Le Coq Sportif est en redressement judiciaire. Comment les Jeux olympiques ont à la fois sauvé et condamné l'équipementier, qui était le fournisseur officiel de Paris 2024...
Regardez L'éco & You du 25 novembre 2024.
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00:00Maintenant, le coq sportif est-il hors-jeu ?
00:03On se pose la question parce que l'équipementier français est en redressement judiciaire
00:06et doit trouver une solution dans les 6 mois qui viennent pour éviter la faillite.
00:09On le sentait venir en fait depuis plusieurs mois.
00:11Oui c'est ça, souvenez-vous, je vous avais dit juste avant les JO
00:14que la maison mère du coq sportif, le Swiss Air 6, n'avait pas publié ses résultats
00:20et avait été suspendue à la bourse de Zurich, ça avait déjà inquiété.
00:24Le comité Paris 2024 faisait des réunions toutes les semaines
00:28pour être sûr d'être livré en tenue pour le début des JO, il y avait déjà de grosses tensions.
00:32Et pourtant, le coq sportif avait été choisi comme équipementier officiel
00:36à la place d'autres marques plus solides comme Lacoste par exemple.
00:38Mais oui, choisi alors que tout le monde connaissait les problèmes de trésorerie de la marque,
00:43plus de 28 millions de pertes en 2023.
00:45Alors au final, les JO ont sauvé la marque et l'ont fait plonger en même temps.
00:50On a tous parlé de la parenthèse enchantée des Jeux de Paris,
00:53ça marchait aussi pour le coq sportif, la parenthèse est fermée
00:56et maintenant c'est l'usine de Remy et ses 330 salariés qui risquent de fermer.
00:59Mais pourquoi à la base avoir choisi une entreprise fragile pour les JO ?
01:02Le coq, d'abord bien sûr, symbole de la France.
01:05L'histoire ensuite, le coq sportif est né à Remy en 1882,
01:10la marque a accompagné les plus belles pages de l'histoire du sport dans les années 70-80.
01:15C'était, je vous le disais tout à l'heure, l'équipementier des Verts mythique de Saint-Etienne,
01:19c'était aussi au PSG à l'époque l'équipementier.
01:22C'est la tenue de Yannick Noah, bien sûr, quand il gagne Roland-Garros en 1983.
01:27Et puis c'est le maillot jaune de Bernard Hinault et de Laurent Fignon.
01:30Voilà ce que le comité olympique avait choisi.
01:32Quitte à devoir enflouer l'entreprise et prendre un risque industriel.
01:36Ah bah oui, parce que tout le monde a prêté de l'argent au coq sportif pour qu'il puisse être prêt pour les Jeux.
01:40L'entreprise a été shootée aux emprunts.
01:43Prêts garantis de l'Etat de 20 millions en 2020,
01:46puis encore 10 millions en 2023 pour éviter le dépôt de bilan.
01:50Près de 2,9 millions du comité d'organisation des JO en mai 2024.
01:55Quelques semaines avant les Jeux, pour fabriquer les tenues.
01:57Près de 12,5 millions de la Banque publique d'investissement, donc l'Etat,
02:02en juillet, quelques jours avant l'inauguration des Jeux.
02:05En juillet 2024, parce que les fédérations n'avaient toujours pas leurs tenues, on a frôlé la catastrophe.
02:10Pourquoi un tel besoin d'argent ?
02:12Le groupe avait une trésorerie à sec avant les JO, je vous l'ai dit.
02:15En devenant l'équipementier officiel, il a fallu fabriquer en quelques semaines
02:18150 000 tenues pour les sportifs, 220 000 tenues complètes pour les arbitres.
02:22Ça nécessitait beaucoup d'argent à engager en amant, avant de vendre.
02:26Et le coq ne s'est pas refait avec les ventes au moment des JO ?
02:29Si, les ventes grand public ont très bien marché.
02:31Plus d'un million de tenues ont été écoulées au cours des derniers mois.
02:34Mais les rentrées sont arrivées quand le trou des pertes était déjà béant.
02:38Aujourd'hui, le groupe a encore besoin de capitaux s'il veut être présent
02:41sur les ventes automnivers et sur les achats de Noël.
02:43Est-ce qu'il y a une solution ?
02:44Il faut un repreneur, c'est possible.
02:47Des discussions ont lieu en secret.
02:49Mais il faudrait un investisseur français, si possible, pour sauver la marque.
02:52Mais aussi son implantation en France, puisqu'une grosse partie de la production
02:56est revenue chez nous, à Romilly.