres échecs, on parle de masques,
02:47c'est facile de rejeter tout sur François Hollande ou Nicolas Sarkozy
02:51quand il s'agit de couvrir sa propre pagaille.
02:53Comment cherche-t-on à masquer Emmanuel Macron
02:56avec cette nouvelle sortie sur Benjamin Netanyahou ?
02:59On pourrait se demander si tout ça ne sert pas à une seule chose.
03:02C'est lui, le patron.
03:03Emmanuel Macron, le maître du navire, le capitaine qui tient la barre.
03:07Cette polémique sur Israël, c'est une occasion en or
03:10pour remettre les pendules à l'heure.
03:12C'est lui, le chef de l'Elysée, le seigneur de la République,
03:15celui qui dicte la marche à suivre sur la politique intérieure
03:18et sur le domaine réservé du président, le domaine extérieur.
03:22Et si les ministres se défilent, si les journalistes déforment,
03:25c'est qu'ils n'ont pas compris la fameuse pensée complexe
03:29d'Emmanuel Macron.
03:30Autre hypothèse qui peut venir compléter la première,
03:33Emmanuel Macron s'est fait plaisir une fois de plus.
03:35On a bien compris qu'il y avait un virage clair
03:38dans sa politique sur le Moyen-Orient.
03:40Il n'a toujours pas avalé les sifflets qu'il a reçus
03:43lors de la soirée du CRIF en hommage aux victimes du 7 octobre.
03:46Il a encore moins digéré que Netanyahou fasse la sourde oreille
03:49à ses leçons de morale, notamment lors du fameux congrès
03:52à New York des Nations unies.
03:54Mais au lieu d'assumer qu'il a dérapé en conseil des ministres,
03:57Emmanuel Macron préfère encore pointer du doigt ses ministres,
04:01les journalistes, n'importe qui d'autre.
04:03On vous l'avait dit, c'est toujours la faute des autres.

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