• il y a 3 jours
Le ministère public a requis lundi la peine maximale, soit 20 ans de réclusion criminelle, contre Dominique Pelicot pour ses "agissements abjects", avoir, pendant une décennie, drogué, violé et fait violer sa femme par des dizaines d'hommes recrutés sur Internet.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Ce procès, il est venu bousculer tout le monde. On rappelle ce matin, et à l'instant, pardon, ça tombe à l'instant, peine maximale de 20 ans de prison requise contre Dominique Pellicot.
00:09On vient de l'apprendre, l'avocat général demande donc à ce que la peine maximale encourue par Dominique Pellicot soit prononcée, c'est-à-dire 20 ans de réclusion criminelle.
00:20On le rappelle, les réquisitions ne sont que des demandes de ces avocats généraux qui sont des magistrats et qui représentent les intérêts de la société.
00:29La peine prononcée, ça, on ne la connaîtra que le 20 décembre prochain au moment du verdict. Mais c'est important quand même ces réquisitions parce que souvent,
00:36elles sont suivies puisque ça donne aussi la tonalité de ce procès. C'est donc la peine maximale requise contre Dominique Pellicot. On ne va pas dire que c'est une surprise.
00:46Non, ça ne pouvait pas être autrement en réalité. Au vu de la manière dont s'est déroulé le procès, au vu des faits, encore une fois, une telle gravité, ça ne pouvait pas être autre chose que ces 20 ans requis, encore une fois.
00:56Encore une fois requis. Et donc, maintenant, on va passer aux peines requises contre les autres accusés. Là, il y a plus d'enjeux pour le coup parce qu'autant on s'attendait à cette peine contre Dominique Pellicot demandée,
01:09autant contre les autres, très difficile d'individualiser la peine. Ils ont tous des histoires différentes. Certains sont venus une fois. Un autre est venu jusqu'à six fois en quatre ans.
01:21Certains sont restés quelques minutes. D'autres sont restés très longtemps. Le seul point commun, c'est qu'aucun n'a parlé. Aucun n'a dénoncé les faits. Aucun n'a enrayé cette machine à violer Gisèle Pellicot
01:32qui aurait pu s'arrêter et qui n'a pris fin que grâce, on le rappelle, à un vigile qui a surpris en flagrant délit Dominique Pellicot en train de filmer sous les jupes d'une femme dans un supermarché.
01:42Et c'est de là que les enquêteurs ont tiré le fil et ont découvert toute l'histoire derrière.
01:46Voilà, la peine maximale de 20 ans de prison requise à l'instant, donc au procès des viols de Mazin, requise à l'instant contre Dominique Pellicot. Les autres, ces co-accusés, risquent la même chose.
01:57Aucun, je reprends ce que disait Alexandre Gonzalès, aucun n'a changé de stratégie. Aucun, pendant ce procès, n'est revenu sur ce qu'il avait dit.
02:05C'est-à-dire que tous disent c'était des viols mais c'était involontaire. Je n'avais pas l'intention de violer, ce n'était pas intentionnel. Et il renvoie justement la responsabilité à Dominique Pellicot contre lequel on vient de requérir 20 ans.
02:18Absolument tous minimisent, tous banalisent. Je reprends ce que disait Maître tout à l'heure, c'est vraiment le procès d'une époque. Parce que l'époque s'achève, en quelque sorte, aujourd'hui, demain, on ne pourra plus banaliser cela.
02:30Et je pense effectivement que ces personnes parlent en toute bonne foi. Elles pensent qu'avec l'aval d'un mari dans une pièce, on peut violer la femme.
02:40C'est terrible ce que vous dites. J'entends ce que vous dites, mais c'est absolument terrible.
02:43Il y a cette idée qu'ils étaient autorisés à faire cela. Je crois vraiment qu'il s'agit de repréciser les choses. On parle d'addiction sexuelle, on parle de pathologie narcissique, où il est question d'annuler l'autre, d'effacer l'autre.
02:57Moi je dirais qu'il n'est pas en question de sexualité que d'emprise et de domination. Ce sont des hommes qui avaient soif justement de domination, dans la mesure où ils n'attendaient pas de consentement positif.
03:08Donc ils n'attendaient pas d'autres, d'altérité. Il n'était pas question d'avoir un rapport sexuel avec une femme, il était question de l'écraser, de l'anéantir en tant que sujet.
