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"Quand je suis un peu saturé, je prends mon vélo je pédale 3 heures et je reviens détendu."
BRUT MENTAL. Quand il était footballeur pro, champion du monde, le sport c'était son quotidien. Aujourd'hui à la retraite, le sport c'est toujours son quotidien. Surf, vélo, ski, yoga… un moyen (une nécessité) pour lui de prendre soin de son corps et de son mental. Bixente Lizarazu nous raconte pourquoi pour lui, le sport est indispensable.

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Transcription
00:00Souvent, quand je suis énervé ou quand j'ai bossé toute la journée et que je suis un petit peu saturé,
00:05je prends mon vélo, je vais pédaler pendant trois heures et quand je reviens, je suis détendu.
00:09Je me suis nettoyé et physiquement et mentalement.
00:12Vous dites que le sport est le meilleur antidépresseur.
00:14Oui. Moi, je le vis tous les jours.
00:17Je n'ai pas mal vécu du tout ma deuxième vie.
00:19La petite mort du sportif de haut niveau, ça a duré 48 heures.
00:23Et mon équilibre, je le trouve toujours grâce au sport.
00:25Pour moi, en fait, il y a trois catégories de sport.
00:27Il y a les sports d'endurance, les sports qui t'apportent de la souplesse, de la flexibilité
00:32et les sports qui vont t'apporter le gainage et la force.
00:35Sur les sports d'endurance, je pense que ce sont les sports les plus efficaces sur le plan de la santé mentale.
00:41Le vélo, en fait, c'est le meilleur sport qui me permet de me nettoyer la tête.
00:51Alors évidemment, il y a la partie contemplation quand on est sur un col en montagne,
00:54mais le mouvement perpétuel de pédaler, le fait aussi de faire circuler les fluides,
01:01le fait de te libérer la tête et les problèmes que tu pouvais ressentir avant de faire du vélo, tu les as plus après.
01:07Quand je ne fais pas de sport, je suis dans une forme de nervosité,
01:11probablement parce que j'ai trop d'énergie, alors que quand je fais du sport, je suis dans l'apaisement.
01:16Évidemment, ça génère des hormones et c'est pour ça aussi que c'est un impact direct sur la tête et l'état d'esprit.
01:23Vous le ressentez, ce manque, quand vous n'en faites pas pendant trois jours ou une semaine ?
01:27Oui, c'est là où on veut parler d'addiction.
01:30En ce qui me concerne, on a beaucoup parlé ces derniers temps de la bigorexie,
01:36mais là, on rentre dans quelque chose qui va beaucoup plus loin que l'addiction.
01:40La bigorexie, c'est un nouveau terme qui concerne visiblement des gens qui ont une pratique sportive importante,
01:46mais qui s'isolent socialement et qui rentrent dans une forme de dépression.
01:53On en a parlé récemment.
01:55Je sais que je suis quelqu'un qui aime énormément faire du sport, je suis né comme ça,
02:02je suis tombé dans la marmite petit, c'est ma nature profonde, je vis avec,
02:07et le sport me fait du bien, le sport m'épanouit, donc je ne le vis pas du tout comme une souffrance.
02:12Je ne fais pas du sport non plus avec l'idée de souffrir.
02:14Faire du sport, ça demande un effort, mais il faut surtout aller chercher le plaisir, il faut que ce soit ludique.
02:19Donc, je vais m'adresser en effet aux sportifs du quotidien et pas aux athlètes de haut niveau,
02:25parce que c'est autre chose.
02:26La compétition, c'est autre chose.
02:27Il y a quelque chose de binaire dans la compétition, c'est tu gagnes, tu perds.
02:30Alors que le sport de tous les jours, c'est autre chose, c'est le sport santé.
02:34Et là, on est dans une approche qui est différente, qui est plus douce.
02:37Essayer d'expérimenter plein de sports et de voir quels sont les sports qui te procurent du plaisir.
02:42Et chacun a son niveau.
02:44Évidemment que j'ai un niveau d'engagement, d'intensité qui est très élevé.
02:50Mais quand je fais du vélo, c'est minimum trois heures, ça peut aller jusqu'à six heures.
