Le gouvernement va élargir la possibilité aux femmes victimes de violences de porter plainte à l'ensemble des hôpitaux du pays. Ce dispositif sera généralisé d'ici à la fin de l'année 2025.
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00:00C'est aujourd'hui la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et c'est Michel Barnier qui va présenter tout à l'heure une série de mesures.
00:07La tribune dimanche a indiqué hier que les victimes de violences pourraient, par exemple, porter plainte désormais dans tous les hôpitaux.
00:15Alors c'est déjà possible dans certains établissements et notamment celui de Compiègne-Noyon dans l'Oise.
00:20Bonjour Catherine Ladget, merci d'être avec nous. Vous êtes la directrice de cet hôpital.
00:25D'abord madame, racontez-nous très simplement comment ça se passe.
00:30Bonjour à tous, merci de votre invitation et de mettre en lumière ce travail intense qu'au centre hospitalier de Compiègne-Noyon nous occupe depuis bientôt 20 ans.
00:43Il s'agit de faciliter à tous les moments de la prise en charge la révélation des situations dont sont victimes les femmes et nous pouvons les accueillir de différentes façons
00:56avec effectivement une prise de plainte qui peut se passer dans nos locaux, que ce soit au sein des urgences gynécologiques ou pédiatriques aussi,
01:06il ne faut pas oublier les adolescentes et les petites filles, mais aussi au sein de l'unité médico-judiciaire qui est missionnée pour cela depuis de longues années.
01:16Mais qui recueille la plainte ? C'est un policier détaché dans l'hôpital ou ce sont des soignants ?
01:22Dans un premier temps, notre équipe réalise un diagnostic pour évaluer la criticité, évaluer ce qui s'est passé et proposer à la patiente de pouvoir aller jusqu'à la plainte.
01:39Dans ce cadre-là, nous contactons ensuite un officier de police judiciaire, il y a au sein de la gendarmerie et de la police dans l'Oise des référents qui sont nos interlocuteurs permanents
01:51et qui se donnent les moyens de venir jusqu'à l'hôpital pour prendre cette plainte.
01:58Ça veut dire que le personnel, madame, est formé ? Parce qu'il n'est pas évident d'aller chercher, solliciter la parole des femmes qui sont évidemment dans une situation très traumatique lorsqu'elles sont à l'hôpital.
02:13Exactement, vous avez dit le bon mot. Tout repose sur la formation de nos équipes qui, grâce à ces formations au long cours et grâce à des grilles d'entretien qui sont élaborées pour être le moins traumatisante possible pour la victime
02:31et pour être en capacité de la faire révéler ce qu'elle a subi, eh bien nos soignants vont pouvoir faire le premier pas vers elle, la mettre en confiance et ensuite permettre que le relais soit pris par les forces de l'ordre.
02:45Vous parlez de mise en confiance, c'est très important parce qu'il y a aussi beaucoup de femmes qui refusent de porter plainte. Est-ce que votre rôle, c'est aussi de les inciter à le faire ?
02:55Oui, c'est de les inciter lorsque nous repérons que la situation le nécessite. Il s'agit de mesurer les situations d'emprise, les situations de réitération de violence, les situations dans lesquelles on mesure que la patiente, la victime, n'est peut-être pas tout à fait en capacité de mesurer ce qu'elle subit.
03:21On le sait dans le cadre du traitement des violences faites aux femmes, c'est souvent la minimisation de ce que l'on subit en tant que victime qui empêche cette situation.
03:34Avec l'expérience, vous avez l'impression depuis 20 ans qu'il est plus facile de porter plainte à l'hôpital que dans l'enceinte d'un commissariat ou d'une gendarmerie ?
03:44Oui, cela paraît plus facile parce que l'hôpital, c'est le cadre du soin, c'est le cadre de la prise en charge, c'est un cadre plus rassurant. Nous avons aussi dans nos locaux même des espaces dédiés, notamment pour les enfants, les adolescents,
04:00et un cadre, des pièces isolées, des pièces dans lesquelles les professionnels ont un peu plus de temps peut-être et dans lesquelles les forces de l'ordre, lorsqu'elles se déplacent, sont elles-mêmes plus à l'aise, plus en phase pour donner toute leur attention à ces situations.
04:16Merci d'avoir été en direct avec nous. Il faut souligner, je crois, ce propos, enfin le travail, l'investissement du personnel qui, en plus de la prise en charge et des soins classiques,
04:25doit être à l'écoute évidemment de ce que peuvent avoir subi les femmes qui viennent vous voir. Merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous ce matin sur BFMTV dans la première édition.