03:17Et on attend maintenant les réactions justement au procès pour voir si les avocats vont réagir à cette peine requise, la peine maximale de 20 ans de prison requise à l'encontre de Dominique Pellicot.
03:27Maître Pardot, il y a ces réquisitions et on va voir maintenant ce qui va se passer pour les 50 co-accusés.
03:34Absolument, et c'est le travail que va faire l'avocat général, c'est d'abord caractériser l'infraction pour chacun des accusés.
03:40En réalité, ce qu'il faut se rappeler, c'est que dans notre imaginaire collectif, on parle souvent, on imagine beaucoup le viol uniquement par violence, mais non, le viol ce n'est pas que le viol par violence.
03:51Il y a d'autres critères qui permettent de caractériser l'absence de consentement. Je pense à la menace, à la contrainte, à la surprise.
03:58Donc pour chacun des accusés, c'est cette infraction qui va être caractérisée et derrière, la peine devra être demandée selon la personnalité de chacun, selon est-ce qu'il est récidiviste ou est-ce qu'il ne l'est pas,
04:09combien de fois il s'est présenté au domicile de Dominique et Gisèle Pellicot, etc. Donc c'est ce que nous allons suivre ces prochaines heures.
04:16On a les mots, Alexandre Laganzalès, les mots de la procureure générale.
04:20Quelle peine infligée pour l'interrogation ? Vingt ans d'une vie, ce n'est pas rien, c'est à la fois beaucoup et trop peu au regard de la gravité des faits commis et répétés.
04:29Oui, et l'avocate générale, elle porte le nom d'avocate générale, mais c'est une magistrate, l'avocate générale qui précise, vous êtes tenu, en s'adressant donc aux juges qui vont prononcer la peine dans un mois,
04:41vous êtes tenu par ce plafond de verre de vingt ans qui, par effet rebord, limitera l'échelonnement des peines entre Dominique Pellicot et les autres.
04:49Parce que oui, comme on le disait tout à l'heure, c'est aussi ça l'enjeu, c'est comment individualiser les peines entre celui qui est l'instigateur de cette affaire et ceux qui ont commis également ces faits,
05:04même s'ils en nient l'intention, parce que c'est quand même la ligne de défense quasiment systématique des accusés.
05:10C'est le procès de la lâcheté, avait dit mieux Gisèle Pellicot.
05:12Exactement, je suis venue, je n'avais pas l'intention de violer et c'est incroyable parce qu'à la barre, malgré l'évidence des vidéos qui sont montrées, par exemple je me souviens la semaine dernière,
05:22un des accusés, j'étais dans cette salle d'audience, un des accusés qui est interrogé, qui dit non mais moi je ne l'ai pas violée, je ne suis pas venue avec l'intention de la violer,
05:33et puis il diffuse du coup la vidéo des faits parce que c'était le cas à chaque fois que l'accusé contestait, la vidéo des faits était montrée.
05:39Ils ont diffusé la vidéo des faits sur le grand écran et cet homme s'est énervé ensuite en disant non mais c'est pas un viol en fait, c'est pas un viol, je n'ai pas violé puisque ce n'est pas moi,
05:50je ne suis pas capable de violer donc ce que vous voyez, ça ne peut pas être moi.
05:55C'est incroyable, en fait c'est vertigineux de se dire que même face à des images qui sont insoutenables parce que sur les vidéos Gisèle Pellicot est complètement inconsciente,
06:05les bras ballant, elle ronfle, elle n'est absolument pas consentante, ça ne fait pas l'ombre d'un doute, même face à ça, les accusés n'arrivent pas à verbaliser et à reconnaître les faits.
06:18Joseph Agostini sur ce que vient de dire Alexandra Gonzalez
06:20Oui, ça s'appelle le clivage, il y a donc un clivage psychologique qui est mis en place dans les solutions perverses, quand on s'adonne, quand on passe à l'acte pour se soulager d'une tension,
06:31une angoisse d'effondrement, la plupart du temps, là en la matière, on parle évidemment de pathologies narcissiques où il est question de peur de l'effondrement et de sexualité comme une manière d'échapper en quelque sorte à cette angoisse,
06:45et bien le clivage fonctionne, c'est-à-dire qu'ensuite on ne s'en souvient plus, en tout cas on a du mal, c'est exactement ce que vous disiez, on ne se reconnaît plus, on ne se reconnaît plus.
06:54Pardon Joseph, c'est de l'ordre du clivage ou c'est de l'ordre de la stratégie de défense ?