02:54Mais par exemple, tu peux commencer à faire du vélo et tu te fais une heure de vélo.
02:57Tu peux te faire une heure de marche.
02:59La marche active, c'est quelque chose déjà de très intéressant sur le plan de la santé mentale.
03:05Aller faire des étirements, du yoga par exemple, c'est quelque chose de très intéressant aussi pour ta flexibilité,
03:11pour bien te sentir dans ton corps, faire un peu de renforcement musculaire.
03:16Surtout en prenant de l'âge, ça peut permettre de compenser le temps qui passe
03:21et donc de te sentir bien, gainé, de ne pas avoir mal au dos.
03:24On n'est pas dans la difficulté, on est dans la quête du bien-être.
03:29Et c'est quand on est dans la quête du bien-être que du coup, les choses ne sont pas difficiles à faire.
03:32Après, il y a la problématique du temps, c'est comment trouver le temps pour le faire.
03:37Par exemple, le type qui travaille à l'usine, il fait comment pour faire du sport ?
03:41Ou celui qui travaille dans un milieu urbain, qui habite en ville et qui a par exemple des enfants,
03:47une vie compliquée, comment on fait pour détacher du temps ?
03:51Je ne peux pas répondre à ces questions qui sont finalement intimes.
03:57Mais j'aurais tendance à dire, quand vous faites du sport, c'est pour votre santé que vous le faites.
04:02Donc c'est une priorité.
04:04Donc chacun a ses priorités.
04:06Si vous considérez que votre santé, c'est votre priorité, vous trouvez du temps pour ça.
04:11Il y a plein de moments dans la journée où on perd du temps.
04:15On fait des choses qui ne servent à rien.
04:17Moi-même, avec le téléphone, je passe du temps qui finalement, après réflexion, je me dis,
04:25mais qu'est-ce que je fais ? Je perds mon temps.
04:27Et donc je pense que chacun doit se poser des questions sur,
04:29OK, on travaille, on a un travail, OK, on a une vie familiale, on a tout ça,
04:33mais est-ce que là-dedans, il n'y a pas des moments que je pourrais prendre pour faire du sport,
04:39pour ma santé ? En fait, ce n'est pas pour faire du sport, c'est pour s'occuper de ma santé.
04:44Moi, j'ai trouvé avec le sport, c'est pour ça que j'ai voulu faire ce livre aussi.
04:48J'ai voulu dire merci au sport pour tout ce qu'il m'a apporté.
04:51Il m'a permis d'être footballeur professionnel, il m'a permis de gagner la Coupe du Monde.
04:54Il m'a permis d'être un enfant heureux, épanoui, un peu foufou, qui avait besoin de courir partout.
05:00Et aujourd'hui, d'être encore un peu taré, bien sûr, mais quelque part, de trouver aussi mon équilibre grâce au sport.
05:16J'ai déjà vécu cette situation avec la blessure, où j'ai dû m'adapter.
05:20À un moment donné, j'étais blessé à l'épaule, du coup, je ne pouvais pas faire du vélo, je ne pouvais pas courir.
05:27Et je me suis dit, tiens, qu'est-ce que je vais pouvoir faire en sport d'endurance ?
05:30J'ai dû faire de la natation, donc j'ai nagé avec un seul bras, avec mes jambes.
05:34Et j'ai toujours trouvé une solution.
05:36Si je ne peux plus faire de sport du tout, ah oui, ça serait un moment très douloureux pour moi.
05:43Mais je pense qu'il y a quand même possibilité de s'adapter, de toujours trouver des solutions pour être actif,
05:51pour se bouger, pour transpirer, pour faire circuler le sang.
05:57J'ai un copain qui s'appelle Franck Bruno, qui a été amputé d'une jambe à l'âge de 18 ans.
06:03On lui a dit qu'il ne pourrait plus faire jamais de plongée sous-marine.
06:06Et il est moniteur de plongée sous-marine.
06:09On lui a dit qu'il ne pourrait plus rien faire.
06:11Et c'est un aventurier qui a traversé l'Atlantique à la rame, qui a traversé le Groenland.
06:16C'est un exemple qui est sous mes yeux.

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