06:59Non.
07:00Parce qu'on veut mettre à distance aussi la peine que l'on encoure et encore une fois on est au stade des réquisitions.
07:05Il est important, il y a une certaine presse qui parle de théories fumeuses en matière de psychologie, d'expertise, psychologues et psychiatres et je suis vraiment sidéré d'entendre cela
07:14parce qu'ils prétendent que s'il n'y a pas de caution scientifique, ce n'est pas possible, or c'est empirique, c'est face à l'humain qu'on peut jauger une situation, qu'on peut appréhender une situation
07:26et heureusement d'ailleurs que ces expertises fonctionnent sur cette humanité, sur cette prise transférentielle avec l'être humain devant nous
07:33et je pense que c'est la raison pour laquelle il s'agit d'individualiser les peines et de rencontrer chacun des protagonistes au regard de leur histoire,
07:42au regard également de leur manière d'avoir perçu aussi l'acte. C'est important de les entendre et c'est important de les juger.
07:48– De les juger, la peine maximale encore une fois requise contre Dominique Pellicot, 20 ans de prison requise à l'instant Alexandre Aragondalès contre Dominique Pellicot,
07:57clé de voûte de tout ce dossier, c'est ce que déclarait aussi l'avocat général dans cette affaire, le parquet dans cette affaire.
08:04Le parquet on le rappelle, comment dire, qui requiert un autre nom d'une certaine manière.
08:09– Exactement, qui représente les intérêts de la société, qui porte l'accusation et je voulais rebondir sur ce que vous disiez tout à l'heure,
08:16et c'est vrai que la semaine dernière, il y a eu un expert psychiatre qui s'est présenté aussi dans cette salle d'audience,
08:23il était en visio mais qui était entendu et qui a donné je pense une clé de compréhension aussi très intéressante de ce procès, de cette affaire Mazon.
08:31Il expliquait que l'un des accusés, parce qu'il n'a expertisé que l'un des accusés avait une consommation frénétique
08:38depuis sa plus tendre enfance de contenus pornographiques.
08:41Et c'est un point commun qui revient chez la plupart, si ce n'est tous les accusés dans cette salle d'audience,
08:48et il expliquait qu'en fait cette consommation frénétique depuis la plus tendre enfance avait donné à cet homme une vision complètement déformée de la sexualité,
08:58complètement en décalage avec ce qui existe réellement, où la femme est complètement soumise,
09:05où c'est l'homme qui décide pour la femme, et donc dans leur discours, lorsqu'ils disent « le mari était d'accord donc pour moi il n'y a pas de sujet,
09:13la femme, si le mari est d'accord, ben voilà, allons-y », ils objectivent complètement, c'est-à-dire que la femme est un objet sexuel
09:19qui n'est là que parce que le mari l'a dit, et peu importe ce que cette personne pense en réalité, il ne la voit pas comme sujet.
09:27Et à la fin du procès, il continue de toujours la voir comme un objet sexuel, parce qu'il continue de dire,
09:33« ben en même temps Dominique Pellicot nous avait dit qu'elle était d'accord », et l'expert reliait ça aussi à cette consommation frénétique de contenu pornographique
09:44en interrogeant aussi la responsabilité de ces plateformes qui mettent du contenu toujours plus violent avec, on le sait, parfois des barrières pour les mineurs qui n'existent pas réellement.
09:54– On va retrouver Mélanie Bertrand en direct de cette cour criminelle d'Avignon dans le Vaucluse,
09:58vous venez d'assister donc Mélanie à ses réquisitions contre Dominique Pellicot, l'avocat général, le parquet, qui réclame 20 ans de prison, c'est la peine maximale.
10:06– Oui, sans surprise, franchement on s'attendait à ce qu'elle requière le maximum, Dominique Pellicot qui vient d'être décrit comme la clé de voûte de tout ce dossier,
10:16celui dont on a tenté pendant 4 ans d'instruction et pendant 2 mois de procès de temps de percer le mobile et la responsabilité,
10:23l'avocat général vient donc de demander la peine maximum à son encontre, 20 ans de réclusion criminelle, 20 ans d'une vie, dit-elle, ce n'est pas rien,
10:32et cette peine requise est à la fois trop peu et beaucoup au regard de la gravité des faits, 20 ans de prison plus un suivi socio-judiciaire de 10 années,
10:41l'avocat général qui a décrit tour à tour Dominique Pellicot comme le chef d'orchestre de cette décennie de viols,
10:48Dominique Pellicot, elle a souligné, elle a rappelé que c'était lui le dénominateur commun entre les 50 accusés recrutés sur internet qu'il a ensuite fait venir au domicile de Mazan,
10:57l'avocat général qui a parlé aussi des vidéos, vous savez, c'est preuve essentielle dans ce dossier, nous avons les images, dit-elle, qui valent mieux que 1000 mots,
11:06ces vidéos qui révèlent la violence tant verbale que physique qu'a subie Gisèle Pellicot, elle a repris les mots de Dominique Pellicot,
11:14la semaine dernière, il avait eu cette explication, cette phrase pour expliquer son mobile, soumettre une femme insoumise, eh bien, l'avocat général a repris ses mots,
11:23il voulait soumettre une femme insoumise et pour cela, il a opté pour la soumission chimique et Gisèle Pellicot ne s'est rendu compte de rien,
11:30l'avocat général qui a enfin décrit la responsabilité de Dominique Pellicot, une personnalité perverse, très pathologique, dominée par le clivage et le déni,
11:4120 ans de prison requis à son encontre et là, on commence à parler des autres, les autres 50 co-accusés dont il va falloir individualiser chaque peine,
11:51ils sont 50 dans la salle d'audience et les réquisitions vont durer jusqu'à mercredi.
11:56– Annie, est-ce que vous avez pu voir au moment, justement, où le parquet réclame ces 20 ans de prison contre Dominique Pellicot,
12:02la réaction de Dominique Pellicot, la réaction aussi de Gisèle Pellicot ?
12:08– Alors franchement, non, on n'a pas eu le temps de regarder les réactions parce qu'on était fixé sur ces peines qui venaient d'être requises
12:16mais de ce que l'on a pu apercevoir d'un œil, aucune réaction chez Dominique Pellicot qui est restée assise sur sa chaise dans son box,
12:23il avait sans doute été préparé par son avocate, il savait à quoi s'attendre,
12:27lui qui reconnaît tous les faits à la différence notoire un des autres co-accusés,
12:32quant à Gisèle Pellicot, elle est restée assise, en fait, on a tout de suite enchaîné avec un autre accusé,
12:36il n'y a pas eu de suspension, pas de temps mort, donc voilà, l'audience se poursuit avec un autre co-accusé,
12:41personne n'est sorti de la salle pour l'instant.
12:44– Mélanie Bertrand, Maître Pardo, quand on décrit dans ces réquisitions Dominique Pellicot
12:50comme le chef d'orchestre, le dénominateur commun, la clé de voûte,
12:55est-ce qu'il n'y a pas un risque derrière, d'une certaine manière, de minimiser aussi les responsabilités des 50 autres ?
12:59– Je crois que ce qui est décrit par l'avocate générale dans ces réquisitions, c'est la réalité de ce dossier,
13:04c'est-à-dire que c'est en effet cet homme, cet époux qui a placé sa femme, Gisèle Pellicot,
13:10sous soumission chimique et qui a invité d'autres hommes à venir abuser d'elle,
13:14à venir commettre sur elle des viols, donc en réalité, ce qui est décrit là,
13:18c'est la réalité de ce dossier, un dossier qui est très très particulier,
13:22notamment par le nombre de vidéos, et vous en parliez tout à l'heure,
13:25c'est quelque chose, et ça a été rappelé dans les réquisitions, qui est déterminant,
13:28il est rare dans les affaires de viol qu'on ait autant de preuves en images de ce qu'il s'est passé,
13:34donc en cela, ce dossier est un dossier particulier,
13:37et vous évoquiez tout à l'heure la question des contenus pornographiques consultés par de nombreux accusés,
13:42et ça doit nous interroger sur quelle place on laisse à la pornographie dans notre société,
13:48quelle place on se réapproprie dans l'éducation à la vie sexuelle et affective,
13:52qu'on a en fait complètement délaissé pour laisser le monopole de cela
13:57à des sites pornographiques dont la plupart, parfois, ne sont même pas identifiés en France.
14:02Avec cet expert qui disait que 20 à 30% des personnes qui regardent des contenus pornographiques sont mineurs,
14:10et qu'à l'âge de 10 ans, à l'entrée au collège, un enfant sur 10 a déjà vu du contenu pornographique,
14:17je trouve que ces chiffres sont absolument sidérants,
14:20et c'est vrai, vous avez raison, sur l'éducation à la vie sexuelle, ça ne peut pas se faire par ces contenus-là,
14:25et sur les vidéos, je rebondis sur des propos de l'avocat général dans son réquisitoire qui dit
14:31« On ne se situe pas dans un dossier où la parole de l'un s'oppose à celle de l'autre.
14:36Ici, nous n'avons pas du récit de la partie civile, puisqu'en l'occurrence, elle était complètement inconsciente et ne voyait rien, ne savait rien,
14:43nous n'avons pas ce récit, mais nous avons les images qui, selon l'adage, valent mieux que 1000 mots,
14:48ces vidéos qui révèlent toute la violence, tant verbale que physique. »
14:52C'est implacable, Joseph Agostini, c'est implacable, en ayant ces preuves-là.
14:57Mais c'est certainement, mais effectivement, c'est la question de la pornographie dans nos sociétés,
15:02mais je vais vous dire, pour moi, il y a porno et porno quand même,
15:05parce qu'il y a sur certaines plateformes, il est question de viol, il est question de soumission chimique,
15:10et c'est énoncé, c'est-à-dire que la personne vient, se masturbe, en ayant comme ça un scénario basé sur le viol d'une femme.
15:20Et c'est ça qui est choquant, c'est-à-dire que là, on est au-delà de la pornographie, du Fentan,
15:27l'émergence pulsionnelle à l'adolescence, on ne va pas évidemment empêcher les adolescents d'avoir cette curiosité sexuelle,
15:34mais il est très suspect qu'une société propose des contenus avec du viol et de la soumission chimique.
15:41C'est une forme de glorification de ces pratiques-là, c'est une forme de… on cultive ce fantasme-là.
15:46C'est un problème sur des sites de pornographie, parce que c'est comme si le mot pornographie autorisait tout,
15:50et comme si du coup, le sexuel était encore… voilà, on passait par une transgression criminelle.
15:57Le sexuel est transgressif, mais pas du côté du criminel.
16:01Et l'avocat général dans son réquisitoire, qui se poursuit actuellement, souligne aussi la dangerosité de Dominique Pellicot.
16:08Elle dit ces mots, il est capable à l'audience de déclarer son amour à Gisèle Pellicot, de dire qu'il a beaucoup de respect pour elle,
16:16et pourtant il ne souffre d'aucune pathologie mentale, sa responsabilité est donc pleine et entière.
16:22L'avenir apparaît relativement sombre, son niveau de dangerosité criminologique a été évalué comme très élevé.
16:29C'est vrai que dans cette salle d'audience, c'était très surprenant de voir combien il s'excusait, il déclarait effectivement son amour à Gisèle Pellicot,
16:38alors que ça paraît inaudible, inentendable, quand on voit toutes ces années et ces années de viols répétés, d'insultes, d'humiliations et de mises en danger.
16:50Elle était sur le point de mourir de tous ces médicaments et ces viols qui lui étaient infligés, répétés durant toutes ces années.
17:00Et on rappelle que ses faiblesses physiques, Gisèle Pellicot est allée consulter, voir les médecins, et qu'il était là, Dominique Pellicot, et qu'il l'accompagnait à chaque fois.
17:07Et qu'il avait des mots moqueurs et acerbes, parfois, un jour lors d'un rendez-vous gynécologique, parce qu'il l'accompagnait lors de ses rendez-vous,
17:17il lui dit « Mais enfin, qu'est-ce que tu fais de tes journées ? » en rigolant. C'est stupéfiant.
17:25Et c'est vrai qu'elle a traversé une errance médicale d'une dizaine d'années, où elle ne comprenait pas les symptômes qu'elle avait, puisque, précisément, elle ne savait pas tout ce qu'elle subissait.
17:36Et c'est peut-être d'ailleurs une autre trace que laissera ce procès. Je pense que la société tout entière a été sensibilisée à ce qu'est la soumission chimique, les personnels de santé aussi.
17:44Peut-être que si demain, quelqu'un d'autre se trouvait dans la situation de Gisèle Pellicot, eh bien, plus tôt, les professionnels de santé auraient ce réflexe de se dire « Ah tiens, faisons des analyses, faisons des prises de sang, allons vérifier de ce côté-là aussi. »
17:57Peut-être qu'il y a quelque chose. En tout cas, je pense que tous les professionnels seront plus alertes et sensibles à ces faits-là.

Recommandations